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LA PRINCESSE DE NAVARRE.
CONSTANCE.
J'espere que demain , ces dangers, ces malheurs ,
De la gucrre civile effet in évitable,
Seront au moins suivis d'un ennui tolérable;
Et je pourrai cacher mes pleurs
Dans un asile inviolable.
O sort
!'
a
quels chagrins me veux-tu réservér ?
De tous cótés infortunée,
Don P edre aux. fers m' avait abandonnée;
Gastoil de Foix ve ut m'enlever
LÉONOR..
Je suis de vos malheurs comme vous occupée ;
Malgré mon humeur gaie, ils trouhlent ma raison ;
Mais un enlevement ;- ou je suis fort trompée, ·
Vaut
un
peu mieux qu'une prison.
Contre Gaston de Foix quel courroux vous anime ?
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veut finir votre malheur;
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voü ainsi que nous don Pedre avec horreur.
Un
roi
cru.elqui vous opprime
Doit vous fa.ire
aim.erÍ1~1
vengeur.
CON STANCE.
Je hais Gaston de Foix autant que le roi
meme.
LÉONOR.,
Et pourquoi? parce qu
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il vous aime?
CON STANCE.
Lui, m'aimer
!
nos parents se sont toujours h a'ís.
,
\
LEONOR.
Belle raison
!
' CONSTANCE .
Son
pere accabla ma famille.