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-694

e o

M

leurs principales villes engagées dans une

aíroci~t ion autli. formidable & les torcerent de s'en reu–

rer. Elle fe borna aux'villes de

1'

Alle!""agne. En J?n–

gleterre fes priviléges furent r_évoques fous la r;m_e

Marie;

&

des 1588 les Anglo1S, fous le

~egne

d Eli–

fabeth, parvinrent a commercer dans le Nord: !'fam–

b ourg m&me

le~

res:ut

da~~

fon port. ,La defum<;>n fe

rnit entre les v1lles aífoCiees. Malgre leurs plamtes

impuiíl"an tes , les Anglois

p~nétrerent

dans la mer

Baltique, dont les Holland01s partagerenr deptus le

~ommer~e

avec eux prefqu'exclufivemenr aux autres

p euples.

A

ujourd'hui les villes Anféatiques font ré-

. duites au nombre de flX, dont quatre onr confervé

un aífez bon

commerce

dans le Nord. Toujours tra–

v erfées par les Hollandois dans celui du Mi

di ,

elles

n'y

onr quelque part qu'a la faveur des inréd!ts po–

l.it1ques de l'Euro pe.

L'interdiélion des ports de l'Efpagne

&

du Portu–

gal aux fujets des Provinces-Unies, porta leur detef–

poir

&

leur fortune a fon comble. Quatre vaiífeaux

p artís du Texel en 1594

&

1595, allerent chercher

d ans l'Inde , a-travers des périls infinis, les mar–

cha ndifes dont ces provinces étoient rigoureufe–

ment privées. Trop foibles encare pour n'etre pas

des marchands pacifiques, ces habiles répubticains

intérefierent pour eux les rois Ind iens , qui gémif–

foi e nt fous le joug impérieux des Porrugais. Ceux–

ci employerem en vain la force

&

la rufe contre

l eurs nouveaux concurrens, que ríen ne dégofna.

L e premier ufage auquel la compagnie Hollandoife

d eftina fes richeífes' ce fut d'attaquer fes rivaux

a

fon tour. Son premier effort la rendir maitrelfe

d'Amboine

&

des autres Ües Moluques en 16o 5.

D éja atT\1rée du

commerce

des principales épiceries,

fes co nquetes furent immenfes

&

rapides, tant fur

les Pornwais que fur les Ind.Iens memes, qui trou–

verent

bi~nrot

dans ces alliés de nouveaux maltres

plus durs e ncare.

D 'autres négocians Hollandois avoient entrepris

avec le m&me íucd:s de partager le

commerce

de l'A–

friqu e avec les Portugais. Une treve de douze ans

c onclue en 1609 entre l'Efpagne

&

les Provinces–

U

nies , leur donnerent le tems d'accroltre

&

d'affer–

mir leur

commerce

dans toutes les parties du monde.

D es 1612 elles obtinremde¡ capitulations tres-avan–

t ageufes dans-le Levant.

En 16z1 les conquetes de la Hollande commen–

c erent avec la guerre. Une no uvelle fociété de né–

gocians , fous le nom de

compagnic des I ndes occi–

dentales,

s'empara d'une partie du Breíil, de Cura–

c ao , de Saint-Euíla che,

&

fit des prifes immenfes

fur le

commerce

des Efpagnols

&

des Portugais.

Le Portugal, viélime d'une querelle qui n'étoit

p oinr la fienne, s'affranchir en 1640 de la domina–

t ion Efpagnole. Jean IV. légirime héririer de cette

c ouronne, conclut en 1641 une treve avee les Hol–

l andois .

Cette treve mal obfervée de part

&

d'autre, cau–

t a aux Portugais ce qui leur r eíloit dans l 'lle de Cey–

lan , oü croít la canelle. lis ne conferverenr dans

l'lnde. qu'un petit nombre de places peu importan–

~es,

dont ils reperdirenr depuis une partie pour tou–

¡ours. Plus heureux en Afrique , ils y reprirent une

f,art~e ~e

leurs é tabliíi"emens. Dans l'Amérique leur

n~~c

t

s

hu~~omplet;

les Hollandois furcnt enriere-

e

n

e

a':'es du Breíil.

eme-e¡ j>lus

• d

d

d

¡:

nlerent un

etab

.occupes u

com,merce

es

In

es' IOr-

ne-Efoéranc

h~ement

confiderable au cap de Bon-

J

e

qu, en

eíl

la

l '

&

d

d

l'

Amenque de oofr

.

.e e'

ne gar erent ans

la Guiane

les~!

eds pCnnc¡paux , que Surioam dans

?

es e

uracao & d S·.

