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C
6
N
nee alternativement aux idees inattendues
&
di(parates;
eprouvera une ofci!larion
OU
des fecouffes du cri, _de
la forprife
&
de
l'admirar~on
que 1'01: appelle
!e rzre.
. II dt evident que les 1gnorans do1vent, par con-
fequent, rire plus facilement
&
P
_l.uslong-te_ms que
les fa vans , qui ne s'eronnent de nen,
&
qui
fa
vent
~oncilier
Jes idees les pills difparates. L'homme de lettfes
.iJe rit poinr des jeux de mots
&
des pointes, parce
qu'il fair que les mots n'ont point une liaifon eJTen–
tielle
&
naturelle avec les chofc:s; il n'y
apper~oit
au–
cun
coiitrajle.
Le fage rit des chofes q·ui ne paroiffent
pas rifibles
a
!'ignorant ' parce qu'il
n'apper~oit
pas
le
contrajlc
voile
&
cache foos des rapports fi delicats
qu'on ne peut les fai!ir qu'avec un moment de refle–
xion. Les hommes gais
&
plai fans favent faire rire
Jes amres, en prenanr un ton ferieux dans one marie–
re tres-peu importante pour mettre du
contrajle,
&
'pou1" voikr aux autres l'ordre
&
la liaifon des idees
q u'ils eroploient.
·
Le ftyle de la plaifanterie confi!le
a
unir des idees
acceJToires , rellemi:nr oppofees
&
difparates avec l'idec
principale, que le leCtcur ou l'auditelir attende
tollt
autre rHultat : ii four que ces idees foient unic:s par
le fair,
&
par un fair inattendll,
&
jamais par ana–
fogie ou par relation attendue
&
prevue.
II ne faut pas que Jes idees conrraftantes eveillent
d'a~tres
fenti.mens
&
d'autres
inten~ts ,
ou qu'e!les foien t
tellement difi'emblables entr'elles , ou avec
l'icic~e
prin–
cipale, qu'elles puiffent infpifer !'ennui, caufer de la
douleur
OU
entrainer de }'obfcurite , ear pour }ors on
tariroit la fource du rire.
On
doit bien remarq uer que Jes objers purement
'phyfiques n'exci_tent jamais le rire ; ii faut du moral ,
i::'eft-a-dire , qlldque rapport
a
!'intention
Oll
aux idees
·d'un autre etre fenlible.
;. Si !'oh veut que
le
contrajle
faffe ·rire, ii faut qu'ii
foit toC1jours prefent
a
l'efprit, de maniere
a
caofer
bu
a
renouveller continuellen1ent le kntiment de la
fu rprift:
&
le
figne exterieur qui
y
repond,
&
par
~on
fequent , pour qlle le
contrajle
dure , ii faut que l'efprit
fo
rappel le ,
1°.
l'<tvcriem"erit,
z
0 •
l'objet , la fin 1 !'in–
tention de !'auteur
& .
la chaine de fes prer'entions. II
cft evident que la difformite peut devenir une fource
au ridicule ,
&
par confeq uenc, la' pa1'ure d'une vi/:'ille
.doit etre une chofe rifible. (
v.
A.
L.)
•
I
CONTRA-TENOR" (
Mujiq. )
nom donne clans
les commencemens dll cof\tre-poi nt
a
la panie qll'on
a
depllis nommee
tenor
OU
tqille. Voyez
T
,,r
LLE (
Mtt–
fiq:ie.
)
DiEtionnaire raifonne des Sciences,
(
SJ
CONTRE-CHANT ,
f. m. (
Mujiq.)
'norn donne
·par Gerfon
&
par d'aurres ,_11 ce qu'on
~ppelloit
alors
plus comnrnnement.
dec1ant .
ou
contre point. /loyez
ces
mots. ( S)
_
. , ,
,
· §
CONTRE-COUP
1 (
Chirurgie.)
c'eft en terme de
'Chirurgie, l'atbon qu'uh choc_produit
a
la pan ie op–
pofee
'a
celle qui
re~oit
immediacement le collp , ou
bien clans une partie ot1 Id fibres ne font point ca–
pabl~s
de fe precer au
chahg~ment
de
figt~re qq'ex~ge
l'acbon du choc.
' Ainfi ii efi: confi:aot que dans tomes !es _perc\Jllions
que nous pouvons eprouver, ii n'en ell: aucunc ot1
' I~
contre-coup
n'ait lieu,
a
rnoins qu'il n'exi(Ht quelque
parcie qui ft1 t parfaitement "dure. La Phyfique ex-pe–
rimentale oolls offre un exemple bien evident pour
oppoler
a
ceux qui paroitroient dourer
a~
l'dfrt de
la p!:rcnffion
a
la
par~ie
oppofee.
.
Experience.
Lorfqu'on frappe lln grand cerc1e de fer
fufpcnd u horizontakmen t par trois cu qL1atre fils, de
inanic:re que le coup porte affcz fortemcnt en eel en–
oroit de fa circonferen"ce, la partie
diametr~le
0
ment
dp–
pofee
a
celle qui ell
f~appee
nc s'avancer'a p?.s felon
la direCtion du corps qui frappe ; inais elle s'appro–
chera au contraire vers le centre du cercle: les Phyfi–
ciens, pour s'alfurer de ce fair, ont fufpcnd u
a
deux
?U
trois lignes au-dedans ,
&
a
Ja merrie hauteur du
cercle une petite bale , non-feulement pour fe con:
c
(j
~
~-'iiihcre
cfu
m
1
ouvement q:1i arrive
a
fa."tiartie.
