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H I

traccr les routcs courrcs

&

ft.rcs qui fui épargne–

roicnr tout cnfcmble u n tems pr cieux ,

&

des er–

r cur dangercufcs. MaJS l'on dcfirera peut-étre ence–

r e long-rcms l'ou vral?c urile que je propofe;

i.l

faut

trouvcr pour l'cxécutoon un maltrc

de

l'an, qui réu–

niiTe aux lumier

cs &

au loilir le rravail

&

le goíh ,

CltLÍ

cll rarc.

A

rt.dc

M .I.t Chcvalitr

OE JAU CO R

'Aea41mic r<>yal< de

'lzirurgic

,

é tablie depui

~73

1 ,

conlirméc par letrres patentes de

'74 ,

etl

fous la direllion du fccnhaire d'état de la maifon du

oi , ainfi que les autres académies royales ·tablie

¡\Parí .

Le premier

hirurgien du Roi y préfide ; les af–

fembl es fe riennent dans la falle du coll ge de fain t

ome , le Jeudi. Le Jeudi d'aprc la

Q=Jimodo,

elle

ticnt une aiTemblc!e publique, dans laqucllc l'acadé–

mie dé

ela

re le mémoire c¡ui a rcmponé le prix fondé

par feu M. de la Peyronie.

e pn · ctl une médaiUc

d 'or de la valcur de

~oo

lív.

cette médaiUe repréfcn–

tera , dans quelque tems que la dillribuúon s'en faf–

(e

le bulle de Lo

r

L E

Bu!

'-ArM '.

HlR

R

lE

,

(.m.

celui qui profeiTe

&

exerce

la

hirurgie.

r oye{

HIRURGIE.

L'érat des

Chirurgiw s

a été tlifférent, fuivant le

révolurions dilférentes que la

hirurgie a éprouvées.

n l'n vue dans rrois états diffi rens ,

&

les feuls c¡ui

roient pofJibles pour elle. De ces rrois c:!rats , deux

onr

ré communs

roures les nations étrangeres ,

&

le

troitieme a é té paniculier

a

la France.

L e premier tnt de

1,

hirurgie, cclui qtú lixe nos

y eux , co mme le plus éclatant, du moins chez les

n ations étrangeres , ce fut cetui

0~1

cet art fe ttouva

apr s la renaifl'ancedes lettres dans I'Europe. Quand

l es connoifl'nnccs de t. ngues eurcnt ouvcrt les thré–

(ors des

re s

&

des Latins , il fe forma d'exceUen

homme dans toute les nations

&

dan tous les gen–

r e . Mais ce qu'il y

cut

de parti ulicr , par rapport

:) la

himrgie , fLLr-tout dans l'ltal ie

&

daos l'Allc–

m agne , c'efi que cctte fcience fut cultivo!c & exer-

c par les ml!mes homme qui cultivercm

&

qui

e ·crcerent la Medecine ; de fone que l'on v it dans

l e memes fava ns ,

&

des

~ururgicns

admirables '

&

de trl:s - grand Mede ins.

e furen t

1;\

les beaux

jours de la

hirurgie pour l'ltalic

&

pour

1'

AUcma–

gne.

'etl

a

e tcms c¡ue nou de ons rapponer

ttc foule d'hommc iUutlres dom les ouvragcs fc–

ront :\ jamais le foCiüen

&

l'honncur de l'une

&

l'au–

tre Medccinc.

La difpofirion des lois avoit favo rifé la libené

d'unir dans les ml!mcs hommes les dctL"\' arts; ce fut

cttc liben é meme

~i

caufa la hútc de la

hirur–

ie.

11

n'ctl pa diffi •le de fenür les raifons de cette

.:cadence. Les dchors de la

hinugie ne font pas

attrayans ; il

rebutent la delicateiTe : cct an , hors

les tcm de guerrc

n'exer e prcfque les fona.ions

qtú lui font proprc que fur le peuplc , ce qui n'a–

m or e ni la up1dité ni l'ambirion qui nc trouvent

leur avantage que dans le commerce ave

les riches

les grnnds ; de-1:\ le fa an

, maltres de l'u n

&

l'amre an abandonne.r nt

1'

xcrci e de la

hirur–

' e. Les maladies mo!dicales font les

compa~nes

o r–

inair

des n h

cfl'es

&

des grandeurs ;

d aillcurs

llcs

n

offre.nt

ricn qui

comme les maladies hi-

rurgi ales , en éloigne les perfonnes trop d licatcs

u trop fi!nfible

e fut par es raifons , que

s

hommes illutlres

ledccins

himrgiurs

rout·a-la–

f,

is , abandonncrent le fon8ions de la

hirurgie ,

pour n'excr er plus que elles d

la

i cdecine.

et abandon donna lieu au fe ond

tat de

b

Chi–

rurgie. Les

/l(ulains

lurury;icn.s

en quittant 1'

er-

i

de et an

retinrent le droit de le dingcr , &

commircnt aux Barbiers les fon ions, les opéraÜons

d e l.

hirurgie

&

1

a pli ation de tous les rcme–

<l

s

t ncurs. Alorsle

'hirurg'cnne

utph un hom-

7<

Ir.<

111,

C H I

me feul

&

unique: ce

fut

le compofé monfirueux de

deux individus ; du Medecin , qui s'arrogcoit exclu–

íivement le droit de la fcience ,

&

conféquemmcnt

celui de di riger;

&

du

8irurgicn

man uvre,

A

qui

on abandonnoit le manuel des opérations.

