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EXP

' l'expiatio';

cbe21 k s 1 Liifs ,

&

on <lit en(uite

~-

tdle""Cioit

l'e>piation folwmelie pour /out le peuple

por111i

/es Hibre:tx.

,L es J uif> modernes

y

ont fubfl:itue l'irnmolation d'un

coq. Leon

oi:

Modene affure que ks Juifs Orienreux

&

Icalirns ont rejette. cette immolation comme fuper-

.ftitieufe.

Lettres

/111'

!'Encyclopedic.

·

*

EXPLOITATION ,

f.

f. (

//gric11lt11re.)

J'aetion

d'exploiter des terres ou des bois.

L'e.<p!oitotio11

des

terres eft la pratique des moyens propres

a

Jes faire

valoir. On di.t une

grande e:.:ploi1atio1;,

pour fignifier

une grande quamite d'arpcns de terres tenus en va–

leur' foit

a

titre de fermc , foit comme bien propre.

L'exploitalion

des bois ell: leur coupe :

exemple,

on de–

mande quatre ans pour

J'exploitation

de ces bois.

• EXPLOITER, v. a. (

Agricul111re.)

fe dit des

terres

&

des bois.

Exploiter

des cerre& , c'eft- Jes faire

valoir, )es cenir en valeur. Un gentilhomme ne petit

exploiter

par fes mains qu'autant de terre qu'il faut pour

occuper quatre charrues; c'eft ce qui lui ell: accorde

pour jouir de ]'exemption de tailles. Mais la Joi ne

Jui inte rdit pas

d'exploiter

par fes mains tout le refte

lie

fa

poffeffion. pourvu que ce refte foit foumis

a

la

Joi commune des biens roturiers.

Exploiter

des bois ,

une forer, c'efi: Jes couper. On a

txploile

cette forer

en moins de fix ans.

EXPOSITION , f. f. (

Belles-Lettres. Poifjie.

)

Le

premier fai n qu'on doit avoir en ecrivant, c'eO: ,d'ex–

p ofer le fojet que !'on traite. Ainfi des parties- de

quantite d'un poeme ,

l'expojition

ell la premiere , Ari–

ftote l'appelle

prolug11e

dans le poeme

dra~atique;

&

dans l'epopee, c'efi Ja meme chofe que

le

deb11,t

OU

la

propajition.

Comme le poete epique annonce Jui.meme fon

fu–

jet, cette

expojition

directe ne demande pas beaucoup

<i'art ; elle doit fare fimple, majefreufe, •_claire

&

pr~cife,; affez interdfante pour fixer !'attention,

·m~is

fans orgueil

&

fans aucunt' emphafe ; enforce qu'au

lieu de- promcttre de grandes chofes, elle en falfe efpi:–

rer. ., Mufe, dis- moi la celere d'Achille, cette colere

,, fi

fatale aux Grecs,

&

qui precipita dans

le

nolr

,, empire de Plmon,

le~

ames de tant de heros ,,: Voihl.

le

modde du debut

OU

de

]'expojitiolf

epique.

.

D ans le poeme dramatique ,

l'expaji:io11

ell: plus

difficile' parce qu'elie doit etre en adion'

&

que Jes

p erfonnages eux-memes, occupes de leurs

interc~ts

&

de J'etat prHent des chafes , doivent en inftruire !es fpe–

Cl:ateurs fans autre intention apparente que de fe di re l'un

a

l'autre ce qulils fe diroient s'ils etoient fans temoins.

L'arc de

l'expo/ition

dramatique con!ifie done

a

la rendre fi naturdle, qll'il n'y ait pas merne le fouVion

de !'art: pour ctla ii faut qu'elle reuniffe les trois

convenances du lieu, du terns

&

de~

perfonnes.

Efchyle , inventeur de la tragedie , efi peut.etre ,

de tous ks poetes Grecs., celui qui <"Xpofe fos fujtis

:de la maniere la plus fimple

&

la plus frappanre.

~oi

de

plus impofant en effet que de voir dans

/es

EuminideJ,

a

l'ouvercure de -la fcene, OreO:e environ–

ne

des fu ries endormies par Apollon, .de. le voir , la

tete ceinte du bandeau des fupplians, tenant une braq–

che d'olivier d'une main.

&

de l'autre un.e epee rn–

core teinte du fang de fa mere!

- ~oi

1de: plus.

i~ pofant que de voir dans

!es- Perfas

une afTemblee de

vieillards attendre· avee inq uietude des nouvelles de

Jeur roi,

&

de cette armee inaombrable .,qu'ib a me–

nee clans la Grece •;

&

s'entretenir de la grandeur

&

du danger de

cette ~ emreprife.

Dans. la tr.agedie cks

fept Chefs,

le debut eft encore ·plus

m •

aB:ion~--..Etfo. cle, au moment de voir

fa

ville alliegee, pauoit en-

toure de fon pcuple ,_ d'hommes, de femmes

&

d'rn–

fans; ii kur annonce

l

'arri.ve

~

dlune armee nombr.euli::

qui les menace ,

&.

ii

ex~orte

!es

u~s

a

bien dffen-

. dre la ville, ks autres

a

faire des facrifices

&

des

prieres aux dieux. .Arrive un de fes efpions qui a re–

connu l'armee des Argiens ; ,, temoin , ,dit-ii, .de ce

,. que je viens v.ous racQllter, .j'ai

YU.

