5-10
.
C O
N
petite. quantite des malfac;es qui en font
par~enus
ju:
lqu'1c1 en Europe, malgre leur grande beaute ,
&
qut
f~
font trouves dans le garde-rneuble de
Sa
Majel1e.
Remarques.
L e
co11do111a
ap;iroche, cornme l'on voit,
du bouc par fes comes applaties
&
creufes ,
&
par
la
barbH qu'il porte au menton; mais
il en differe ,
en ce que ces comes portent deux aretes ,
&
qu'elles
font droites
&
flechies feulement fans etre rnuli!es en
fpirale. Par ces divers caracteres , cet animal fe rap–
proche du
gib,
que nous avons obferve au Senegal,
&
dont on voit la figure gravee au
volume XXIII,
plancbt
If/,
11° 2
~
il a encore la
livr~e
comme le gib ,
&
on peut regarder ces deux animaux comme for–
mant un genre particulier, voifin du bouc,
hircris,
qui fe range naturellement dahs
la
farnille
a
bquelle
je
donne le nom de
Fmni
l/e des bamf;.
(
M.
AoANSON.)
CON DOR!,
f.
m.
(Hi.ft.not.
Bot. )
on conno!c
fous ce nom, dans l'In
de , depuis la Chine jufqu'au
M alabar, en y comprenant les Iles
l\1oluques , trois
fortes d'arbres, qui font
trcs-precieux aux habitans
de ces pays, parce que leurs graines, qui font d'un
beau rouge de corail , leur fervent de poids pour
pefor
l'argent, CaraCl;erifons ces crois efpeces,
Premiere efpece.
CoNDORJ,
.Le
vrai
condori ,
aJnfi appelle par !es M alays ,
&
tfthongbidji
par ks Chinois,
&
grave par Rumphe ,
fous
le nom de
coral/aria parvifolia ftcunda
,
dans fon
Herbarium .//mboi11ic11m, volums
Ill,
page
174,
planche
CIX,
figure
A,
eft un grand arbre qui s'eleve
a
la
hauteur de foixante-di:i pieds ; fon
tronc a douze ou
vingt pieds de hameur' fur quatre
a
cinq pieds de dia–
metre
l
ii efl: couronne par une cime ovo.ide d'un afpeCl:
agreable, une fois plus longue que large, formee par
un petit nombre de branche! alrernes , a!fez longues ,
cylindriques , ecartees fous un angle
d~
quarante-cinq
degres ' di pofecs circulairement ,
a
bois blanc d'nbord '
cnfuite brun,
a
aubier blanc, couverc d'une ecorce cen–
dree liffe.
Les feuilles font alternes , longues de huic
a
neuf
pouces , de moitie moins larges, pinnees fur deux rangs,
done le premier
ef];
de trois
a
q uatre paires de divi–
fions , chacun , de cinq
a
fix pairns de folioles, aveo
une impairq chaque foliole efl:
elliptique, pointue
a.
ft:-< deux e:icremites ,
longue d'un pouce .
&
demi
a
deux pouces, prefqu'une fois moins large , entiere ,
lilfe, fermee , lu ifance, d'un· verd glauque
0L1
bleua–
tre , relevee en-delfous d'une cote longitunak qui cra–
verfe Con milieu en deux parties inegales,
&
qui jetce
de chaque cote trois nervures alternes,
&
porttcS pref–
qu'horizontalement fur un pedicule cylindrique excre–
memenc
court
1
ces feuilles ont cous !es foirs, au
coucher du foleil , un mouvemenc par lequel elles
fe
plienr, c'c:l1-a dire, fe
ferm~nt
, Jes unes en-de!Tus ,
les autres en-de!Tous , pour s'epanouir de nouveau le
lendemain :.u lever du fokil,
Les branches font terminees par une panicule
a
deux
branches en epi' auffi
longues que lcs feuilles' done
chaque epi porce environ vingt-cinq fleurs' blanches
d'abord, enfuite jaunacres , ouverces en ecoile , de qua–
tre
a
cinq lignes de diamecre' portees fur un pedicule
cylindrique egal
a
leur longueur.
Chaque fleur ell: hermaphrodite, complette , poly–
petale,
irreguliere , legumineufe, pofee au-delfous de
l'ovaire, loin du difque q ui le fupporte. E lle confi!l:e
en un calice perfill:anc,
a
tube cylindrique , comt ,
clivife en cinq dents, en une corolle une fois plus lon–
gue' de cinq pecales
a!Tez egaux
&
reguliers' elli–
p riques, pointus, une fois plus longs que larges , d'a.
