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DI S

fant un rapport exaél: de gravitation : ainíi l'huile

unie

a

l'alkali, acquiert ce rapport avec l'eau; ainíi

Ie .nitre qui a pour bafe l'alkali volatil, deviene fo–

lnble dans l'efprit de vin,

&c.

·

Cette explication n'emprunte , comme on l'a

déja obfervé, le fecours d'aucune hypothefe, d'au–

cune loi nouvelle ; elle fatisfait

a

tout,

&

ne de–

mande

pour ainfi dire'

a

l'efprit que de fuppiéer

'

d

.

a

l'imperfeél:ion de nos organes, que e concev01r

dans les parties infenfibles de la matiere' les me–

mes effets que les maífes répetent continuellement

fous nos yeux.

I1

n'y

~

9l!e la

~érité

qui

~ui~e arr~v,er

a

ce point de fimphci!e' d accord' d umformtte ,'

qui fo nr les caraél:eres tmmuables de toutes les ope–

rations de la nature.

P'oyet au Suppl.

AFFINITÉ,

C~

YSTALISATION

&

PHLOGISTIQUE. ( Cet arricle

eíl: extrait de

1'

Ef!ai phyjico-chymique fur la

d~f!olu­

tion,

de

M.

DE

MoRr

EAU.)

§

DISSONANCE, (

M_ujiq.)

Le terme de

dif!o–

nance

vient de deux mots, l'un grec, l'autre latín, qui

fignifi.ent

fonner

a

doub!e.

En effet , ce qui rend la

dif!onq.nce

défagréable, eíl: que les fons qui la for–

men! ' loin de s'unir

a

l'oreille' fe repouífent' pour

ainfi dire,

&

font entendus par elle comme deux

fons diíl:inas, quoique frappés

~la

fois.

On donne le nom de

diJ/onance,

tantot

a

!'inter–

valle'

&

tantot

a

chacun des deux fons qui le for–

ment; mais quoique deux fons díífonnent entr'eux,

le

nom de

di/Jonance

fe donne plus fpécialement

a

celui des deux qui eíl: étranger

a

l'accord.

· Dans l'explication de !'origine de la

dif!onance

qu'on trouve dans le

Diélionnaire

ra.if

des Scien–

ces,

&c. artide DlSSONANCE entre la marque

(S)

&

la' marque

(O) ,

on peut remarquer l'analogie

qui s'obferve entre l'accord de

lii

dominante

fol

&

celui de la fous-dominante

fa.

.

r:a dominante

fol,

en montant au - deífus du gé–

nérateur a un accord tout compofé de tierces, en

rnontant depúisfoL

;fol ,ji, re ,fa.

Orla dominante

fa

étant au-deífous du générateur

ut,

on trouvera

en defcendant

d'ut

versfa

par tierce,

ut, la,

fa,

re

qui contient les memes fons que l'accordfa'

la'

ut'

re

donne

a

la fous-dominante

fa.

On voit de plus que l'altération de l'harmonie des

deux quintes ne confiíle que dans la tierce mineure

re ,fa

o u

fa'

re

ajoutée de part

&

d'autre

a

l'harmo–

nie de ces deux quin tes.

Cette explication eft d'autant plus

ingénieufe

qu' elle montre

a

la fois l'orígine' l'ufage' la marche

de la

dif[onance,

fon rapport intime avec le ton

&

le moyen de déterrniner réciproquement l'un par

l'autre le défaut que j'y trouve; mais défaut eífen–

tiel, qui fait tout crouler, c'eíl: l'emploi d'une corde

étrangere au ton, comme corde effentieUe du ton,

&

cela par une fauífe analogie, qui fervant de bafe

aufyíl:eme de M.Rameau, le détruit en s'évanouiífant.

Je parle de cette quin te au-deífous de la tonique,

de cette fous-dominante, entre laquelle

&

la toni–

que on n'appen;oit pas la moindre liaifon qui puiífe

autorifer l'emploi de cette fous-dominante , \ non–

feulement comme corde eífentielle du ton , mais

rneme en quelque qualiré que ce puiíre etre. En

effet qu'y a-t-il de commnn entre la réfonnance , le

frémiírement des uoiffons

d'ut

&

le fon de la quinte

en-deírous? ce n'eíl: point paree qye la corde en–

tiere efl: un

fa,

que fes aliquotes refonnent an fon

d'ut,

mais paree qu'elle eíl: un multiple de la corde

ut'

&

il n'y a aucun des multiples de ce meme

1tt

qui

ne donne un femblable

ph~nomene.

Prenei le feptu–

ple , il frémira

&

raifonnera dans fes partjes aínfi

que le triple; eíl:-ce

a

dire que le fon de ce feptuple

o u fes oél:aves foient des cordes eífentielles du ton

?

