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A M 1

• AMIRANTE (ISLES DE L') , ues d'Afrique en–

tre la ligne

&

rile de Madagafcar.

AMIRANTE ,

f.

m.

(Marine.)

fe dit quelquefois

de la charge

d'Amiral.

La charge de grand, haut ou

premier Amiral ( car dilférentes nations IUl donoent

¿ifférentes épithetes) eft toiljours tres-confidérable,

&

une des premieres charqes de I'Etat dans tous les

Royaumes

&

Souverainetes bordées de la mer,

&

n'cíl poficdéc communement que par des Princes

&

des pcrfonncs du prem.ier rango On a Vil, par exem–

pIe, en Angleterrc Jacques Duc d'York, frere uni–

que du Roi Charles 11. revetu de cette charge pen–

dant la guerre cono'e les Hollandois,

&

[on titre etoit

le

Lord haut-Amiral d'Angüterre,

avec de tres - gran–

de prérogatives

&

priviléges. On a Vil auffi dans le

m~me

Royaume cette importante charge partagee

entre plulieurs Commj[[aires, que l'on appelle dans

ce cas les

Lords-Commij[aires de L'Amirauté.

A&lelle–

ment (1751) elle fe trouve ainfi partagée, n'y ayant

point de haut Amiral de ce Royaume.

Y.

AMIRAL

. &

AMIRAUTÉ.

(Z)

AMIRAUTÉ,

(Jurifprud.)

eft une Jurifdiilion

qui connOlt des conteO:ations en matiere de marine

&

de commerce de mero Il y a en France des fiéges

particuliers d'

Amirauté

dans tous les ports Ol! havres

du Royaume, dont les appellations fe relevent aux

fiéges genéraux , lefql.1els lont au nombre de trois en

tout, dont un

¡\

la Table de Marbre de Paris , un au–

!re a celle de Rouen,

&

l'autre

a

Reones ; les appcls

de ceux-ci fe relevent aux Parlemeos dans le re[[ort

defquels ils (ont linlés.

e Tribunal connolt de tous les déüts

&

diIFérens

qui arrivent fur les mers qui baignent les cotes de

France, de toute les aélions procédantes du com–

merce qtú fe fait par mer, de l'execution des focié–

tés pour raifon dudit commerce

&

des armemens,

des aIFaires de compagnies érigées pour l'augmenta–

tion du commerce ; en premiere irtílance des cootef–

t,ltions c¡ui nailTent dans les lieux du re[[ort du Par–

lement de Paris, ou il n'y a point de fiége particu–

liers

d'Amirauté

établis,

&

par appe! des [entences

des Juges particuliers établis dans lMs villes

&

lieux

maricimes.

Il eO: compofe de l'Am.iral de France, qui en eíl

le chef, d'un Lieutenant géneral, d'un Lieutel ant

particulicr, d'un Lieutenant criminel, de cinq Con–

{'illers , d'un Procureur du Roi , de trois Subftituts ,

d'un Greffier,

&

de plulieur Huiffiers.

L'AMIRAUTÉ des Provinces-Unies a un pouvoir

plus étendll : outre la connoilrance des conteílalÍons

en matiere de Marine

&

de commerce de mer , elle

eO: chargée du recouvrement des droits que doivent

les marchandifes qtl'on embarque

&

débarque dans

les ports de la Républiql1e,

&

de faire confunire

&

éc¡uiper les vaiífeaux néce{faires pour

le

[ervice des

Erat -Généraux. EUe eO: divifée en cinq colléges,

&

juge en dernier re[[ort des macieres qtú

[00[

de

fa connoiflance.

L'AMIRAUTÉ d'Angleterre ne diIFere pas bean–

conp de celle de France. Il eft

a

remarquer feule–

ment que dans !Ous les íiéges d'Amiramé , tant les

particuliers qtle le genéral

&

[ouverain qtú réfide

a Londres, toutes les procédures [e fOn! au nom

de l'Amiral ,

&

non pas au nom du Roi. 11 faut en–

core remarquer cette différence, qtle l'

Arnirauté

d'An–

oleterre a deux fortes de procédures: l'une particu–

y!ere

a

cene Jllrifdillion ;

&

c'eO: de celle-Jaqu'elle fe

len dans la connoi1Tance des cas arrivés en pleine

mer ; I'autre conforme a ceUe ulitée dans les autres

ours:

&

c' íl de c lle-ci qu'elle [e fert pour les

cas de fon re[[ort , qtú ne font point arrivésen pleine

mer , comme les conteílations [urvenues dans les

ports ou havres, ou a la vue des cotes.

L'Ai\llRAUTÉ d'Angleterre <;omprend auili une

TomeI.

A IvI 1

Cour particuliere, appell'e

Coltr d'é'lui¡J,

érablie

pour régler les dilférends entre Marchands. (

H-Z )

*

AMITER O

(Hifl.

