Table of Contents Table of Contents
Previous Page  740 / 900 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 740 / 900 Next Page
Page Background

728

ED M

quelques autems Ont ecrit que ·au terns

d'Edmoud 1,

lcs rois ci'Ecoil'e etoient vaffaux 9u roi ·d'Angleterre ;

rnais

its n'ont paint penfe quc cet homrnage n'ayant

· lieu qL1e pour le Cumberland , ii ne pouvoi.t en au–

cune maniere tirer

a

cqnfequrnce pour

le

royaurne

d'Eco!fe.

L es fucces multiplies d'

Edmond,

&

fos grandes qua.

lites etendirent

fa

reputation chez tous

!es

peuples de

l'Emope , qui refpeCl:erent

fa

valeur ,

&

admirerent

I

fes vertus. Les Danois erablis dans fes ecats ' implo–

rerent V'ainement, en differentes occafions , !es fecours

de leurs compatriotes : le roi de Danernarck ne crut

pas devoir fe commettre avec un fouverain qui favoit

egakment ,

&

fe faire e!l:imer par la fage!fe de fo11

gouvernement,

&

k

faire redouter par la terreur de

fes armes, Le calme que Jui procura la crainte qu'il

avoit infpiree

ii

les ennemis abacrus , ne fut pas poo r

Jui un terns d'oifivete; ii l'employa

a

r€ndre frs fuje1s

auffi heureux qu'ils pouvoient

l'etre.

Dffenfeur de l'etat,

ii

voul ct

en

etre au(Ii le legiflateur ;

&

par qutlques–

unes des Joix qu'i l fit ,

&

qut: le terns

a

refpeCtees ,

on voit eombien il eut a creur la felicite de fon peu–

ple. C'e!l:

a

lui que l'on rapporte la premiere Joi de

rigueur publiee en Angleterre contre le larcin : car ,

avant

Edmond

I,

!es voleurs n'etoient foum is qu'a dtJs

peines pecuniaires ;

&

ces reflitutions n'eroient rien

mains que fnffifantes pour intimider Jes brigands.

Ed–

mond

I,

afln d'arrecer

k

defordre qu'ils commenoient,

·ordonna que fi plufieurs voleurs fe r&uni!foient pour

t:xercer le brigandage '

le

plus age d'enrr'eux phiroit atl

·gibec.

Ce

grand roi ne pllt donner que quelques Joix

q ui prouvent que vraifemblablement ii eut rendu fe$

fojets heureux, fi le plus crud accident n'e\H rermi.

·ne

fan r-egne avec fa vie

d~s

Jes premiers jours de

·1a pailf ,

&

lorfqu'a pei ne ii

commen~oit

a

jouir du

fruit de fes viCtoires. Un jour qu'a Packldcirk, dans

-la province de Glocefter, il (e rendoit a un fe!l:i n

:folemnel qu'il avoit ordom1e, ii

ap.per~ut

LeoIf , fc6-

1erat co1waincu de mille atrocites ,

&

banni du ro–

'Yaume ' s'a!feoir

implld~mment

a

la table du roi. Ir–

Tice de cette infoknce ,

Edmond

I

ordonna qu'on prit.

ce milerable ,

&

qu'on

le

mlt hors de ce lieu peu

fait pour fes pareils. Leolf plus forieu x qu'humilie,

t ira un poignard qu'il tenoit cache fou.s fes habits ,

&

regardant

k

roi avec audace , mrnava d'egorger qui–

conque ofrroit l'approrher,

Edmond

t1•anlporte

d~

co.

lern ,

s'elan~a

fur Leolf, qu'1J prit par les cheveui.;

pour

le

t'rainer hors de la talle. Cetre aCl:ion impru.

dent'e lui couta cher : Leolf porta un coup de poi.

gnarci dans le flanc du roi , q

0

Lli tomba mort fur l'af–

~afiin.

