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188

AGR

d 'ailleurs, le blé fuccede mieux

a

l'avoine dans lme

terre qu'a I'orge. Quoi qu'il en foit de cette queilion,

{ur lacluelle l!!s Botanilles pellventencore s'exercer,

M. Duhamel prollve qu'un des pnncipaux avantages

qu'on fe procure en lai{fant les terres fans les

en{~mencer pendantl'année de jachere, conhlle

a

aVOlr

aírezde tems pour multiplier les

lab~urs

autant qu'il

ellnéce{faire pour détnúre les mauvalfes

herbes,po~u

ameublir

&

{oulever la terre , en un mot pour la dif–

pofer

a

recevoir le plus précieux

&

le plus délicat

de tons les grains , le froment : d'oü il s'enflút qu'on

¡¡uroit beau mulriplier les labours dans une terre,

íi

on ne lai{foit des intervalles convenaPles entre ces

labours on ne lui procnreroit pas un grand avantage.

Quand 'on a renverfé le chaume

&

l'herbe, il faut

laiífer pourrir ces matieres , laj{fer la terre s'impré–

gner des qualités Cf11'elle peut recevoir des météores,

{mon s'expofer par un travail précipité a la remettre

dans fon premier état. Voila donc deux conditions;

la multiplicité des labours, fans laquelle les racines

ne s'étendant pasfacilement dabs les terres, n'en ti–

reroient pas beaucoup de fucs; des interva1les con–

venables entre ces labours, fans lefc¡uels les quali–

tés de la terre ne fe renouvelleroient point. A ces

conditions il en fam ajoiher dellx autres; la deilm–

aion des mauvaifes herbes, ce Cf11'on obtient par

les labours fréCf1lens;

&

le juile rapport entre la

quantité de plantes

&

la faculté Cf11'a

la

terre pour

les nourrir.

Le but des labours fréCf1tens, c'ell de divifer les

molécules de la terre; d'en multiplier les pores,

&

cl'approcher des plantes plus de nourrinlre: mais on

peut (!ncore obtenir cette divihon par la calcination

&

par les tllmiers. Les fllmiers alterent tOlljOurS un

peu la qualité des produéhons ; d'ailleurs on n'a pas

du fumier autant

&

comme on veut, au lieu Cf11'on

peut multiplier les labonrs

a

difcrétion fans altérer

la qllalité des fruits. Les fumiers peuvent bien four–

nir

a

la terre Cf1lelque fubllance : mais les labolUs réi–

térés expofent fucceffivement difFérentes parcies de

la terre aux influences de l'air ,du foleil

&

des pluies ,

ce cjlú les rend propres

a

la végétation.

Mais les terres Cf1ú ont refté long-tems fans

~tre

enfemencées, doivent

~tre

labourées avec des pré–

cautions particulieres, dont on eft difpen(é Cf1land

i1

s'agit de terres Cf1li ont été cultivées fans intemlp–

tion. M. Tull fait c¡uatre cla{fes de ces terres : ]

0.

celles Cf1IÍ {ont en bois;

2.0.

celles qui font en landes;

3°.

celles c¡ui font en friche;

4°.

celles qui font trop

humides. M. Tull remarque que quand la rareté du

bois n'auroit pas fait ce{fer la coutume de mettre le

feu a celles qui étoient en bois pour les convertir en

terres labourables , il faudroit s'en déparcir ; paree

que la fouille des terres Cf11'on

ell

obligé de faire pour

enlever les fouches , eíl: une excellente fas:on que la

terre en res:oit ,

&

Cf1le l'engrais des terres par les

cendres eíl:{mon imaoinaire , du moins peu efficace.

2.0.

Il faut, felon hú,bri\1er toutes les mauvaifes pro–

duaions des landes vers la fin de I'été, quamlles her–

bes (ont delIéchées,

&

recounr aux fréquens labours.

3°.

Quant aux terres en rnche, ce qui comprend les

fainfoins, les lufernes, les trefles,

&

généralement

tons les ptés, avec quelCf1les terres qu'on ne laboure

Cf1le tous les huit on

dix

ans,

il

ne faut pas fe conten–

ter d'tm labour pour les prés,

il

filut avec lme forte

charrue

a

verfoir commencer par en mettre la terre

en groffes mottes, attendre Cf1re les pluies d'autonme

ayent brifé ces mottes , Cf1le l'hyver ait achevé de

les détruire ,

&

donner un fecond labolU, un troi–

fieme,

&c.

en un mot ne confier du fromenr

a

cette

terre que Cf1land les labolUs l'alUont afrez affinée.

qn

bñúe les terres

qui

ne fe labonrent Cf1le tous les

di"

ans;

&

voici comment on s'y prend: on coupe

toute la filrface en pieces les plus régulieres qu'on

AGR

peut, commc on les voit en

a a a

(jig.

l.

