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me n1aniere; auffi ne nous arre1ero1n -nous l'as "be«o-
table,
&
tous deux rec6mmencent !es fnemes 01anreu-
coup fur ce fojtt: nous nous concenlieroos de recou-
vres que !'on vient de decrire.
//oyez pla11che I
&
II
rir ici
a
nos ouvriers Liegeois , & de voir eoihment
d'/Jrcb)Jefl11re;
TuILERIE,
dans
le
Diflio11n. raifa!mi des
ils fini!fcnt leur ouvrage.
Scienw
,
&c.
Nous avons vu qu'il
y
en a deulc,
d~s
dix qui
Toutes Jes manreuvre's dont nous venons de parler
formtnt une cable, q ui prepare11t la terrt, & q-u'on
fe font avec une tres-grande vitelfe; en forte que pour
nomme
ba1Je11rs.
La terre ecant preparee, oomme on
fopporter de travail, il faut que !es gens qui com-
l'a dit, un ouvrier, qu'on appdle le
bro1Uttc11r,
la
potent l'attelier, foicm capables de refiller
a
une gran-.
tranfporre au· moulcur, qui dl: le chef de
1-a
troupe.
de fatigue.
•
II en charge chaque fois fur la brouecte de quoi· for-
C'e!l:
a
la vue de cc vif exercice que nait l'i curio.
mer quatre-vingts a cent briques. ll a foin de mettre
lite de favoir combien un bon mollleur peut former
des planches par cerre depuis le
tas jufqu'a la 'table
de briques clans
fa
journee;
&
on apprend avec fut–
a
mouler' afin que la brouette toule plus facilemenc'
. prife qu'il en peuc former neuf
a
dix milliers ' pour–
&
de ne pas lillonner la place qui a ete regalee
&
vu qu'il puiffc:
travailler douze
a
treize heures' com–
fablee. En arrivant
a
la table
2.
mouler,
il r-enverfe
me ii
le
fait
fi
Jc:
terns le pennet.
fa terre pres du mouleur ; ii prend foin de couvrir
On peuc juger pada du travail de tous !es -autres
cet approvifionnemcnt, de pailla(fons,
&
ramaife fu'r
ouvriers; ca'r 'ncuf
a
dix milliers de briques, de neuf
fon Chemin Ce qui peut e_trc: tombe de, la b'rouettc:. ·
pOUCC:S de longuetir , for quAtre pouces fix Jignes de
II a eu foin auparavant de raciffer avec
le
poulfoir
largeur , & de vingt-fept
lignes d'epaiifeur, exigent
tout le terrein oii l'on va ttavailler, d'y apporcer
du
qua~re
cens
a
quacrc cens quarante pieds cubes de ma-
fable, cant pour l'c!tendre par-tout ou l'on 01ettra des
· tiere preparee, c'dl:·a-dire', pres de deux toifes cubes.
briques , que pour 'en
fournir
la minette: ii ·a aufli
II faut que !es deux ,batceurs fourni!fef1t darts la jour-
eu foin de faire remplir d'eau le bacquet.
nee
a
cette confommation, en la
rempla~ant
au ma-
Le porceur ell: ordinaircment le plus jeune
1
de tous
gafin, pour que rien ne langui!fe. II ·faut apres cela
Jes ouvriers : c'e!l: par ou l'on commence l'app·rentif-
que le rouleur
men~ette
·quantite de terre aupres de
fage,
a
l':ige qudquefois de
12
a
14
ans. C'eft cet
la table d-u mouleur
1
qui change de place'
a
mefure
enfant qui a pofe la table
a
mot1lin au lieu Oll l'oh
qa;il retnplir ks
place~
,emre ks ha·ies,
&
qui s'eloi-
va travailler: ii a nettoye
&
lave tous les outils du
·gne par confeqllent du tas.
mouleur clans un feau d'eau que le brouettem lui a
II fa ut enfin que cette quantite de neuf
a
dioc
mil~
fourni fur le lieu meme; ii en a rempli le bacquet,
liers de briques paffent focceffivement par Jes mains
&
il
a tendu un cordeau
a
l'extremite . de la place,
du porteur '&-du mettel'.lr en hak, dont nous llllons
pour aligner la premiere rangee de briques qu'il
y
parler.
doit pofer.
·
II ell: eifenriel que le mo·uleur ait la main formee
C'e!l: enfuite de tous ces prepararifs que le mouleu'r
~
fon eitercice , afin que la matier.:
foic d'une eg..le
commence fes fonll:ions. L e coin de la table
a
mou-
denfite dans -tomes
les briques,
&
qt1'il ne -s'y ren-
ler a ete faupoudre d'un peu de fable, ainfi que l'utl
COntre pas de vuides
OU
des inega\ites de c'ompreffion
des deux moules qui
efl:
pofe for ce coin. Le mou-
qui fe feroient remarquer au fourneau.
leur plonge fes brns dans le tas; ii emporte un mor-
'
Lorfque le mouleur a travaille tout le long de l'un'e
ceau de
14
a
15
livres pefant ,
le jette d'abord en
des places , le porteur tranfporte
fa
table dans la place
encier & avec force fur la ca(e ou moule la pl·us pres
foivante , & ii ks parcourt fucceffivemenr routes.
