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-E PE

bataillons des gardes du prince d'Orange: q'u1.etoient

cnvironnes de haies, ayant un large fo!Ie dcvant eux.

Ces compagnies franchirenc le

fo{[e

malgre le

fen

des

ennemis, taillerent en pieces tout ce qui lcm fit re–

fifl:ance,

&

prirent le

re!l:e prifonnier avec

le

com~

mandant.

· A

la bataille de Staffarde, en 1690, quatre regi–

mens de la feconde ligne que le marquis de Feuguieres

fit

avancer pour fourenir .la premiere, attaquerenc

l'epee

a

la main , des caffines couverres de haies , de fof–

fes

&

de chevaux _de fri(e,

&

les

emporter~n,t

malgre

le feu des ennem1s. ,, La vigueur avec ·Iaquelle ces

,, regimens donnerent, dit Moreau de Brafey, qt)i etoit

,, a

cette action , .

&

dont nous en avons un derail

,, tres-circonfrancie. ranima les refl:es des regimens de

,, la premiere ligae '

&

tous en(emble ils ebranlerent

·,, l'armee ennemie, l'attaquerent de toutes parts,

&

,, enfin la mirent en fuite (

d)

,,.

La brigade des gardes, au combat de Steinkerque,

en

1692·, fit une charge,

l'ipee

a

la main, qui ne fut

pas moins decifive que celles qu'on vient de c1ter. Voici

comment le marechal de Luxembourg raconte cctte

,, glNieufe aClion.,, Les ennemis eiant iorris des bois,

;, &

etant venus fort pres de nous pofer Jes chevaux

,, de frife, derriere lefgucls ils faifoient un feu tres–

" confiderable, tout le monde d'une commune

voix,

,, propofa de metcre nos meilleures pieces en ceuvre

,, &

de faire avancer la brigade des gardes. L'ordre

,, ne lui fut pas plucot donne gu'elk marcha

avec

,, une fierte qui n'etoic interrompue que par la gaitte

,, des officiers

&

des foldats ; eux-memes, au!Ii-bien

,, quc cous Jes generaux, furenc d'avis de n'alkr que

,,

l'ipie

a

la main ,

&

c'e!l: comme cela qu'ils marche–

" rent. Lt:s gardes-Sui{[es , imitateurs des

Fran~ois

,

" marcherem avec la meme gaiete

&

la meme har–

" didfe. Reinold vint propoler de n'aller que

l'ipie

,, a

la main;

&

Vaguenair dit que c'etoit la meil–

,, leure maniere. Tom auffi-tot ii vola au centre de

,, fon bataillon '

&

k mena

a

la meme hauteur que

,,, Jes gardes, droit aux ennemis, qui ne purent

te–

;, nir contre la contena11ce auffi hardie qu'avoit cctre

,, brigade;

je

dis contenance , parce qu'elle ne

tira

,, pas un feul coup ; mais

la vigueur avec

lag'udk

,, elle alla aux ennemis, les furpric atrez pour qu'ils

.,, ne

filfrnt qu'amant de refiflance qu'il en falloit

.. pour ecre joints •

&

en meme tems tues de coups

,~ d'~ie

&

de pique, teus les gardes

~tant

cntrcis dans

,, Jes bataillons ennemis (

e

).

S'il ell: vrai , comme on le penfe generalement, que

Jes armes blanches font plus propres qu'aucune atilre

a

l'humeur impetueule des

Fran~ois :

s'il

dl:

reconnu–

qu'on ne peut

fe

p2{[er de la pique ,

OU

a

fa

place

du fulil pique, ni du fufil , ii n'y. a perfonne qu'i

ne doive admetcre avec ces armes la nfceffite de

l'epie ,

d'autanc, qu'outre Jes occ:ifions gencrales qu'on pcut

avoir de s'en ferv ir, ii en ell: de paniculieres ou elle

ell preferable au fufil avec

fa

ba"ionnette; telles font

!es attaques de poO:es , les efcalades , ks (urprifes de

nuit ,

&

toutes Jes actions ou l'on peut faire porter

le

fulil en bandouliere

(f).

(

d

)

journal de la tompagne de Piedmont

four

le lOmmandemmt

de M Catinat

,

en

1690. Par M. Moreau de Bra ey, Ca–

pit2ine au rcglment de la Sarre ,

Paris

1692.

(

e) Lettre du marichal de Luxembourg au. R oi

fur ce

qui

J'tjf

paffe au <ombat de Steenko-que.

l lijl.

mi/11. de Flandre.

(

()

Tout le monde convenient quc Jes

Fran~ois

font plus

refoutables dans

toute> cfpeces d'atraques qu'aucunc c.tes

nations centre lefquellcs

its

font

ordinairement la gue.rrc.

l\1ais comme ii n'eft pas

fans exemple quc cettc impe–

tuofite ' qui leur efl naturellc' n'aic

ere

rallentie

&

re,

bu

tee par quclqu'obflacle , ou par quelqu'incidcnt inopine ,

je crois que

le melange des armes leur <fl abfolumcnc

neceffairc. Rien ne feroit plus propre

a

fortifier leur au–

dace ,

3

affurer

leur choc,

3 ·

Je· renrlrc meme encore

plus terrible: avec la confiance qu'ils auroient dans leurs

:irmes , lorfque

la

fortune ne leur fetoit pas favorable, on

:iuroit bien moins de peinc

a

Jes ranimet)

&

a

en tircr

pani.

<J'ome

II.

.

