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BR

l

.

B R

l

55

me n1aniere; auffi ne nous arre1ero1n -nous l'as "be«o-

table,

&

tous deux rec6mmencent !es fnemes 01anreu-

coup fur ce fojtt: nous nous concenlieroos de recou-

vres que !'on vient de decrire.

//oyez pla11che I

&

II

rir ici

a

nos ouvriers Liegeois , & de voir eoihment

d'/Jrcb)Jefl11re;

TuILERIE,

dans

le

Diflio11n. raifa!mi des

ils fini!fcnt leur ouvrage.

Scienw

,

&c.

Nous avons vu qu'il

y

en a deulc,

d~s

dix qui

Toutes Jes manreuvre's dont nous venons de parler

formtnt une cable, q ui prepare11t la terrt, & q-u'on

fe font avec une tres-grande vitelfe; en forte que pour

nomme

ba1Je11rs.

La terre ecant preparee, oomme on

fopporter de travail, il faut que !es gens qui com-

l'a dit, un ouvrier, qu'on appdle le

bro1Uttc11r,

la

potent l'attelier, foicm capables de refiller

a

une gran-.

tranfporre au· moulcur, qui dl: le chef de

1-a

troupe.

de fatigue.

II en charge chaque fois fur la brouecte de quoi· for-

C'e!l:

a

la vue de cc vif exercice que nait l'i curio.

mer quatre-vingts a cent briques. ll a foin de mettre

lite de favoir combien un bon mollleur peut former

des planches par cerre depuis le

tas jufqu'a la 'table

de briques clans

fa

journee;

&

on apprend avec fut–

a

mouler' afin que la brouette toule plus facilemenc'

. prife qu'il en peuc former neuf

a

dix milliers ' pour–

&

de ne pas lillonner la place qui a ete regalee

&

vu qu'il puiffc:

travailler douze

a

treize heures' com–

fablee. En arrivant

a

la table

2.

mouler,

il r-enverfe

me ii

le

fait

fi

Jc:

terns le pennet.

fa terre pres du mouleur ; ii prend foin de couvrir

On peuc juger pada du travail de tous !es -autres

cet approvifionnemcnt, de pailla(fons,

&

ramaife fu'r

ouvriers; ca'r 'ncuf

a

dix milliers de briques, de neuf

fon Chemin Ce qui peut e_trc: tombe de, la b'rouettc:. ·

pOUCC:S de longuetir , for quAtre pouces fix Jignes de

II a eu foin auparavant de raciffer avec

le

poulfoir

largeur , & de vingt-fept

lignes d'epaiifeur, exigent

tout le terrein oii l'on va ttavailler, d'y apporcer

du

qua~re

cens

a

quacrc cens quarante pieds cubes de ma-

fable, cant pour l'c!tendre par-tout ou l'on 01ettra des

· tiere preparee, c'dl:·a-dire', pres de deux toifes cubes.

briques , que pour 'en

fournir

la minette: ii ·a aufli

II faut que !es deux ,batceurs fourni!fef1t darts la jour-

eu foin de faire remplir d'eau le bacquet.

nee

a

cette confommation, en la

rempla~ant

au ma-

Le porceur ell: ordinaircment le plus jeune

1

de tous

gafin, pour que rien ne langui!fe. II ·faut apres cela

Jes ouvriers : c'e!l: par ou l'on commence l'app·rentif-

que le rouleur

men~ette

·quantite de terre aupres de

fage,

a

l':ige qudquefois de

12

a

14

ans. C'eft cet

la table d-u mouleur

1

qui change de place'

a

mefure

enfant qui a pofe la table

a

mot1lin au lieu Oll l'oh

qa;il retnplir ks

place~

,emre ks ha·ies,

&

qui s'eloi-

va travailler: ii a nettoye

&

lave tous les outils du

·gne par confeqllent du tas.

mouleur clans un feau d'eau que le brouettem lui a

II fa ut enfin que cette quantite de neuf

a

dioc

mil~

fourni fur le lieu meme; ii en a rempli le bacquet,

liers de briques paffent focceffivement par Jes mains

&

il

a tendu un cordeau

a

l'extremite . de la place,

du porteur '&-du mettel'.lr en hak, dont nous llllons

pour aligner la premiere rangee de briques qu'il

y

parler.

doit pofer.

·

II ell: eifenriel que le mo·uleur ait la main formee

C'e!l: enfuite de tous ces prepararifs que le mouleu'r

~

fon eitercice , afin que la matier.:

foic d'une eg..le

commence fes fonll:ions. L e coin de la table

a

mou-

denfite dans -tomes

les briques,

&

qt1'il ne -s'y ren-

ler a ete faupoudre d'un peu de fable, ainfi que l'utl

COntre pas de vuides

OU

des inega\ites de c'ompreffion

des deux moules qui

efl:

pofe for ce coin. Le mou-

qui fe feroient remarquer au fourneau.

leur plonge fes brns dans le tas; ii emporte un mor-

'

Lorfque le mouleur a travaille tout le long de l'un'e

ceau de

14

a

15

livres pefant ,

le jette d'abord en

des places , le porteur tranfporte

fa

table dans la place

encier & avec force fur la ca(e ou moule la pl·us pres

foivante , & ii ks parcourt fucceffivemenr routes.

