EDU
Jiarum fim1ma trat auJoritas,
dit Cefar. La Gaule
ecoit
aumfois divifec en crois parties inegales; la Belgique,
au nord, qui comprenoic cons les pays entre
le
Rhin,
Ja
Seine
&
la Mdrne; l'Aquicaine,
a
!'occident, cntn:
la Garonne·
&
les Pyrenees ;
&
la Celcique ou Ganie
proprement dice , qui occupoic le milieu depuis les
Alpes
a
la mer,
&
rouchoir· au nord la Belgique; au
midi ks provinces Romaines de la Narbonnoife
&
de
la Provence. La Celtique etoit non-feulemenc la plus
vafre
&
la plus peuplee, mais encore la plus riche;
&
qu':>iqu'd\e fUt panagee, comme les deux autres,
en plufieurs peup\es qui avoient chacun leur roi, leur
fc~nat
OU
leur chef, iJs formoient neanmoins entF'tllX:
un corps de nation qui avoic fes alfemblees gfoerales,,
ou
!'on regloit les affaires qui intereffoient tout le corps.
La langue , !es mceurs
&
\es ufages .ecoient diffe–
rens, mais la religion eroit par tout la meme. Les Bei–
ges pa(foient pour Jes plus brav·es. rnais i\s etoient
auffi les plus feroces; ils fe fencoient du voifinage des
Germalns ; leur vie ecoit
du.re&
eloignee de rout ce
qui amol\it le courage. Les Cehes, au concraire, en·
relation avec Jes na1ions policees, avoient quelque chofe
clans l'efprit
&
le caratl:ere de plus humain
&
de plus
.fociable. L es Aquitains. reffernbloient alfez., pour le
genie
&
les
fa~ons
• auic Efpagnols.
Outre cerce divifton generate des Gaules, eltes etoient
encore fubdivifees en cantons (
pagi·.
)
C'etoit
\In
cer–
tain nombre de families dtiperfees
a
la campagne, 0\1·
reunies dans les viltes
&
les bo.urgades qu'ils regar–
doient cornme leurs. chefs-l·ieux, ou ils avoient leurs.
magifrrats
&
leurs j,uges. Plufrems de ces cantons for–
moient
U\l
peuple (
civi'ta;)
gouverne par fes loix, fon.
fenat
OU.
fon chef, qui reli:doit, dans ]a ville
prin.ci·pale
ou il
exer~oit
l'aurorite fopreme. Du rems de }uks
Cefar. la nation Gaul'olfe etoit compofee de trois·
OU.
quarre cens peuples. qui avoient leurs atfemblees par–
ticu lieres oU: l'on rfuloit Jes affaires Jes plus i·rnpor–
tantes. Chaque peuple s'a!femb\oit •au. cemmencement
du priotems , dans
u.necarnpagne que L'on nommoit
le
champ
ae
Mars:.
T ous les h.omrnes en, eeat. de fervir
s'y rendoient en armes ,
&
y
pa!foienE en
r~vue
: on.
y
decidoit '
a
la ·plurallre des voix ,, Jes affaires de
Jrerar qpi avoient pour objet q.uel'ques· g.uer.nes. dffen–
fives ou offen!ive! • generates ou par.ticulieres.
P armi rous ces peup\es ,. la repubtiqmi des.
Eduens
tenqir l'un des premiers rangs ;,
&
ce n'efl;
~oint I~,
feule qualite d'amis
&
d'allies du,
peupl'~·
Romam, qui·
a rendu. !es
Eduens
celebres. Long-terns :wan-E kur al'–
liance avec Rome , i\s etoienr
a
la. rete· de l'u°"' des
deux factions qui divifoicnt les' Gaules·, lorfque· Cefar·
en fit la conquete. !Is furent,
a.
la vfrite, les premiers
G aulois. ·admis dans. le fenar de R ome ,, mais ce
fut:
par reconnoi!fance des fervices imponans qu'ils avoienr·
rend us
a
la repu-blique R,ornaine ::
.e11e
les, aida' de
(on Cotb ,
a
fouten.irles. goer.res qu'1]s e.u.r.ent
av.CC'Jes.
