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730

·ED

O

ieouronn.e que portoit Philippe de

'Valois. Le coinbat

naval de l'Eclufo (

1339

) ,

door ii euc

com

!'avanta–

ge, fut fuivi d'une treve de peux ans. Lorfqu'elle fut

c:xpiree ,

Edouard

fe remit en campagne avec une- nom–

breufe armec.

II alla

camper

a

Crecy ,

OU

ii rempor.

ta une viCloire completce fur les troupes du monarque

fran~ois

en

1346.

Ce fut clans cette bataille que les

Anglois commencerent

a

fe

fervir du canon, done l'u–

fage ecoit alors peu c;onnu. Enfuice

Edouard

ayant pris

fa

nldrche par

le

Boulonnois , vint mettre

le

fiege de–

vant Calais , fiege

a

j amais memorable, ou les affieges

11ccables par la force , donnerent au vainqueur l'exemplc:

d'unc: magoanimite heroi'quC", proprc:

a

confondre l'in–

humanite avec laquelle ii !es trai coit. A

la bataille de

Poitiers en 1357 ,

le

roi Jean qui avoit fuccede

a

Phi •ippe, fut fait prifonnier ,

&

orna le triomphC!

d'Edouard

qui eut la cruautci d'er. pofer ce prince mal–

Jieureul'

a

la rifce d'une populace

infolence. Tandis

que le roi

Jean

languilfoit daos

!es frrs,

I'

Anglois

,

:ontinuo.it

de ravager

fes provinces.

II

s'avanp juf–

qu'aux porces de Paris,

&

l'on voyoit par-ddfos Jes

murailles

la fumee des villages qu'il bruloit. Tout,

a-coup

le ciel fe couvri: de nuages epais. En un in–

:ll:ant

tout

le c;imp·

p'Edouard

dt inonde;

les

ten•

tes ,

li:s bagagcs , !es mun itions, tout e(t encrainc

par les torrcns ; une grele d' une grolfeur eoorme ac–

cable !es hornrne;

&

!es chevaux ;

la foudre

&

Jes

iclairs

Jes rempli!Tent d'dfroi. Les

foldats s'fcrient

'JUe le cid vengeur de la France, k s puoit de !cur

brigandage :

Edouard

tremble cornme eux ,

&

fe

tour–

pant vers l'eglife de Chartres , done on appercevoit Jes

J;lochers, fatt vreu de Gonfencir

a

la paix s'il echappe

a

i;e danger. 'Vant ii e!t vrai que la terreur entre aifemrnt

dans l'ame du coupable

!

Li: craice de Brccigny fi avan.

tageux

a

I'

Angloi~

, fut figne,

&

le roi J eaq rev int

,c11

franc<:: apres quacre ans de aapcivice.

·

.

.

La gucrre fe ralluma cntre ks deux couronnes

en

1368. Charles

V

avoit fuccede au roi Jean mort

q.ua–

trc ans auparavant. L a fortune fe la!Ta de favorifer un

heros fangui nairn. Bertrand de Guefclin battit les Anglois

de t?us Gotes. En moins de fix cJmpagnes ,

Edouard

perdtr Jes belles proviooes done

la conquere

lui avoit

coiice plus de: vingt ans de travaux ,

&

cant de fang

&

d'arger'lt. Ces revers amortirenc C<tte ambition•ef.

frenee qui l'avoit agite julqu'al rs. U ne paffion plus

douce, mais hors de faifon, lui fucceda. Son fol amour

pour Alix P ierce le fiL comber clans

d~s

fo ,bldTcs in–

dignes d'un grand prioce. U niquement occupe de fa

rna!trelfe

&

de fes pla1 firs ,

ii

lai!Ta ufurper fon au.

torite par fes minilh es

&

leur abandonna les

renes

du gouvernement. Les fonds de l'etac furenc biencot

epuifes par l'avidite d'Alix

&

de fes

tavoris. De-Iii

un

m~contcncement

uni"erfel.

Edouard,

qui j ufqu'alors

n'a.voit encouru que le reproche d'un

conqu ~rant

fe–

roce' merita fur f<:s vieux jours cdul d'un prince foi–

ble

&

dfemine.

II

eut pourcant des vertus. Auffi hu–

main enver.s fes fujets , qu'implacable covers fes enoe,

mis , ii fut

le protdteur des veuves, des orphelins ,

&

en general de tous lcs malheureux ; ii aima

l~

ju–

ftice

&

la fit obfc:rver. II eoc':ouragea Jes fcienci:s , ks

arts

&

le

~ommer.ce

, fit avcc fon parlemeot plufieurs

ftatuts avantageux a la nation , &· fans

fa

manie.aveugle

de 11ouloir etrt'I roi de

F~ance,

ii eut employ6

ii.

des em.

bltlfemeAs miles

&

durables les trefors qu'il confu–

J11a vainemcnt a des conqueres pa!Tageres. II mourut

i;o 1377, age de foi xancc-cinq ans.

EoouAR D IV•; fils de Richard, doc d'Yorck, ufurpa

fa couronr.e

cl'

Anglete.rre qui appartenoit

ii

H enri VI,

de la rnaifon de Lanca!tri:. D cuK viCl:oires remportees

fur celui-ci alfurerent fes dro1ts fans les legitimer. II

fe fic _couronm:r en 1461. Tdlc fut l'origine des gui:r–

res c1viles encre Jes m;11fons d'Yorck

&

de Lanca!lre ,

qui fi rent dd I' Angleterre un valte cheatre de carnage.

