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DE LA BO ITE .
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marins, ni les oiseaux divers qui jusque-la avaient es–
corté la corvette, n'étaient pour eux en ce moment un
sujet de distraction. On laissa done le requin poursuivre
en liberté ses évolutions et nul ne songea
a
luí faire du
mal, si ce n 'est quelque esprit superstitieux et chagrín ,
comme il s'en trouve parfois dans les équipages, qui, le
voyant''ainsi narguer
la Bonite,
le prit peut-etre pour un
sorcier déguisé qui par ses tours magiques la retenait en
calme.
Second appareillage bientót suivi d'un
llOUYel
arret.
A cinq heures du soir, au moment du revirement de
la marée, le calme cessa et
fit
place a une jolie brise
d 'O. On s'empressa d'en profiter. pour se remettre en
rou
te.
Le vent
fr~chit
bientót
a
l' approcP.e de la nuit;
mais, avec lui, vinrent les nuages, le ciel s'obscurcit et
d'épaisses ténebres einpec,hant de rien distinguer, il fal–
lut s'arreter encare . M. Vaillant remarque
a
ce propos
que c'est ce qu'on peut faire de mieux, en pareil cas,
lorsqu'on navigue dans le Guayaquil. Il faut
y
voir clair,
si l'on veut éviter les bancs; car la sonde ne suffit pas
toujours pour avertir de leur voisinage. Quelques-uns
en effet sont assez acores; et si la couleur de l'eau ne
donnait un mayen de reconnaitre leur approche, on
pourrait s'y échouer, au moment meme ou la sonde
vi ent d 'accusér vingt ou vingt-cinq brasses de fond .