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52 .

B R I

que,,

.~e

qui ell: un tres-grand defaut. Neanmoih·s une

petite quantile de craie ou d'amre fub!l:anc:e calcaire ,

r~quit~

en parties fines, p<ut erre utile dans certains

c_as ;

c~~

.alors Jes fubll:ances cakaires

fe

vitrifient

&

frrven t de fo11ctanr.

, A l'egqrd·, des ouvrages done le prix peut indem–

nifer l'ol.ivrier des depenfes qu'il

elt

oblige de faire

pour les travailkr,, on parvient

a

corriger k defaut

des terres

Ii

dies font trop fortes, en

y

inelant..du

fa-,

I,le fin

&

doux qu'on fait erre ·propre

a

augmenter

1i1

dmc:.ce des ouvrages, rn meme

teiliS

qu'il diminue

foffifamment la crop grande force de l'argille. Si les

t!lrres font crop maigres , courres ou alliees de fable

trop gros , ou de pirytes, ou de cailloux, ou de pierre

caleaire, on dela·ie ces terres dffeCl:ueufes dans de l'eau :

on Jes laiffe repofer quelque terns , pour que les corps

Rius pefans que Jes parties !es plus fines de la glaife ,

fe

precipitent; apres quoi, en faifant ecouler l'eau clans

qudqu.e endroit propre

a

la recevoir , on la laiffe re–

pofer,

&

·ii fe precipite au fond une glaife tres-fine,

pure

Oll

alliee d'un fable tres-fin; qudquefois meme

o n paffe certe eall chargee de glaife par des tamis, pour

ctre plus certain d'en avoir retire taus Jes corps .etran-

gers.

'

On Jent bien qu'on ne peut prendre de femblables

p tecauci0ns pour des ouvrages groffiers , tels que la

brique OU la tui le qui fe ven<lent

a

bas prix ; auJii

les tuiliers

&

les

briquelier.;

fe

contentent-ils de reme–

dier

a

la crop grande maigreur de leur terre, en

y

me–

bnt de l'argille pure ;

&

quand Jeur terre ell: crop

graffe, ils

y

joi'gnenc du fabk ou une terre fort rnai–

gre : q_uand ces melanges fe trouvent faits par la natu–

r~

meme. ils reuffiffrnc fouvent mieux que ceux qu'on

ell:

oblig.C:. de faire alfez grollierement par arcifice , ce

q.tJi epargne beaucoup de pdne

&

de depenfe aux

ouvners.

A M ontereau , ou la

tui.le

ell: de fort bonne qua–

lite , on emploie la cerre telle qu'on la fou ille ; ii en

e.!l: de meme dans plulieurs autres lieux de France OU

1.'on fai c des cuiles; cependant on ell: oblige 'de melan–

ger .cecte terre dans qutlques-uns de ces lieux pour

la brique. D.ans les cuileries de Grandfon pres d'Yver–

<lun' on fait un melange de deux fortes de terre qui

fr

trouvent

a

pr:u de dif1:ance l'une de l'aurre. Une de

ces cerres ell: crop graffe

.fi

on l'emploie feuk; l'aucre

au cqntrairc

e!t

crop maigre. L 'experience leur a ap–

p'ris daos quelle proportion ils doivent ks meter,

&

]a briquo

&

']a tuile, qu'ils fabriquent avec ce melan–

ge ell: cep.endant fort bonne.

Voila c)es principes qui f!lnt alfez generalernent

vrais;

ils

fo~ffrenc

ct pendant de frequentes exceptions, que

]es plus experimentes ont peine

a

decouvrir

a

la fim–

p_k infpet1:ion de

'la

terre; car ii

y

a des glaifes qui

fe

retirrnt bMucoup plus que d'autres en fe deffechant,

ce qui ell: un grand defaut; d'aucres fe fondrnt , fe

vitrifient par tout ou le feu ef1: un· peu vif, pendant

qu'il

y

en a d'autres qui ne fe vitrifient pas affez ,

&

n'acquierent point une durete fuffifame .; car on

peut regarder la cuiffon de terre rnrnme un commen–

q:ment de vitrification. qui ,_porcee

a

un certain point'

donne

a

la

brique OU

a

l'a tuiJe, les qualices que l'on

defire. Mais paffe ce terme, lorfque la vitrification

ell: complertt, k s ouvrages fondent, its fe deforment,

Jes pieces s'attacbent ks lines aux autres,

&

font ce

qu'on nomme des

roches.

Pour ces raifons , certaines

terres exigent beaucoup plus de feu que d'autrcs,

pour etre cu ices

a

leur point.

&

ces terres dures

a

cuire , font communem6n.t des ouvrages bien plus

fo–

lides que k s autres. Ainli qudquo marque ·que ]'on

lndique pour conlioitre ,

a

la fimple vue, la bonne

~rgille

a

brique, la methode la plus fUre

&

la plus

courre pour en reconnoitre 'la qualire,

&

qui ef1: pra–

~iquee

par les entrepreneurs des briqueteries , fera tou–

JOUrs d'en faire favon ner Joigneufernent une certaine

quanci_cci comme une roife cubf:.,

&

d'en tranfporter

Jes briques dans quelque fourneau voilin, ou on en

BR I

obferve l'e fu cces. En

reiteran~

cette experience

a

dif- .

ferens degres de cuilfon , ks

briquetiers

apprennent

1'i

peu de frais,

Ct

qui manque

a

la terre pour. faire de

bon ouvrage,

&

comment on d<>it la corriger.

