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ANT

comre,

&

d'~IJ,i6J

,j'habite.

On appelIe en Géographle

Alllécims,

les peuples placés (ous le meme méri–

dien

&

a la meme diO:ance de l'équateur; les uns

vers le nord,

&

les aun'es vers le midi.

V.

TERRE¡,

De-la il s'enfuit que les

'Amédens

ont la meme

longitude

&

la meme latitude,

&

qu'il n'y a que la

dénomination de latitude

feptelllrionaLe

ou

méridionaLe

qui les di!lingue.

Voye{

LATITUDE.

Ils (ont (OllS

la

meme demi-circonférence du mé–

ridien, mais (ur des paralleles placés de diJférens co-

tés de l'équatem.

#

Les habitans du Pélo.pone(e (ont a-peu-pres

Amé–

ciens

aux habitans du cap de 13onne-e(pérance.

On confond aífez fréquemment les

Antéciens

avec

les

AntifcielLS.

Poye{

ANTlSCIENS.

Les

Antéciens

Ont la meme longueur de jour

&

de

nuit, mais en des [,'úfons différentes : lor(que les uns

o.nt

midi dn plus long jour d'été, les autres ont mi–

di du plus comt jom d'hyver.

D'oltils'en(uitque la nuit des uns eO:tolljours égale

au jour des autres.

Voye{JouR,

HEURE, SAISON,

&c.

Il s'en[uit encore que les étoiles qui ne (e levent

jamais pour les uns, lle fe couchent point pour les

autres.

VoyC{

ANTIPODES.

(O)

ANTÉDILUVIENNE

(Philofophie)

On état de

la Philo(o.phie avantle déluge. Quelques-uns de ceux

qtú

remontent

a

l'origine de la Philo(ophie ne s'ar–

retenr pas au premier homme , qni fllt formé

a

I'i–

mage

&

reífemblance de Dieu: mais, comme fi la

terre n'étoit pas un féjour digne de (on origine, ils

s'élancent dans les cieux ,

&

la

vo.nt

chercher juegues

chez les Anges,

o.tl

ils

no.us

la montrent to.ute bril–

lante de c1arté, Cette opinio.n parolt fondée (m ce

que nons dit l'Ecrimre de la natllre

&

de la (ageífe

des Anges, Il eft nature!de pen(er qtl'étant d'une na–

ture bien rupérieure

a

la noo'e, ils om eu par con–

{équent des connoiífances plus parfaites des chores,

&

ql"ils (ont de bien meilleurs Philo.fophes clue nous

autres hommes. Quelques Savans ont pouíi"e les cho–

fes plus loin; car pour

no.us

prouver qtle les Anges

excenoient dans laPhyfic¡ue, ils ont dit que Dieu

s'étoit fervi de lem miniO:ere pour créer ce monde,

&

former les dilférentes créatmes 'lui le rempliífent.

Cette opinio.n, comme l'on

vo.it

, eft une fuite des

idées}[u'ils avoient puifées dans la doéhine de Pytha–

gore

&

de Platon. Ces deux Philo(ophes , embarrar–

J~s

de I'erpace infini qui eft entre Dien

&

les hom- .

mes, jugarent a propo.s de le remplir de génies

&

de

(!émons : mais, comme dit judicieurement M. de

fontenelle contre Plato.n,

Hifl.

d¿s Omeles,

de quoi

remplira-t-on l'ef¡Jace infini qui fera entre Dieu

&

ces génies, ou ces démons memes? car de Dieu

a

<¡uelclue créatme que ce roit, la dií1:ance eft infinie.

Comme il faut que l'aél:ion de Dieu traverre , pour

ainfi dire, ce vuide infini pour aller jurqu'aux dé–

mons, elle pourra bien aller auffi ju{qu'aux hommes,

puifqu'ils ne font plus éloignés que de quelques de–

grés, qui n'ont nulle proportion avec ce premier

éloignement. Lorrque Dieu traite avec les hommes

par le moyen des Anges, ce n'eO: pas a dire que les

Anges (oient néceífaires pour cette communication ,

ainÍl que Platon le prétendoit; Dieu les y emplo;1C

par des raifons que la Philorophie ne pénétrera Ja–

mais,

&

qui ne peuvent etre parfaitement connues

que de lui {eu!' Platon avoit imaginé les démons pour

former une échelle par laquelle, de créatme plus

parfaite en créatme plus parfaite, on montat enfin

¡ufqu'a Dieu, deforte que D !eu n'auroit que quel–

ques degrés de perfeél:ion par-deffus la premiere des

créatur~s,

Mais il eft vifible que, comme elles (ont

toutes IIlfiniment imparofaites ' 10n égard, parce

cr:1'~lles

(ont tOtltes

i~finim~nt

eloignées de lui, les

Ehfferences de perfeél:ion qU! font entr'elles cl!(patoif..

