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LE FANATISME.
Contre ses attentats vous pouviez autrefois
Lever impunément le fer sacré <les lois,
Et des embrasements d'une guerre immortelle
Etóuffer s.ous ~os pieds
1~
premiere étincelle.
Mahemet citoyén ne pa'rut
a
vos yeuX\
,
Qu'un novateur obs~ur, un vil séditieux :
Aujourd'hui c'est un prince
~
il trio_mphe,
i-1
domine;
Imposteur
a
la Mecque, et prophete
a
Médine,
11
sait faire adorer
a
trente n_ations
Toús ces·ihemes forfaits qu'ici nous détestons.
Que dis-je? en ces murs meme une troupe égarée,
Des· poisons
<il.é
t'erreur avee z&le enivrée,
De ses miracles faux soutient l'iHusion,
Répand le fanatisme et la sédition ,
Appelle son armée, et croit qu'un dieu terrible ·
L'inspire' le conduit' et le rend irivincible.
Tous nos vrais citoyen~ avec vous sont unis;
Mais les meilleurs eo~seils sont-iÍ's to~jours suivis?
, L'amour des nouvcautés, ·Íe ~aux zele, la crainte,
De la Mecque alarmée ont desalé l'enceinte;
Et
ce peuple, en tout temps charg,é de vos bienfaits~
Críe encore
a
son pere, et demande la paix.
ZOPIRE,
La paix avec ce traitre ! Ah! peuple sans courage,,
N'en attendez jamais·qu'un horrible esGlavage
t,
Allez, portez en pompe
1
et ·se11vez
a
~enoux
L'idole ·dont le poids va vous écraser tous'.
' Moi, je garde
a
c~ fourbe une haine ,éte~·nelle;
De mon éreur ulcéré la
pla.ieést fróp éruelle :
Lui-meme a co~tre moi trop de ressentimenfs.
Le cruel
fit
perir
ma fe~me
et
m~s enfants;
Et
moi, j-usqJ-,l'cn son é~mp j'ai
P<?rfé
le carnage;