Ue
de lui ; rafe en rneme terns cetce care
~
'!a
main , en
mouleu-r auroit fini
fa
dc!ie de cinq cens milliers en
y
enraffant la matiere ,
&
jeHe ce qu'il
y
a de crop
peux mdis, fans ks pluies qui font aifez
frequentes
for la feconde' qui n'a pas ece cemplie du premier
clans Jes mois de mai
&
de juin' faifon de fabriquer
coup, comme la premiere: ii rare auffi cette cafe
a
fa
' la brique, enforce quc ce trav.ail dure ordinairet'nen't
main en entaffanc, & il remplit !es vuides qui s'y
·tr<>is mois.
NOLI\
oblerverons ici, quant au
terns de
trouvent; faifi!Tant en meme terns de la main droite
mouler, foit brique , foit wile , qu'il ne
faut pas
la
plane dont le manche fe prffen re
a
lui , ii la paffi:
commencer trop tot au prince'ms, ni finir trap carll
forrcment fur le moule pour enlever tout ce qui dee
en automne , afin que la brique ait encore
le
tcms de
borde,
&
donne un petit coup du plat de la plane,• · fecher avant qu'il gele. Car
fi
la gelee
la furprend
comme d'une truelle, fur le milieu du moule , pour
·avant qu'elle foit feche, elle tombe par fcuille
&
lll.
fcparer les deux briques l'une de l'autre: ii depofe le
fa\:on eft perdue.
.
reftc de la terre
a
cote de lui for la table.
Le mecteur en haie ell l'ouvrier qui a foin de llt
Dans l'in!l:ant , le porteur cire
a
Jui It: moule par
brique , lorfqu'elle a ece une fois couchee fu r le f-a–
les oreilles,
&
le
fai fant glilfer au bard de la ta01e.,
ble. Si le tt:ms ell: beau
&
qu'il faire du foleil , ii ne
ii l'enleve
a
deux mains en le renverfant
&
le
dref.
'faut pas pl•us de dix
a
douze heures
a
ces briques ran–
fant adroitement fur fan champ, de fal'.on
que les
gees dans . les places , pour fe re!fuyer
a
prendre
con~
deux briques , encore toutes molles, ne puiffent ni
1i!l:ance au point de pouV'oir ctre maniees fans fe dC–
tomber ni le deformer. II va porter ces dcux briques
former. Si le mns
ell:
couvert
&
qu'il furviemie des
le long de fon cordeau : la, ii prffente le moule pres
coups de folei·l vifs , ils peavent precipiter la deffi.
de terre, comme s'il vouloit le pofer fur le champ;
-Cation des briqt1es
a
leu·r futface fuperieure, ks faire
puis le renverfant fobitcment
a
plat, ii applique jufl:e
gercer
&
caffcr. Alers le metteur en haie cloit Jes
le moule & Jes deux
b~iques
a
plit fur terre'
&
re-
faupoudrer de fable pour rakntir l'evaporatio'n de leur
tire fon moule en haut, en prenant bien garde d'ob-
humidite ;
ii doit meme !es touvrir quelquefois de
ferver l'a-plomb dans ce dernier mouvement, qui de-
paillaifons, fur-tout s'il fa rvient une groifc pluie.
figureroit immanquablement Jes deux briques , pour
Lorfque Jes doigrs ne s'lmpriment plus dans la
peu qu'il eut d'obliquite.
brique'
&
qu'elle a deja acquis affcz de folidice ' le
Auffi-tot le porteur revient
a
la minette avec fan
merceur en haie commence alors fon travail,
&
s'en
moule; ii le jette dans cette minette remplie de fable,
va d'abord parer la brique; voici en quoi ce travail
l'en faupoudre legemnent ,
&
l'en frotte tout autour
confifte.
avec la main.
On conl'.oit qu'en retirant
le
moule charge de def-
Pendant fon voyage & fcs mouvemens, qui n'ont
fos la table, & pOfant enfuite Jes briques fur k fable,
pas dure plus de 8
a
10
fecondcs de tems , le mou-
cette terre encore tendre , peut ramaifcr quelq_ue or-
Jeur a deja forme deux autres briques, que
le
porteur
du re , qui en s'attachant autour ,· peuvent a.lterer la
enleve comme ks premieres. Ainli le moulcur enleve
figure parallelipiptdale qu'elles doivent
a~o1r;
Pour
for le champ clans
la minecre le fccond moule d'une
kur rendre exactemenc leur forme , ce qui s appelle
main
&
un pm de fable de l'amre pour frotter fa
lcs
Pflrer,
le
merteur en haie fe prffenre fur le fianc