~pp~f€d
a
celle ou elle efi: fu t'pendlle , ma is encore pour faire
vo_ir que
le
cou·p qui paroitroit devoir ecarter le ccr–
cle fai r tout l'oppofe, ii revieht contre la petite bou!
le,
la choqtie fortement
&
la fait avancer du core
d'ot1 vient le' choc : ii fuit de cette experience p1u–
fieurs confequences qu'il. efi:
a
propos de developper ,
pour expliquer avec clarte Jes accidens du
contre·coup
que nous avons
a
craiter.
Premiere confiqrunce.
S'il arrive que la partie oppo·.
fee a
celJe qui rc¥Oit le Coup ait lln degre de flexi.
bi lire imparfait, tel qu'il peut fe prffenter fuivanr la
force du choc, je con,ois qu'il peut s'enfuivre une
rupture ou un
contre-cotll{J.
Dezrxieme conjequencc.
Par un raifonnement 1emblable,
je con(:ois qn'il n'eft pas toujours d'ordinaire que
l'ac~
cident arrive
a
la
parrie oppofee , elle peut avoir lieu
auffi fur Jes parries voifines, parce qu'elles ne fau–
roient fe preter au changement de figllre que le chat
peut exiger , foi t par rapport
a
fa
direetion,
OU
a
fa
quantitc de fl)ouveqient.
'rroifieme confiquence.
M ais une direction peut foe
telle encore, q ue !es parties qui font ali!-deffous di:
'celldi qui ont
re~ll
immediarement
le
choc, ne puif.
f~nt
obeir au mouvement , foit
a
caufe de leur peu
de flexi bilite , oo
a
cauk de leur grande fechereife ;
c'efi: ce qui arrive precilement aux os
a
cault de leur
fi:rueture.
Ces obfervations ne font pas Jes feules qu'on ait
a
faire
for
l'intenfite dt:s coups , car l'on a remarque
que pareille 'intcnfite, en produifant fon preniier etl'et
( fracture)
en a occafionne · un pareil
a
la partie op·
polec, cene complication ne feroit pas certainement
arrivee , f1 la force du choc n'etlt pas oblige au
rhem~
innant les parties laterales
a
fiec:hir : c'ell par cme
raifon qu'il p_eut y avoir lefion d'un cote
&
co11m–
coup
d'ailleurs; c'eft encore par la meme raifon qu'un
contr.e-coup
peot s'etendre forr au Join fur !es pardes
durts
&
fur les parties molles. L'on a remarque aoffi
.que l'exrendon du
con/re coup
clans les os longs j uf–
.qu'a
_l~;irticulatio~
, a r,rive Jes , malades .des .fecours
de I.a ch1rmg1e a caute de ce nollvel accident.
•
C'elr · auffi d'apres le mechanifme que nous avon's
etabli d11ns la troifieme confeqt!ence " qu'on
con~oit
comment arrivent les lefions de la table 'iqterne; pare\:
que !e's fub!lat)Ces compaCtes _des os n'etant unies ,que
par des lignes
o.ff~ure~
,'de_
fa~on
_que. fi ,elles n'orit pas
tou tes Jes quahres aiies a la flex1b!l1te dans la per–
cuffion , ii arrive alors. que la fubt1:ance compaCte rn–
i:erne, le fepare , tandis q lle l'exteme relifte
'a
}'action
du choc.
II
ell connant ·que !es anc1ens n'ont .pas ap–
profondi la thforie des maladies qui ani\1ent aux par–
ties du res pour en etablir Jeur difference ; c'eCt peur–
'i!tre parce qu'i\s ne
l~s
confideroient pas chacune en
particu\ier, comme etant produires
&
engendrees .par
l'eff~t
de la percuffior\.
Si l'on fair
~ttention
mafotenant au changement
dt:
figure qui arrive aux parries d'trn corps
queltonqu~
dan.s l'inllant du choc ,
j'on concevra ivideminent que
ii}
force de la per.cuf!ion feirt Je terminei- dans rme partie quel·
conque
j11jq11'a
11,n
rer,tajn milieu de fa propre jlibjlance
&
fa
perd.reen ceJ endroit de" riftjlance , qui a pour ainji
d1~e
ditruit la force de lq percu.IJion.-
C'tfi: confeql1em1ntnt;
a
ce dernier point de re_fi!bnce
_qu'on doit jllger jui7cp:1'ou a e:e la lefion des hbres
&;
d'otl fu ccede reel\ernent le pnnc1pe
&
la nature des
maladies d.ont nous aliens continuer l'hifi:oirc. Ces ma–
ladies auroient pah1
aut~efois
fort
~onfub,
parce
qll'O~
n'avoi t auc une idfr difi:inete de l'effet que produ1fo1t
l'ahion des corps ,
~'
parce ,qu'?n. confideroit les os
'tomnw pes. corps fimples, formes par un
affe~blage
conli.is&
irregulier dts .partlts li9mogenes
parfa1teme.nt<lures ; mais Jes moddne's , plus inC\ ruits fur la phyli–
q1e du corps huniain , ayant decouvert les fu bflances
elenieiitaires qui concehl'rtht ra Jeur formation , ils. on_t
obferve aulli que c'etoic du fpeCl:acle qlle prffenro1t.