Remois , \es Auvergnats
&
!'es. Sequanois ,. qui di!pu–
~oient
aux
Ediren;
l'a fuperiorite· clans les. G..iu.les.. Apres.
que ks Gaules forent pa!fees. fous le j.oug. des Ro-.
mains, les
E4uens
con,ferverent le glor.ieux ciere·
d'alliis.
&
de
confidirfr;
&
quoiqu'i]s. euflent j.oinr leurs. £or–
ces
a
cdles des amres Gaul·ois. pour la
defen.fed'Alize·
( aujourd'hui Sa.Ince-Reine
e~ Bou·rgogn~
), ,. ils. furent.
traites comrne des. anciens am1s
~
&
non, pas. fur le pied
de peuple vai ncu·
&
triburaire.
Leur republique s'etendo\t,,
a·
l'o~ent
,. j,ulqt1.'a la
Sane,
&
a
l'ocEident , jufqu'a la Lo:re·
&
·a.
l'
All.Jer:
ell~
avoir !es petites riv.ieres de R oins.
&
d'A rd.1ere
a_u midi, Jes cerres des Langr.ois
&
I'
A
uxer.r.ois au no
rd~
en forte qu'elle rtnfrrmoit ce qui compofe
aujou ~d·'hui
l'Aurunois ,
le
Chalonnois ,. k Nivemois
&
le M acon–
nois. Les Autunois avoient done
po.ur· "oifins
a
l'dl:
Jes Sequanois ,
a
l'ouefr les Birnriges
&
kS' Sfoonois ,.
au nord les Lingons ,
&
au fud ks Segufrens. Lf.urs
principales villes etoimt BibraCte, capiEale du
pa~s
,.
qu i . prjt depuis le nOfll d•
Autu11
en faveur d'Augulle ;
Cabillonum
ou
Cabel!odunum,
ChaJons-fur-SOne
>
Matif
EDU
733
eo111J
ou
Matijfana
,
Macon ;
Alexia
,
Alejia
,
Mandu–
biurn,
Ali
Ii::,
aujourd'hui Sainte-Reine;
Naviodunm
11 ,
ou
Ni'verd11num,
Nevers ;
Decejia ,
Decifc-lur-Loir.e ;
Aqueni/iTU,
Bourbon Laney;
Sidolocum,
Solieux;
Aba!lo,
Avalon,
&t.
Ils. avoient auffi dans leur dependancc
ks ptuples du Forez
&
du Beal1jollois , une partie
du
Ly~nnois ,
Jes Infubres ,
&
q,uelques autres peu–
pl_es vo.'fins dont on ignore
a.
prffenr la po!ition. Les
5enono1s
&
les Berruyers etoient fous
fa
proteCl:ion.
Ceux .du Beauvoilis , le plus puiJfans des Beiges , re–
g,ar.do1cnt les
Eduens.
comrpe leurs patr.ons
&
]ems
am1s. On v.erra plus bas Jes norns de ces dif:ferens peu–
pks. La republque etoit div.ifee en plu!ieur.s cantons;
dont chacun avoit fon. chef. lieu qui refforciffoit
ii
Bi–
braete , vilk principdle des
Eduens'
OU
reli,doit le fou–
\!erain magi!hat , appel\e
Jlei:gobKet,
&
le
ffoat , qui
par~ageoit
avec lui· l'auwFite lupre'me
&
le foin des
atfa1res. Plufieurs ameurs. one pris la viHe de B-eau–
ne pour l'ancienne Bibratl:e , done Cerar fait une men–
tion
fr
honorable ; mais. cous !es favans conv,iennent
que c'efr ]·a ville d'
Auton ~
capiMlc; des
Eduens ,
dont
le maire pocte encore a.ujourd'
h.uile nom de
//ergo8ret.
Le gouvernernentdes.Edueni etoi{ ar.iitocratique. Deuic
ordres. , Jes. drnides.
&
Jes. nobles,. partageoient en–
tr•wx. ks honneurs.