L e celebre comte de W arwick, qui avoit fair moocer

Edouard

fu r le crone, l'y maincenoit cootre tous k s ef–

j\)rt;; de fos ennemis. L e monarque impruqent

c~mo1gna

E

D - 0

f'leU

de reconnoiiJ'ance d'un

II

grand bienfatt ,

&

com::'

me s'il eu t craint de n'etre pas a!Tez malcre , s'il fem–

bloit partager avec fon bienfaiceur une aucorice dont

jj

Jui etoit redevable, ii ecarta

Ct!

general de COUS

fe&

conleils ;

&

canclis qu'il avoic envoye Warwick nego.

eier en F rance le mariage de cc prince avec la freur

de

la reine epoufe de Louis

XI ,

le roi deveou amoo.:

reux d'Elifabeth W oodw1ll , qui dedaigna d'fare fa mai–

trclfe , fe decermina

a

la couronner ,

&

ii

cut

Ii pm

de

conlideration pour le comce

&

la commiffion dont

ii l'avoit charge, qu'il fie ce mariagi: fans Jui

en

fore

part.

W

arw1ck outrage s'en vengea en otanc

a

E11omzrd

la couronne qu'il lui avoit donnee. H enri VI , torci

de fa prifon , monta fur

le crone qui lui ecoit du.

11

n'y reih pas

long-terns.

Edouard

,

fai r prifonnier en

1.po

, trouv11

le moyen dci fe fa uver, G'a!Tura de quel–

ques amis ,

&

ofa reparoitre en Angleterre avcc unc

tranquillire affeClec , feignanc de renonca

a

la couron–

ne ,

&

fi:

contentant du titre Je due d'Yorck.

Avec

c<cte moderation apparenrn ii peoerra jufqu'a Landres.

W arwick t!coit abfent.

EJouard

avoit uo fort parti,

a

la

ce~e

duquel eto1t le due de Clarence fon trcre; ii

connoi!Toit d'aillcurs l'efprit foible

&

pufillaoime

ae

H enri. Les habitans de LondrC's Jui en ouvrirenc ks

portes ,

&

le• partifans de H rnri prennent la fu1te.

Ce

prince malheureux , jouet de

la fortune , rcyalfa do

trone dans la tour , candis que fon rival ufurpoi r une

fecoodc: fois

fa

place.

Edouard

fortit de L ondrns avea

um: armee pour alter com battre cc.Ile de W arwick

B

rc:nconcra

fos

ennemis pres de Barnet, le

4

Avril 137 1,

)es atcaqua , k s va11iquit;

&

fon

criomph~

fut d'au–

tact plus complet qm: W .irwick perit fur

le

champ de

bataille. H enri

&

fon fils furent egorges par ordre du

vainqueur.

II

n'epar.gna aucune des tetes qui lui pa–

rurnot futpeCles. P retque tous cceux q ui avoient eu des

liaifons avec la maifon de L ancaflre , fu rent 1acrifies

?

fa

fClrete. Le due de Clarence fon frere , celui la mc–

me qui

l'avoit fervi fi

utd~mtnt

dans la

dcrn1~rn ~e~

volution , ne fut pas c!pargne.

II

avoit d'ahord fu1v1

le

parti de H enri , c'cco1c alft'Z poor mericer

la

_more.

Edouard

ne Jui lai!Ta que le choix de foo fu ppltce.

Il

fut noye clans un cunneau de mdlvoifie, comme 11 l'avort

ddire.

A

ccs cruames ,

Edouard

joignit des

d~bauche$

avili!Tances ,

&

rnourat fubitement peu apres Ion frcre

C!n

i483 ; age de 41 ans,

EDOUARD

V,

fils

d'Edottafd If/ ,

n'avoit q ue onze ans

lorfqu'il monta fur le crone ,

&

ne l'occupa quo clcux

mois, ayant ete egorge avec fon frerc H.ichard ' par

ordn: du due de Glocd l:er leur onde , qui ulurpa la

couronne.

E DouARD

VI

,

.f}I& de H enri VII I

&

de

J

t'anne de

Seymour, fucceda

a

fon pcre en 1547. Quo1q u'il n'cut

pas encore dix ans accornplis, ii doonoit des plus belles

efperances. L'amour de la ju!tice fembloit ne avec lu1.

D es traits de bieofaifance

annon~oient

fon ame tench ¢

&

fenfible. II fit des progres

{i

rapides,

&

fJ

fort au.

dc!Tus de fon age , dans l'etude des l<1ngu_c:s

&

des

fcienccs , que le celebre Cardan le

regardo1t comme

un prodige en ce genre. T ant de talens

&

de fi heu–

reufes difpoficions furi:nt malheureufement corrompus

par fes mini!tres qui proficere. t de fon enfance pour

contenter leurs vues amb1cieutes ,

&

lui faire ratifier ,

au gre de leur mechancete , des at1ions auxq udles fon

creur fe refufoic. II fit perir for un echafaud fc;s deux

oncles Edouard

&

Thomas

s..

ymour,

le

freon~ p~r

!es infinuations du premier ,

&

celui-ci par les mm–

gues du comte de W arwick. L 'arc heveque

~ranmer

Jui arracha l'arret de mt>rt di: deux femmes preceodues

aoabaptiftes' done l'efprit foible plus que coupablc

eco!t

plus digoe de picie que de riglleur. Le fougueux pre–

lac les avoit condamoees au ku ;

Edouard

rdulo1c de

figner l'ordre de leur

fupplic~.

Cramnt'r

cmp~oya

toucc

fon eloquence -pour obrenir

le

coofrncement cu p:rncc.

Ji,do11ard

le:

doona en pleurant,

&

dit

a

!'ar~~.,veque:

Si vous me faites commeccre uoc: maova1k acbon •

::

VQUS

e{l repondrez devant Dic::u : ,,

parole~

rcmal'·