Table of Contents Table of Contents
Previous Page  833 / 970 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 833 / 970 Next Page
Page Background

TAe

jufqi/au

fl40

r ?!im

commttne

excite l'idée de

t-háud

de froid, de riede, d'hllmicle de (ec de moí d;

_1

J'

d

'"

cur, \:le pO.l, e raboteux , de figur' ,d'un co:-ps mü

ou en repos , proche

OH

éloign '. L'iciée de chatouil–

lement, de démangeai(on , & le pi?ilir naia; nt d'un

ébranlement leger ; la doulem d'un tiraillement ¿'un

¿échirement des houppes.

'

L'objer du

loucher

ea done de te,lt corps (mi a af,–

fez. de conuítance

&

de [olidiré pour

ébra:1lc~

la f'ur–

face de,notre peau; &.al?rs le lens qlli en procede

nOllS decollvré les qualltes de ce corps, c'eít-d-dire

fa figure , fa dun:ré,.fa molleífe, fon mou vement, [a

¿ ifhnce, le chaud, le froid , le tiede , le f€c , l'liu–

mide, le fluide , le folide ,

é'c.

Ce (ens diíti'ngue avee facilité le mouvement d'es

"Corps" paree que ce·mouvement n'e{t qu'Ui1 ehal1ae"

ment

[urfac.e,

&

c'efr par cette raifon qll'il

s'~p­

p.~r~o?t

,dll polI, dn raboteux,

&

autres degrés d'i–

negahte des corps.

Il juge allffi de leur difrance ; uonne lk belle ob–

Íervation d_ De[cartes

!

Ce pltilofo¡

he

parle

d'~n

aveugle, ou de quclqll'lIn mis dans un liel! fort ob[–

ClW, qui difri nguoit les corps proch<,s OU éloianés

pourvu qu'il ell! les mains armées de deux

b¡h~ns e~

¿¡'oix, dom les pointes répondiífent aa corps qu'on

hú préfentoit.

.

L'homme efr né

~e

femble ; avec quelque cfpece

de tri gonométri.e. On peut

regard~r

le corps de cet

aveugle , comme ia bafe du triangle , 1 s biltons com–

me {es catés,

&

fon. eCprir , comm.c pOllvant con–

dure du grand flngle du [ommct, a la proximité du

corps;

&

de fon éloigneme,nt, par la petiteffe du

me–

'me angle. Cela n'eft ras furprenaot aux yeux de ces

géometres , qui maniant la fublime géomérrie avec

une exrreme faciliré , [avent mefurer les efforts des

í

l1ts , la

fotce

de l'aétion des mu[cles , les degrés

oe

la

voix ,

&

les

laéls

des inírrllmens de J11uíique.

En6h le feos di.!

toucher

'difcerne pa.rfaitement le

chaud , le froid

&

le riede. Nous appellons

tiede ,

ce

qui n'a pas plus de chalem que le corps humain, ré–

(ervant le

~1bm

de

t¿haud

&

de/roid ,

a

ce qlli efr pIlI's

"Oll

moins chaud que lui.

Quoiql1e tout le corps humain fente la chaleur; ce

fentimént (e fait mieux par-tout Oll iI Ya plus de houp–

pes

&

de nerfs, comme a la pointe de la langue

&

¿es doigts.

'.. \

La íeníation du: ehaud' ou de la chaleur cfi une

(orte d'ébranlement léger des parties nerveu[es

&

\ln épanouiífement de nos [oJides

&

de nos fluid es

produit par l'alfrion modérée d'ime médiocre quantiré

de la mariere

~

qui COi11po(e le feu

()1I

le principe de

la

chaleur, foit naturelle , foit artificielle. Quand

c;tte matiere

e~

en p,ll1s

gra~1de

ql1anti.ré

,ou plus agi–

tee; alors au hen d epanOUlr nos folides

&

nos ii–

queurs, elle les brife, lt?s diífout,

&

cetre aétion vio–

lente fait la brtllure.

La fenfation da

fro~d

aH

corltrai¡'e , efi une efpece

de reíferrement dans les mamelons nerveux',

&

en

général dans tous nos folides

,&

une condenfation

ou défaut de mOuvement dans nos ftuí des , caufé on

par

l'at:ouchem~n~ d'u~

eorps froid,oll par que lqll 'au–

rte acodent

qUl

Ítlppnme le moa em nt de notre

propre feu nati.Jre

1.

On conc;:oit que no fluides étant

fu '

$

ou ralentis par quclqu'une de ces deux cal fes ;

les mamelons nervellx doivent fe r íferrer;

&

c'efr

ce reili rrement, qui fr le principe

d~

tOns 1 s effets

du froid llr le.corps humain.

Le fens du

tOllcher

nous qonne

al1ffi

les [ehfations

diffi' rentes du fluide & du folide. Un {Iuicie iliffcre

¿'un [olide, parc qu'il n'a ueune partie a{fe-z groffe

ponr que nou puiffions la faiúr

&

la rOtlcher, par

différens coté

a

la fois; c'efr ce qui fait que les fluí...

des fom liquides; les panicules qui le compofent ne

peuvent

etre

touc:h 'es par les partic:ul s voiíines,qlle

T Ae

da

15

un point ,.eu dans nn

íi

petit nombre de

~oints.

ql1'¡,!.Ucune partle ne peLlt avoir d adh

I

rence avec

une aurre pauie. Les c9rps folides réduirs en poudre–

~laJs,

impalpable, ne perdent

pa~

abfohunent leur

fo~

h~ht,e ,

parce que les parties fe tOllehal t de ptuíieurs

cot<!s , conferv

nt

de l'adhérence entr'elles. Al1ffi

p ent-on en faire des petires mafres,

&

les [errer pour

en palper une plLlS grande quantité a-Ia·-fois. Or par

le

ldé!

on difcerne parfaitemenr les efpeces qu'on peu

réümr , ferrer , manier d'avec les autres ; ain[l le

laa

diltingue par

c-e

mOfen les folides des flui"des , la

,glace de I'Nu.

.

~ais

ee n'efi pas tbllt-d'tm-eoup qu'on parv'ient

a

ce

~h(cernement.

Le fens dn

touc!zer

ne fe développe

qu'tnfeníiblement ,

&

par des habitudes réit'

rées~

N~us

apprenons

a

lOuclzer,

comme nous apprenons

a

vOlr,

a

elltendre, ¡\ gollter. D'abord nOlls cherchons

a

toncher tou"t ce que nous 'voyons; nous voulons

tOllcner le foleil '; nous étendons ríos bras pour em–

b~"aífer

l'horifon; nous ne trOllvons que le vuide des

alrs. Peu-a-peu nos yeux guident nos mains;

&

apres

une inflnité d'épreuves , nOl1S acquérons la connoi[–

fanc<? des qualirés des co'rps , e'efr-¡\-dire, la coo–

noiífance de leur 5gure, de leur dmeté, de leur mol-

1eífe ,

&c.

En6n le (ens .dll

tOllcher

peut faire ql1elquefois;'

.pour ainÍl dire , la fonaian des ye\tx, en jugeant des

di ítances ,

&

réparanr ¡\ cet égard en quelque fac;:on

chez. des aveugles , la perte de l-cm vue. Mais il' ne .

faut pas s'imaginer que l'art du

tOllcher

s'étende

jufqu'au dif-cernement des couleurs ; comme .on le

rapporte dans la république des lettres (Juin

1685 )

~'un

¿ertain organifre

hollandoi~

;

&

comme 13artho-

1u, dans les

aBa

medica Hnfllienfia, annÓ

/67.5 ,

le ra–

cO~1te ~'un

autre' artifan aveugle , qui.,

dit-i~

, difcer–

non toutes les couleurs aH feül

tnél.

On lIt encore

dans Aldrovandi, qu'un nommé

Ganibafiús,

natif

de Volterre

&

bon fculpteur , étant devenu aveugle

a

I'age de

2 0

ans , s'aviía, apres un repos de

10

an–

nées, d'elfayer ce qu'í! pottrroit produire dans (on

art, & qu''ÍI fit

a

Rome une fratue de plarre qui ref–

{embloit parfaitement

a

Urbain VIII. Mais il n'efi pas

poilible

él

un aveugle, quelque vive que [oir {on ima–

gination,quelque délicat gu'il ait le

tacr,

quelgue{oir;1

qu'il fe donne a [entir

~vec

fes doigts les inégalités

d'un vifage ; de fe former une idée

jnne

de la figure

de l'objet ,

&

d'exécllter enCuite la reír mblanee de!

l"original.

.

Apres avoir 'tabli

que!

efr l'organe du

(oucher,

la

texture de cet organe, fon méchanifme, l'óbjer de ce

fens, fon étendne ,

&

fes bornes, iI nous (era facile

d'expliquer les faits [uivans.

10.

Pourquoi l'aéEon du

toucher

eít douloureufe

~.

quand l'épiderme efr ratiífée , macérée ou brttlée :

tefi ce qu'on éproltve apres la chihe des ongles ;

apres celle de l'épiderme caufée par des fievres ar.:.

dentes, par la brltlure ,

&

dans le gerfe des levres •

clonr efr enlevé l'épirhélion, fuivant l'expreilion

de

Ruyfch. Tour cela doit arriver , parce qll'alors les

nerfs étant trop

a

décollvert,

&

par confi'quent rrop

fenfibles, le

taél

[e fair avec trap de force. Il parOl[

que la narure a voulu parer

a

cet inconvénierlt, en

mettaht tlne tunique fur tOus les organes de nos fen –

farions.

2

o.

Póurquoi le

~aa

e!l:-il détruit, lo rfque 1épider.:.

me s'épaiffir, fe durcit, devient calleu[e, Oll.

e{~

des–

honorée par des cicatrices,

&c?

Par la ratCon que

le

toucher

fe fait mal ql1and on efi ganré. Les cals font

ici I'obítacle des ganrs : ce [ont des lames ,

?

s

COl~ches , des feuilters de la peau ,

plll~ellrs

f015

apph–

qués les uns (ur les autres par une VIOlente

compre[~

úon qui empeche l'impreíIion des mamelons ner–

veu;;

&

ces cals re fermenr fur-tout dans les par ies

011

la peau efr épaiífe ,

&

ferrée €omme

3U

ereux dé