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C H A
d enx
ans-,
te rmínée par une treve de
ingt
ans,
íignée
a
Ratisbonne en 1684, lui couta Luxembo urg
&
toutes les villes dont les Franc¡ois
s'
t<:Yie nt empa–
r és , e.x{:ept ' Courtrai
&
Dixmude, qu e Louis
XtV
<On~
ntit de rendre. La reine d'Efpa gne étant morte,
l e roí épo lÍa en fe cond es na ces Marie - Anne de
N eubourg, fiile de l'éle!teur Palatin . Le feu de la
g uerre 'alluma de noaveau entre la France
&
l'E{–
pagne; celle- ci eut prefque
touj ~mrs
du défavantage.
Le roi n 'avoit point d'enfans : 1l tombe malade
&
fait un tefiament en faveur de fon neveu le prince
de Baviere, comme fon plus proche héritier, at–
tendu la renonciation de Marie-Thérefe d'Autriche
"Cette difpoíition n'eut pas lieu,
le
jeune prince étant
mort
a
l'age de fept ans. La paix fe négocioit depuis
rtrois ans
a
R
ifwick. Elle fut avantageufe
a
l'Efpagne
par les facrifices que fit
ouis
XIV,
qui annonc¡oient
aifez que la mort prochaine de
CharLes JI
en étoit le
moti f. Ce monarque fit un fecond teíl:ament en
1700,
par lec¡uel il déclaroit Philippe de France., duc d'An–
jou , héritier de toute la monarchie Efpagnole.
CharLes
mourut la meme année, agé de
9
ans. Lonis
XI
V
accepta fon tefi:ament qui caufa un embrafement
gé–
néral-en Europe.
*
CHARLES
I,
roi
d'Angleterte, d'Ecoife
&
d'Ir–
!ande, (
Hifl. d'Angleterre.)
Un roi condamné
a
mort
.aunom de la nation qu'il gouverna,
&
expirant fur
un échafaud , eft un terrible fpeétacle pour le mon–
<le '
&
meme une grande leyon ponr les fot1verains.
"Si les honnenrs qu
7
on rend aujourd'hui
a
la mémoire
·de l'info.rtuné
Charles
1,
le vengent aux yeux de la
poíl:ériré, de l'exécrable attentat commis contre lui,
Í1
la nation rougit des exoes auxquels elle
{e
porta
contre fon roi;
il
n'en efi: pas moins vrai qu'un prince
rifque tout, fa couronne
&
fa vi e, lorfque, foit par
:l'ambition indifcrette d'un pon
voir
abfolu, íoit par
les confeils pernicieux des conrtifans auxquels
il
s'eft
livr.é'
il
indifpofe contre luí une natÍ0n fenfible
a
l'exces fur l'article de
fes
droits
&
de fes privileges,
facile
a
prendre !'alarme fur les moindres entrepri–
{es
de
la
cour, extreme daos fes foup<;ons, comme
dans fon amour pour la liberté'
&
par-la meme fe
laiífant aifément fécluire
&
gouverner par des en–
thoufiaíl:es qui, dans d'autres tems, n'auroient été
~ue
1
objet de fon mépris
&
de fon
indi~nation.
La
premie.refaute de
Charf¿s 1
,
fut de donner fa
confiance au duc de -Buckingham, homme vain., fier,
emporté , dont
il
avoit des raifons perfonnelles
d'etre mécontent '
&
qui d'ailleurs étoit
fi
odieux
a
la nation, qu'un
gent~lhomme
Anglois l'aífaffina pref–
que publi.quement
&
ofa s'en glorifier. Cependant
cet indigne favori avoit pris un tel afcend.ant fur l'ef–
prit de ion maítre , que
Clzarüs
eut la foible.ífe de
<lire, en apprenant
fa
mort:
Le
duc
a
perdu
la
vie,
&
moi
un oúL.
Ce grand. attachement du roi, pour un
homme qui avoit rnérité l'indignation publique,
aliéna de
luí
tous les efprits.
une fe conde fa
u
te ' qui fervit
a
entre ten
ir
les
.
'Anglois dans leurs mauvaifes difpofitions pour leur
monarque, fut fon rnariage avec Henriette de Fran–
ce' qui ne pouvoit plaire a fes fujets' étant catholi–
que
&
Franc;oife. Cette démarche joinre
a
la faveur
que
Clzarüs
accorda vifiblement aux carholiques, fit
murmurer hau.tement. On accufoit le roí de vouloir
r uiner le proteíl:antifme
&
r ' tablir la relíg.ion de
Ro
me.
Charles
de?'landa au parlement
d~s
fubfides qni
lui
furent refufes en partie , paree que fa demande,
toute juíl:e qu'elle étoit' ne panlt po1nt telle
a
des
efprits aigris, inquiets , foupyonneux. Le roi caifa le
parlement' eut recours
a
des empnmts forcés' les
ti t
fervir
a
une expédition contre J'Efpagne , qui ne
r éttffit pas,
&
la nation fut.íoulevée.
