TOR
dCs la moindre chofe qu'el!cs voyc_nt,
cll~
s'on–
toncemauíli·tOr dedans. Lcur rernílage fe f:m cous
les
:ms
depuis
la
Lunc d'Avril 1ufqu':i cel!ed'Aolu.
Se Íentam alors
incommodécs
par l'accr01ffemem ,
~~~~~tn~~rl~~1~~;;n~~~~l~r~u~~,lc~fi~~~f~~~~I~~
noicre le long de
la
rive un lieu
proprc
pour
fe
~:~h~r!rÍq:; ::u~~~:~a;~ ~ur:~o:~~~~~·~1~~fu~r~
b~:l~ c:
1
~m:t~;~d~;~1!::e~~~J~u¡s;1~~:¡~';::d~~~
Tout Je long du jour elle fe promcnc paiífantl'her–
be Íttr des rochers dans la mcr, fans roucefois s'é-
~o~~iee~ :11,~~~1~?iº:ee~~~:
a
~!~;e~o,ix~~ 7~,~~i:é;~~
roirre prochc de
la
lame , regardant de taus c01és ,
cqinmc
fi
clic craignoir les
e1:nbuc~es. ~and
elle
ne voit pcrfonnc, elle viem
:i
rerre,
&
c
ommcnce
a
creufcr daos le fable avec les panes de
dcv:i.nt•
faifant un crou , large d'un pié
&
prof
ond d'un
pié
&
demi ; ce qui érant
fait ,
elle s'ajufl:e de–
dans,
&
poRd jufqu':i deux ou rrois cens reufs cout
d'unc fuite. Ces ccufs font gros
&
ronds corn–
me des bailes de jeu de paume ,
&
ont lcur écaille
auffi fouple que du parchemin mouillé.. Le blanc
ne cuit
1~un:us.
quoique le jaunc durc1ífe focile–
mem. lis fom trCs-bons
:i
manger
&
fon nourrif–
fans. La Torruc cmploie plus d'nne hcure:l pon–
dre,
&
ne remucroir pas de
fa
place pendam tour
ce rems , quand mCme un chanot lui pa!feroit fur
le corps. Ayant achevé de pendre , elle"bouche
(i
prepremenc le rron qu'dle a fair,
&
remue rant
de fo.ble cour:mtour, qu'il dlbien fouvenr fondif–
ficile de crouver fes a!ufs. lis fom abandonnés par
la
Tenue qui s'en ré:reurne
:l.
lamer,
&
ils fecou–
vem d'cux-mCmcs dans le fablc, oU ils fonc qua-
~~.:~
~o~~~;n~f~! i~~t~~:saift~~:cs&Tr:;~~: ~::;~~
mer
fo.nsqu'en leur en air rnomré le chcmin. Elles
n'y
entrene pas aifémcm, :i c:mfe que
la
lame qui
bac au rivage, les rejcue toU.jours
:i
cerre. D'ail–
leurs, cemme elles fonc neuf jours fans pouveir
couler
:i
fond, les oifeaux qui vivenr de poiílOn en
• mangem la plus gr:inde panie. Ainfi de cene
:l.
peine
y
en a-r"il une qui réchappe. Auffi les V:iií–
feaux ne
peurroient~ils
vogucrr fans toucheraux
Torcucs,
e.mele nombre en (eroit grand ,
fi
elles
fe fouvoi
em tomes. Celles qui échapent, fe recirent
dans des écangs d'eau f:dée fous des roches, &dans
des rncincs de parernvlcrs, dont les arcadcs font
(i
embarraíl'ées t·une dans l'autre, que lc:s grands poif–
fonsqui pourroiem lesenglomir,n'y peuvem enrrer,
&
elles
y
demeurenc jufqu'ice qu'elles foiem enécar
~~ ~~:.:i~~:fe~:sd~r~l~sd,r~~a~;q:~efi~~~'l~;:~,~~:~~
Ja
mer. Ecanc fricalíées mutes cnúcres • c'efl: un
rnets délicíeux. Il
y
:l.
difference¡ manieres de preo–
<lre les Torcucs, dom l'une efl: :iu chevnlage, c'dt-
3.-dire, dcpuis le commencemenr de Mars
JUÍqu':i
Ja m.i- Mai , lorfqu'dles s'accouplenr. Cene all:ion
fef:nfanrfurl'cau,il efl:aiféde lesdécouvrir. Alors
teesu:b~l;~:~~s~~~f;~in~~ ~~~~:e::;;.~ ~1~t:~~~~~
Janr d:ins le col oudaos une pane ,
&
mCme on les
prend avec b main par dcílüs le col au défauc de
l'écaillc. Ordinairemem la femelle échappe. Les
n1~lcs
fonr fon durs
&
maigrcs c:.n ce cems-Ja.
On les prcnd aufli en ccnd::mr de cen:iins rets, ap–
pellés
Folbe1,
íur les fonds d'herbe oii lesTenues
ont acco"-cumé de paitre. Elles fe meuent les par–
tes ded:ms
&
y
derneurent accrochées.
~and
elles
corrunencem
:i
terrir , on garde les lieux par otl l'on
T"m'
//.
