B4
_CH A
.
prit lwmah1 ne profita point de ce bienfo1t p,eur eten·–
Clr;: fes limite.s : !es homm!ls guerriers, farouches , mi:t–
t6ien~
plus de gloire
a
favoir decruir1: leur efpece ql.l'a
J.'E~lafrer.
La
rnilice de l'etat avoit
~te
jufqu'alors auffi
ndoutabl~
au cicoyeo qu'a l'ennemi. On
i:rut
que pour
1ciprim~r
ces brigaodages , ii falloit lui alfurer une paie
qui fournit
~
fes
befoins. Cette charge necdfaire pour
+erablir
]'a
furet~-
publique' dopna. nailfance
a
l'i mpofi,
~ion
de la taille ; le peuple confentit avec joie
a
fai.
1·e le facrifii:e d'une portion de fes biens pour fe 1011-
~raire .~
la violence du foldar
affame.
Ce
fut
encore
fous
1
ce
regne que fe tint le concile de Bale, ou l'on
pecida
b~
fuperiorite du c
0
ncile fur Jes ctecifions du
fouverain po11rifo.. Qfoeas Sylvius qui en avoit c!te
Ji:.
cretaire, en dffavoua !es maximes lorfqu'il·
fot
parvc–
:pu
a
la papaute,
Ce
tonc ile finlt en
1443;
Eugrntt
JV
en convoqua un autre
a
Ferrare , qu'il transfera en.
fuitt;
~
Flore.nee. Ce fut clans cette alfemblee que
fo
:fit la reunion des Grecs avec 1'6glife
!~tine. (T~N.)
CHARLES VIII, (
Hift.
de
Fra11c~.
)
n'avoit que
13
'1nS Jorfqu'il parvint
a
}a
COUronne de fran(:e ,en
1483,
iLouis XI qui craignoit de lui donner des talens dont
'jl
a11roit pu un jour fe fervir contrc lui-meme, n'avoit
Mnfiefon education qu'a des bommes fans nierite ; mais
•es difpo!itions heureufes que
la
nature lui avoit don.
riees triompherent de ce-s obn:acks.
La
regencefqr con–
neG
a
Madame de BeaDjw; Louis, due d'Orleans ,
premier prinrn dD fang , qui manta·cjepuis fur
II!
trone ,
fe
plaignic de
ce
qu'on ne remettoit pas en fes mains
Jes
rene$ du gouvernernent: fes rnurmures allumerent
une guerre 1;ivile
i
-Louis fut fait prifonnier
a
la batail–
l<l
da Saint-A,ubin,, Le
r~lfenriinenr
ce Madame de
Jkaujeu prolongea fa captivice; rnais des que
Charles
regna par l.11i-merne , ii le
Mc~
de brifer fes fers. Ct:
prince ecoit deja connu par des aCl:es de clemence ;
ii
;:woit rendy la liberte, !es biens
&
t'honneur ·aux re.
'fies de la malheureufe maifon d'Armagnac.
11
epoufa
..Anne
de
Bretagne en
1491,
&
cette htureufe union mit
.fin
a
routes Jes guerres civiles que
ce
duche avoit oc–
ca!ionnees. La vigueur qu'il
fa'
paroitre dans fes
dc–
.p1eles avec
le
roi d'Aqgleterre
&
l'ernpereur, apprit
a
ces princes
a
ne pas meprifer
fa
jeunelfe. La France
COmmeO\:Oit
a
fe relever. de
fes
perres; jes fa\ltes de
Lal1is
XI
eroient reparees, quelques impots avoient
~te
fupprimes' tout etoit calme, leirfque la rnanie
des conq uetes tmubla le repos du roi, du peu–
f>l\l
&
d\1ne partie de l'Ellrope,
Cbarlcs
d'Anjou avoi(
cede
a
Louis Xl
fe~
prerernions fur !es royaumes de
Naples
&
de
Sidle;
CbarlN //Ill
ccda
le
Rouffillol\
~
la· Sard!ligne au ·Roi d'.f\rragon, qui
cornmen~oit
:l.
l'inqqietcr'
&
partit
a
la tete de fan armee en
1494,
:pa{fa !es .Alpes avec aqtant d'audace que de fatigues,
travel{~
l'Italie d'un pas rapide,
&
entra clans Rome
11vec _l'appareil d'un coQquerant.
II
y
donna des loix ,
&
fit llffl.cber fes ordo1·1nances aul( portes dµ palais du
-P
a.pe. Ce
for.laqu'Andre Palfologlie hii ceda fes droirs
for l'em.pire d'Orient. hleur-t!ufement
il
ne fongea
pain~
dans la !\lit('
a
Jes faire valoir'
&
Jes fuites qu'ellt la
co.nqt:(ctco de; Naples lui firen t foupfonner cdles qu'au.
roit
¢m;s
la co.nquere
de
Conlt_antinople. Ferdinand s'en.
fu it
~ l'approch~
de
Charles;
~e
prince foumet le
ro.
yaume eo Qoura11t, ii ell: re\:u dans la capitale prefque
au!U facilciment qu'il !'t ut
et<S
dans Paris. Deja il
fe
prepare
a
rev·enir en F rance ; 01ais
le
Pape, l'en1pe–
reur , le roi d'Arragon,
le
roi
d'Anglet~rre,
le duq
de Milan
&
la r6publique de Veoife
Ii:
lig\1ent pour
l\li. fermer le retour. On l'attaque
a
FornO\le
le
6
juil.
let
1495.
Compagnons, dit-il
~
fes f.:ildats, !es enne.
tnis font
di.'<.
fois plus qtie no11s; mnis
VO!IS
ctes
FmnfOi,,
[,rs
ntliis
fe
.tonfien~
e11 leur tmtlfii,ud_e, 11011s
,
en 10/re
f or.
'e
&
wrtu,
01\
e.n viot- aui< mains
1
Cbtwl~s
enveloppe
par !es en1lemis, foutint leur choc pendant Iona-rems ,
ii fut enpn fecourn, retablit le combat'
&
,;mporta
la vitl:oire.
ll
coucha fans tente fur
k
champ de barail.
le
au milieu des morts. T a11dis qu'il rentroit g!orieux
'!'.ii
fran.ee~
les
N
a~olita_
i.nsfc:
f~ul~1'.Qient ;
l
s
e;arni-
CHA
fons Fran,oifes rmene mafracrees. La erainte avolt
tout foumis
it
Cbarlcs
fl
1II;
l'affell:ion du peuple
fou–
mit
rout
a
Ferdinand.
Charles
f/
111
alloit repaffer
Jes
moots pour
eh:itie~
certe revolte,
&
faire une nou.
velle revulution, lorfqu'il mourut au ehateau d'
Arn.
boifc
It:
7
avril
1498 ,
age
de
27
ans. Deux de fes
offieias expirerent de douleu.r en voyant partir fon
'onvoi. Ce trait fuffit
a
fon eloge. ( M.
DE
'SACV,)
C!-!ARL ES
IX,
(Hi.fl.de France.)
etoit fils de Hen–
ri
II ,
&
frere de Fran\:ois
II,
rois de France. Il
fuc.–
c~d11
a
ce dernier en
1560.
II
n'y eut point de re–
gent; mais la rl'.ine mere Catherine de Medicis en
e11t
toLHe l'aurorite. C'etoit une femme impCrieufe, crud–
le, fanatique, fuperft:itieufe, diflimulee. Antoine de
Bourbon , roi de Navarre, prit le titre de lieutenant.
general du royaume ; mais ii n!avoit ni alfe,.; , de ta.
lens .pour s'oppofer aux projets de Catheririe, ni a(fez.
de mtchancete pour agi r de concert avec elle. On rendit
la liberte au prince de Conde, qui avoit ere condamne
a
J:lerdre la tere. Trois hommes puilfans" ennemis fecret$
Jes uns des autres ,
fr
liguerent pour envahir l'a.urori–
re : c'eroient le Marechal de Saint-Andre , le due de
Guife
&
le
~onnerable
de Monrmorency: eette union
fut appellee
triumvirat.