E íl

h

C es colomes fonr pcu i

e amt- u ac e.

mais elles font la fo

mpd?rtanres pottr la culture ,

urce

un grand '

Jes colonics étrangeres.

ommerce

avec

C O M

Pendant que les Hollandois combattoient en Eu•

r<?pe

pou~

avoir une

~~tr~e,

&_

da_ns

~'lnde

pour

y

regner, l Angleterre s etolt ennchie d une maniere

moins bruyanre

&

moins hafardeufe: fes manufac–

tures de lame,

commerce

autli. lucratif,

&

qui l'étoit

eneore plus dans ces tems, porterenr rapidemem

fa

manne

a

un degré de ptútTance qui fit échoiier rou–

tes les forces de l'Efpagne,

&

la rendir !'arbitre

d~

l'Europe.

Des l'an 1599, la reine Elifabeth

y

avoit formé

une compagme pour le

commerce

des lndes orienta-.

les. Mais fa profpérité ne luí donna aucune vi1e de

conquete; elle érablit

pai~)>lementdi~ers

comptoirs

pour fon

comrnerce,

que l etat·pnr fom de faire

re(,

peéler par fes efcadres.

Quoic¡ue

1'

Angleterre eut pris potrellion de

la

Virginie en 1584,

&

qu'elle ef1t difpmé laJamaique

aux Efpagnols des l'an 1596, ce ne fue guere que

vers le milieu du dix- feptieme fiecle qu'elle fit de

grands établitTemens dans

1'

Amérique. La partie mé–

ridionale étoit occupée par les

Efpa~nols,

&

le.~

Portugais trop forts pour les en chafier. Mais les

Anglois ne cherchoient point de mines; contens de

)oiiir de celles de ces deux nations par la confom–

m ation de leurs manufaélures, ils cherchoient

¡\

aug–

menter leur induílrie en leur ouvrant de nouveaux

débouchés. La p&che

&

la naviuation furent leur

fecond objet. L'Amérique fepten°trionale éroit plus

propre

a

leurs detTeins; iJs s'y répandircnt'

&

en–

leverent aux Franc;ois fans beaucoup de réfit1anco

des terres dont ils ne faifoient point d'ulage.

En France, le cardinal de Richelieu porta des les

premiers inílans de la tranquillité publique {es vl1es

du coté des colonies

&

du

Comrnerce.

En 1616 il fe

forma par fes foins une compagnie pour l'érablitre–

ment de Saint-Chrifiophle

&

des aueres Anrilles,

de·

pLÚS le dixieme degré de l'équateur jufqu'au rre_nrie–

me; en r6z8, une autre compagnie fut chargee de

l'établiífement de la nouvelle France , depuis

les

confins de la Floride jtúc¡u'au pole Arfrique.

Mais ce puiíl"ant génie aíl"ervi aux intrigues des

courtifans, n'eut jamais le loifir de fuivre les valles

projers qu'il avoit embratTés pour le bien de lamo–

narchie. C'eíl cependant

a

ces foibles commence·

mens que la France doit le falut de

Con

commcra ,

puifqu'ils lui affiherent ce

C[UÍ

lui relle de po!fef–

fions daos

1'

Amérique, excepté la Louifiane

qw

ne

fi.1t

découverte qu'a la

fin

de ce iiecle.

.

Les Anulois

&

{ur-tour les HollandOis eurent

long-tems

0

\e p;ofit de ces colonies naiíl"ames;

c'e~

auffi d'eux qti'elles

re~fcrent

les premiers fecours

qut

favoriferent leur culture. L'année 1664 e{l: propre–

ment l'époque de notre

Commeret;

la gra_ndc

infl~en­

ce qt;'il donna

a

la France dans les affacres de

1

Eu-

rope en fait une ftXieme époque

général~-,

.

Louis X IV. communiqua a tout ce

q~

1

~nvi_rol]-noit un caraélere de grandeur; fon habiit;te

IU!

de–

veloppa M. Colbert; fa confiance fut entiere; tour

h ú réutli.t.

Les manufa8ures, la navigation, les arts detoute

efpece furen t en peu d'années pertés

a

une perft;c–

tion qui éronna l'Europe

&

l'allarma. Les colomes

furent peuplées; le

Commerce

en fut exclufif

a

leurs

maitres. Les marchands de l'Angleterre & de

la

Hol–

lande virent par-tout ceux de la France enrrer en

concuiTence avec eux. Mais plus anciens que_nOLLS,

il~

Y.

conferverent la fupériorité ; pl_us

ex~éÍIIT!,e'(;

res , 1ls prévirent que le

Cornmerce

dev1endrOit

~

a

des intérers politiques & de l'équilibre

~es

puJI!"an–

ces; ils en firent une fci ence

&

leur ob¡et

c~p,_r~ ,

da ns le rems que notLS ne fongions

cnco~e

c¡u

a

'!"'"

terleurs opérations fans endévoiler le pnnc1pe_;

1

ac–

rivité de notre induflrie équivalut

a

des

maXlfJ?e~ '

lorfque

la

révocation de l'édü . de Nantes la

di¡n.i;