Ainfi perit

Edmond I ,

en 943,

a

l'age de

25

ans , apFe·s en avoir regne

3. 11

lai!fa ct'Elg:ive fa fem–

me, cteux fils dans l'enfance , Edwy

&

Edgar , qui

a

caufe cle leur bas-age, ne lui fuccedere11t point. Sa

courooHe pa!fa fur la

ew

d'Edred

fun

fre re , par les.

fuffrages de la noblelfe

&

du derge : car, alors

le

clerge

commen~oit

a

jouer

llll

role important dans

l'e~

tat'

OU

ii Ot! tarda pas

a

fufciter des lrot1bks qui pen.

ferent pins d'une fois opere-r

fa

ruine entiere, Auffi l'on

Ftprocf10it

ii

Edmond

d'etre trop facile aux infinuations

des preEres '

&

d'avoir accorde fa proteCl:ion

a

D un.

flan '· qui re¥ut de ce prince l'abbaye de Gla!l:on,

&

q_ui pay11 d'ingratitude k s. bootes.

fLJcceflive~

des

en.

·fans de fon bienfaiteur,

EDMOND

II,

furnommc

Cote de Fer ,

(

Hi.fl.

d' Angle-.

'erre. }

Le rngne

d'Edmo11d JI

fot tres-courr ; mais frs

talens , fon heureux caraCl:ere ,

fa

con!l:ance , fes malheurs

meme Ont rendu fa memoire refpeClable. Ethelred

II,

fen

p~re ,

qui ne fut ni regner, ni

fe

fai re e(l:imer ,

lui

tranfmi~

ce royaume e·puife par Jes gl1erres civi.

les , ruine par Jes Danois , derhire par les faCl:ieux

1

&

tandis que Jes Anglois

pla~oient

le jeone

Edmond

fur le trcme ebranle , ·Jes Danois oppre!feurs de ce me.

me royaume, difpofoient de la cou ronne en faveur

ide

Canur , fi ts de Swenon (

lloJ•ez

CAN

UT ,

Suppl.

).

~e.s

deL1x

~ka:iovs

ralluroerent

le

ft\1

m~l

eceinc

de

lt

D

N

la guen•e ,

&

Jes.deux concurrens dffolerent !es

·pro~

v1?ces pou!·

f~vo1r

auquel des dcux le fcept[C refte.

ro1t. La v1Cl:o1re fut long- terns indecife;

&

cinq ba.

tailles

confec~tives n'a~oient

encore produic que le maf.

facre d'u ne foule de c1toyens , mais le lixieme combac

fut fatal aux Anglois. L'armee

d'Edmond

11

fot bat.

tue,

&

prelq u'encierement ex terminee par l'infigne tra–

hifon d'Edrick-Strfon , general des Anglois ,

&

beau–

frere

d'Edmond:

ce general perfide, peu content d'a.

>'oir empeche plufieurs fois la dffaite des ennemis

pa!fa tout-a-coup avec la plus grande partie des

fol~

dats auxquels ii commandoit , du cote des Danois;

defrC1:ion crut'lle qui entraina la ruine de l'armee

ro–

yale. Canut viCl:orieux , n'ufa point en barbare du

fuc–

ces qu'il venoit de remporter ; ii lai!fa le We!fex a

fon concurrent,

&

garda polJr Jui le relre de l'Ano]e.

rerre , jufqu'a ce qut! la mort

d'Edmond

Jui fou7nit

l'occafion de s'emparer encore du WefTex : il n'acten–

d it pas long- terns '

&

le meme fcelerat qui lui avoit

f1

lachement procure la viCl:oire , pourfuivit le mal–

heureux

Edmond

jufques fur le tr6ne qui Jui etoit re–

il:e. Soit crainte d'etre enfi n puni de fes atrocites , foic

haine contre fon beau-frere , Edrick-Strecon rnit le

com ble a fa perfidie, en fa ifant egorger

Edmond

II

par

fcs propres domeftiques.

