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/

~3o

E

X

T

la

foibieffeextlime

&

l'extrime

vivaeitéque l'ón tro'it,;;

vera le plus haut

&

le plus

pu~

dégré de v?lupté.

!l

en[, ra de

m

eme pour les fenfatiOns compofees extre–

rnement variées

Oll

extremement fimples. ·L'odeur

affeB:era done délicieufement mon odorat , quand

elle n'agira ni trop vivement, ní trop foiblement fur

les papilles nerveufes qui font

l:organ~

de

l'odo~at.

Un concert produit une

~enfanon

tres-compofee ,

maisil ne peut

plai.r~

al'

orel~le

qu,e

lo~fque

les accords

font tellement vanes , que

l

umte Ío1t eneo re apper–

~ue,

&

qué la

fimplici~é ne,dét~uife poin~ ~a

variété;

&

a

mefure que je {eral en etat de percevoir une plus

grande

qua~tit~ . cl'~~corels

, la variété m'en plaira

davanfage·: J'eXIgerai done une mufiq:1e .plus com–

l)o{ee

lorfque la fphere ele mes fenfatlOnS, oans ce

genre ', fera agrand1e.

p_O~lr

inoi,

&

)e

me

plair~i

a

m'éloi<rner de la fimphctte, elans la meme proporuon

que la

~ariété

devienclra plus perceptible a mon ouie.

Si 1'on eft fage on doit done borner fes deúrs a la

portée de fes

ru

&

des ·eireonfiances

Ott

·l'on fe

tróuve.

,

.,

.

.

11 fuit de eette theone,

1°.

que 1on ne do1t pomt

bH1mer les. plaifirs des

-~u

tres

e~

voulant Ít;-ge_r.

él

e

leurs feqfauons par les notres :

2

que le vrat mtheu

entre les

extrimes

efr unique; c'efr-a-dire' le meme

pour tous les horrimes : 3

o.

que les milieux apparens

{ont infinis: 4°. que les hommes font prefque dans

l'impoffibilité de gouter 1e plus haut dégré de réalité

~

paree qu'íl n'occupe 9u'un

poin~:

5°.

qu~

la

natu~e

. paroit incliquer ce pomt ame anrmaux qu elle a pn–

vés de la liberté : 6°. qüe l'homme qui ápproche de

ce point , autant qu'íl efi póffible, eft heureux.

Le chapitre huitieme enfeigne ce que c'eft que la

réalité , en quoi elle differe de la vérité,

&

quel eft

le

·caraB:ere de l'une

&

de l'aütre. M. Changeux

répe"te que. la !éalité

e~

le

~oi_nt

d_u,

m_il~eu e~t~e

les

¿xtremes;

11 a¡oufe qu Il

y

a une reahte exteneure

'.pour nous , elle efi

indépendant~

de

notr~ mani€r~

de fentir

&

de juge·r, ell,e

co·avi.e~t

aux

c~o~es

qUI

exifient hors de nous

&

a nous-memes : 1l dlt que

telle efi notre ignoranee que nous ne nous connoia:-ons

que par le fentiment in!érieur,

&

non

p~r ';~e l~m1ere

intuitive. Cette prem1ere efpece de reahte n eft pas

difiinguée de l'eífence des chofes: elle n'eft point du

teífort de no tre efp'rit.

La feconde efpece de réalité peut etre hommée

intérieure

ou

intrinfeque,

paree qu'elle comprend tout

te que nolfS ép_rouvons_a

l'?cc~~o_n

des ettes. En _effet

nous ne connóiífohs point Immecliatement les ob¡et.s,

nous ne les appercevonsque par le moyen des fen–

fations -qu'ils opetent clañs nous.'

Les chofes que nous póu

vo~s

comprendre font

placées entre les

ext~emes,&

ríen d'in?ni ne p€ut etre

l'objet de notre efpnt

&

de notre aB:10_n.

~ous fo~mes renfermés entre deux termes

qlll

n ont aucun

bout c'eft-a-elire dans un efpace intermédiaire qui

'

'

1\

n'a p0int ele ·réalíté abfolue,

&

qut en

in

eme tems

n'eft

pas

le néartt pur.

.

.

Notre ignorance eft

ii

grande , que qu01que nous

ne puiffions pas douter que nous n'exifions pas feuls

dans l'univers , puifque hous ne nous donnons pas

nous-memes nos fenfátions; éepenclant nous ne fom–

mes pas également {fus s'il y a autant d'etres pbyú–

ques exiftans ,,qu'il y a de qualités appen;ues par ces

memes fens;

t>U

fi conformément a l'iclée de l'éve–

que Berckley, il

n'y

a

h'or~ ~e nó~s

qu'un feul

Etr~

intelligent qui efi Díeu , c'efi-a-d1re , un Etre qut

nous donne les f.eniatiom différerites que nous éprou–

vons

fans ·qu'il fuit befoin de recourir a d'aurres

etres

~our

nous procurer des fenfa tíons.