Ue

de lui ; rafe en rneme terns cetce care

~

'!a

main , en

mouleu-r auroit fini

fa

dc!ie de cinq cens milliers en

y

enraffant la matiere ,

&

jeHe ce qu'il

y

a de crop

peux mdis, fans ks pluies qui font aifez

frequentes

for la feconde' qui n'a pas ece cemplie du premier

clans Jes mois de mai

&

de juin' faifon de fabriquer

coup, comme la premiere: ii rare auffi cette cafe

a

fa

' la brique, enforce quc ce trav.ail dure ordinairet'nen't

main en entaffanc, & il remplit !es vuides qui s'y

·tr<>is mois.

NOLI\

oblerverons ici, quant au

terns de

trouvent; faifi!Tant en meme terns de la main droite

mouler, foit brique , foit wile , qu'il ne

faut pas

la

plane dont le manche fe prffen re

a

lui , ii la paffi:

commencer trop tot au prince'ms, ni finir trap carll

forrcment fur le moule pour enlever tout ce qui dee

en automne , afin que la brique ait encore

le

tcms de

borde,

&

donne un petit coup du plat de la plane,• · fecher avant qu'il gele. Car

fi

la gelee

la furprend

comme d'une truelle, fur le milieu du moule , pour

·avant qu'elle foit feche, elle tombe par fcuille

&

lll.

fcparer les deux briques l'une de l'autre: ii depofe le

fa\:on eft perdue.

.

reftc de la terre

a

cote de lui for la table.

Le mecteur en haie ell l'ouvrier qui a foin de llt

Dans l'in!l:ant , le porteur cire

a

Jui It: moule par

brique , lorfqu'elle a ece une fois couchee fu r le f-a–

les oreilles,

&

le

fai fant glilfer au bard de la ta01e.,

ble. Si le tt:ms ell: beau

&

qu'il faire du foleil , ii ne

ii l'enleve

a

deux mains en le renverfant

&

le

dref.

'faut pas pl•us de dix

a

douze heures

a

ces briques ran–

fant adroitement fur fan champ, de fal'.on

que les

gees dans . les places , pour fe re!fuyer

a

prendre

con~

deux briques , encore toutes molles, ne puiffent ni

1i!l:ance au point de pouV'oir ctre maniees fans fe dC–

tomber ni le deformer. II va porter ces dcux briques

former. Si le mns

ell:

couvert

&

qu'il furviemie des

le long de fon cordeau : la, ii prffente le moule pres

coups de folei·l vifs , ils peavent precipiter la deffi.

de terre, comme s'il vouloit le pofer fur le champ;

-Cation des briqt1es

a

leu·r futface fuperieure, ks faire

puis le renverfant fobitcment

a

plat, ii applique jufl:e

gercer

&

caffcr. Alers le metteur en haie cloit Jes

le moule & Jes deux

b~iques

a

plit fur terre'

&

re-

faupoudrer de fable pour rakntir l'evaporatio'n de leur

tire fon moule en haut, en prenant bien garde d'ob-

humidite ;

ii doit meme !es touvrir quelquefois de

ferver l'a-plomb dans ce dernier mouvement, qui de-

paillaifons, fur-tout s'il fa rvient une groifc pluie.

figureroit immanquablement Jes deux briques , pour

Lorfque Jes doigrs ne s'lmpriment plus dans la

peu qu'il eut d'obliquite.

brique'

&

qu'elle a deja acquis affcz de folidice ' le

Auffi-tot le porteur revient

a

la minette avec fan

merceur en haie commence alors fon travail,

&

s'en

moule; ii le jette dans cette minette remplie de fable,

va d'abord parer la brique; voici en quoi ce travail

l'en faupoudre legemnent ,

&

l'en frotte tout autour

confifte.

avec la main.

On conl'.oit qu'en retirant

le

moule charge de def-

Pendant fon voyage & fcs mouvemens, qui n'ont

fos la table, & pOfant enfuite Jes briques fur k fable,

pas dure plus de 8

a

10

fecondcs de tems , le mou-

cette terre encore tendre , peut ramaifcr quelq_ue or-

Jeur a deja forme deux autres briques, que

le

porteur

du re , qui en s'attachant autour ,· peuvent a.lterer la

enleve comme ks premieres. Ainli le moulcur enleve

figure parallelipiptdale qu'elles doivent

a~o1r;

Pour

for le champ clans

la minecre le fccond moule d'une

kur rendre exactemenc leur forme , ce qui s appelle

main

&

un pm de fable de l'amre pour frotter fa

lcs

Pflrer,

le

merteur en haie fe prffenre fur le fianc