_

Les prcmiers momens de cettc divifion de la (cien–

ce d'a ec l'an d'opérer, n'en lircnr pas fentir tour le

danger. Les grands m<Ürres qui avoient

ercé la

Médecine commc la

hirurgie vivoient encore;

&

l'habileté qu'ils s'étoient acquife fuffifoit pour diri–

ger l'auromate, ou le

'lzirurgí n

op rateur. Mais des

que certe roce H ippocratique , com!llc l'appelle Fal–

lope , fue éteinte , les préju$és de la

hirurgie furent

non-feulement arrl.!tés, mats l'a n lui-ml.!me fut pref–

quc

teint ; il n'en refta pour ainG dirc c¡ue le nom_

On celTa de voir l'exemple de ces brillantes, de ces

efficaces

o~radon

, qui du regne des premiers Me–

dccins avoient fauvé la vie ;\ tant d'hommes. bc-h\

cctte peinture fi vive que rnit

/lfagattU

du malheur

de tam d'infonunés c•toyens ,

~ui

fe trouvoient

abandonnés fans rciTource, lorfqu autrefois l'an au–

ro ir pCI les fa u

ver;

mais ils ne pouvoient ríen en ef–

pérer dans cette fituation. Le

~lirurgim

n'ofoit fe

détenniner ¡\ opérer , paree qu'il étOit fans lttmie–

res : le Medccin n'ofoit prendre fur lui d'ordonner,

paree qu'il éroirfans habileté dans ce genre. L'aban–

don étoit done le

(eul

parti 91ú reíHit, & la pruden–

ce eUe-méme n'cn permettott poinr d'autre.

La Chirurgie Frans:oife ne fut poi nt expofée aux

m@mes inconvéniens. Une lé¡;illatio n dont on no

peut trop loüer la fageiTe' a

vol!

donné

a

la

hirur–

gie le feul érar qui pouvoit la conferver. Cct état etl

le

troifieme

o~

la

hirurgie s'etl vfle ,

qui jufqu'il

nos jours n'a été connue que de la France.

Long-rems avant le regne de Franc;ois

l.

la Chi–

mrgie faifoit un corps favant, mais uniquement oc–

cupé

l1

la culture de la

Chirur~ie.

Le membres de

ce corps poiTédoient la roralite de la fcience qui ap–

prend

A

guérir; mais ils n'étoient amorili s par la loi

qu'. mire l'application des regles de cene fClence fur

les maladies extérieures ,

&

nullement fu r les mala–

dies internes , qui faifoi ent le pa.rtage des Phyíiciens

ou Medecins. La fcience éroir liée

a

l'art par des

nccuds qui fembl oient indilfoluble

s. Le

'lzirurglm

fa–

v ant étOit borné ;\la culrurede fon an.La varúté,l'am–

birion, ou l'int ret ne pouvoient plus le difua.ire pour

rourner ai.lleurs fo n application. T outfembloit pré–

v u; toute fource de defordre fembloit coupée dans fa

racine;mais la fageiTe des lois peut-eUe toujours pré–

venirles effets des paílions,

&

leStours qu'eUespeu–

v ent prendre

?

Les letttes qui faifoient le partage des

Chirurgicn.s Frans:ois

fembloienr mettte un frein éter–

nel amctentatives de leurs adverfaires. Mais en6n le

preces

&

les guerres outtées qu'ils eurenr

a

foure–

nir, préparerent l'avi.liiTement de la

hirurgie. La

facul té ele Medecine app_ella les Barbiers, pou'r leur

onlier les fecours de la Chirurgie minifuante ; en–

Cuite elle les inicia aux fonfrions des ¡¡candes.

opér~rions de la

hirurgie ; enli_n elle parvmt

a

~e

un.'r

les Barbiers au corps des

Chirurgien.s.

La

hi~gte

ain!i dégradée par fon alfociatio!' avec.des

~ans ,

fut expofée ;\ tour le mépris qm dcv_<)l( f111 vre une

auffi indigne all.iance: elle fut d pomllée par un ar–

rét fo lemnel en 166o de tous les honneurs linérai–

res ·

&

files lettres ne s'exilerent point de la Chirur–

gie' du moi ns ne parurent-elles y reller que dans la

honte

&

dans t'humiliarion.

Par une efpece de prodige malgré leslertrcs pref–

que éteintes daos le

uveau corps , la théorie s'y

conferva.

n en fut redevable au précietL.x retle de

t'ancien co rps de la C hirurgic:. Ces grands homrnes ,

malgré leur humiliation '· malg! é la

doul~ur

de:

fe

voir confomlus a vee de vils arufans , efperercr1t la–

r ·

rabLifii

ment de leur

an,

lls

onferverc:nt le pr

y

y

ij