Les hommes ne <levróient

s~occuper

que de

#Ta

réalité intérieure: mais ils veulent également

diífer~

ter fur la réalité exrrinfeque,

&

ce qh'il y a de

pir~ ,

ils 'onfondent

~e¡

deux efpe,es de réalité; ils appli-

E X

T

~

qttent·ctux

?bjets exté!·ieu_rs ce qui

ne ·c~nvient

qu;a

~~llfS

fel'l[atlOnS,

OU

bte.n

Ils

attribuent

a

leurs fenfa–

tlOnS

~

a

leurs percepuons ce qui ne convient q

1

'a

des ob¡ets extérieurs qui les occafionnent. Tous

1

s

fa~ans trava~llent

pour découvrir comm nt nos

fe _

fatiOns{ont hées enfemble ': mais en fe borrüit tace

recherches ils ne peuvent point pénétrer 1

elien

e

des,

~hofes

, c'eft-a-dire , en connoirre 1a natur

ex~eneur~,

ce qui doit etre l'objet irnportanc de la

ph1lofoph1e.

Si

,Jes

fava.ns

étoient bien convaincus

que

toute

lenr etude dott fe borner

a

·connoitre les différentes

fenfations, leur union, leur dépendance mutuelle

que les mots ne font qu' xprimer , ils atteindroient

le but, ils ne réalíferoient pas leurs iclées

&

Ieurs

abfiraB:ions.

·

J'obferve en paífant ·, que fi I'on veut voir un

dével<;>pJ.>em;nt

a-~eu-:rres

,Parfait de ce (yfieme:.

on dott lire

1

Extrau raifonne du traité desfen[ations

qui a été publié a Paris, chez Jombert

en 175

5:

in.¡

2.

a

la fui te du

Traité des animaux,

p;r

M.

l'abbé

de Condillac..

Le chapitre neuvietne démontre que la réalité des

chofes n'efi qu'hypothétique , c'efi-a-dire

qu'elle

n'e:ll: fondée que fur l

a confiitut

ion préfente de l'hom–

m~; ~lle

n'efi que fa

manie.re

de fentir

&

de juger,

qm refulte ele la

~onformat10n

des organ·es; de forte

que les chofes qm font pour nous

extremes

ne le fe–

roient plus finos organes étoient plus parf;its: peut–

etre qu'alors il

y

auroit des cas O

ti

il n'exifieroit plus

d'e xtrémes

p-onr nous,

&

oir nons verrions les cho.:.

fes

e~

elles-memes.

Cet

état eft celui,

0~1

dégag 'S.

des hens de la matiere

~

nous ne -connoitrons plus

PCU: des

moyen~, c'e~-a-~ir.e

, par nos organes

~,

ma>~s

nous conno1trons rmmedtatement,

&

fans le fe..

cours des fens. M.

~ha?ge~x

aj?ute quei'etre fimplé

eft le fenl pour qm il_n

y

ait po1nt

d'extréme,

&

qui •

dans les chofes, ne d1fimgue point

la

réalité de l'ef–

fence. Nous n'avons d'idé"es de cette connoiífance

parfaite que par l'imperfeB:ion de notre nature.

Dans le chapitre dixieme on apprend, r

0 •

qu'il

y

~ ~rre

véúté

eifentiell~

, c'efi-a-el_ire , qui efi propre

a} Eternel

&

aux,e[pnts purs qm ne fe fervent

po_in~

d I?firumens matenels, tels que nos fens, ma1s qut

vo1ent les chofes dans leur premiere eifem::e :

2

°.

une

vérité contingente ou hypothétique, c'efi-a-dire ;

celle qui efr propre a l'homme;

elle

a lieu pendant

l'union de l'ame

a

notre corps. On nomme cette

vér-¡r.é

hypotlzétique,

paree qu'elle n'eft point fonclée

fur l'eífence meme des chofes' mais fur notre ma.

niere de les appercevoir.

,

Quand on dir parmi nous que les vérités font ·éter...

nelles, l'on ne doit entendre autre chofe

:fi

ce n'eft

qu'en fuppofant une telle conformation d'organes.,

&

un tel univers, les hommes dóivent toujo urs for–

mer les memes idées parriculieres'

&

les combiner

d'une telle maniere invariable pour ne pas fe trom–

per. ·Les vérit 's ne font que des rapports

appers;u~

entre nos pereeptions

&

nus idées abíhaites : orces

perceptions

&

ces idées pouvant thanger par le

rnoyen d'une antre organifation., les vérités doivent

par conféqúent auffi changer. Les própofitions de

marhémariq ue n'ont de la force que par-ce qu'elles:

font fondées fur des perceptions claires , dont les

rapports ne laiífent aucun doute

a

l'efprit. Ces pro""

pofi tions générales font identiques, elles ne font que

préfenter

a

.l'eiprit les perceptions !imp.les que l'on

a par le moyen eles objets extérieurs :

c'eft

ele la

meme maniere que l'on forme les propofitions évi–

dent~s

_elans toutes les fciences. On peur fe convain–

cre de cette vérité en analyfant ces propofirioos

~

2

&

1

font 4· .. fi '

a

des graneleurs égales on ajoute

des grandeurs égales, les produits ferenr égaux.

La vérité eíl un etre métaphyúque, c'efi-a-dire,