TOR
~é~~ui::.~ q~:~1~:!·~·~~l~so~
3
~e~t;v~?cufu~tº~o:
1
~
on
la
lailíe jufqu'au lendemain en cec écat , fam
craindre qu'elle puitfe
fe
reroumer. Si aprCs lui
aveir faic faire cem cours,
&
l':ivoit menée
i
dix
lieux del:i
fur
l:.t
terre, on lui rcdonnoir
la
liberté ,
elle rcprendroit
fa
route comdroir vers lamer.
On
~~n~~~;~~el~e~~We~~~~:~~~e~~ª~]~~;r~tt~~: ~~~~
tCre ,
:i
quacre qu:irrc.s égalcs.
&
fon poinrus
&
trcrnpés. Le clou el\: auaché au b.oi1t d'un ligne ,
lengue de cinqu:inte
:i
foixame braílCs ,
&
de
l:i.
grelfeur du p:tit doigc.
On
en mer le bout qui eíl:
tour rond daos un b:icon. au bom duqucl efl: une
virolle de fer , dans quoi s'ench:iílC: ce clou. La
longueur de ce biten efl: communémenc de deux.
braílCs
&
demie,
&
on l'attache
a
la
ligne avec une
petite ficelle ceulante, a6n
qu
1
on
h
puiíle
toujours
reprcndre.
On
va cinq ou
Ítx
dans un canet
3.
cene
Cene de pCche. L'un ell
rom
debout fur ledevane,
:r;~~~~~~\~
3
v~~!ºd~~~ª:~fe.ª~f~
1
}~~r::br~~ ;~u~
che la ligm.: roulée,
:l
qudi le clou efl: :maché. Si–
rOt qu'il décenvre une Torrue au fond , íl lui lance
ce clou fur le dos dans
la
cJrap:ice,
&
ce dou
y
tiene
comme s'il étoic fiché dans un beis de chC:nc. La
Tenue fe femanc blelfée ,
foit
li
promr.cemenc ,
qu'elle cncraine Je canoc plus vice que s'tl alloit
:l
1(\ voile; m:iis comme elle ne pem domcurer long–
tems fous l'eau fom refpirer , le harponneur fe
tienr prC:t
:i
lui bncer l'auttc clou qui efl:
a
l'aucre
bout de
fa
lignc,
&
quand die a ces deux clous ,
on la tire dans le canee, oU éranc mife
::l
la renver–
f
e, c:lle ne
f~:turoit
plus fe débame. Le: teins le
plus propre
a
cene pCche efl: la. nuic, & mt!me la.
nuit
la
plus obfcure cfl: la. plus commede,
:1
caufe
que les Tortues en nagcanr remuent l'eau qui efl:
forr claire; de fone qu'en voit commc quatre feux
allumés qui fonc un grand jour au meuvemenc des
~~~~~~en~~~~~~~~ ~~ar;~~~; ~~rTeº~~~ed J:irh~:.~t~
qui femble noir;
&
on ne manque j:imais
a
l'ama–
per , pourvU qu'on jette la vare :iu milieu de
CC'S
qu:me lumieres. Ourre
les
torrues franches, il
y
en
a de trois :meres fones,l'une qu'ón appe!llo
Kao11an–
ne ,
!';mue
Caret,
&
l:i croifiéme, qui ne differc de la
Kaonanne,
~u'en
ce qu'clle efl:
e~core
plus groríc
&
plus graífe. Cclle-l:l ne fert
:i
nen qu':i fatre de
l'huile pour brUler. Teuce
fa
carapace eíl: canilagi–
neufe,
&
on la
peu~
couper cómme on veuc. Ce
qu'il
y
a ..de p:irncuher daos ces quacre forces de
Tortucs, c'cfl: qu'elles ne fe mCJem point les unes
avec les aucres. mais feulemc:m nvec leurs
fembla~
bles , Ja franchc avec
la
franche
&
le caree avec le
~~~~c·p?seaJ~e~~
1
J~f~t~~~,i:f~
1
~1~0~
1
~~Cf~~;rt~ft
·1:!
affommcr avec un levier ch les
~rnpp:mt
fur
la
cCce.
Le fccret efl:deprendre le manche d'un come:rn,
&
de les en frapper fur le nés qui dl au-dclfus du bec,.
en forme de deu:c pcrits crous par oU elles prennent
J'air. Elles faignenrcn abond:tnce, &meurembien–
tOt aprCs. On voit aufTi des Tenues de rerre, qui ne
1Vom jamais :i l'cau. Elles fonr longucs de deux
piés ou environ
&
larges d'un. Ce fonr-l:i les plus
greíl"es. Ellesenr te dosen :ircadc,
&
~ellemencdur,
qu'on ne le fpuroit caílC:r ave_c les mll:rumens les
plus fons,
la
Tortuc écanc en
v1c.
Cene Tenue efl:
ciltiercment femblabk
:i
celle de mee,
a
l'excep–
cion des panes,
011
elle a cinq griffcs qui.luí fcr–
vem
:i
creufcr des n·ous d:.ms la terre pour s'y reti–
n::r. Elle n'a poinc d"écaillc fur
fo
car:ipace, mnis
elle
c:lt
figuréc de jaune
&
de neir. Les
Efpagnol~
V
u u
ij