Tant s'en faut,

puifqu~1l

ne forme pas meme avec

la tonique, un rappor:: commenfurable en notes.

DI

S

1fl

fais que M, Ramean a prétendu qu'au foñ

d'une corde quelconque ' une autre corde'

a

fa dou–

zieme en-deífous, frémiíroit fans raifonner ; mais

outre que c'eíl: un étrange phénomene en acoufii–

que qu'une_ corde Í?non:! qui

ibre

&

q_ui ne rai–

fonne pas,

11

eíl: mamtenant reconnu que cette pré–

tendue expérience efl: une erreur que la corde grave

frémit , paree qu'elle fe partage ,

&

qu'elle parolt

ne pas raifonner, paree qu'elle ne rend dans fes par..

ties que l'uniíron de l'aigu , qui ne fe diíl:inoue pas

aifément.

·

0

Que M. Rameau nous dife done qu'il pten-d la

quinte en-deífous , paree qu'il trouve la quinre en–

deífus ,

&

que ce jeu des quintes luí paroit com..

mode ponr établir fon fyíl:eme, on pourra le féli–

c"iter d'une ingénieufe invention, mais qu'il ne l'au–

torife pon1t d'une expérience chimérique; qu'il

11e

fe tourmente point

a

'chercher dans les renverfe–

mens des proportioAs barmonique

&

arithmétique.,

les fondernens de l'harmonie, ni

a.

prendre les pro–

priétés

de~

nombres pour celles des fons.

Remarquez eneore que

fi

la contre · génération

qu'il fuppofe pouvoit avoir lieu , l'accord de la

fous - dominante

fa

ne devroit point porter une

tierce-majeure, rnais mineure , paree que le

la

bé–

mol eft l'harmonique véritable qui lui eft affigné par

I

.!.

.!.

3

9

ce renverfement

ut, fa, la

De forte qu'a ce

compte la garnme du mode majeur devroit avoir na–

turellement la fixte rnineure, mai

lle l'a majeure

comrne quatrieme quinte , ou e

.

e quinte de la

feconde note , ainii voila encore une contradiélion.; ·

Enfin remarquez que la quatrieme note donnée

par la férie des aliquotes , d'o"l1 nait le vrai diato–

nique naturel, n'eft point l'oél:ave de la préten–

due fous-dominante dans le rapport de .4

a

3 ' rnais

une autre quatrieme note toute différente dans le

rapport de

1 1

a

8' ainfi que tont théoricien doít

l'appercevoir au premier coup d'reiL

J'en appetle mnintenant

a

l'expéríence

&

a

l'o–

reille des muficiens. Qu'on écoute combien la ca–

dence irnparfaite de la fous-dominante

a

la tonique

eíl: dure

&

fauvage en comparaifon de cette meme

cadence, dans fa place naturelle, qui eft de la toni–

que

a

la

dominante ; dans le premier cas peut-on

dire que l'oreille ne defire plus rien apres l'accord

de_la tonique, n'attend-on pas malgré qu'on en ait

une fuite ou une fin? or qu'eft-ce qu'une tonique

apres laquelle l'oreille defire qnelque chofe

?

Peut–

on la r garder comme une véritable tonique ,

&

n'eO:-on pas alors réellement dans le ton de

fa,

tan–

dis qn'on penfe etre dans celui

d'ut?

Qu'on obferve

combien l'intonation diatonique

&

fucceffive de

la quatrierne note

~

&

de la note fenfible _, tant en

montant qu'en defcendant, paroít étrangcre au mode

&

meme pénible

a

la

voix fi la longue habítude

y

accoutume l'oreille

&

la voix du muficien; la dif–

ficulté des

commen~ans

a

entonner cette note' dóit

lui montrer aírez combien elle efr pen naturelle. On

attribue cette difficulté aux trois fons conf.' cutifs; ne

devroit-on pas voir que ces trois tons confécutifs:)

de meme que la note qui les ir_:ttroduit' donnent une

rnodulation barbare qui n'a nul fondement dans la

nature; elle avoit aífurément guidé mieux les Grecs

lorfqu'elle leur

fi.t

arreter leur tétracorde précifé–

ment au

mi

de notre échelle , c'eíl:-a-dire

a

la note

qui pr-écede cette quatrieme; ils aimerent mieux

prendre cette quatrieme en-deífous,

&

ils trouve–

rent ainii avec leur feule oreille, ce que toute no–

tre théorie harmonique n'a pu encore nous faire

appercevoir.

Si le

térnoi~nage

de l'oreille

&

celui de la raifon

fe réuniffent au moics dans le fyfrern e donné pour

rejetter la prétendue fous-dominante, nonfeulement