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1.

I 2

CAN

gere

&

du devoir feodal, y perit Jes armc!

a

la main.

Le jeum: Valdemar vint biencoc occupcr le theatre

cle

la guerre. II fignala par um: viCl:oin: Ion entree

dans le B oHl:ein , entra triomphant dans

la pluparc

·des villes , echoua devant Lawcmbourg,

&

prit Lu–

beck .

11

fot moins redevablc de cem: conquece

a

fon

propre courage , qu'a la policique de fon frere qui ,

pour forcer

les habitans

a

fe

foumeme , avoit fai t

faifi r tous leurs vaiffeaux; ii les leu r rendit en rece–

vant des otages de !eur foumiffion. Enfin , V aldemar

f~ut

envelopper Adolphe , fe rendre maitre de

fa

per–

fonne , le traina en D ancmarck, au milieu des raille–

ries cruelles d'un peuple infolenc ,

&

d'une foldate

que

dfrenee.

Can11t

ternic la gloire de cane de ver–

rns , en faifant jctter fon ennemi dans un cachoc.

Sur ces entrefaices, Othon , due de Saxe, qui avoit

concre Adolphe cant de motifs de vengeance, fut elu

empereor,

&

fe

rapprocha d'inceret avec

Canul,

par

le mariage de Guillaume fon frere avec Heiene, fceu r

du prince Danois.

Canul

,

comble des faveurs de la

fortune, yvre de profperites ' fe montra clans lcs etats

qu'il avoit conguis en Allemagne. Tous ks cceurs vo–

lerenc

a

fon pa!fage : Jes hommages qu'il

r~~ll['

fu–

rent' un tribut de l'eftime publique. II verfa par-tout

des bienfaics qui fore11t afTez payes par !'amour de

fes fujecs.

11

revint en Danen»arck,

&

mouruc en 1202 ,

au moment ou il alloic jouir du fruit de cant de tra–

vat1x policiques

&

militaire~:

il avoic quarante ans ,

&

en avoit regne vingt-un. O n crur que fa more n'e–

toic pas naturelle,

&

la caufe de ce fourron eCl:

ai–

fee

a

taifir : il etoit prince; fon peuple etoit credule;

&

frs vafTamc avoicnt inrerec de femer ce bruit.

Canul

faifTa beau'coup d'abus apres Jui ; mais ii Jes

avoit trouves etablis

&

en,racines depuis plufieurs fie–

cles. Sa prudence en avoit extirpe plufieurs, enrrc au–

t res la courume d'exiger une amende de

tollS

les pa–

rens d'un affaffin: loi bifarre , qui confondoit !'inno–

cent

&

le

coupable.

Ami de l'humanite ,

ii ne

fit

que des guerres ne–

ce!faires : ii prenoic les armes malgre lui , s'en fervoit

avec gloire ,

&

les pofoit fans honte comme fans re–

gret: ii pardonnoit fans effort;

&

parmi cant d'offen–

fes qu'il

re~uc

de fes fujets , de fes vaffaux

&

de fes

v oifins, on nt peut Jui reprocher que le ravage pro–

jecce de· la Scanie,

&

le traicement qu'il fie effuyer

au malheu reu x Adolphe. Les hi!toriens nous le pei–

gnent ennemi des plaifirs ; fans cefTe occupe des foins

du gouvernement' cha(le meme dans Jes bras d'une

epoufr: qu'il acloroit '

fenfible aux plainces des pau–

vres ,

&

ne dedaignant point k detail de kurs mi–

feres ,

jaloux de la gloire de

fa

famille. LI arma la

cour de Rome conire Philippe Augufte , roi de Fran–

ce, qui avo1t repudie fa fceu r Ingeburge , la merveille

de fon fiecle. L es foudres de Rome , Jes· clameurs du

ckrge , . la frayeur du peuple Fran\:ois frappe d'un

incerdic, forcere nt enlin le vainqueur de Bou vines

a

r~ppeller

la prince(fo oucraaee :

Ca11ut

apres cette

fa–

tisfaCl:ion , fe

reconcilia de 'honne foi avec Philippe

Augufte , ne fongea plus

a

troubler le

repos de la

Frdnce ,

&

s'occupa de celui de fes etats. Valdemar

II

fon frere, lui lucceda.

(

M.

DE

SAcv.)

C ANUT ,

(Rift.. de Suede.)

furnomme ER1csoN , c'eft–

a-di re ,

jils d'Eric

le fain t, roi de ,Suede. D'apres le

trai ce bizarre cunclu enere ·faint Eric,

&

Charles-Suer–

cher!Ofl (

vo ez

ce mot), il devoit

fu cceder

a

Char–

les ; il s'ecoic retire en

Norw~ge

de peur que ce prin–

ce ne fe delivrat d'un fuccefTeur odieux, pour a!fu–

rer

a

fes enfans la poffc(lion du crone. Impatient de

r;egner il forrit de

fa

recraice, furprit Charlc's,

"&

lui

oca la couronne

&

la vie. Un rcgne commence par

un a!fafJinat ne pouvoit etre hc:ureux. La veuve de

Charies alla remplir le D anemarck

d~

fes eris ,

&

fe

· jecca avec

fes enfans clans les bras d u roi Valdemar

qui jura de v·enger cene famille informnee,

&

fe pre–

p ara

a

faire

a

Canut

une

gu~rre

cruelle; les Goths ,

fort compa!fion i.:iour

le

fang de Charles , Coit ennui

CAN

cle .ne plus faire la guerre , joignirent

!ems armes

··~.

celles de Valdemar; mais

Canut

forcit vainqueur de

plufieurs combats. Les Goths

fe

foumirent, Valdemar

o'ofa plus troubler fon repos.