bord blancs, enfuice jaunacres ,
&
en dix etamines
diftin&es un pen plus longues,
a
amheres jaunes. Du
fond du calice s'eleve un petit difque en pedicule cylin–
drique , portante un ovaire elliptique comprime , termine
l'ar un difquc , couronne par un ltigmatc:
ovo'id~ ,
place
iur
un
cle
fes
cotes~
CO N
_L'ovaire en n:uri{fant devient un legume elllptique
tres- plat , co.urbe en fo rme de fabre , long
de
trois
pouces '
quam:
a
cinq fois moins
large , d'lbord
verd , enfuite noiratre exterieurement, jaune intfoen–
rement, s'ouvrant en deux valves ou batcans qui fe
roulenc en une
a
deux fpirales, partagee en cioq
a
fix !qges , q ui conciennenc lchacune une graine lenticu–
laire ,
femb iable
a
Celle du Jupin ,
OU
de la grandeur
de l'ongle du petit doigt , c'efr-a-dire, de cinq Ji.
gne~
environ de dia!lletre , li[fe ,
luifante , d'un rou–
ge de corail , plus fonce clans fon contour, qui efr
trace par une ligne circulaire qui y forme une efpece
d'anneau, blanc-jaunatre inreriemement , attachee d'un
cote par un petit trait au bord fuperieur du legume '
&
tom-bane facilemenc fur la terre qui en efr fouvent
couverre.
Culture.
Le
condori
croic communement clans Jes pro–
vinces meridionales de la Chine, fur-tout
a
Camchia–
Hayting,
&
dans l'ile d'Aymyu , dans
\es plaines
maritimes, au bord des forers. Des que fes graines
tombent fur la terre, elles germent
&
s'elevenc en petits
arbriffeaux, qui commencent
a
fleurir des la quatnrn1e
annee ; Je terns de !eur fieuraifon
elt
Je IJIOis de
fe–
ptembre.
Qt,1alitis.
·route la plante a une faveur douce
&
le–
gumineufe.
Ufages.
Ses graines , qui portent proprement le nor:n
cle
condori ,
fervent , corn
me
nous
l'avons dit, d. ns
toute l'lnde, de poids pour pefer ]'argent, parce qu'd–
!es font plus egales en gravite qu'aucune aucre grarne
de plante: dix de ces grains pefent un tael , c'ea-a–
dire, d1x gros ou une once un quart.
Dettxieme efp€ce.
AYLARU.
Les habitans d'Amboine appellent du nom
d'aylaru
&
aylaltt ,
&
les Malays
zagapohon ,
une fcconde ef–
pece de
condori
tres- bien gravee , avec une petite par-·
tie de fes details , par R umpne, fous
le
nom de
co–
i·allaria parvif,olia prima
,
dans fon
Herbarit1111 Amboini–
rnm , volume ,
Ill,
page
173 ,
planche
CJX ,
jig.
1,
qui
ne differe de la prim1ere qu'en ce que ,
1°.
c'dl:
un
arbre un peu moins grand, de foixante pieds au plus
de hamcur;
2°.
fes folioles font elliptiques , pomcues
aux deux bouts, une fois
&
demie
a
deux fois plus
longues que larges;
3°.
la panicule des
fleurs efr par–
ragee en quatre branches en epi ;
4
°.
Its legumes ont
huit pouces de longueur, for douze
a
qumze
f~is
moins de largeur,
&
douze
a
quinze loges;
5~·
!es
graines n'ont que quatre lignes
&
demie
ac
dia.n~tre.-
C11/ture.
L'aylaru croit, mais
en
petite quantite,
a
l'ile d'Amboine , fur
le
rivage maritime ; on le plan–
te,
a
caufe de fa
forme elegante
& -
de fon ombre
agreable, autour des maifons, dans !es
terreins
fa–
blonneux ou
ii
croic fort vite, en
s'erendanc beau–
coup;
ii
conferve une verdure plus vigoureule
1
&
fes
graines ecarlate qui fe montrent au milieu de fes legu-,
mes ouverts, prffentenc un coup-d'reil agreable.
Ufages.
Les orfevres de ces iles d'Amboine emploient
ces graines au defaut de celles de l'abrus , pour
fo~der l'or avec Jes autres metaux, quoique fa vercu fo1t
beaucoup moindre pour cet effet.
Ces araines pefent moitie moins que celles du
co1;–
dori'
&'°i1
en fauc quinze pot1r egaler
le
poids de dix
{011dori,
'Iroijieme efpece.
GoNSII.
Le
go1!fii
ou
g111!fii,
ou
gun/chi
des Brames .que
I.esPonugais
app~llent
111a11geli11s,
Jes Hollando1s
11u
m;e–lyns
&
weeg-boonen ,
a
cce fore bien grave par Van–
Rhtede, dans fon
Hortus Malabaricus, vo111me
J/
~,
pl,111-
che
Xlf/,
page 25 ,
fous le nom de
n;a11djjadi
ou
man•
1sjadi
;
c'eit
l'adenanthera
1
paronina foliis utri11q11e gla–
bris
de M. Linne , clans fon
S)Jiema 11a111ro: ,
ed1C1on
12
ccft:gecr7:!ili~me
efpece differe des deux prccc
en~