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ATT

" {e

fervir de la méthode qu'il a obfervée,

pOllr

·en

" u[er de m&me dans les cas femblables. Nous ne les

" rapportons pas ici, parce qu'il efr bon que les

j~u" nes officiers lifent ces mémoires, qui partent d'un

"homme confommé dans toures les parties de la

" guerre,

&

qui avoit bien mis 11 pro/it les

le~oJ~s

" des excellens O'énéraux fous lefquels il avoit fervl.

" Il Ya un mgyen fltr de chaífer I'ennemi des

p~" tits pofres qu 'il ne veut pas abandonner,

&

ol! 1I

" efr di/licile de le forcer; c'efr d'y mettre le feu. Ce

" moyen efr un peu violent: mais la guerre le per–

" met;

&

00

le doit employer lorú¡u'on y trouve la

,i

confervation des troupes que l'on a fous fes ordres.

" Quelle que foit la naulre des perirs lieux que I'on

" attaque, fi 1'on ne peur pas s'en emparer par furpri–

" fe ,

&

que 1'on foit obligé de les attaquer de Vlv.e

" force, il faut difpofer des fuf¡jiers pour tirer contJ–

" nuellement fur les lieme

0\1

I'ennemi efr placé ,

&

" aux créneaux qu'ilpeutavoir pratiqués dansfes mu–

" railles; faire rompre les portes par le petard, ou

it

" coups de haches; & pour la ft¡reté de ceux qui font

" cette dangereufe opération , faire le plus grand feu

" par tout ol! I'ennemi peut [e montrer. La porte étant

" rompue , s'il ya des barricades derriere, il faut les

" forcer, en les attaquant brufquement,

&

fans don–

" ner le tems a l'ennemi de fe reconnoltre, &le pren–

" dre prifonnier de guerre, lorfqu'il s'efr défendll juf–

" 'Iu'a la derruere extrémité ,

&

qu'il ne lui efr plus

" poífilile de prolonger [a défenfe.

Atta'lue despLaces,

" par M. le Blond.

ATTAQUE

de la demi-tune;

c'efr,

dans l'Are miti–

taire,

l'a&on par lac¡uelle on tache de s'emparer de

cet ollvrage.

" Pour cela, le paífage du foífé étant fait de part

" &

d'alltre des faces de la

demi-tune,

&

la breche

" ayant une étendue de 15 ou

16

tolleS vers le

mi–

" lieu des faces, on fe prépare a monter

~

1'aífaut.

" On fait a ceteffet un grand amas de maténaux dans

" tous les logemens des environs : on travaille a ren–

" dre la breche prati'Iuable, en adouciífant fon talud;

" on y tire du canon pour faire tomber les parties

" du rev&tement qui [e foutiennent encore. On peut

" auffi fe fervir utilement de bombes tirées de but-en–

" blanc; elles s'enterrent aifément dans les terres de

" la breche, déja labourées & ébranlées par le ca–

" non; & en crevant dans ces terres, elles y font ,

" pour ainfi-dire, l'effet de petits foumeaux ou fou–

" gaces: par ce moyen le {"ldat monte plus facile–

" ment a la breche.

" Pour donner encore plus de facilité a monter fur

" la breche & la rendre plus praticable, on y fait al–

,. ler quelques mineurs, ou un fergent

&

quelques

" grenadiers, qui, avec des croes, applaniífent la

" breche. Le feu des logemens & des batteries, em–

" p&che l'ennemi de fe montrer fur fes défen[es pour

" tirer fur les travailleurs; ou du moi·ns fi I'ennemi

" tire, il ne peut le faire qu'avec beaucoup de cir–

" confpe&on, ce qui rend fon feu bien moins dan–

" gereux.

" Si I'ennerru a pratiqué des galeries le long de la

" face de la

demi-tune,

&

vis-a-vis les breches, les

" mineurs peuvent aller 11 lem découverte pour les

" boucher, ou couper, ou en chaífer l'ennemi; s'ils

" ne les trouvent point, ils peuvent faire [auter dif–

" férens perits fourneaux , qui étant répétés plu–

" fieurs fois, ne manqueront pas de caufer du defor–

" dre dans les galeries de I'ennemi

&

dans [es four–

" neaux. Tout étantpr&t pour travailler aulogement

" de la

demi-tune,

c'eíl:-a-dire, pour s'établir [ur la

" breche, les matériaux a portée d'y &tre tranfpor–

" tés aifement

&

promptement, les batteries

&

les

" logemens du chemin couvert en état de faire grand

" feu; on convient d'un fignal avec les commandans

" des barteries

&

ceux des Jogemens, pOlUJes aver-

Tome

l.

