ATT
~) ~rt
long !or[que les villes (ont bien munies: mais
}) enM c'el!: preCque le feul moyen qn'on puiffe em–
~,
ployer ntilement pour les réduire.
" Si les marais impraticables rcndent , pour ainíi
" dire, les
places
qui en (ont entourees hors des at–
) teintes d'nn íiége, il faut convenir auffi que de tel–
~)
les places [ont dans une fort mauvaiCe Íltuario!!
), pour la [anté de la garniCon
&
celle des hahitans.
,) Mais il y a tres-peu de
places
qUI [oient totalement
,) entourées de marais : il y a pre[que toÚjoms quel–
., que cÓté qui olfre un terrein plus favorable aux
" approches;
&
alors quand on en forme le íiége ,
" on évite autant que 1'on pent
l'auaque
dH coté des
" marais. Quoique les autres fronts foient ordinaire–
., ment plns forts, on ne laiffe pas de prendre le partí
})
d'auaquer la piace
de leur coté, parce que la faci–
~,
lité des approches elédommage amplement de l'aug–
" mentation des ollvrages qu'il faut prendre pour
»
s'en rendre le maitre. LOI{que les marais COllt véri–
" tablement impraticables, la
place
n'a pas beCoin el'e–
" tre auffi exaétement fortifiée de lem coté que dés
~)
autres qui [ont plus acceffibles : mais il arrive quel–
" quefois que des marais crus impraticables , ne le
" {ont pas véritablement ;
&
alors íi on en étoit inf–
" truit bien exaétement , on profiteroit de La fécmité
), de !'ennemi a leur égard, pou.r
auaquer la pÜLCe
par
" lem coté,
&
s'en rendre maltre avec bien moios
) de tems
&
de perte. C'efr
ir
ceux
qui
font chargés
,) de ces (ortes d'entrepri[es, de bien faire reconnoí:–
) tre les lieux avant que de [e déterminer (ur le choix
" des
attaques.
Il
ya el'ailleurs des marais qui [ont im–
~,
praticables dans un tems,
&
qui ne le [ont pas elans
,) un autre, (m-tout apres une grande [echereÍle.
II
,. peut fe trouver des pay-fans des environs de la
place
) qui en foient infrruits; on ne doit rien négliger pour
l'
etre exaétement informé du fol
&
de la natme de
,) ces marais. On fent bien que le tems le plus pro–
~)
pre
&
le plus favorable pour former des íiéges en
" terrein marécageux, efr au commencement de l'au–
"tomne, lonque les chaleurs de l'été l'ont en partie
t)
defféché.
De l'attrlque d'une place fituée le long d'une grande
'riyiere.
"Les
places
qui [ont fituées le long des gran–
), des rivieres , [ont d'nne priCe moins difficile que
" celles
qui
Cont entourées de marais.
" On coneluit leurs
aUaques
a l'ordinaire du coté
t,
qni parolt le plus favorable,
&
on les elifpoCe de
" maniere qu'on pniffe placer eles batteries de l'autre
) coté de la riviere , ou dans les Iles qn'elle peut for–
" mer vis-a-vis la place, qui protegent l'avancement
" des trancháes ,
&
qni m@me 'luelquefois peuvent
" battre en breche le front auquel on dirige les
atta–
" queso
C'efr ainíi que
M.
le maréchal de Vauban en
~)
ufa an íiége du vienx Brifack en 1703. Une batte–
) rie qu'il établit dans une des lles que le Rhin fait
) vis-a-vis de cette ville nommée I'/le
des Cadets,
d'oll
) l'on découvroit un ball:ion qui étoit le long du
~)
Rhin,
&
qne l'on ponvoit battre en breche par le
~)
pié , accéléra beaucoup la prife ele cette place, CJui
), [e rendit le quatorzieme jour ele 1'0L!verture de la
" tranchée.
)) A
u íiége de Kell, en 1733 , on plas:a auffi des
.~,
batteries dans les ues du Rhin, qui nrenr breche a
), I'ouvrage
a
come de l'
auaque,
&
a la face du baf–
) tion de ce fort placé derriere l'ouvrage
a
come.
" Ces batteries battoient a ricochet la face
&
le che–
), minconvertde ce baíl:ion, dont la branche de l'ou–
~,
vrage
a
come du coté du Rhin tiroit fa eléfenfe'
" ce qui aida beancoup a avancer la tranchée
entr~
" c.ette branche & le Rhin, & accéléra la capitula–
), tlOn de ce fort.
': Au fiége de Philisbo'l!&' en \734, .on s'empara
" d aborel de l'ouvrage 'lm etolt vIs-a-vls de la ville,
t,
de l'autre coté
du
Rhin ,
&
l'on''y établit des bat–
Tome
1,
ATT
H
teries
A
ricochet, c¡ui enfilant les défenfes dtt fron!
" vers lequel on dirigeoit les
attaques,
ne pérmet–
»
toient pas a I'ennemi de faire ülr les tranchées tout
" le feu qu'il anroit pu faire Cans ces batteries, qui
)) plongeoient le long de fes défenCes.
,,·LorCqu'il ya un pont {ur la riviere
vis-~-vis
de
la
»
ville, il efr orelrnairement cOlivert,on panUl ouvra"
»
ge
a
come, ou par une demi-lllne,
&c.
&
comme íI
" efr important de s'emparer ele cet ouvrage, 011 peut
" pour
y
parvenir aiCément, placer des barteries vers
"le bord ele la riviere, 'lüi puiffent rtliner le pontoti
" le couper, au moyen deql,oi
la
communication de
" l'ouvrage dónt il s'agit, ne pOllvant plus fe faire
" ([ue difficilement avec la ville, l'ennemÍ [e trouve
" dans la néceffité de I'abandonner.
" Une obfervation tres-importaóte dans le íiéO'e
" des villes placées le long des rivieres, c'efr de
fa–
)) voir
a
peu-pres le tems Ol! elles Cont fnJettes a fe
dé~
" border,
&
quelle eH l'étendue ele l'inondation la
»
plus grande, aM de metn'e non-[eulement les tran–
" chées a I'abri de tout accideJit
a
cet égard, mais
)) encore de placer le parc d'artillérie en lien
fi'tr ,
&
)) Ol! l'inondation ne puiffe pas s'étenelre ,
&
giher les
" munitions de gucrre deíl:inées pour le íiége.
De L'attaque des placesfim/esfurdes !uwteltrs.
«
Une
»
place
íituée Cm une hauteur dont le ftónt (e rrouve
" fort élevé
&
oppofé
a
un tertein [erré, qui ne four–
" nit aUClln endroit propre a I'établiífement des bat..
»
t~ries
a
ricochet, efr affez difficile
a
prendre.
)) D ans des íituations pareille:. , on voit s'il nly
a
)) pas quelque hauteur dansles environs dont on puiffé
" Ce
fervir pour y établir eles batteries
~
rlcochet. S'il
" n'efr pas poíuble d'en trouver, ilfautbattre les dé–
)) fen{es par eles batte¡;Íes direétes ,
&
f,\ire enCorte
" d'en chaffer l'ennemi par les bombes qu'il
fa~lt
jet–
" ter continuellement dans les ouvrages.
A
l'égard de
" la diCpofition des tranchées
&
des paralleles , elle
" doit Cuivre la figure du terrein,
&
l'on doit les ar–
" ranger du mieux qu'il eíl: poffible, pour qu'elles
" proeluifent les elfets aux'luels elles [ont defrinées
j,
dans les terreins unis.
" Il
faut ob[erver ici que les lieux forf élevés,qni né
)) peuvent@tre bartusque par eles batteries coníl:ruites
" dans des lieux bas, (ont, pour ainíi diTe, a ['abri du
" rlcochet; parce qne le ricochet ne peut porter le
)) boulet que ju{qu'a lille certaine hauteur , camme
»
de
12
OL!
1
5
toifes. Dansde plus grandes élévarions,
)) il fant pointer le canon íi haut que l'alfut ne le peut
«
[olltenir. Et íi ponr le moins fatiguer on diminue
)) la charge, il en arrive que le bonlet n'a pas affez:
,j
de force pour aller juCqu'an lieu
011
il efr defriné.
" II
faut encore obferver que [orfT,Je l'on a des
)) tranchées a taire dans des terreins elevés , il faut
" autant qu'i[ eíl: poffible , gagnér d'abord le hallt dlt
)) terrein pOlir y conduire la tranchée; parce qn'all–
»
trement la Cupériorité du lieu donrteroit non -
[en~
" lement beallconp d'avantage
a
l'ennemi pour
fain~
" des fonies Cur les tranchées conltruites dans le bas
" dn terrein , mais encore ponr plonger dans ces tran–
" chées ; ce qlli en rendroit le Céjour tres-dangereux.'
" Les
piaces
íituées
[ur
des hallteuts [ont
quelCJue~
" fois entourées d'un terrein, [Llr la [lIperficie dUCJ.uel
" il n'ya preCque point de terreo Les tranchées y iont
" extraordinairement difficiles,
&
il
faut
néteÍlaire~
" ment les confuuire de facs
a
laine, de facs
i\
terre,
" &
autres chofes qll'on apporte pour fuppléer a la
" terre qne le terrein ne fouroit point.
Il
fe trouve
" auffi que la plupart de ces
places
Cont
confrmites
" [ur
le rOc,
&
alors
l'
établiffement dll mineur y
el!:
" bien long
&
bien
~Jjfficile.
On examjne darts ce cas
" s'il n'y a pas de veines elahs le roc par le[queJles
íl
), pniíle erre percé plus facilement.
)) Il
faut dans ces íitl.1ations s'armer de patience
~
" &
vaincre par la
contin~¡jté
du travail tout ce
que,
NNnnn