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ED M
quelques autems Ont ecrit que ·au terns
d'Edmoud 1,
lcs rois ci'Ecoil'e etoient vaffaux 9u roi ·d'Angleterre ;
rnais
its n'ont paint penfe quc cet homrnage n'ayant
· lieu qL1e pour le Cumberland , ii ne pouvoi.t en au–
cune maniere tirer
a
cqnfequrnce pour
le
royaurne
d'Eco!fe.
L es fucces multiplies d'
Edmond,
&
fos grandes qua.
lites etendirent
fa
reputation chez tous
!es
peuples de
l'Emope , qui refpeCl:erent
fa
valeur ,
&
admirerent
I
fes vertus. Les Danois erablis dans fes ecats ' implo–
rerent V'ainement, en differentes occafions , !es fecours
de leurs compatriotes : le roi de Danernarck ne crut
pas devoir fe commettre avec un fouverain qui favoit
egakment ,
&
fe faire e!l:imer par la fage!fe de fo11
gouvernement,
&
k
faire redouter par la terreur de
fes armes, Le calme que Jui procura la crainte qu'il
avoit infpiree
ii
les ennemis abacrus , ne fut pas poo r
Jui un terns d'oifivete; ii l'employa
a
r€ndre frs fuje1s
auffi heureux qu'ils pouvoient
l'etre.
Dffenfeur de l'etat,
ii
voul ct
en
etre au(Ii le legiflateur ;
&
par qutlques–
unes des Joix qu'i l fit ,
&
qut: le terns
a
refpeCtees ,
on voit eombien il eut a creur la felicite de fon peu–
ple. C'e!l:
a
lui que l'on rapporte la premiere Joi de
rigueur publiee en Angleterre contre le larcin : car ,
avant
Edmond
I,
!es voleurs n'etoient foum is qu'a dtJs
peines pecuniaires ;
&
ces reflitutions n'eroient rien
mains que fnffifantes pour intimider Jes brigands.
Ed–
mond
I,
afln d'arrecer
k
defordre qu'ils commenoient,
·ordonna que fi plufieurs voleurs fe r&uni!foient pour
t:xercer le brigandage '
le
plus age d'enrr'eux phiroit atl
·gibec.
Ce
grand roi ne pllt donner que quelques Joix
q ui prouvent que vraifemblablement ii eut rendu fe$
fojets heureux, fi le plus crud accident n'e\H rermi.
·ne
fan r-egne avec fa vie
d~s
Jes premiers jours de
·1a pailf ,
&
lorfqu'a pei ne ii
commen~oit
a
jouir du
fruit de fes viCtoires. Un jour qu'a Packldcirk, dans
-la province de Glocefter, il (e rendoit a un fe!l:i n
:folemnel qu'il avoit ordom1e, ii
ap.per~ut
LeoIf , fc6-
1erat co1waincu de mille atrocites ,
&
banni du ro–
'Yaume ' s'a!feoir
implld~mment
a
la table du roi. Ir–
Tice de cette infoknce ,
Edmond
I
ordonna qu'on prit.
ce milerable ,
&
qu'on
le
mlt hors de ce lieu peu
fait pour fes pareils. Leolf plus forieu x qu'humilie,
t ira un poignard qu'il tenoit cache fou.s fes habits ,
&
regardant
k
roi avec audace , mrnava d'egorger qui–
conque ofrroit l'approrher,
Edmond
t1•anlporte
d~
co.
lern ,
s'elan~a
fur Leolf, qu'1J prit par les cheveui.;
pour
le
t'rainer hors de la talle. Cetre aCl:ion impru.
dent'e lui couta cher : Leolf porta un coup de poi.
gnarci dans le flanc du roi , q
0
Lli tomba mort fur l'af–
~afiin.
Ainfi perit
Edmond I ,
en 943,
a
l'age de
25
ans , apFe·s en avoir regne
3. 11
lai!fa ct'Elg:ive fa fem–
me, cteux fils dans l'enfance , Edwy
&
Edgar , qui
a
caufe cle leur bas-age, ne lui fuccedere11t point. Sa
courooHe pa!fa fur la
ew
d'Edred
fun
fre re , par les.
fuffrages de la noblelfe
&
du derge : car, alors
le
clerge
commen~oit
a
jouer
llll
role important dans
l'e~
tat'
OU
ii Ot! tarda pas
a
fufciter des lrot1bks qui pen.
ferent pins d'une fois opere-r
fa
ruine entiere, Auffi l'on
Ftprocf10it
ii
Edmond
d'etre trop facile aux infinuations
des preEres '
&
d'avoir accorde fa proteCl:ion
a
D un.
flan '· qui re¥ut de ce prince l'abbaye de Gla!l:on,
&
q_ui pay11 d'ingratitude k s. bootes.
fLJcceflive~
des
en.
·fans de fon bienfaiteur,
EDMOND
II,
furnommc
Cote de Fer ,
(
Hi.fl.d' Angle-.
'erre. }
Le rngne
d'Edmo11d JI
fot tres-courr ; mais frs
talens , fon heureux caraCl:ere ,
fa
con!l:ance , fes malheurs
meme Ont rendu fa memoire refpeClable. Ethelred
II,
fen
p~re ,
qui ne fut ni regner, ni
fe
fai re e(l:imer ,
lui
tranfmi~
ce royaume e·puife par Jes gl1erres civi.
les , ruine par Jes Danois , derhire par les faCl:ieux
1
&
tandis que Jes Anglois
pla~oient
le jeone
Edmond
fur le trcme ebranle , ·Jes Danois oppre!feurs de ce me.
me royaume, difpofoient de la cou ronne en faveur
ide
Canur , fi ts de Swenon (
lloJ•ez
CAN
UT ,
Suppl.
