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CAN

oours

de

{es

triom;he~

en

1039.

Aler;

Canul

fut ap:

pelle au crone par le cri unanime de

Li

nation angloire. .

II

n'avoie ofe ateaquer fon rival vivant ; ii l'infolta

mort, fie deterrer fon corps , le fit jetter dans la Ta–

inife, ace.abla fon peuple rl'imp6ts , livra aux flammes

la ville de Worcefter, pour quelques legers mmrnu–

res ,

&

rnourue en

1042 ,

ha"i en Angleterre, rneprife

en Danerriarck; ,,

&

ignore

clans

le

refte de !'Europe.

( M.

DE

SACY. )

CANUT

IV

ou

SAINT-CANUT (

Hijloire

de

Danemarck. )

:mi de Danemarck.,.__il etoit fils de Suenon 11.

&

mon–

ta fur

le

trone apres la mort d'Harald III. fan frere

en

1080.

Son zele pour le Chriftianifme tourna fes ar–

rnes du cote de

b

Livonie, qui etoie depuis long–

t ems en proie aux guerres de religion. L es Chreeiens

lui furent redev11bles de !curs fucces,

&

ii revint tr.iom-

.phant. Son premier fain fut de fubftiruer des loix

vi–

goureufcs aux loix indulgentes

&

foibles , qui avoient

regne jufqu'alors :

ii

etablie cclle du talion pour !es

moindres crimes, celle de mart pour les grands atten–

tats, purgea 1<1

mer des pirates qui l'infeftoier\t ,

&

de!ivra fes etats de brigands plus dangereux encore'

d'une foule de tyrans fubalternes , engraiffes du plus

pur fang du

peupl~;

enfin ,

le

Danemarck eut un co–

de; !es riches concuffionnai(es trem!>krent clans ,leurs

pelais, comrne !es voleurs obf<;urs dans leurs retraites.

Mais d'une main

ii

terraffoit les Brigands , de 1'<1utre

ii etevoit !es pretres ; il !es deroba aux pourfuites du

bras

f~culier,

!es adl\lie clans le fenac , leur donna la

prefeance fur !es autres fenateurs , en

fi.c

dans l'etat

llll

corps plus puilfant que l'etat meme,

&

!es

cut.

r affalies d:: biens s'ils n'avoie11t pas ere infatiables.

.Cette imprudence gfoerolite fut la fource

d~s

plus ·

grands mau« que le Danemarck ait effuyes. L es bien.–

faits des rois devinrent clans les mains des prerres des

armes centre les rois memes. F iers des bontes de leur

fouverain ' ils voulurcnt etre fouverains

a

kur tour'

compeer !es grands au nombre de leurs. creatures ,

&

ma.n;her !es egaux des mo11arques. Ceux-ci oe recon–

mm:nt leur fa\lte que lorrqu'il n'etoit plus tems de la.

reparer.

Cami!

en comruit une plus dangereufe enco–

re , en donnant

a

fan frere Ollaiis

le

duche de Slef–

·wick. Cet exemple cxcita, dans la fuite , des "guerres

civilcs ,

&

n'apprend que trap

a.ux

rois qu'ils. doivcnt

fr

defier meme de leurs vercus.

Ca11ut

en fe livrant au

pcncha.nt

de l'amitie , ne croyoit pas prepai:er clans l'ave–

nir des malheurs

a

fes peuples.

Ceux.ci

clans }a fuite

eurent pour cnnemis

&

les princes fajts pour

I.cs.

ren–

dre heureuK,

&

les mini!l:res de

·la

religion faits pour

Jes rendre meilleurs.

L a manic des conquetes s.'empara auffi de l'atne dt1

faint: ii regardoit encore I' Angleterre comme fon pa–

trimoine,

&

le druit de conquete ecoit

a

fes yeux un.

droit veritable. Seconde par OJlaiis

le

Debonnaire, roi

de Norwege·,

&

par Robert , comte de Ftaodres , fan.

Iieau- per~,

ii ra!fernbla en

1084,

la flocte la plus. puif–

iantd qui euc co.uvert les mers du N ord,

&

fe pre-.

iiara

a

chaffer

Guiliaum~

le conqueraot , q:ui regnoit.

alors en Angleten:e ;

ma.is

une irruption des Vandale3

le

for!j:a de fufpendre cette eKpediciori. L 'ar1)Jee s'indi–

gna de ce delai,

&

fit

emendre fes murmures j.ufqu'aux.

pieds du trooe. Les Vandales effrayes "difparurent.

Ca-

11ut

voulut alors

fe

mett,re en. mer. Mais fon armee qui

craignoit

fa

vengeance, s'enfuit

a.

fon afpetl:,

&

Ca~

nut

demeura en

J

uthland

po.ur

punir ceux qes mutin-s

qui nc lui etoient pas echappes. Peu fati.sfait

d.e

leu~

fopplicc , ii voulut punir fur la nation entiere. l'info–

lence de {es foldats. L e chacimcnt qu'il Jui impofa fut

encore plus ridicule, c'etoit d'accorder les. decimes au

clerge, qui toujours interelfe aux expiations , s'enri–

chiffoic egalement

&

des crimes des rois

&

de CeUlC

des .peuples. Le

J

uthland (e fouleva

&

refufa de payer

cet 1mpot.

Canut

lui-rneme vit fes jours · menaces ,

&

cherch~ ~n

afyle en Z d ande. Mais trahi par Asbiom •.

ramene par I.e

pe~fu!e Bl~k

, qui etoit d'intelligence

avec !es

mutJ.Os,

11

fe

prefente

a

eux; Balk alors leur

<.fome II!