Canul

ne s'occupa plus

qu'a effacer par les bienfaics dont ii combla l'Eglife ,

le meurrre dont ii avoic fouille fes mains. II donna

quelques loix afTez

f~ges;

mais au milieu de fes foins

pacifiques ,

Jes Efthoniens

&

les Courlandois fircnt

une irruption dans fc:s ttats; ces peuples brigands en–

leverent Jes vai!feaux , ravagerent Jes cotes '

livrerent

aux 1lammes la ville de Sigrnna, egorgerenc l'arche–

veque de Sceka,

&

difparurenc avec les ricl)efTes de

la Suede.

Canul

n'avoic pas fai t un pas pour dffen–

dre fes

fujets. II fe confula de ce malheur avec Jes

moines done

fa

emir etoic compofee. Il momuc encre

leurs bras , l'an

1 192 ,

il fu t enterre clans le cloicre

de Warnheim. La p '(1parc de fes

pr~decefTrnrs

n'a·

voient eu d'aucre tombeau qu'un champ de bataille,

(

M.

DE SACY. )

C

P-NUT,

roi de Vandalie , (

Hiftoire des //andaleJ

&

de Dane1Qarck.

)

fils d' Eric

le

bon , roi de Danemarck •

ne commcn\:a

a

jouer un role dans le N ord que fou•

le regne de N icolas ou H arald IV, en 11 26. Ce prin–

ce avoit retabli dans la Vandalie

H~nri,

fils de Go–

thelfeale,

&

de Sygri the , fceur du roi Danois. · Le

Vandale fut ingrat des qu'il put

l'e•re impunemenr ;

il demanda une partie du D anemarck comme la fuc–

ceffion de

fa

mere ; Nicolas rejetta fa demanJe,

&

ce

refus fut le fig nal de la guerre ; Henri entra dans le

duche de Slcfwick , donnanc

a

fes

foldats l'exemplc

du pillage

&

des cruauces ks plus

inouies. Nicolas

marcha contre lui :

Canut

qui -combattoic fous f<:s or–

dres, fe fignala dans une bacaille, for bk!fe ,

&

ne

dut la libe-rte qu'au courage d'un foldac. Ce D anois

voyoir I prince renverfe de fo n cheval, Henri accou–

roit

pou~

fe faifir de

fa

perfonne-,

le foldat marche

d roic au Vandale , frignanc d'et re ble!fe

&

lui cc:n–

danc !es· mains comme pour recevoir des fers; H enri

le lai!fe approcher , cdui-ci

faifit

la bride , renverfe

le cavalier, fe rend ma]tre du cheval ,

y

monte, prrnd

Canul

en croupe ,

&

l'emporte. L'armee Danoife fut

vaincue , parce qu'elle avoit

~te

crahie par Elif , gou–

verneur de Slefwick.

Can11t

qui s'indignoit de l'obfcurice ou on

l'avoiu

laiffe languir jufqu'alors , touche des maux qui dei"o–

loienc cette concree, prnmir au roi de la deftndre con–

tre Jes incudions des Vanddles ,

&

de p rter l'a gucrre .

jufques dans les ecacs de H enn ;,.pour remplir de

Ii

belles efperances , ii ne demanda que le titre de go u–

verneur: Nicolas ne le Jui donna point, ii le Jui ven_-,

die ; pour en payer le prix, le genereux

Carmi

enga–

gea une parrie de fon patrimoine·,

&

leva des trou–

pes avec le prod uic du refte.

Tl envoya d'abord offrir la paix au prince Vandale,

mais il ex1geoit la rdbirucion de tom ce que fon ar–

mee avoir enkve aux habicans du duche ;

ii avoir

commence lui-meme

a

repar~r

leurs pertes par fes lar–

geffc:s. Henri, loin de confentir a rien rendre ,

~xigeoit

qu'on lui rendit une parcie du D anemarck. ,, Vocre ·

,, maitre, dit-il aux deputes de

Canul,

ell un cheval

,, fougueux qui fe croit indompcable; je lui appren–

" drai qu'il ne ]'ell pas .,. Le prince D anois n'em pas

plutot

re~u

cecte rcponfr qu'il s'avan\:a

a

la cece de

fon armee, irivdlic Henri dans le chatcau

OU

il s'etoit

renferme,

&

pou!fa le fiege avec tant de

~haleur

,

que le Vandale , craignant de perdre en un jour,

fa

forcere!fe ,

fa

liberte

&

fa

couronn<;, fe jetta dans une

riviere qui baignoit 1es murs, la traverfa

a

la nage ,

&

difparut;

Canut

emporca la place d'afTaut,

y

trou–

va les depouilles des habitans de Slefwick ,

&

les leur

rendit

a

fon retour. La guerrc:

concinua

av~c

divers

fucces ; enfin Henri fot vaincu dans une bataille ran–

gee,

&

demanda la paix ;

Ca1111t

vint la lui apporcer

lui-meme fans efcorte, prefque fans armes, avec cette

confiance naturelle aux heros. Henri fe jetta dans ft:s

bras ,

&

pa~ut at~crre

par rant de

~randeur

d'ame.