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CHA

porcee leurs fouverains. Trop Jiers pour ufa de dilll–

mulation, ils Jui donnerent en public ks marques du

plus offenfant mepris.

&

s'oublierent jufqu'au point de

Jui .refu(er

le

falut un jour qu'il parut dans l'afiem–

blee pare cly

tous !es ornemens qu'avoient portes les

cmpereurs Grecs

&

Romains. II s'etoit fait accompa–

gner de Richilde

fa

femme , ce que Jes auteurs con–

remporains ont traite de folie.

A

pparemment que Jes

femmes des rois, quoique qualifieos du titre de reine,

n'avoienc point d'cntree dans les alfemblees publiques.

Cependanr le roi de Germanie , doublernent fache d'e–

tre exclu d< la fucceffion de fon neveu ,

&

de voir

fon "frere fe parer d'un titre qu'il avoit achete par cant

de balfelfes, lorfqu'jl pou•1oit le parcager fans honte avec

lui, jura de le priver du fruit de

(es

ufurpations. Les

preparatifs de guerre glacerent d'cffroi

le rnonarque

Fran~ois.

Ayant palfe le Rhin

&

la Meufe, fon armee

jiorta le ravage en

de~a

de ces fleuves.; m'ais la mort

qui le furpri't

a

Attigny , ralfura

Charles,

dont la cu–

pidice n'etoit pas encore fatisfairn. Ce prince, qui ne

favoit ni gouverner , ni vaincre, etoit fans ceiTe en

mouvement pour ufurper de nouveaux. etats. On ne

l'eut pas plutot informe de la mort de fon frere, qu'il

ralfembla fes troupes de routes parts ' refolu de de–

pouiller fes neveux. Tdles ecoient les

fun~railles

dont

il

prerendoit honorer la memoire de.

fo~

frere. ·Louis

IJ, fils du roi de Germanit: , voyant l'orage pret a

lponder fes eracs ' invoque en vain

la foi des traices,

la' voix du fang

&

de la religion. L'infatiable monar·

q;ic, fans frein dans fes d,efirs , perfifla clans le def·

fein de le depouiller ; mais comme ii ne vouloit rlen

donner au hazard , ii feign it de confentir

a

la palx avec

·le

jeune prince, tandis qu'il s'avanya. par 'des cherpins

~erournes

&

couvcrts ,

a

deffein de le furprendre

&

~e

l'egorger, ou au moi)lS de .lui crever Jes. 'yeux.. II

a1,1roit execute cet affreux projet, fans la ju()

:e.ho

rreu·r

de l'eveque de Cologne pour ce crifT!e. Ce

dig

ne

&

vertueux prelat craignant de . pa!fer pour

le

compli–

ce de fon maicre, fit dire

a

Louis de fe defier des ernbu–

ches de fon oncle barbare.' Le co111bans'eogagea pres cle

t-'Ieyen;

&

cc: fur pres de ce bourg que la viCloire CQu·

ronna le drort,

&

que la valeur l'emporta fur

le

nornbre.

L'armee de

Charles

fut vaincue, mife en.fuite, fon camp

pris

&

pille, tOLlt,j ufqu'a fes equipaBes, fut Ja proie

du,vainquem. Leroi honteux de

fa

defaite, alla fe ca–

cher dans le

mon~ftere

de Saint-Lambert fur la Meufe,

ou la peur ne lui permit pas de faire un long fejour; il

s'enfuit

a

Samouci, pres de Laon, enfuite

a

Qy~rci

for

l'Oife. Tous Jes peuples eclacoient en murmures contre la

foiblelfe de fon gouvernement. La France

&

l'ltalie

etoient. dans l'etat le plus deplorable: les Normands

avoien~

faccage Rouen;

&

Jes Sarrafins qui etoient

maitres du midi de l'lralie, faifoient des courfes juf–

quo;s aux pones de Rome. Le Pape ne celfoit d'ecrire

~<:S

lettres les plus prelfantes pour l'erigager

a

fe faire

yoir aux ennemis du nom chrecien; mais' ce fut inu–

tilemen~

qu'il en attendoit des

fecours.

Charles,

a

la

verite, parfa les Alpes; il s'avanya meme jufqu'a Pa.

vie, ou Jean_

V~II

le vint trouver. Le pontife efpe–

rant amener le monarque

a

Con but' en flattant

ra

va–

nite, le felicitoic fur la gloir:: dont ii alloit fe couvrir

en chalfant ks infideles' lor(qu'uo bruit fe repand que

Carloman fe, prepare

a

entrer en Lombardie

a

la tete

d'une ,ar91€c. Cette nouvelle Jes glace d'dFroi l'un.

&

l'autre; le Pape s'enfuit aufii-t6t vers' Rome ,

&

le

mondrque reprend le chemin de fes etats.

Charles

ne

fyrvecut point

a

la honte de cette expedition; le cha–

grin, les jnquietudes lui cauferent une fievrc: violente

donr ii mouwt au village de Brios, dans une mifera–

ble chaun;iiere; circon!l:ance facheufe pour un prinae

qui ,

9e

fachant pas en quoi con!ift:e

la vraie gloire

des fouverains, facrifioit tout

a

qne vaine magnificence.

Sedfrias , med.ecin Juif, en qui ii ·ayoic beaucoup de

confian~e

, elfaya en vain de

le.

guerir par le moyen

d'un febrifuge, La

m~ladie

du prince etoit moins dans

un farig alcere , que

dan~

une imagination bte{fee; on

C H

~

327

l'atcufa ·d'avoir ufe de perfidie,

&

d'avoir e'!1pleye le

poifon au lieu de remede : c'e!l: une calomn1e fugge•

ree par la haine, q ue l'on portoit

a

la naeion Juive'

&

~

la jaloulic: occafionnee

p~r

la faveur d.ont k :no–

narque honoroit Sedecias. Char/es-le-chauve fut inhume

a

Nantua, mona!l:ere Ju diocefe de Lyon, dans la

~relfe.

On avoit ei:nbaume Con corps

a

dt rfeio de le

tranfporter

a

S. Denis ; mais l'odeur infdte de fo n ca–

davre ne le permit pas

a

fes gardes ;

(es

,OS n'y furen t

transferes que quelques anne<lS apres. On ne fait

a

qucl

terns rapporter

le

magnifique tombeal1 qu•on voir au

milieu .du chceur de cette riche bdfilique.

ll

ecoic

dan~

la detixierne annee de fon empire' la .tren\e; llllitieme

de fon regne, la cinquante-cinquieme de Con age. La

monarchie frantoife 'qu'il avoit ebranlee, ne put

fe

re–

lever fous fes fuccelTeurs. Dechiree par les nobles

&

p<1r le clerge , qui avoient profite de la foib lelfe du

prince pour s'arroger !e.s privileges-· du trone, elle

~Ila'

toC1jours en decadence ; on ne la reconnoifibit plus que

daris deux villes, lorfqu'une famille nouvelle qui s'e–

re a fur Jes ruines de ' Pepin, Jui prepara quelques

. rayons de

fa

premiere fplendeur, On reproche fur.tout

a

·cbar/es-le-dn1uve d'avoir ecabli i.rne efpece d'hed dite

par rapport

au~

grandes charges de !'<!tar. Les F ran–

fois obtinrent le privilege de difpofrr apres

fa

mort

des gn1nds fiefs en faveu r de leurs enfans, ou de qnel–

qu'un de Jeurs proches , s'il leur prenoit envie de fe

retirer du monde; concc:ffion

im'prudente , qui ocoit

a

fes foccdfeurs le moyen le plus fUr de comenir kurs

vafThux. O n peqt la regarder, dit un modemc, com–

me l'epoque de ces feigneuries q4i en parcageant

I~

fouveraine autorite, l'ont prefque aneln'tit:. II a falhi

bien des fie\:les , ajoute-t-il, pour remcrcre les chof"s

dans l'etat ou ulles font aujoJJrd'hui. Les ll:ign·eurs ne

po!Tedent phis de kurs ancieno'es u(urpations qu'un

vain hommage ,: ils1ont cependant encore: t1n droir forr

precieux, celui d'.avoir des juges dans leur mouvancc.

Charles

eut deux femmes, Erme

ntrude &

R1chilclc ;

de la premiere· forci rent Louis ,

furnom.me

le Beg11e

,.

qui regna en li'rance; Charles, qu

i mourut r

oi tl',Aqui–

ta'ine; Carloqian, qu'il fit aveugler

po~1r

lui avoii; r'<1i)

la guerre; Lothaire; Drogon

&

Pepin, qui mou:ru–

rent jeunes; Judith, qui fut ·enlevee par Baudouin;

cette princdfe avoit ete fucceffi vement

fetnl)1t!

de deuic

rois d'Angleterre; Rotilde

&

ErmentrlJdc , qui fo rent

toutes dcux abbefies,

l'une ds: Chd les

&

de N ere.

D ame de Soilfons , l'autre d'Afnon fo r la Scarpe. Ri–

clulde donna naiffance-

a

Louis.'& a Charles , qui tous

deux moururent prefqu'auffi-tot apres leur bapteme.

. Ce prine eut peu de vices., .qeallCOtJP de dffauts,

une ambition domefuree,

&

pas lin des tdlens q·ui pou–

voient la fatisfaire. Le$

fa

vans

&

fur-tout les moines ,

qu'il fut recompenfer avec magn1Jicence, Ont fait d'.in u–

tiles efforts pour epargner

a

fa

metnoire les taches qui

Ja dcshonorent ; c'efl: en vain qu'ils l'ont

~!eve

au-·

de!fus des Tire

&

des Antonin. L'hifioire, afyle in–

violable de la verite ,.en

retra~an.t

Jes actions du prin–

ce, a devoile la b<1rfetre des adulateurs,

&

diffipe l'en–

cens qu'ils lui ant prodigue. Au rdte, on peut juger

de l'efprit de fan fiecle par une cjrcon!l:ance (le fon

regne. Les

Fran~ois

qui tenoient le pani de Lothaire,

Jui ayant difpute le palfage de la SeiHe, ii prit une

croix,

&

fans coup ferir ii palfa la ri viere,

&

~e,s m i~

tous en fuice. Un concile lui donne

le

nom de· ro1

cres-chrctien. Les Papes l'avoiont donne

a

Pepin l'ufur–

pateur; c'ecoit un titre qui n'faoit du qu'au

momcn~;

ii n'e!l: devenu propre aux rois de France

qu~

dcpu1s

Louis XI. Saint-Denis lui doit

la fameufo

foi rt: du

Landi, que Charlemagne avoit etablie

a

Aix- la-Cha–

pelle. On place la pretendue Papeffe Jeanne entre les

Papes contemporains de ce prince.

Charles;

roi de Provence

&

de ]3ourgogne, for fits

de Lothaire premier; -ce prince mournt en

863

,

<l'nn.c

atcaqne d'epikpfie ,

a

laquelle ii

eCOJ[

fort

l<tj: r;

J'h1-

ftoire ne Jui attribuc rien de m;morable. L'annee dc_fa

nailfance

e(~

ig noree, on ld1r .fruleme-nc quc ce fut

k

pins jeune des fils de Lothaire.