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cou

irréguliérement arrondie , dont le champ íntérieur

abe d

eft d'un jaune

pa.le,

tirant fur le

~

verd , tel a-peu-pres que la

couleur

du

a.

b

{oufre

commun'

&

cet efpace jaune efl:

era

entouré d'un f>ord ou anneau

e

f

g

¡,

qui

.h.~

femble teint en rouge.

2.

0 •

Qu'on ouvre enfuite les yeu?',

&

qu'on les

jette fnr

un

mur ou fur quelqu'autre íurface blanchl.:!,

on verra fur ce fond blanc une tache tout-a-fait pa–

reille , tant pour la grandeur que pour ,la

figL~re

,

~

celle qu'on voyoit avec les yeux fermes, ma1s qm

fe diítingue par de tout atltres

couleurs :

car,

3

o.

Le champ qui paroiífoit jaune aux yeux fer–

més

fe voit, quand on les ouvre, d'une

couleur

rouie, ou plutot brune tirant fur le rouge,

&

l'an–

neau qui auparavant éroit rouge, paroit de

couleur

bleu-célefte fur le fond b_lanc.

4°.

Si on referme enfuite les yeux, on revoit les

appareoces dn

n

9 •

1,

&

en ouvrant de nouveau les

yeux, on voit auffi revenir celles des

n°.

2.

&

3~

Mais les

coule.urs

cependant ne reílent pas tout-a-fait

les memes' elles s'alterent continuellement

&

de

plus en plus;"

&

íi on fait attention

a

tes

change–

mens, on remarque qu'apres la premiere minute

a-peu-pres ·',

5o.

Le champ paroit aux yeux ferm

1

s d'un beau

verd,

&

q~1e

le bord, quoiqu'il continue de paroitre

t·ouae ,

a

chang

1

cependant fenfiblement; ce rouge

diffé'ra~t

déja aífez

de

celui dn

n~.

1,

6°.

QLt'on rouvre les yeux, on voit fur le fond

blanc l'efpace intérieur de la tache plus rouge,.

&

l'anneau d'un bleu-céleíte plns gai.

7

o.

Environ apres la feconde minute, fi on a les

yeux fermés' le champ paroit' a la vérité ' encore

verd, mais tirant cependanr aífez fur le bleu-célefie;

'luant au bord il eíl: rouge,

mais

encore différent des

n°.

1

&

j,

8°.

Si enfuite on rouvre les

y

eme , le cliamp pa–

To1t encore rouge fur le fond blanc,

&

le bord bleu–

célefte ; mais ces

couleurs

n'ont pas tout-a-fait les

memes nuances qu'auparavant.

9°.

Enfin, au bout de quatre ou cinq minuus, on

~ppers:oit,

ayant les yeux fermés, le champ entié–

rement bleu-célefte,

&

l'anneau d'un beau rouge;.

&

en rouvranr les yeux, le champ fe voit rouge,

&

le bord d'nn bleu-cél(lfte vif.

1 0

°·

Cette derniere fenfation fe conferve pen–

dant un certain efpace de tems,

&

jufqu'a ce que

s'ét.ant affoiblie de plus en plus, elle s.:.évanouiífe

tout-a-fait; mais

il

ne faut pas croire que pendant

cet intervalle les

couleurs

dont nous avons parlé

refi:ent toujours le's memes: il eH certain au con–

traire que, quoique l'eípece

re~e

la .meme, elles

changent continuellement de modificatwns.

J'avoue que j'ai plutót évité les occaíions de faire

cette expérience, que je ne les ai recherchées ,

paree que je doute qu'on puiífe f?ns

~anger

faire

éprouver fouvent aux yeux une íi torte 1mpreflion.

Mais, quoique je n'aie done pas répété fréquem...

ment ces eífais, je ne laiífe pas de pouvoir aífurer

que les phénomenes qu'ils préfentent, ob.fervent

prefque· conframment l'ordre que nous avons décrit.

Je n'ofe pas les donner tout-a-fait pour confi:ans,

paree qu.'il m'eíl: arri vé un petit nombre de fois de

Femarquer dans les

couleurs

une fm:ceíiion un peu

différente.

Qn peut, au refl:e, tirer de ces obfervations, di–

verfes conclufions remarquab.les que

je

vais joindre

ici en peu de mots.

Il

efi hors de dome que les rayons du foleil

rec¡.us direB:ement

au

fond de l'reil, n agiífent fur

les nerfs

&

y caufent une 1cenaine · altérarion dont

notre ame eft affet!ée.