Charles
convo-
C I-I A
qt~
un
fecond pa.rlement, qu'il caífa comme le pre–
nuer , paree qu 1l n' otra pas davantage dans
fes
vues.
Un
troiJieme pa rle menr eut le m"me
iorr,
ayec cetre diffi ' rence qu'apr ' s la diífolution de celui–
CI,
pluíieurs membres des communes, qui s"éroient
oppofés aux intérets de la cour, furent emprifonn és.
-ce n'étoit pas la le moyet1 de ramener des eiprits
obíl:iné s.
Si
Charles
avoit eu de plus heureux fucces au de–
hors, il au roit pules faire valoir;
mais
il
Ltoir
aufii
malheureux dans fes
d
' mC:H ·
s
av e
le~
puiífaRces
étrangeres , que dans fes différend av ec
fe
fujets.ll.avoit déclaré la guerre
a
la
France ; fon expédition
malheureufe
a
la Rochelle le forc;a
a
une paix oné–
reufe.
Apres la mort tragique de Buckingham, le roí crut
complaire
a
la nation' en choiíiífant pour miniíl:re
le cotrte de Strafford, l'un de s chefs
1
s
plus ardens
de la faélion oppofée
3
la cour.
11
fe flattoit peut–
erre auffi que' par le moyen d'un homme
fi
aceré–
diré aupres du peuple ,
il
pourroit le réconcilier ave
e
l'a~tonté
royale.
ll
fe trompa. Stratford , trop recon–
nodfant' paífa d'un exces
a
l'autre'
&
devint auffi.
violent royalifie qu'il avoit été républicain o utnL
La
haine nationale fut nflammée de nouveau. Tout
fe tournoic contre
Charles;
il
fut
accuf~
d'avoir cor–
rompu l'intégrité de cet excellent citoy en, ainíi
s'ex–
primoient les Puritains ;
&
Stratford expia, fur
tUl
échafaud , le crime d'avoir trop bien fervi fon roí.
Tous ces préludes d'une guerre civile étoicnt fo–
mentés par la violence de Lawd, arche ' eque de Can–
torbery, par qui
C!zarles
fe laiífoit gouverner, paree
que celui-ci fe montrait ardent défenfeur de l'auto–
rité abfolue, contre les príncipes de la coníli:tution
.angloife. Ce prélat bonillant exer<;oit lui-meme un
empire arbitraire fur les confciences. Une chambre
étoilée , efpece d'inquifition , fervoit fon ze1e fana–
tique pour l'églife anglicane '
&
perf~cutoit
a
ou–
trance les Puritains. Le roí, qui n'avoit aupres de
fa perfonne aucua homme fage quí
lui
donnat de b0ns
coníeils,
~uivoit
trop bien le plan de gouvernement
dont Buckmgam
&
fes pareils l'avoient infatué.
Il
exigeoit d'anciennes impofitions arbitraires
il
en
créoit de nouvelles,
&
la perception s'en faifoit de
la maniere la plus dure.
. L'Eco.ífe fe révolta,
&
un'traité équivoque aifotrt·
pu
cette révolte fans l'étouffer. Les [rlandoi pref–
que tous catholiques , réfolurent de fe délivrer des
Anglois protefians,
&
ils en fir ent un maffacre horri–
ble
a
K.ilkeni, dans la provinee de Leifi:er; la cour
fut encore chargée de ce forfait.
Tout annonyoit une uerre ouverte entre le roi
&
le parlement. La
·ne , que fon zele pour
le
catho~icifme
rendoit odieufe , guitta
1'
Angleterre
&
fe retira en France.
Charles
avott de la peine
a
lever
une armée. L'univerfité de Cambridge lui facrífia
fes tréfors,
&
il
fut en état de comba rtre avec avao–
tage les troupes du parlement. Ce premier fucces fut
le dernier. Cromwel, defiiné
a
jouer le principal role
dans cette fcene fanglante ' fe mit
a
la t ete des indé–
pendans: ce qui fit dire
a
un membre de la chambre–
baífe, par un eípece de préfage:
Maintenantqrte
Crom–
wel eft
indlpendant, nous d¿pmdrons tous
de lu.i.
La perte de la bataille de Naesby , en r 64 5 , Ltitr.
le r oi fans reífource. Défefpéré,
il
fe retira en EcoíL.
Le parlement faiíit cette occafion de regarder la re-.
traite de
Charles,
comme une renonciation au tróne ;
en conféquence' il fut déclaré
a
fon de trompe dé–
chu de tous
les
droits qn il pouvoit avoir
.1
la cou–
r onne d'Angleterre. Ce décrer fur fu jvi peu a
lrcs
d'un autre qui aboli ffo it enriérement la
royaut :~
Le
nom du roi fut effacé de rous les monumens pu blics,
fes fi:atues furent aba rt ues,
&
fes arme
o
é
s de
tous les endroits o ü Hes étoien.t,