Mais quelqu'attenrion qu'on appone clans le choix

des terres, on ne feroi t que de mauv,ais ouvrage ,

Ii

on negligeoic de !es bien corroyer. . II importe done

de connoim: les different<:s manieres ulitees dans

ieG

divers endroits ou l'on fa1t de la brique,

&

laquel–

le

de ces rnanieres l'expfr1ence a montre etre la mcil–

leure.

On tire l'argille defiinee

a

former des briques, au

commencement de l'hyver ,

&

cela fe pracique affez

generakment dans toutes !es briqueteries·; parce qu'on

, a trouve que l'argille qui a ere expofee

a

la gelec.

qt1i en a ete meme bien penecree'

&

qui degelc au

printems , fe travaille enfuite beaucoup mieux ; fes

parties ayant ere divifets par l'aClion de l'air

&

de la

gelee, font plus faciles

a

meler '

&

on parvient bien

plus facikment

a

en former un rout homogene que

q uand certaines parties diverfes relifient encore

a

!'ef–

fort que !'on fair pour les ecrafer. II faut cependant

'obfervcr qu'on a auJii crouve dans quelques endroits,

que la terre qui a ete expofee

a

la gdee pendant l'hy–

vcr, ne donnoir pas des briqrn:s ou des tuiles al:lffi

bonnes que celles que !'on faifoit avec celle qui n'avoit

pas

gel~;

c'ef1: ce qui a lieu dans Jes tuileries de Grand–

fon , enforce que les ouvriers n'amenent leur argille

a

la cuilerie qu'au printems , lorfqu'ils n'ont plus rien

a

craindre des gelees.

On prepare la terre au H avre,

&

dans nombre d'au–

tre:; briqueteries de France, de .la maniere fui vante :

On amalfe la cerre en hyver , aupres d'une grande

folfe revetue d'une bonne ma1=onnerie de brique ,

&

en mortier de ciment; elk doit etre proportionnee

a

la quantite de briques que l'on fabrique; au Havre,

01'1 l'on cuic cent millicrs de brique

a

la fois , cetttl

foffe a dollze pieds en quarre , fur cinq pieds de prn–

fondeur.

On fair une feconde folfe en dedans de l'anelier,

&

cout pres de la grande ; celk-ci a huit pieds de

longueur , cinq de largeur

&

quatre de profondeur;

elle , (l:, ainli q ue la grande, revecue d'une bonne ma–

vonnerie, afin que la terre

y

puiffe conferver fon hll–

midite naturelle,

&

conrenir l'eau qu'on

y

ajouce ;

certe fo(fe fe nomme le

marcheux.

On remplit la grande foffe avec la terre qu'on a

tranfportee aupres ;

&

on commence

a

preparer celle

qui ell: la plus • nciennement tiree ; c'e!l: coujours la

meilleure: on en remplit la folfe de maniere qu'elle _

excede d'environ fix pouces fon revetement ; enfuite

on jen e de l'edU par-deffus ,jufq u'·a ce que· la cerre

foic parfaitement imbibee. II fauc pour bien penetrer ·

la terre de cette grande foffe , environ dix

a

douze

tonneaux , chaque conneau contenant fix cens quaran–

te•pinces de Paris : on l ifle l'eau penetrer d'elle-me–

me dans la terre pendant trois jours:

Alors ·un _ouvrier qu'on nomme

ma1'.cheux,

du me–

me nom que la petite folfe, pietine la terre en mar.

chant clans toute fon ecendue , puis ii la hache

&

la

rerourne , en la prenant avec une pelle fcrree ou une

beche, par parties fort minces,

&

de la profondeu r

de neuf

a

dix pouces. La couche qu'on

enleve.de

la

grande fo(fe, fourni t ce qu'd r'auc de terre pour rem–

plir

le

marcheux, ou la petite foff; clans laq uelle l'ou–

vrier marcheux la piC:tine

&

la pecrit une feconde fois.

II la retire enfuite du marcheux,

ii

la rerourne

&

jette la terre fur le planeher de l'attclier meme,

Oll

ii la pieeine pour la rroilieme fois,

&

ii en forn1e une _

Couche de fix

a

fept pouces d'epailfeu(. On couvrc:

l'argi lle d'urn: couche de fable d'une ligne d'epaiffeur ,

non pas dans

le

d;:(fei n de la maigrir, mais d'empe–

cher fculement qu'elle ne s'attache trap aux

pi~ds

do

l'ouvricr : ii la marche pour la quatrieme fois , ne

fa)–

fant agir que le pied droit, qui enleve

a

chaque fois

une couche mince de terre, ce qui la. corroie. parfai–

tement bien.

·