ATT

»

rir de faire fcu,

&

pour les avertir de le faire cef–

" fer quand

iI

en efr befoin. C'efr ordinairement un

" tlrapeau qu'on éleve dans le premier cas,

&

qu'on

" abbai{Ie daos le fec.ond. Tout cela arrangé,

&

la

" breche rendue pratlcable, comme nous 1'avons

" dit, on fait avancer deux ou trois fappeurs V1:!rs le

" commencement de la mpture d'une des faces du

" coté de la gorge de la

demi-irme,

&

vers le haur de

" la b¡·echc. Il fe trouve ordioairement des efpeees

;, de petits couverts ou enfoncemens dans ces en–

" droits, oilles fappeurs commencent a travailier,

a

" fe loger, & a préparer un logement pour quelques

" autres fappeurs. Lorfqu'il y a de la place pour les

" recevoir

~

on les y fait monter,

&

ils étendent

in–

" fenfiblement le logement fur toLlt le haut de la bre–

" che,

0\1

ils font vers la pointe un logement qu'on

" appelle aífez ordinairement

un nid de pie.

Pendant

" qll'ils travaillent, le feu d la batterie & des loge–

" mens demeure tran'luille: mais 'luand l'ennemi

" vient fur ces fappeurs pour détruire leurs loge–

" mens, ils fe retirent avec promptitude;

&

alors le

" drapeau étant élevé, on fait feu fur l'ennemi avee

" la plus grande vivacité, pour lui faire abandonner

" le haut de la breche. Lorf'lu'il en eíl: ehaífé, on

" baiífe le drapeau, le feu cerre,

&

les[appeurs vont

" rétablir tout le de[ordre qui a été fait dans lem

10-

" gement,

&

travaillent a le rendre plus folide

&

" plus étendu. Si I'ennemi revient pour les chaífer,

" ils fe retirent, & I'on fait joiier les batteries

&

le

" feu des logemens, qui I'obligent

a

quitter la bre–

" che; apres 'luoi on le fait ceífer, & les [appeurs re-

" tournent a leur travail.

.

" On continÍJe la m&me manreuvre jufqu'it ce que

" le logement (oit en état de défen[e, c'eíl:-a-dire, de

" contenir des troupes en étar d'en impo(er a I'enne–

" mi,

&

de réíifier aux

attaques

qu'il peut faire au

" logement. L'ennemi, avant (Jue de 'luitter totale–

" ment la

demi-Lune,

fait fauter les fourneaux qu'il y

" a préparés. Apres qu'ils ont faitleur effet, on [e lo–

»

ge dans leur excavation, ou du moins on y prati–

" que de petits couverts pour

y

tenir quel'llles [ap–

" peurs,

&

I'on fe fert de ces couverts pour avancer

" les logemens de I'intérieur de I'ouvrage.

" Le logement de la pointe fe fait en efpece de pe–

»

tit arc, dont la concavité eíl: tournée du coté de la

" place. De chacune de fes extrémités part un loge–

»

ment (fUi regne le long des faces de la

demi-Lune

fur

" le terre-plein de fon rempart, au pié de (on para–

" peto Ce logement eíl: tres-enfoncé dans les terres du

" rempart, a/in 'lue les (oldats y [oient plus a cou–

" vert du feu de la place; on y fait auffi pour le ga–

" rantir de I'enfilade, des traver(es, comme dans

l~

" logement du haut du glacis. On fait encore dans

" l'intérieur de la

demi-tune,

des logemens qui en tra–

" verfent toure la largeur. lis fervent

a

découvrir la

" commurucation de la tenaille a la place, & par con·

" féquent

a

la rendre plus difficile,

&

a contenir des

" troupes en nombre [u/li[ant pour réfiíl:er a I'enne–

" mi, s'i1 avoit dell'ein de revenir dans la

demi-tune,

" & de la reprendre.

" Si la

demi-tune

n'étoit point rév&tue, & qtl'eUe

" mt fimplement fraifée

&

paliífadée, on en feroit

" I'attaque

de la m&me maniere que fi elle I'étoit;

" c'eíl:-a-dire, qu'on difpoferoit des batteries com–

" me on vient de l'enfeigner; & pour ce qui concer–

" ne la breche, il ne s'agiroit que de miner la fraife,

" les paliífades & la haie vive de la berme, s'il y en

" a une vis-a-vis I'endroit par lequel on veut entrer

" dans la

demi-tune;

s'y introdllire enfuite,

&

faire

" les logemens tout comme dans les

demi

-

Lunes

re–

" v&tues.

" Tout ce 'lue I'on vient de marquer pour la prife

»

de la

demi-Lune,

ne fe fait que lorfqu'on veut s'en

" emparer par la [appe,

&

avec la pelle & la pioche;

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