Or,

nous voyons par

les

ob-

cou

fervations que nous avons détaillées, que cette ahé–

rarion ou cette impreffion cauíi' e aux nerfs, ne ceífe

pas en meme tems

que

l'aétion de

Ia

lumiere

&

qu 'au comraire elle continue encore p endan;

un

tems aífez long,

&

que l'ame fe trouve affeétée

comme

s'Il

y avoit réellement hors de

1

reil un oh–

jet_,

&

que des rayons de_

lumi~re

réfléchis par cet

obJet, exers:aifent une aéhon fur les nerfs. Si done

~o;-1s

admettons

c~tte

fuppoíirion , ainfi qu'on peut

evtdemment

le

fa1r

,

nous devons conclure natn–

-'fellement de nos ob(ervations :

1

Que l'impreffion excitée par les rayons de

Ium1ere les plus forts, paífe ap res

la

cefi~nion

de

l'aétion meme en une autre impreffi1;:>n

qui eft

celle

des rayons jaunes; que celle-ci devient l'impreffion

des

ra

yons verds,

&

qne

cette

derniere enfin fe

change en celle que produi(ent ordinairement les

rayons bleus-célefies ; c'eít-a-dire, qu'apres que

l'aéhon des rayons blancs a ceífé, les nerfs fe trou–

vent iucceffivement clans les différens états que pro–

duifent ordina1rement les rayons jaunes, verds

&

bleus-célefies..

2

°.

Que l'impreffion caufée par la

couleur

blanche

d'un mur,

Oll

d'une table olanch1e ,

fi

elle fe mele

a

celle que produit la

couüur

jaune, verte

&

bleu–

céleíte' devient la meme impreffion qu'a coutume

de

produir€ une

colJ./~ur

brune qui tire plus o

u

moins.

fur le rouge.

3

°.

Que l'impreílion caufée par J'jmage du foleil

au fond de l'reil' fe communique

a

des parries de la

rétine auxquelles l'image meme

pe

s'efi pas fait fen–

tir, mais qui font voiíines de la place qu'occupe

l'image,.

&

que cette impreffion y ca

u

fe une alréra–

tion qui efi due ordinairement aux rayons qui

pro"':

duifent la

couleur

rouge.

4°..

Que cette imp1"effion'

m

el~~

avec

ceiie qut'

fait naitre la

couleur

blanche

Ju

mur ou de la table,

produit l'impreffion caufée par le bleu-célefie.

Je trouve

tres~digne

de remarquer

ici

que dans les

couleurs accidentelles

il arrive tout-a-fait, comme

daps les réelles, que le jaune devient bleu en paífant

par le verd: car il eíl: tres-connu que dans les der–

nieres' favoir les

couleurs

réelles ' fi on mele avec

le jaune de plus en plus du bleu, on obtient une

couleur

qui tire d'abord fur le verd , qui devient

bientoc enriérement verte,

&

qui tirant enfuire fur

le bleu devient enfin entiérement bleue ,

fi

c'efi une

forte quantité de cette

couleur

qu'on ajoute au

me-

lange.

.

Leux qui vou.dront répéter cette expérience,

ob.:

ferveront encore un autre phénomene queje ne ctois

pas devoir paífer fous íilence

~

je parle de ce qu'en

projetrant la tache fur un fond blanc ,, quand .on

a

les yeux ouverts, on la voit tantót difparoitre, puis

revenir, puis difparoitre de nouveáu.

J

e fus long–

tems

en doute au commencement fur

la

caufe de ce

paradoxe ; mais je remarquai a la fin que la tache

difparoiífoit roujours précifément quand je faifois.

un effort pour la confidérer plus attentivement,

&

qu'elle revenoit lorfque je jettois les yeux fur

le

plan comme fans attention. Cette circon!l:ance fai–

foit naitre d'abord meme quelque difficulté dans le

procédé de l'exp 'ríence; cara

u

moment meme

que

l'efprit fe propofe de faire attention a la tache' l'reil

fe difpofe de maniere, fans qn'on le fache

&

qu'oa

le veuille, a voir diflinétement Je plan fur Iequel

Ia

tache eft projettée'

&

dans le meme moment la tache

difparoit. Ils'enfuit de-la que l'expérience' pour etre

bien faite, demande

~me

certaine habitude;

i1

faut

que l'obfervateur s'accoutume

a

ce que Íon efprit

faífe attention

a

la tache'

&

que fes yeux cependaní:

foient empechés de fe difpoferde maniere

a

lui

réndre

la viíion du plan diítinéte. Nous conclurons

de-la

que

pendant que l'reil fe di{pofe de maniere

a

voir-

cliilinél:ement