PI.

¿'.1,"·–

culture)

de huit

a

dix pouces en quarré hlr dl!u"

d.

troisdoigts d'épailIeur :on les drelle enfuite les unes

contre les autres, comme on voit en

b b b

(ji{J.

2. )

Quand le tems eíl: bean, trois jours fuffifent pour les

delIécher: on en fait alors des fourneaux.Pollr former

ces fourneaux, on commence par élever tlne petite

tour cylindrique,

afb

(jig.

3. ) d'un pié de diame–

treo Comme la muraille de la petite tOlU eft faite avec

des gafons , fon épaiffeur eft limitée par celle des

ga{ons: on obíerve de mettre I'herbe en-dedans ,

&

d'ouvrir lme porte

f

d'un pié de largelU , du coté

que foume le vento On place au-defrus de cette porte

un gros morceau de bois Cf11Í fert de lintier. On rem–

plit la capotte de la tour de bois fec m&lé de paille ,

&

I'on acheve le fourneau avec les

m~mes

galons en

dome , comme on voit

(lig.

4. ) en

e

d.

A

vant Cf1le

la VOlite {oit entierement fermée ,on allume le bois ,

puis on ferme bien vite la porte

d,

fermant auffi avec

des gafons les creva{fes par Ol] la tllmée fort trop

abondamment.

On veille aux fourneaux jufqn'a ce que la terre

paroilTe embrafée ; on étouffe le feu avec des gafons,

íi par hafard il s'eíl: formé des ouvertures,

&

l'on ré–

tablit le fourneau. Au bout de

2.4

a 28 heures le feu

s'éteint

&

les mottes font en pondre, excepté celles

de delIus qui reíl:ent quelquefois crues , paree qu'el–

les n'ont pas fenti le teu. POlU éviter cet inconvé–

nient, il n'y a qu'a faire les fourncaux petits : on at–

tend cfue le tems foir

a

la pluie,

&

alors on répand

la terre cuite le plus unifornlément qu'on peut, ex–

cepté aux endroits Oll étoient les fourneaux. On don–

ne fur le champ un labour

tort

léger; on pique da–

vantage les labours fuivans ;

I'on peut donner le

premier labouren Juin,

&

s'ileft furvenudela pluie,

on pourra tout d'un coup retirer Cf1lelque profit de

la terre, en y femant du millet, des raves,

&c.

ce

Cf11Í

n'emp~chera

pas de femer du

fei~le

ou du blé

1'automne fuivant. 11 y en a cjlli ne repandent lelu

terre brlllée ql1'immédiatement avant le dernier la–

bour. M. Tull blame cette méthode malgré les foins

qn'on prend pou>." la faire réuflir; parce qu'il ell tres–

avantageux de bien

m~ler

la terre brülée avec le

terrein.

4°.

On égouttera les terres humides par 1m

folfé qui fera

l~ratiC¡llé

fur les cotés , ou qui la

ref~n­

dra. M. Tull expole enfuite les diffórentes manieres

de laboltrer: elles ne different pas de celles dont nous

avons parlé plus haut : mais voici Ol! fon fylleme va

s'éloigner le plus du (yfteme commun.

J

e propofe , dit

M. Tull , de labourer la terre pendant que les pIan–

tes annuelles croiffent, comme on cultive la vigne

&

les autres plantes vivaces. Commencez par un la–

bour de huit

a

dix pouces de profondeur; fervez-vous

pour cela d'une charrue

a

qtlatre COlltre

&

d'~m

{oc

fort large: quand votre terre fera bien préparée, fe–

mez: mais aulieu de jetter la graine

a

la main

&

fans

précantion , diíl:ribuez-la par rangées , fnffifamment

écartées le unes des autres. Pour cet effet ayez

mon femoir.

No.us

donnerons

a

l'anide

SEMOlR

la

defcription de cet inftrument. A

mefu~e

que les plan–

tes croifrent , labourez la terre entre lesrangées ; fer–

vez-vous d'une charrue légere.

r.

afan.

CHARRUE

la defcription de celle-cí. M. Tull fe demande enfuite

s'il faut plus de grains dans les terres graíles que dans

les terres maigres,

&

fon avis eíl: Cf11'il en faut moins

011 les plantes deviennent plus vigoureufes.

Quand au choix des femences , il préfere le nou–

veau froment an vieux. Nos ferrniers trempent leurs

blés dans l'eau de chaux:

il

faut attendre des ex–

périences nouvelles ponr favoir s'ils ont tort ou rai–

{on;

&

M. Dllhamelnous les a promifes. On eíl:ime

Cf11'il ell avantageux de changer de tems en teros de

femence,

&

I'expérience juftifie cet ufage. Les atl–

tres Auteurs prétendent qu'il faut mettre dans un ter-