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GI4

S

u-e

,1a force du tayau eapillaire , au gmentee parla vifco–

ftté qu'elle a acquife par la cuite

duJuere,.

par l'éva–

('oratíon de l'eau furabondaote. Pour feparer cette

.melaífe

,il

faut

lui rendre

aiTez.de

fluidité pour qu'el–

l e puiífe s'écouler a-travers la maífe du

fuere

~

comme

a -travers un filtre, & s'égontter par le mmet du co–

ne renverfé , dans lequel

ucre

s'e{l:

yftallifé. Ce

{ommet eft percé a cet effet,

&

fon ouverture eft pla–

cée fur un vafe defl:iflé.

el.

recevoir la mela{fe. L'ean

verfée úlr la bafe du paia de

fi:tere

renverfé, entrai–

nera la melaífe en {e filtrant entre les pores du

filere .

Mais quoique le

fuere

foit beaucoup

moin~

{of\lble

que la melaífe, cependandi cette eau pa{folt en trop

.grande

qUill~tité,

&

trop rapicJ.ement entre tons ces

cr)'ftaux, elle ne pourroit manqner d'en diífoudre

.aüffi la plus grande partie,

&

de l'entralner pele-me–

le avec la melaíre. Pour ne donner

el.

la mela{fe que

. la quantité précife d'eau

n¿ceíl~tire

pour la rendl'e

plus fluide, & pour l'entralner f<los a¡taquer le

fzfcre,

<aulien de ver[er de l'eau fur

la

bafe du pain

defllcn,

on y verfe de l'argile détrempée

&

dél?yée

el.

con–

fiílanee debouillie. Cette bouillie contient beaucoup

plus d'eau que l'argile' n'en peut foutenir; elle la

laiífe done échapper, mais en petite .quantité , avec

lenteur. La melaífe fupénelue 'hum'eB:ée preífe l'in–

férieure par fon poids, celle-ci commence a s'égout–

ter, avant meme

qUi

l'eau foit parvenue jufqu'a elle,

de nonvelle eau s'échappe de l'argile,

&

continue a

laver le filtre en entralnant le reíle de la melaífe. A

mefme que l'eau

a

perdu plus de fa force par le che–

min qu'elle a parcouru,

&

que l'argile en laiífe

moins échapper, la forme conique du vafe la ra{fem–

ble en plus grande quantité, a-proportion de la me–

la{fe qui fe trouve aans les tranches inférieures du cóne

renverfé. La melaífe la moins fluide a paífé des le

·commencement

~

preífée par la chúte de la melaífe

des tranches fupérieures; celle-ci plus fluide s'écou–

le toute fenle , & il n'en reíle qu'une tres-petite

:quantité an fommet du cone,

011

la force un tnyau

capillaire la rétifnt. Auffi le fommet du pain de

jucre

t!íl-il moins beau que le

fllere

pris deux on trois

doigts de difiance. On voit par ce détail que la forme

conique des pains de

fuere

n'eíl rien moil1s qu'indif–

férenl'e ponr 1'écoulement de la melaífe. La bouillie

d'argiLe a encore un autre ufage qlle de donná de

l'eau

él

.1a melaífe , . c'eíl de former une croüte ' qui

conferve fon humidité

&

empeche l'évaporation de

l'eau qui traverfe le pain de

filere .

On fent bien que

]a bouillie plus OH moins délayée ,

&

formant une

cou.che pll1sou moins épaiífe , détermine la quantité

d'ean qui cloit paífer daos le paio de

fuere;

& que le

t~tonnement

feul'peut eonfeigner le point précis qu'il

fant

obft:rv~r

la-deífus,

&

qui doit varíer fuivant le

degré de cuite clu

fucre.

la forme & la hauteur du

moule" la natme de l'argile qu'on emploie

&e.

mal–

g l'inégale rolubilité'dufuere

&

de la

mel~ífe

l'eau

entralne un peu de

fuere

avec la mela{fe, &

¡¡'

reíle

211ffi

dans le

{itere

un peu de melaíle. Auffi recuit-on

la melaíre pour en retirer encore le

fuere,

&

le

filere

pOllr achever de le raffiner de plus en plus. Celui Cj,ui

n'a été raffiné qu'une fois s'appellé

eaffonade onfue e

terré;

00

le repa{fe encore pluíieurs fois pour en faire le

fill},¡-e.royal. On v.oit que la mela{fe joue précifement

le meme role dan? le :aftinage. du

fucre,

que l'ean

mere dans la punficatlon du Oltre. Je ne fais ponr–

qlloi M. R. don ne

a

cette melaífe le nom de

matiere

grafo

,.ni pourquoi

~

?n;agi?e que

l'a~gil~

dégraiífe

. le

juere,

P'W'

la propnete qu elle a de s UOlr aux hui–

les. L'argile n'eil: appliquée qn'extérieu.rement aufil–

~re

déja cryílalliCé, & fi on en meloit avec le

fuere

dans la cuite ,

jI

feroit

tr'

s-difficile, Vll

l'

extreme di–

vifion dont elle eíl fufceptible &'la vifcoíité clu íirop

g

e l'en féparer.

'

SUCRE DES ARABES ,

(Matiere

mUie,

des Arabes.)