Edmond

n'avoit regne qu'onze

mois ' ii mfri toit un deftin plus heureux :

a

peine il

eut

le

cems de fe faire connoitre,

&

cependant il don–

na clans ce court interval!e , des preuves eclatantes

d'une prudence confommee , d'une conftance inebran–

lable : la douceur

&

la bienfaifance , la mode!l:ie

&

l'equice formoient fan <;araCl:ere , la vigueur

de

fon

temperament

&

fa force prodigieufe Jui avoient

faic

donner le furnom dt:

CiJte de Fer.

(

L.

C.

)

· EDNAN , (

Giogr.

) bourg d'Eco!fe ,

0\1

naquit

le

celebre poece J acqes Thompfon, d'un pere rninilhe.

Son poeme

Des faifons

, ouvrage auffi philofoph iquo

que pictorefque ( trad uit de l'anglois en

fran~ois

en

1759 , par M. Bonterm ) Ju i acquit une grande re–

putation,

&

ne

le

tira pas dt: la pauvrete: un de fes

creanciers l'ayant fait arreter,

M.

~inc

, comedirn ,

touche du malheur du poete qu'il ne connoi!foit que

par fon poeme , fe rend chez le bailIi 0\1 M. Thomp–

fon avoit ere conduit '

&

Jui demande la peruiiffion

de fouper avec lui. Le rcpas fut gai ; au de!fcrt , le

comedien Jui

dit

l

Parlons d'alfaires

a

prefent :

VOU5

eres mon creancier , je vous dais

100

liv. furling '

&

je viens vous Jes payer. M. T hompfon prit un air

grave ,

&

fo plaignit de

ce

qu'on ab!lfoit de fon in–

forrn ne pour venir l'infulter. ,, Non , -Monfieur, voila

., un l;>illet de banque qui vous prouvera

ma

Ii nce–

" rice

la

l'egard de

la

decte que j'acquitte ' voici

cam–

" ment elle a ete contraelee. J'ai lu votre poeme

Des

,,

faifons ;

le plaifi r qu'il m'a fait rneriroi t ma recon–

,, noifTance ; j 'ai en confequence

legu~

par mon te–

" !lament

200

!iv. (l:erling a )'auteur : ayant appris

,, le

matin que vous- foez clans cette maifon, j'ai cru

,, devoir me donner le plaifir de vous payer plutot

,, mun legs pendant qu'il vons feroit utik , que de

,, lai!fa ce foin

a

mon execmeur td1:amentaire ,,.

U n prefent fait de cette maniere ,

&

dans une pa-"

reille cireon!l:ance ,

m:

pouvoic manquer d'etre accepte.

T hompfon,

en

mourant en 1748 , emporta dans fo

tombcau les regrets des coneicoyens

&

des gens di:

k crl"es. La meilleure

edi~ion

de fes ouvrage-s

eft

cdle

de L andres en

1762 ,

eri

2

vol.

i11-4

°.

L e produit en

fut de!1:in6

a

lui elever

U.Q

nrnufolee dans l'abbaye

de

W eftmi nfter.

(C.)

f.

EDOUARD

L'ANCIEN , (

Hi.ft.

d'Angl. ) monta fur

le crone d'

A

ngleterre apres fon pere Alfred , en 900.

Les viccoires qu'i l remporta fu r !es Ecolfois ,

les

Bre–

ton~

du pays de Galles

1

&

Jes Danois , Jui firent don–

ner le beau titre de

pere de Iii patrie.

11

fut

le pro–

tetl:eur des fciences

&

des

b~aux- ares,

&

mourut en

924 apres un regne de vingt-quatre ans.

Eoou

AR0

le

l\llarl)'Y,

eleve fur le crone

a

)'age

de

dix ans, par l'<1utorite

di:

l'ar"<

;h.ev~

quc

Dunftan, n'euc

·

que le