L'edit de Saint-Germain or–
donnoit aux deul( partis de vivre en paix, tandis quc –
ceux qui l'avoient diCl:e echauffoient l:i difcordci. On
s'dfembla
a
Poilfy pour rapprocher les efprits , on dif.
puta fans s'entendre, on ne co11clut rien,
&
l'on for–
tit de part
&
d'autre plus opiniatres que jamais. On
vouloit detacher Conde! .du pani des huguenots.
Le
parlement rendit un
arr.etqui le deelaroit innocent de
la conjuration d'Amboife. Cette
fentenc~
ne put ni per.
foader le peuple' ni attirer le prince : des deux cores
on demandoit la pai:: , on defiroit la guerre. Ce fut ·
dans ces circoltances que Marie Stuart quitta la Fran–
ce
,
&
partit pour la Grande-Bretagne, ou elle perdit
Ja
tCfe fur un echafaud; fon depart fut
a
peine apper\:U
par la nation, occu pee dequerelles theologiques. L'edic.
de
janvier ,
publi~
en
1562
,
acc;orda aux proteA:ans le
libre exercice de leur religion ; ·rnais au lieu de
Jes·
faire perir fur des gibecs' on Jes egorgea dans leurs•
maifons :
le
due de Guifo donna
le
fignal de ces alfaf•.
finats par
le
malfacre de Valry. Laguerre s'alluma auffi–
tot ; le prince de Conde fe mit
a
la tete du parti he–
retiq;.ie : Orl!ans devint le centre de la revolre; Ancoi.
ne de Bourbon , roi de Navarre, perit au liege de
Rouen: prince foible , bon foldat, mauvais general,
maladroit negociateur, ami peu fidele,
&
dont le plus
beau titre ell: d'avoir
fo!
pere de Henri IV. Les armees–
s'approchoient; on envoya demander
a
la reine s'il fal–
loir livrer bataille: ,, d\:mandez-le
a
la
nourrice du.roi "
dit-elle avec un fourire ironique ,,.
La
batailk: fedonn
pres de Dreux ; les huguenots furent vaincus;
k
prin-"
ce
de Conde tomba entre
le~
mains des catholiques
1
&
le
conner~ble
1
entre celles des huguenots. Le
mu.;
recbal de Saint-Andre q·ui avoit echappe aux coupa;
des foldars ennemis , tomba fous ceux d'un alfaffin
apres la bataille:
Fran~ois
due de Guile eur le me
me fort
a
Orleans. Cet homme fingulier, grand poli.'
tiq ue , grand general, maitre de lui.meme comme des
<\Utres hommes , infinuant , brave, ne laiffa d'aurro
heritage que
200
miJle ecus de dettes,
Ct'
qui prouve–
q.ue!'amour de la gloire
&
de }'empire eroit
fa
feule
paflion. Le roi marcha vers le Havre,
/il
enleva cerre
place aux Anglois, que Jes huguenots avoient intro•
duits en France. Cette conquete fut fqivie, en
1563 ,
d'nn edit de pacification qui fut peu refpeCl:e par !es
proteA:ans ,
&
viole fans pudeur par Jes catholiques:
La
majorite du r6i fut declared
13
ansi mais Catherine
demc;ura toujours maitreffe des affaires. On fit la
pai~.
avec
I'
Angkterre;
Charles IX,
inutile:
a
fon peuple,
a lui-meme'
fit
des voyages dans Jes provinces' mains
pour en examiner la fituation que pour promener fon
ennui,
II
em, ainfi que Catherine , une entrevue
a
Bayonne avec
le
due d'Albe
&
lfabelle de
Fran~e,
cpou re de Philippe II. On pretend qtie ce
fut-Ja
que
la _perte
des
huguenots
fut juree,