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354

C H A

d enx

ans-,

te rmínée par une treve de

ingt

ans,

íignée

a

Ratisbonne en 1684, lui couta Luxembo urg

&

toutes les villes dont les Franc¡ois

s'

t<:Yie nt empa–

r és , e.x{:ept ' Courtrai

&

Dixmude, qu e Louis

XtV

<On~

ntit de rendre. La reine d'Efpa gne étant morte,

l e roí épo lÍa en fe cond es na ces Marie - Anne de

N eubourg, fiile de l'éle!teur Palatin . Le feu de la

g uerre 'alluma de noaveau entre la France

&

l'E{–

pagne; celle- ci eut prefque

touj ~mrs

du défavantage.

Le roi n 'avoit point d'enfans : 1l tombe malade

&

fait un tefiament en faveur de fon neveu le prince

de Baviere, comme fon plus proche héritier, at–

tendu la renonciation de Marie-Thérefe d'Autriche

"Cette difpoíition n'eut pas lieu,

le

jeune prince étant

mort

a

l'age de fept ans. La paix fe négocioit depuis

rtrois ans

a

R

ifwick. Elle fut avantageufe

a

l'Efpagne

par les facrifices que fit

ouis

XIV,

qui annonc¡oient

aifez que la mort prochaine de

CharLes JI

en étoit le

moti f. Ce monarque fit un fecond teíl:ament en

1700,

par lec¡uel il déclaroit Philippe de France., duc d'An–

jou , héritier de toute la monarchie Efpagnole.

CharLes

mourut la meme année, agé de

9

ans. Lonis

XI

V

accepta fon tefi:ament qui caufa un embrafement

gé–

néral-en Europe.

*

CHARLES

I,

roi

d'Angleterte, d'Ecoife

&

d'Ir–

!ande, (

Hifl. d'Angleterre.)

Un roi condamné

a

mort

.aunom de la nation qu'il gouverna,

&

expirant fur

un échafaud , eft un terrible fpeétacle pour le mon–

<le '

&

meme une grande leyon ponr les fot1verains.

"Si les honnenrs qu

7

on rend aujourd'hui

a

la mémoire

·de l'info.rtuné

Charles

1,

le vengent aux yeux de la

poíl:ériré, de l'exécrable attentat commis contre lui,

Í1

la nation rougit des exoes auxquels elle

{e

porta

contre fon roi;

il

n'en efi: pas moins vrai qu'un prince

rifque tout, fa couronne

&

fa vi e, lorfque, foit par

:l'ambition indifcrette d'un pon

voir

abfolu, íoit par

les confeils pernicieux des conrtifans auxquels

il

s'eft

livr.é'

il

indifpofe contre luí une natÍ0n fenfible

a

l'exces fur l'article de

fes

droits

&

de fes privileges,

facile

a

prendre !'alarme fur les moindres entrepri–

{es

de

la

cour, extreme daos fes foup<;ons, comme

dans fon amour pour la liberté'

&

par-la meme fe

laiífant aifément fécluire

&

gouverner par des en–

thoufiaíl:es qui, dans d'autres tems, n'auroient été

~ue

1

objet de fon mépris

&

de fon

indi~nation.

La

premie.re

faute de

Charf¿s 1

,

fut de donner fa

confiance au duc de -Buckingham, homme vain., fier,

emporté , dont

il

avoit des raifons perfonnelles

d'etre mécontent '

&

qui d'ailleurs étoit

fi

odieux

a

la nation, qu'un

gent~lhomme

Anglois l'aífaffina pref–

que publi.quement

&

ofa s'en glorifier. Cependant

cet indigne favori avoit pris un tel afcend.ant fur l'ef–

prit de ion maítre , que

Clzarüs

eut la foible.ífe de

<lire, en apprenant

fa

mort:

Le

duc

a

perdu

la

vie,

&

moi

un oúL.

Ce grand. attachement du roi, pour un

homme qui avoit rnérité l'indignation publique,

aliéna de

luí

tous les efprits.

une fe conde fa

u

te ' qui fervit

a

entre ten

ir

les

.

'Anglois dans leurs mauvaifes difpofitions pour leur

monarque, fut fon rnariage avec Henriette de Fran–

ce' qui ne pouvoit plaire a fes fujets' étant catholi–

que

&

Franc;oife. Cette démarche joinre

a

la faveur

que

Clzarüs

accorda vifiblement aux carholiques, fit

murmurer hau.tement. On accufoit le roí de vouloir

r uiner le proteíl:antifme

&

r ' tablir la relíg.ion de

Ro

me.

Charles

de?'landa au parlement

d~s

fubfides qni

lui

furent refufes en partie , paree que fa demande,

toute juíl:e qu'elle étoit' ne panlt po1nt telle

a

des

efprits aigris, inquiets , foupyonneux. Le roi caifa le

parlement' eut recours

a

des empnmts forcés' les

ti t

fervir

a

une expédition contre J'Efpagne , qui ne

r éttffit pas,

&

la nation fut.íoulevée.

Charles

convo-

C I-I A

qt~

un

fecond pa.rlement, qu'il caífa comme le pre–

nuer , paree qu 1l n' otra pas davantage dans

fes

vues.

Un

troiJieme pa rle menr eut le m"me

iorr,

ayec cetre diffi ' rence qu'apr ' s la diífolution de celui–

CI,

pluíieurs membres des communes, qui s"éroient

oppofés aux intérets de la cour, furent emprifonn és.

-ce n'étoit pas la le moyet1 de ramener des eiprits

obíl:iné s.

Si

Charles

avoit eu de plus heureux fucces au de–

hors, il au roit pules faire valoir;

mais

il

Ltoir

aufii

malheureux dans fes

d

' mC:H ·

s

av e

le~

puiífaRces

étrangeres , que dans fes différend av ec

fe

fujets.ll

.avoit déclaré la guerre

a

la

France ; fon expédition

malheureufe

a

la Rochelle le forc;a

a

une paix oné–

reufe.

Apres la mort tragique de Buckingham, le roí crut

complaire

a

la nation' en choiíiífant pour miniíl:re

le cotrte de Strafford, l'un de s chefs

1

s

plus ardens

de la faélion oppofée

3

la cour.

11

fe flattoit peut–

erre auffi que' par le moyen d'un homme

fi

aceré–

diré aupres du peuple ,

il

pourroit le réconcilier ave

e

l'a~tonté

royale.

ll

fe trompa. Stratford , trop recon–

nodfant' paífa d'un exces

a

l'autre'

&

devint auffi.

violent royalifie qu'il avoit été républicain o utnL

La

haine nationale fut nflammée de nouveau. Tout

fe tournoic contre

Charles;

il

fut

accuf~

d'avoir cor–

rompu l'intégrité de cet excellent citoy en, ainíi

s'ex–

primoient les Puritains ;

&

Stratford expia, fur

tUl

échafaud , le crime d'avoir trop bien fervi fon roí.

Tous ces préludes d'une guerre civile étoicnt fo–

mentés par la violence de Lawd, arche ' eque de Can–

torbery, par qui

C!zarles

fe laiífoit gouverner, paree

que celui-ci fe montrait ardent défenfeur de l'auto–

rité abfolue, contre les príncipes de la coníli:tution

.angloife. Ce prélat bonillant exer<;oit lui-meme un

empire arbitraire fur les confciences. Une chambre

étoilée , efpece d'inquifition , fervoit fon ze1e fana–

tique pour l'églife anglicane '

&

perf~cutoit

a

ou–

trance les Puritains. Le roí, qui n'avoit aupres de

fa perfonne aucua homme fage quí

lui

donnat de b0ns

coníeils,

~uivoit

trop bien le plan de gouvernement

dont Buckmgam

&

fes pareils l'avoient infatué.

Il

exigeoit d'anciennes impofitions arbitraires

il

en

créoit de nouvelles,

&

la perception s'en faifoit de

la maniere la plus dure.

. L'Eco.ífe fe révolta,

&

un'traité équivoque aifotrt·

pu

cette révolte fans l'étouffer. Les [rlandoi pref–

que tous catholiques , réfolurent de fe délivrer des

Anglois protefians,

&

ils en fir ent un maffacre horri–

ble

a

K.ilkeni, dans la provinee de Leifi:er; la cour

fut encore chargée de ce forfait.

Tout annonyoit une uerre ouverte entre le roi

&

le parlement. La

·ne , que fon zele pour

le

catho~icifme

rendoit odieufe , guitta

1'

Angleterre

&

fe retira en France.

Charles

avott de la peine

a

lever

une armée. L'univerfité de Cambridge lui facrífia

fes tréfors,

&

il

fut en état de comba rtre avec avao–

tage les troupes du parlement. Ce premier fucces fut

le dernier. Cromwel, defiiné

a

jouer le principal role

dans cette fcene fanglante ' fe mit

a

la t ete des indé–

pendans: ce qui fit dire

a

un membre de la chambre–

baífe, par un eípece de préfage:

Maintenantqrte

Crom–

wel eft

indlpendant, nous d¿pmdrons tous

de lu.i.

La perte de la bataille de Naesby , en r 64 5 , Ltitr.

le r oi fans reífource. Défefpéré,

il

fe retira en EcoíL.

Le parlement faiíit cette occafion de regarder la re-.

traite de

Charles,

comme une renonciation au tróne ;

en conféquence' il fut déclaré

a

fon de trompe dé–

chu de tous

les

droits qn il pouvoit avoir

.1

la cou–

r onne d'Angleterre. Ce décrer fur fu jvi peu a

lrcs

d'un autre qui aboli ffo it enriérement la

royaut :~

Le

nom du roi fut effacé de rous les monumens pu blics,

fes fi:atues furent aba rt ues,

&

fes arme

o

é

s de

tous les endroits o ü Hes étoien.t,