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VOYAGE
pieds de hauleur, se <lisait en lui-meme que sa posilion
pourrait devenir critique s'íl survenait en ce moment
un tremblement de tene. Le tremblement de terre sur–
vint; il ne s'en aperc;ut meme pas. M. Touchard, placé
a
quelques pas de luí ne s'en douta pas davan tage . Les
niveaux des
théodolite~
n 'accuserent aucune altération.
On ne ressentit non plus aucune secousse
a
bord et il
eut été permis de douter du témoignage des gens du
pays, si la mer, plus sensible apparemment que nos
voyageurs, ne füt venue le confirmer. Ses flots, jusque-Ia
tranquilles, grossirent instantanément, et un fort raz de
marée, se déclarant tout
a
coup, sembla vouloir donner
raison aux inquiétudes que M. Vaillant avait d'abord
conc;ues sur la bonté de son .mouillage.
Dép"rt de Cobija.
On en fut quitte d'ailleurs pour un peu plus de diffi–
culté
a
communiquer du bord
a
la terre. C'était bien
quelque chose, car le moment d'appareiller était venu.
ll
fallait rembarquer les passagers et les officiei:s restés
sur le rivage, ainsi que les instruments délicats qui ser–
vaient
a
leurs observations. On y parvint avec quelque
peine. Vers les deux heures, tous les retar<lataires arri–
verent
a
bord sains et saufs, mais mouillés des pieds
a
la tete.
En ce moment la brise se fixant au S. S. O. commen·
9ait
a
fraichir ;'
la Bonite
en profita pour appareiller.