CA

209

donne le figna1 du crime,

Canut

fe .

retire dans l'eglife

de S. Alban

a

Odenfee , ii

y

ell: maffacre avec Benoit ,

fon frere, ce fut

le

10

J

uillct

1086

que fe paffa cette

fcenc tragique. L e

cl~rge

pretendit que

Canut

etoit

martyr de la religion ,

&

le

peuple qu'il etoit martyr

d u clerge. ( M.

DE

SAcv. )

CANuT V , furnomme

Mag111iffa11

,

c'ell:-a-d:re ,

ji!.s

de

Magnus ,

(

Hijl.

de

Dauemarck.

)

Eric l'Agneau ecant

mort fans enfans ,

&

l'ordre de la focceffion n'etant

fixe par aucune Joi fondatl)cntale,

pn

vit naitre !es dif–

cordes les plus funeftes. Eric l'Agneau auroit pu !es

prevenir en nommant h1i-meme fon fucceffeur; mais

quelque terns avant

fa

mart, ii avoit enfeveli dans un

cloitre fes vertus

&

fa

gloire. Croyant ne devoir plus

penfer q u'a lui-merne , ii avoit oublie fon peuple;

&

pour obtenir un royaume clans le ciel, ii abandonnoit

aux plus affreuK ravages celui qu'il poffedoit fur la

terre. L'Agneau mourut done. Suenon,

Canut

&

Val~

demar avoient des pretentions au trone. Valdemar enco–

re trop jeune pour jouer u.n role dans cette querelle.

fut aifement ecarte. Suenon, fils nature! d'Eric Emund,

&

Canut,

fils de' Magnus s'emparerent de la fcene ,

&

ne 'tarderent pas

a

l'enfangla11ter. Le premier avoit

gagne Jes fuffrages des Scaniens

&

des '

.Z.elando.is

; !es

J

uthlandois tenoient 'pour

Ca1111t.

Les deux pareis s'af–

femblereoe chacun de leur cote, taus deux prirent le

titre d'etats-generaux,

&

chacun des chefs y fut cou–

ronne par fes amis. On ne fe fepara que pour courir

·aux armes. D ans le premier choc , en

1149 ,

Canu&

fut vaincu, .

& .

s'enfuit avec !es debris de fan armee.

Suenon enfle de ce fucces ,

mena~a

d'une

r~ioe fo~daine quiconque de fes voilins ou de fes fujets ofero1t

(e

declarer en faveur de fan rival, ii

Ola

meme bra–

ver i'eglifc ,

&

faire enfermer le primat partifan de

Canut ,

qui avoit et6 pris les armes

a

la main clans

un combat. Le remords (uivit de pres ce coup d'etat.

L'eglife depuis long-terns avoit

~o

revc:nu affure fur

!es fauces des rois; Suenon

po.ur

expier le fien, donna

au clerge des champs va!tes

&

fertiles, l'ik

&

la ville

de Boznhofm,

&

meme une citadelle des rnieux forti–

fiees : encore quelques

viol~nces ,

&

l'eglife auroit pof,

fede tou.t le D anemarck.

E.nfit1

!es ordres du Pape forcerent Ie.s deux concur-'

rens a reunir leurs forces centre ·!es Vandales. On fent

qu'une armee

divi~e

par deux

interc~ts'

conduite pa-r

deux chefs ennemis l't:m de l'autre' dev.oit etre tail–

lee en pieces ; klle le foe,

&

ne rapporta de la Van–

dalie

q.ui:

la

h.on.te

de. fes defaites ,

&

une nou.vcUe

fo.reur pour la guerre ei'vile. E lle eft bien1oc rnllumee ;

on prelu,Je aux batailles par des, affaffinats.

Camlt

en.-

· 11oie un herault

a.ux

·habicans -de Rofchild ; ceuK-ci fe

(aififfcn,t d.e

fa

perfonne ,

&

S,uenon

le

fair.

egorger~

Krantzius ne dit

poi.nt

li l'eglife tira encor.e quelque

fru it de ce crime, mais

Canut

fongea.

a

le:

venger. Il

inve!l:it Rofchiltl : ce fut moins cependant uo liege

qu'une fuq:irife; ii emra dans la place , non pas

trio~phant, m;iis terrible

&

altere de fang. It n'en fomt

que pour marcher

a

la reocontre di: Suenon. L a ba,

taille

fe

donna vets l'an.

I

154;

la viCl:oire vola long–

tecn's

d~un

parti

a

l'autre ; enfi.n !es troupes de sue..

oon pliecent; deja une partie avoit abandonn6 le cham2

de bataille. , Iorfque !es p lus.

brav.cs

s'etanc raffembles,

firent un dernier effort, enfoncerent !es. rangs de Par–

mee eonern,je

~

&

C111mt

foe entraine dans. la derouto

des liens.

L e parci· du vainqueur devlnt pfus

p.ui

!fant encore

p~r

l

'arriv.ee

du jeune Valdemar, qui, fenrant fes.for.

ces cro1tre avec fen.courage, rffoluc de combaur.e

po~r

Suenon. en attend:int le moment de combatcre pour

lut·

meme'. .

"F~us.

deux entrerent dans le

J

uthland ' afylo

du

malheure.ux

.

Canut·;

ii vine

a

pied au-dev.ant de fes

eruiemis ' fuivi d'une armee fuible. P.aur- mettr.e

fe~.

fol–

dats dans la necellir6 de vaincre ou

de

mounr ,.

11.

fit

mettro pied

a

terre

a

fa

cavalerle ·-

&

renvoya tow

!es chev.aux, mais iL monta fur le lien.;_

&

fes foldats

voyant qu'il ne partageoi.t pas leurs

J~1ls,

fim1t

peu