"

'S U

e

les Arabes ont fait mention de trois efpeces d

fi _

. r

1

r:

h'

e

lICTt

qUllOnt

eJacc

(l'r arundll2ertm~

c'eíl-a-direlefi d"

r

di '

ilcr

~

rOlean ou e cannes; e

tabaxlr

&

le

facch ar al/mfT:

'ou

alhuffar.

'JI"

r -

On prétend.que le

facclzar arundinellm

d'Avicen_

nes , coule des cannes,

&

fe trouve deífus fo

la

forme de fel.

Il

ne peut etre diff,' rent du

fiure

d

\IS

.

. d ' ...

1 •

di' es an-

cl~ns

,qm eC'OLlilolt e a canne a

fuere;

on lui do n-

no~t

encore le nom de

labar{ed ,

parce qu'on le trO\l–

VOlt tout blanco

2

o .

Le

.tabaxir

du mime Ayicenne ,femble n'etre

autre chofe que le

jaee/zar mambu

des lodes ou l

fuere

naturel des

a~ciens 9u~

v:noit du rofeau'-en

ar~

breo Ce rofeau qm leur etolt egalement COonu

eQ

l'arund?

ma~zbu.

Pifon

~Mant:

A.romat. 185,

ar~lldo

arbor,

w

qua lw"!or

la.ct.ms

gtgmtur,

911i tabaxirAl'i-

cenni1!,

&

A

rablCUS dlellltr

~

C. B. P. 18.

lti,

Hort•

Malab.

1.

16.

.

S~s

racines font

gen~uill~es

&

fibrées; il en rort

'des tIges fort hautes , cylmdnques, dom I'écorce eft

verte ; & dont les nreuds font durs ; ces racines font

compofées de,filamens ligneux, blaochatres

&

fépa-

rées aux nreuds par des cfoifons ligneufes: 'de ces

nreuds fortent de nonvellles branches

&

des rejet–

tons, creux en-dedans , garnis auffi de nceuds, armés

d'une, de deux

~u

d'un pl\IS gra?,d oombre d'épines,

oblongues

&

rOldes; les tIges s elevent

a

la hauteur

de dix ou qnihze piés , avant que de donner des ra–

n1eaux·.

. Lorfqn'elles font tendres

&

nouvelles, ellesfont

d'un verd-brun, prefque folicles , rempIies d'une

moelle légere, fpongieufe & liquíde, que le peuple

fuce avc;c avidité, a caufe de foo 'goút agréable.

Lorfqu'elles font vieilles, elles font d'un blanc

ia~l'

atre, luifantes ,/ cx.eJ.lfes en-dedan,5,

&

end\tites

une efpece de cnaux: car la fubílancCl, la couleur,

le goút & l'efEcacité de la liqueur qu'elles contien–

nent fe changent,

&

cette liqueui (ort pell-a-peu;

die fe co,!gule {ouvent pres des nceuds par l'ardeur

du foleil,

.&

acquiert .la dmeté de la pierre ponce:

.mais elle perd bientat cette douceur,

&

devientd'un

gOltt un peu aílringent, 'femblable

~

celui de l'ivoire

brlllé : c'eft cette liqneur que les habitans du pays ap–

pellentfaeclzar-mambu,

&

que Garcias

&

Acoíl:a

~óm.

ment

tabaxir.

Ce fuc eft d'autant meilleur, qu'll eft

phls léger

&

plus blanc; mais il efl: d'autant

pl~ls

mauvais, qu'il eft plus inégal & de éonleur cendree.

Les feuilles fortent des nrends, portées fur des

queues tres-courtes; elles font vertes? longues ?'un

empan; Iarges d'tl'n doigt

pr~s

de la queue, plus

étroites vers)a

pointe,

cannelées

&

rudes

a

leurs

bords.

Les fleurs font dans des épics

écailleux~

femblít–

bIes

el

celles du froment, plus petites cependant., po–

fées en grand nombre {ur les petirs nceuds des tlges;

elles font

a

étamÍnes,

&

pendantes

el

des

fil~mens

tres-menus.

On trouve q.uelques-uns de ces

rofe~ux

ft

granas

&

íi {olides; que {elon Pifon , on en falt des

canau~

en les coupant par le milien , & on laiífe deux n<X!U

a

cQaque extrémité.

'

Les Indiens eíliment beaucoilp les houveaux re–

j

ettons , qui font fort {ucculens & de bon goút, paree

qu'ils fervent de bafe a la compoíition .qu'ils nom·

ment

fIchar,

&

qui faít leurs délices.

.

~,

Quoique ces rofeanx foient remplis daos le com·

mencement d'une liqueur agréable,

~ependant

on ne

la troilve pas dans "tous les rofeaux, ni dans

to~tes

fortes de ten'es; mais elle eíl plus on rrtoin§

abo~ ~.

te feloñ la force du foleil & la nature du

terr?~.,

dr

qt:oigue le prix de ce

fuere

rie felon la ferulite

~

l'année, cependant Pifon rapporte qu'on le

v~n

toujours dans l'Arabie an poids de l'argent; ce

qUl

en

fait

la

chereté~ c'~íl

que les

méde~~ns

des Indiens,-