).
~e.s
deL1x
~ka:iovs
ralluroerent
le
ft\1
m~l
eceinc
de
lt
D
N
la guen•e ,
&
Jes.deux concurrens dffolerent !es
·pro~
v1?ces pou!·
f~vo1r
auquel des dcux le fcept[C refte.
ro1t. La v1Cl:o1re fut long- terns indecife;
&
cinq ba.
tailles
confec~tives n'a~oient
encore produic que le maf.
facre d'u ne foule de c1toyens , mais le lixieme combac
fut fatal aux Anglois. L'armee
d'Edmond
11
fot bat.
tue,
&
prelq u'encierement ex terminee par l'infigne tra–
hifon d'Edrick-Strfon , general des Anglois ,
&
beau–
frere
d'Edmond:
ce general perfide, peu content d'a.
>'oir empeche plufieurs fois la dffaite des ennemis
pa!fa tout-a-coup avec la plus grande partie des
fol~
dats auxquels ii commandoit , du cote des Danois;
defrC1:ion crut'lle qui entraina la ruine de l'armee
ro–
yale. Canut viCl:orieux , n'ufa point en barbare du
fuc–
ces qu'il venoit de remporter ; ii lai!fa le We!fex a
fon concurrent,
&
garda polJr Jui le relre de l'Ano]e.
rerre , jufqu'a ce qut! la mort
d'Edmond
Jui fou7nit
l'occafion de s'emparer encore du WefTex : il n'acten–
d it pas long- terns '
&
le meme fcelerat qui lui avoit
f1
lachement procure la viCl:oire , pourfuivit le mal–
heureux
Edmond
jufques fur le tr6ne qui Jui etoit re–
il:e. Soit crainte d'etre enfi n puni de fes atrocites , foic
haine contre fon beau-frere , Edrick-Strecon rnit le
com ble a fa perfidie, en fa ifant egorger
Edmond
II
par
fcs propres domeftiques.
Edmond
n'avoit regne qu'onze
mois ' ii mfri toit un deftin plus heureux :
a
peine il
eut
le
cems de fe faire connoitre,
&
cependant il don–
na clans ce court interval!e , des preuves eclatantes
d'une prudence confommee , d'une conftance inebran–
lable : la douceur
&
la bienfaifance , la mode!l:ie
&
l'equice formoient fan <;araCl:ere , la vigueur
de
fon
temperament
&
fa force prodigieufe Jui avoient
faic
donner le furnom dt:
CiJte de Fer.
(
L.
C.
)
· EDNAN , (
Giogr.
) bourg d'Eco!fe ,
0\1
naquit
le
celebre poece J acqes Thompfon, d'un pere rninilhe.
Son poeme
Des faifons
, ouvrage auffi philofoph iquo
que pictorefque ( trad uit de l'anglois en
fran~ois
en
1759 , par M. Bonterm ) Ju i acquit une grande re–
putation,
&
ne
le
tira pas dt: la pauvrete: un de fes
creanciers l'ayant fait arreter,
M.
~inc
, comedirn ,
touche du malheur du poete qu'il ne connoi!foit que
par fon poeme , fe rend chez le bailIi 0\1 M. Thomp–
fon avoit ere conduit '
&
Jui demande la peruiiffion
de fouper avec lui. Le rcpas fut gai ; au de!fcrt , le
comedien Jui
dit
l
Parlons d'alfaires
a
prefent :
VOU5
eres mon creancier , je vous dais
100
liv. furling '
&
je viens vous Jes payer. M. T hompfon prit un air
grave ,
&
fo plaignit de
ce
qu'on ab!lfoit de fon in–
forrn ne pour venir l'infulter. ,, Non , -Monfieur, voila
., un l;>illet de banque qui vous prouvera
ma
Ii nce–
" rice
la
l'egard de
la
decte que j'acquitte ' voici
cam–
" ment elle a ete contraelee. J'ai lu votre poeme
Des
,,
faifons ;
le plaifi r qu'il m'a fait rneriroi t ma recon–
,, noifTance ; j 'ai en confequence
legu~
par mon te–
" !lament
200
!iv. (l:erling a )'auteur : ayant appris
,, le
matin que vous- foez clans cette maifon, j'ai cru
,, devoir me donner le plaifir de vous payer plutot
,, mun legs pendant qu'il vons feroit utik , que de
,, lai!fa ce foin
a
mon execmeur td1:amentaire ,,.
U n prefent fait de cette maniere ,
&
dans une pa-"
reille cireon!l:ance ,
m:
pouvoic manquer d'etre accepte.
T hompfon,
en
mourant en 1748 , emporta dans fo
tombcau les regrets des coneicoyens
&
des gens di:
k crl"es. La meilleure
edi~ion
de fes ouvrage-s
eft
cdle
de L andres en
1762 ,
eri
2
vol.
i11-4
°.
L e produit en
fut de!1:in6
a
lui elever
U.Q
nrnufolee dans l'abbaye
de
W eftmi nfter.
(C.)
f.
EDOUARD
L'ANCIEN , (
Hi.ft.d'Angl. ) monta fur
le crone d'
A
ngleterre apres fon pere Alfred , en 900.
Les viccoires qu'i l remporta fu r !es Ecolfois ,
les
Bre–
ton~
du pays de Galles
1
&
Jes Danois , Jui firent don–
ner le beau titre de
pere de Iii patrie.
11
fut
le pro–
tetl:eur des fciences
&
des
b~aux- ares,
&
mourut en
924 apres un regne de vingt-quatre ans.
Eoou
AR0
le
l\llarl)'Y,
eleve fur le crone
a
)'age
de
dix ans, par l'<1utorite
di:
l'ar"<
;h.ev~quc
Dunftan, n'euc
·
que le