&
!'es. priv·ileges ;, le peu.ple etoit
efclave •
&
n'avoit aucune part
a
l.'adminifrration des.
affaires pu.bJiques.. Les. druides compofoieRt
le
premier
ordre; on les. tiroit des. familles Its. plus di!linguees •
ils v.ivoient en, commun., clans d:es colleges. fepares
des vi1les ; ils.eroient ks pontifeS' ,. les. thfologiens
~
les
juges ,. !es poC:.tes
&
Its.
fa.vans. de· la narion ;, its
avoient. un fol}veranin· pomife, auquel' ils obeiffoient;
I.'
education de la. j,eu-ne!fe kuc eroit connee,
&
:.1s
av.oit:nt
for·
elle
un pouvoir abfolu·. l,ls av.oient auffi l''adrnini–
O:racion. de la
ju.f1i~e
,.
&
le droit d'elire avec la. no–
blelTe le fouverain.
magifrr.at~
ks affaires.civtles. etoient
portees.d
'cv.mtkm tribunal,ou on.!es dEcidoit fans appel.
La noble!fo cenoit le. fecond rang, dans la rer,.ul?li–
q,ue
d.es-Eduens·,
on tiroir· de·ce corps. les Vergobrer
i
Jes. fenateurs ,. les. generaux. d'armee
&
tes drnides
~
Jes. nobles combattoient toujours
a
cheva\ •· c.'efr pow:–
q:uoi Cefar· les appdle
ca.valiers:
Ce· corps tout com–
pol~·
de- nobldfe· pa!foit pour la meilleure cavakrie de
l''E.nr.opc,,
&
fervir. les. R.omains. lorfque· Jes. Hdve–
tiens entrcrent fur l'es. terres.des
Eduens
,.
foixante-deuic
ans. a"ant.
J!
C.
Lifque etoit Vergobret'
&.
Dummo–
rix,, frere- de Div.iriacus ,, chef des, druides ,,comman•
d.oit. la, cavakrie.
Ce n'ecoit. pas: feul'ement par- l•etendue· de fon· ter.;.
citoire·., le oombre
&
ks, forces de fes cliens
&
de
fos:
allies que· Ceo etat. ecoic confiderable, Sa. !ituation ' la
for.mede· fon gouvernernent ,. fon, commerce
&
les
eco!es.celebres. de fa. ca11icale ferv:irent encore
a.
fa gran–
clf:ur
&
a
fon, opuJenGe: Les.
Eduens.
p.laces. entre trois.
grandes.
~ivieres.
dans.
le
centre, de_ la. Celtique ,. avec
des communicacions faciles aux. deux. mers ,. dans. une
terre·fertile
&
abondan.teen paturagcs ,, avoient. un de–
bit aife
ae.
leurs. denre.,s.
&
de· kur.- bfaai l •. q,ui·furent
d'abord leurs. principales. riclleffes ;. clans la fuire la
jeune noblclfe attiree· de toutes parts
~
Bib.racl:e , par
la celebme de: fes. ecoles' aida.
a
la confornrnat1on des
deorees.,. fit tleurir- !es, fci.eru:es.
&.
ks. arts,,
&
X ap–
porta. e argcnc de- l'errnngec..
Seus. !'empire de Tibere, on cornptoir un·grand nom–
ore- d.'etudians. dans
C.~tte.
academie; elle donna lieu
auffi
a.
des. cotrefpondances, utiles. qui. fae.ndir.ent. le
commerce des
Ed11ens
par: routes. les.
Gauks~
La laogue· des. anc1en>
EdueJ1s.
etoit. gr !fare&: fre–
rire ,. its. par.loient. par- monofy llabes ,
co~nme
auJour–
d'hui. ks. C.hinois ;. 1nais. apres la, fonda11on de Mar–
feille , its fe- krv.irtnf de
caraCl:eres.grecsdans. les .af–
fa.ires.
p.ubliqll.es.
&
l'e-xeycice· di:: la"
~e~igion, ,
au1 lieu
que dans l'uia"e- ordinaire de la foc1ece.,.
tis.
conierve- '
rent leurs
L1ng~es
namreUes. Apres. qu<!-
l~s-
G..iulo~s.
curen11 paffi! fous la domin.1ciom de.s. Rornains
&
des.
l'em!'ire de-T ibere
>
Jes
Eduens·
eusent une: langue coin-: