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-

,

1

94

EMA

tadran, on r éduit 1'

émail

en grains de fable,

&

en

y

ajoutant de l'eau, on en forme une pate, que l'on

étend également fur toute la furface de la plaque de

uivre rouge,

&

qui, mife dans un fourneau de re–

verbere, fe meten fufion,

&

devient unie; c'efi fur

cette furface que l'on peint les heures avec un

émail

noir qui fe met auffi en fufion par le fe u.

Celui que l'on emploie pour les cadrans, ou tout

~u

moins le meilleur, fe tire de Venife.

Il

y a deux

fort es

d'émail,

le dur

&

le tendre: on difiingue le

tendre du dur, en ce que le prernier efitranfparent,

&

que l'autre efi opaque ,

&

qu'étant caffé, il offre des

pores plus unis; celui-ci efi préférable

&

prend un

tres-bea

u

poli; mais

il

fat'lt un fe

u

plus violent pour

le mettre en fufion.

L'énzail

fe venden pain: pour l'employer, on

bri–

fe ces pains en petits morceaux,

&

on les ·pile dans

un mortier d'acier trempé jufqu'a ce qu'on les ait ré–

dnits en grains bien fins'

&

a-peu-pres d'égale grof–

feur. Pour empecher que les éclats de

l'énzail

ne for–

tent hors du mortier' on en recouvrira l'ouverture

avec un linge propre, & on jettera dans le mortier

un peu d'eau de. fontaine fort claire ; on r éduira

ainfi

l'émail,

jufqu'a ce qu'on le fente fous le doigt

comme du fable fin; car il ne faut pas le réduire en

poudre.

Lorfque

1'

émail

eft ainfi pilé, il íaut le mettre

rlans un vafe de verre, dans lequel on verfe de l'eau

de fontaine tres-elaire ; on remue

l'

émail,

enforte que

cela faífe une eau blanche; on le laiífe enfuite dépo–

fer; puis on ote l'eau en inclinantdoucement le vafe;

cette eau emporte les faletés qui fe font introduites

dans

1'

émail

en le broyant; on lave ainfi a plufieurs

fois

1'émail,

&~ jufqu'a

ce que l'ea1.1 refie claire. On

conferve les parries qui reíl:ent dans l'eau dont on

lave

l'émail,

pour employer au contr'émail, c'efi-a–

dire, en-deífous de la piece qu'on veut émaíller.

Quand on a bien lavé

1'

émail,

on le laiífe dans un

vaífe de verre, & on jette deífus de l'eau-forte en

quantité fuffifante, pour qu'elle furnage

l'émail

de

quelques doigts; on laiífe pendant douze heures l'é–

mail

dans l'eau-forte. On appelle cette opération

dé–

rocher:

elle fert a nettoyer

l'émail

des parties métal–

liques du mortier qui fe font introduítes dans

l'émail

en le broyant.

Lorfqu'on a tiré

l'émail

d'avec l'eau-forte, on le

lave de nouveau avec de l'eau commune,

&

a plu–

Íleurs fois, jufqu'a ce qu'il ne refie plus d'eau-forte

melée avec

l'émail '

&

que l'eau foitbien claire; alors

<>n laiífe cette eau furnager

l'émail ,

pour leconfer ver

propre; d'ailleurs pour étendre

l'émail[ur

la plaque,

il doit etre pris du vafe dans

lequell'émail

efi encere

dans l'eau.

P réparationde la plaque du cadran avant de la char·

ger d'émail.

Avant de placer

l'émail

fu,r la plaque, il

faut dérochcr cette plaque : pour cet effet il faut

la laiífer dans l'eau feconde, jufqu'a ce qu e le cui–

vre foit découvert,

&

vienne également propre

dans toute fa furface ; alors on prendra une gratte–

broífe,

&

tenant la plaque dans de l'eau commune,

()U

gratte-broífera la plaque pour oter la croClte du

cuivre. Cette opération de la gratte-broífe

&

du dé–

rocher difpofe les pores du cuivre

a

recevoir

1'

émail ,

enforte que celui ci s'y fixe par la fufion.

Rr!marque.

On n'émadle pas feulement le coté du

cadran ou les heures doivent etre peimes' mais on

émaille auffi le defious ou coté concave' afin que

1

'é–

mail

du deífus étant fondu , fon aB:ion fur la plaque

n'en puiífe chanper la courbure

&

le voiler; on ap–

pelle cela

contr'emailler:

le contre-émail fert done a

balancer l'effet de l'aétion du feu fur

l'émail

du deífus

<lu cadran . Pour cette efD r, on met l'une

&

l'autre

couches de fui te,

&

on les fa'it fondre en meme tems.