E P E

77r

A la- defcnfe de Luztrne, en 1690, par le marquis

de

Feuquia es , cuntre un derachemenc de }'arm&:

du

due de Savoie,

I

regiment de Q,,uinfon, qui gardoit

\In pofte hors de la ville, ayant ete att.ique

&

vive–

ment pouffe par ks Batbecs, celur de Poudins, place

pour

le

foutenir,

s'avan~a

l'epie

a

•la main' fonya

fur

ks ennemis , k s

ailla en pieces ,

&

reprit le polle

d'ou Quinf6n avoit ece cha!Ie.

J o1<;-11al de la

campagne

de

Pledmollt.

M.

de Maizeroy dit qu'il a vn un jour un capitainc

de grenadiers charge de l'attaque d'un

poO:~

dans les

n1ontagnes de Genes , fare mettre le fofil en bandou–

liere

a

fa

troupe '

la mener le fabre

a

la main '

&

reuffir a fouhait.

'J'raite

de

ta&lique,

'!'.

I,

chap. f, flYI. !//.

En fe decidant

a

rendre

l'epee

a

l'intanterie, on ne

croit pas qu'on ruilfe donner ·ane forme plus avanta–

geufe

a

cette arme , que celle cjont on fai r mention

a

la 'fin de

I'

article

Fus1t.-PrQYE'

d4ns

ce Supplement.

On en

a

fait fabriquer unc fuivant les di;nenfions pro–

pofees , gu'on a trouvee ' tres- maoiable

&

d'un tres–

grand effer.

On fe dirpenfe de rapporter ici Jes raifons qui ont

fait fupprimer

l'epee

dans l'infancerie, parce qu'en

to–

talite elles ne vaknt pas mieux que cellcs qu'on a cues

pour quieter la pique,

&

qu'il ell: ai(e de fencir qu'elles

n'ont rien de folide. (

M D. L R

)

• EPEE ,

(Art

mi/it.

·Adq'.)

Pl\J!ieurs habiles generauic

ont regarde

l'epie

&

le

fabrc que portent Jes foldars

comme inutiks

&

incommodes, depuis l'ufage de la

ba"ionnette. Car, dit

M.

le

111arfrhal de Puyfegur,

dans fon

Art de la

guerre',

,,

comrrw on les porre en

,,

trav~rs,

aes que Jes foldats touchent

a

ceux qui Cont

" a

!cur drdite

&

a

leur gauche' en fe remuant

&

ell

,. fe

tournant, ils s'accrochenc toujours ,,. Un hom–

me feul meme ne peut aller un peu vite, qu'il ne porte

la main

a

fa poignee

de

fon cpee, de Reur

qu'~lle

ne

palfe dans fes jambes,

&

ne le faue tomber ; a plus

forte raifon dans les combats, fur-tout dans de>bois,

. haies

OU

r"trapch,emens ,

!es foldats pour tirer etant

obliges de tenir leurs fulils des dcux mains. Mais ces

raifons fonr-elles folides? Voyez !'article;: precedent (f).

La

plupart des armes

&

des

ip_ies

romaines que l'on

a decouv.crces dans les anciens

m

inumens, font faices

avec environ cinq parties de cuivrt:

&

une partie de

fer fondus enfemble.

M . k

comtc de Caylus , dans le

premier volume

in.4•.

de fos

Rec11eils

des

an:iqui1b

egyp–

tie111Jes,

itrufquts ,grecques

&

romaines ,

dir gu'il pretume

que .Jes armcs des anciens etoient faices avcc de la mau–

v.aife mine-de frr qui etoit melee de cuivre'

&

quc

!es

Romains prefcroient cem: matiere , parce que

les

ar ~nes

fe

rouilloitnt moins facilement,

&

parce que le cu1vre

ecoic plus commun que le fer. Ce favan t prauve par

des experiences , qu'il ell: poffible de donner au cui–

vre, par

le

moyeh de la crempe, un degre de durete

a-

peu-pres egale

a

celle de l'acier.

Dans le

6

1

<.

'l"liblem1

de

la

colleflio;z

dell~

pi1111re

anti–

che d'Ercolano,

on voit que Perfee, qui va pour

de–

livrer Andromede, a une

epEe

recourbee , q ui rclTem–

ble

a

une faux ' conformement

a

la

d~fcriptioo

que

donne le pofae O'vide , dans

le

[/1°.

livre des

N!itamor–

pho(es.

Quelques auteurs anciens appelloient cette epee.

telum

uncum ,

dard crochu. Tfetfees , for Licophroa,

v.

836 ,

die que Perfee prffent.i la ccre de la Gorgone

au monO:re marin'

&

le frappa d'une armee tranchante

&

crochue : ii fepara unc partie de fon corps '· tan–

dis que l'autre parcie fut petrinee. Les Tures

le

fer–

vent encore aujourd'hui de

fabrcs un peu courbes ,

done la partie tranchance ell: dans la partie concave.

II

efl evident que des

epecs

OU

des fabres de Cett7

efp~CC _on~

de grands inconveniens.

L'ipee

des anciens eto1t ordina1re–

ment cource, a-peu-pres comme nos coutdux de chaff7.

L'on rn a trouve pluficurs dans

H

·rcul~ne:

l'on en vo1t

la reprHe;itacion fur quantice de medailles , de bas-re–

liefs,

&c.

La forme des

epees

a

beaucpup varie depuis

huit fiecles.

M.

le comte d'Olan dans Avignon ,

&

quan–

tice de perfonnes dans Paris

&

dans Rome , ont forme

EEeee

2