ANT

493

tent des qu;oll les compare avec Dieu: ce c¡ui les

éleve les unes au-deffils des autres, ne les approche

guere de lui. AinÍl,

a

ne con(ulter que la rai{on hu–

maine, on n'a beroin de démons, ni pour faire paífer

I'aél:ion de Dieu jufqu'aux hommcs, ni pour mettre

entre Dieu

&

nous qtlelque chofe qui approche de

lui plus qtle nous ne pouvons en approcher.

Mais

fi

les bons Anges, qui (om les miniftres des

volontés de Dieu,

&

Jes meífagers aupres des hom–

mes, (ont ornés de plufieurs co.nnoiífances phi/oro–

phiques; pourquoi refuferoit-on cette prérogative

aux mauvais Anges? leur réprobatíon n'a rien chan–

gé dans l'excellence de leur nature, ni dans la per–

fcél:ion de leurs connoiífances ; on en voit la preuve

dans l'Aftrologie, les augures,

&

les amrpices. Ce

n'eO: qu'aux artifices d'une fine

&

d'une fubtile dia–

leaique, que le démon qui tenta nos premiers pa-

ens, doir la viél:oire qu'il remporta rur eux, Il n'y a

pas jurqu'a qtlelques Peres de l'Eglife qui, imbus des

reveries platoniciennes> ont écrit que les erprits ré",

prouvés ont enfeigné aux hOmmes qu'ils avoient

fU

charmer

&

avec lerquels ils avoient eu commerce,

plufieurs fecrets de la nature ; comme la métallur–

gie, la vertu des fimples, la puiffance des enchan–

temens,

&

l'art de lire dans le cie! la deftinée des

hommes.

Jene m'amu{erai point

a

prouver ici combien (ont

pitoyables tous ces raironnemens par lefqtlels on

prétend démontrer que les Anges

&

les diables (ont

des Philorophes;

&

meme de grands Philo(ophes.

Laiífons cette philo(ophie des habitans du ciel

&

du

ténare ; eUe eft trop au-deffus de nous: parIonsde celle

'lui convient proprement aux hommes ,

&

qui eft de

nou'c rcífort.

Adam le premier de tous les hommes a-t-il été

Philofophe ? c'eft une chore dont bien des perfonnes

ne doutent nullcment. En elfet, nous dit Hornius ,

nous croyons qtl'Adam avanr (a chute fut omé

non -feulement de toutes les qualités

&

de toutes

les connoiífances qtlÍ perfeaionnent l'erprit, mais

meme qu'apres ra chúte il conferva qtlelques reO:es

de {es premieres connoiífances. Le {ouvenir de ce

qu'il avoit perdu étam toujours plé(ent

a

10n e(prit,

aHuma dans ron coeur un defir violem de rétab\ir en

lui les connoiffanccs qtle le péché lui avoir enlevées,

&

de diffiper les ténebres qui les lui vOlloient. C'eft

pour y fatisfaire, qu'il s'artacha toute ra vie

a

inter–

roger la nanlre,

&

a

s'élever aux connoiffances les

plus rublimes : il ya meme tout lieu de pen{er c¡u'il

n'aura pas laiífé ignorer a {es enfans la plllpart de

(es découvertes , puiÚlu'il a vecu fi long-tems avec

eux. Tels (ont

a

peu pres les raifonnemens du doc–

tem Hornius, auqllel nous joindrions volontiers les

doél:eurs Juifs, fi leurs fabies méritoient qtlelC[11e at–

tention de,

not~e

parto Voici encore que!ques rai[on–

nemens bIen dIgnes du doél:eur Hornills, pour pron–

ver clu'Adam a été Philorophe,

&

meme Philo{ophe

du premier ordre. S'il n'avoit été Phyficien, com–

ment auroit-il pll imporer

a

tous les animaux C[1lÍ nl–

rent amenés devam lui, des noms

qui

paroiífent

a

bien des perronnes exprimer leur nature? Eurebe

en a tiré une preuve pour la Logi'lue d'Adam. Pour

les Mathématiqtles, il n'eft pas poffible de domer

qu'il ne les ait files; cal' alltrement comment auroit-

. jI

pll

rc

faire des habits de peaux de bAtes, fe con[–

tmire une mairon, obrerver le mouvement des af–

tres ,

&

régler l'année rur la cour(e du (oleil? Enfin

ce 'lui met le comble

a

toures ces prellves fi décifi.

ves en faveur de la Philofophie d'Adam, c'efr qu'il

a écrit des Livres,

&

que ces Livres contenoient

toutes les (ublimes connoiífances C[11'un travail infa–

tigable /tú avoit acquiJes. Il eft vrai qtle les Livres

C[11'on lui attribue ront apocryphes ou perdlls: mais

cela n'y fait ríen. On ne les aura fuppolés

a

Adam ,