&

Geog.)

ancienne viLle d'I–

taüe, dans le pays des Sabins. C'eíl: la patrie de

I'Hif-;

torien Salluíl:e. Am.iterne a été détruite,

&

les ouvra. ,

ges de SaUl1íledmeront a jamais. On voit encore danS

l'

Abrtlzze des ruines de cette ville. On lit dans Stra–

bon ,

Liv.

Y.

qu'eLle étoit fimée fur le penchant d'uné

moutagne ,

&

qtl'il en reíloit de fon tems 1m thélltre:>

quelques débris d'un temple, avec une gro[[e tour.

AMITIÉ, f. f.

(MoraLe.) L'a",itié

n'eíl:autre chofe

qtle

l'habimde d'lIuretenir avec quelqll'un un commerct

honnéte

&

agriabLe. L'amitié

ne feroit-elle qtle cela?

L'

amitié,

dira-t-on , ne s'en tient pas a ce point: elle

va au-dela de ces bornes é!roites. Mais ceux qui

font cette ob[ervation, ne conliderent pas qtle dellx

perfonnes n'entretiendront point une liaifon qui n'ait

rien de vicieux,

&

qllÍ leur procure un plaiflf re–

ciproqtle, fans eO'e amies. Le commerce que nous

pouvons avoir avec les hommes , regarde oul'e[prit

ou le Cce1lf : le pur commerce de I'e[prit s'appelle

limplement

connoiffance;

le commerce oll le cceur

s'intere[[e par l'agrément c¡u'il en tire, eft

ami/ii.

Je

ne vois point de nocion plus exaéle

&

plus propre

a

déyclopper tout ce qt1'eft en [oi

l'amitié,

&

memc:

tomes

fl~s

propriétés.

. Elle

~ft

par-!a diíl:ing:uee de la charité ,

<F.

éft une

difJ)oliuon

a

falre du bien a tous :

l'a",iti.

n'eft due

qu'a ceux ayec qtli I'on eíl: aél-uellement en com–

merce ; le genre humain pris en genéral, eíl trop

étendll, pour qu'il [oit en état d'avoir commerce

ayec chacun de nous, ou qtle chacun de nous l'ait

avec lui.

L'amitié

fuppo[e la charité , au moins la

charité naturelle : mais elle ajoute une habinlde de

liaifon particuliere, qui fait entre deux per[onnes 1m

agrément de conunerce munlel.

C'eO: l'infuffifance de notre etre qtli fait naitre l'

a~'

mitié,

&

c'eíl: l'in[ufl'ifance

de.l'amiti¡

meme

qui

la

détruit. Eíl-on [eul , on (ent fa mifere ; on [ent (Iu'on

a befoin d'appui; on cherche un fauteur de [es gOlltS,

un compagnon de [es plailirs

&

de fes peines; on

veut un homme dont on pui{fe occuper le cceur

&

la penfée- : alors

J'amitié

parolt erre ce qu'il )' a de

plus doux au monde? A-t-on ce qu'on a [ollhaité

on change de [enciment ?

Lorfqtl'on entreyoit de loin qtlelque bien, il fixe

d'abord les defirs; lorfqtl'on l'atteint, on en fent le

néant. Notre ame dont

il

arretoit la vue dans l'éloi–

gnement , ne [auroit plus s'y repofer, qtland elle

yoit au-dela : ainíi

l'amiti¡ ,

CjlÚ deloin bornoit toutes

nos prétenlions, ce[[e de les borner de pres; elle ne

remplit pas le Vlúde qu'elle avoit

prom.is

de remplir;

elle nous lai[[e des befoins

qui

nous difuayent

&

nous portent vers d'autres biens; alors on [e néglige.

on

devient

difficile, on exige bientot comme un tri–

bm les complaifances qtl'on avoit d'abord res:ues

comme un don. C'eft le caraélere des hommes de

s'approprier peu

a

peu jufqtl'aux graces q1l'on leur

fait; une longue po{feffion accolltume naturelle–

ment

a

regarder comme liennes les chofes qu'on tient

d'autrui: l'habitude perfuadeqtl'on a un droit nanlfel

[ur la volonté des amis; on voudroit s'en former un

'titre pour les gouverner : lorfque ces préteníions [ont

réciproqtles, comme

il

arrive[ouvent,I'amour propre

s'irrite, crie des deux cotés ,

&

produit de l'aigreur

~

des froideurs, des explications ameres,

&

la mpnlfe.

On fe trouve auffi qtlelquefois des defauts qtl'on

s'étoit cachés ; Oll l'on tombe dans des paffions

qu.i

déaoutent de l'

amitié,

comme les maladies violen–

te~

dégoutent des plus dom{ plaiflfs. Auffi les hom–

mes extremes, capables de donner les plus fortes

preuves de dévouement, oe font pas les plus capa–

bIes d'une conílante

amitié:

on ne la trouve nulle

pan

ú

vire

&

folide , que dans les efprits timides

Z7,