:leurs fept chefs

l>

immoler un taureau fur un bouclier, tremper kurs

'Iome

II~

E

-x

P

867

;; mifos dans le fa ng ,

&

faire d'hortibl'es frrmens par

,, le <l ieu Mars

&

par Bellone , au qu'ils detruiro..

t

,, de fond en comblt: la ville de Cadmus , ou qu'ils

,, periront fous fes murs; la picie efr bannie de leur

,, bouche

&

de ·leur cceur; kur courage s'cnl1am111e

,, comrne celui des lions

a

l'approche du combat ,;•

Le theatre grcc a plufieu rs exernples rle l'art d'<.xpo–

fer en aftion ·: c'cft ainli que clans

l'Orejle

d'Euri 1de

on voit Electre affile

a

cote d·u lit de fon frere endvr–

mi ,

&

pour un moment delivre du tourment de fos

remords; on la voic, dis-j-.: , verfer des larmes

&

fe

rnracer, dcpuis Tantale j ulqu'a Orefte, tous !es mal–

heurs de fa farnille, tous les crimes de fes parens.

Le theatre moderne, ii

faut

l'avoucr, a peu

d'ex.-

.'

pofitio11s

de cette force. Mais en. cela meme qtJ'el les font

mains patheciques, elles font pl:t:!s adroices. Car un,e

des premieres regles du theatre t!l que l'interet aine

en croifTant;

&

apres une

expofitio11

auffi rerribk, auffi

touchante, ii feroit difficile durant cinq acres de gra–

duer J'es firuations. Acin!i pos poeces au ieu de j<tter

J'i~teret

dans

l'expojition ,

fe contentent de l'y annori-

cer-

&

d~

J'y faire preffcntir.

·

Racine en imitant

l'cxpo/ition

d'Euripide dans

lphi–

ginie,

laiffe entrevoir -Ce qui

fe

paffe qans l'ame

d'A–

gamemnon.

N:on , tu ne

mourras point,

je n'y

puis co11fe11tir.

mais Jes mouvemens de

la

nature font encore retenus;

fes efforts dechirans fon.t rfferves pour

k

moment on

ii embraffera

fa

fille'

OU

ii ordoooera qu'dle foit ar–

rachee des bras 'd'une mere,

&

conduit£:

a

l'au tel.

1.'expaji1ion

fr

fait ou touc d'un coup ou fucceffive–

ment, felon que le

fl~et

l'exige ; tantoc le-voite qui

derobe a11 fpeClateur l'arac preter.t des chafes,• fe \eve

en un foftint; can.cot ii efl: de fcene en fcene infenfi–

blement fouleve-: c'eft ainfi que clans

Hiratlius

le frrret

de

·i'~Ction

ft:

de,veloppe. d'acte en aCl:6

&

n'dl: plcine–

·ment eclairc· qu'au' moment de la cata.fhophe; au lieu

q ue dans le

Cid,

des la premiere fcene tout eft conn11.

Dans 'Jes tragedies

a

double inttigue,

l'expo)ition

efl:

.neceffairement do.uble,

&

Rac.ine dl: alfez dans l'ufoge

d'on ;rff¢rver une-par&ie pogr. le fecond aCl:e :formu le

qui 'a mis •dans fes fables un peu crop d'uniformitc.

Les fables dont

•Je .~ond

efr· un interec puolic, don–

nent communement lieu

a

de belles

expo/itions ,

parce

..que ,l'interet public · ne· devarlc

pas...,~rre

la fource du

-pathetique, on p eut ]'employer l'ans m&hagement des

premiere fcene

a

donncr de ]'importance

&

de la

<majefre

a

!'action : ainfi deuic des plus beaux mode"

,!es

d'expaji1io11

fur .notre theatre , fon t la ·premiere f<;ene

.de la mort de Pornpee,

-&

le premier aCle de Brutus.

L a: pills froide, la plus penible, la plus longue,

&

en memc teins la plus o-b1cure de; toutes les

expo~

jitionf ,

ell celle de R odogune.- E lle efl: longue, ubf'cure

&

pfoi ble , parcc q ue le trait d'hiftoire done ii s'aait

. n'etant'. pas co·nnu., ii a fallu tout dire, que Jes

fai cs

en font compliques ,

&

Jes noms memes inouis pour

.Je plus grand nombr<i des fpechteurs, ,.lille

efl:

froide

,non,leulement par· fai.lenceur laborieule, mais par

l'in~

-U.i.fference reciproque {}es cleux perfonnages qui font en

-feene, lefquels ne.

font,

ni l'un ni Jlaucre, interefT.0.-

--dans !'action que rnmp1e fimpks confidens. C'e!l: quel-

que chofe d'inconcevable que la negligence qu'a mife

?le

gran~

Comeillc·, dans

1'expofition

d' une piece qu ii

regardoit comme fon•chef.d'ceuvre. Superieur

a

tout

dans. Jes ·chafes de genie' ii ell: coujours au-delfo us

. de. lui-meme dans tout ce qui n'eft que de !'art.

• I

La celebrite d'un fujet en rend

l'expaji1io11

infioimen~

· plos fimple

&

plus fac ile : auic noms d'lphigenie

1

d'CEdipe, de D1don, de Cffar, de Brlirns , on fait

d'avance, non.feukment ; qucls fo nt Jes caraCleres,

mais ·quds font Jes ancecedens

&

les rapports de !'action.

Voyez tie combien de derails Racine a ece clifpenfe dans

~ l'expofitio11

d'Iphiginie ,

par la connoilfance qu'on avoit

.

.d.ej.il

. .de . l'enlev.e1nenc d'Helene, du ferment faic de

-

RR

i',r

r12 ..