On place d'abord !e contr'émail; on ne prend pas

EMA

pour

cela

\'émail

pur, mais au contraire celui qu

on

a tire des lavures. Pour placer le contr'émail, on fait

entrer le trou du centre de la plaque fur l'aléfoir, en

tournant le coté concave en deífus;

&

avec une fpa–

tule ou lame d'acier mince

&

arrondi par le bout,

on prend le contr'émail qui eíl: aéhtellement d ' pofé

au fond d'un vafe' apres avoir oté toute l'eau qui

furnageoit,

&

on l'étend fur to ute la furface conca–

ve de la plaque, que l'on ret:ouvre également, en ne

mettant que l'épaiífeur convenable pour dtcher le

cuivre; il efi tres-eífentiel que la couche foit d'égale

épaiífeur. Pour oter une partie de l'eau conteoue

dans

1'

émail ,

on prendra un linge fe e

&

propre, que

l'on pofera fur

l'émail

pres du trou; il attirera ou

pompera l'eau; paree que pour placer l'

émail

du def–

fus, il faut retourner la plaque,

&

que le contr'émail

pourroit tomber en chargeant ce coté.

On retournera la plaque, que l'on mettra fur l'a–

léfoir fur le trou du milieu; on prendra de

1'

émail

pur,

&

on chargera le deífus du cadran d'une cou–

che bien égale, ayant atte¡tion que les bords foient

bien recouverts,

&

les bords des trous entourés d'

é–

mail,

afin que l'aétion du feu ne les brule pas: on

pompe l'eau contenue daos

l'émail,

en appuyant fur

le bord avec un linge ;

&

pour que toutes les parties

de

1'

émail

s'arrangent

&

fe reíferrem, enforte qulel–

les occupent le moins de volume, on frappe légére–

ment l'aléfoir qui fupporte le cadran ; ce qui ébranle

&

arrange toutes les parties de

l'émail,

&

fait fortir

l'eau que l'on pompe une feconde fois: on applanit

de nouveau

l'émail

avec la fpatule, ce que les émail–

leurs appellent

battre l'émail;

c'efi de cet arrangement

des parties de

l'émail

&

de l'eau qu'on en fait fortir,

que dépend le poli o

u

glacé du cadran, paree que

l'émail

en fe fondant, ne trouvant point de cavité,

conferve fa furface unie.

·

Il

efi néceífaire, par une fuite du

m~ rne

raifonne-·

ment, de faire fécher le cadran avant de l'expofer au

grand feu qui doit fondre

l'émail,

paree que la gran...

de chaleur

f~roit

bouillonner l'eau, ce qui dérange–

roit

l'émail,

& rendroit fa furface raboteufe.

Pour fécher le cadran, on le placera fur une tole

aífez large, que l'on pofera fur de la cendre chaude

qui fera deífécher l'eau infenfiblement; pendant ce

tems, on prépare le feu pour fondre

l'émail,

c'eíl:-3.–

dire, pour paífer le cadran an fe

u.

Du foumeau.

Le fourneau, dans lequelles émail–

leurs de cadrans paífent au feu, efi pratiqué dans une

cheminée'

&

élevé

a

hauteur d'appui' pour avoir la

facilité d'arranger

&

de voir leurs pie ces. Ce four–

neau efi de forme quarrée,

&

conftruit de briques.

On r éferveau haut fur le fond, une petite ouverttt{e

pour le paífage de la fumée. Lorfque le fourneau doit

fer vir

a

paffer de grandes piece!:> au

f~u'

comme des

cadrans d'un pied, il doit avoir pres de trois pied en

quarré, afi.n de conrenir aífez de charbon pour pro–

duire un feu capable de mettre

l'émail

en fuúon: l'ou–

verture du fourneau eft fermée par en-haut, par une

grande piece plate de terre de creufet qui garantit

la

vue de l'ardeur du charbon,

&

on enmet de pareilles

aux cotés, afin de ne laiífer qu'une ouverture aífez

grandepour laiífer l 'entrée libre a lapiece qu'ondoit

paífer a

u

fe u ; ce qui concentre

la

chaleur en dedans

du fourneau: ainíi le devanr du fourneau efi formé

par

despieces de rapport.

Lorfqu'on doit paífer a

u

feu

d:~s

pieces plus peti....

tes, on garnit le dedans du f-ourneau de plaques de

t erre de creufet,

&

on forme un plus petir fourneau,

afin de n'erre pas obligé d'allumer un auffi grand feu

que pou,.r une grande piece.

De l'arrancrement du charbon

&

de la mouffle.

Pour

que la piece que l'on veur paífer au feu ioit plus fa–

cilement mife en fufion , il faut abfolumenr qu'elle

foit placée au centre d'un

foyer~

oil toute

ia

chaleur