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i9 2 _

C A

N

debarquement,

&

a

precipiter le

rembarq~~ment. L~

C4;

non

eO: encore tres-necenaire pour favoriler Jes d1fpo–

fitions d'une armee qu'on forme pour donner une ba–

t aille , & pour n'uirc

ii

cellcs que

~ai~

l'ennemi pour

la

recevoir ou la livrer,

&c.

II ell: evident que, dans

ces circonfl:ances

&

beaucoup d'autres, done le derai[

feroit trop long, la piece de

cano11

qui aura la plus Ion,.

gue portee , fous le moii:idre angle d'.elevatioi:i,

~

done

la direCl:ion fera la plus JUfl:e , produ1ra phis rnfa1ll1bk–

rnent fon effet, qu'une piece done la portee ftra plus

courte,

&

la direCl:ion moins su re.

Il n'ell quefi:ion ici que des pieces de

canon ,

des

calibres de

12 ,

8

&

4 livres de balles, qu'on appel–

le

comnrnnement

pieces de campagne

ou

de bataille ,

dont

o n a toralen:ient change Jes dirnenlions depuis la paix

de

1762 •

a

l'exemple des pui!fances etrangeres . qui

ont fenliblement diminue la longueur

&

l'epailleur de

leurs bouches

a

feu.

&

qui en one prodigieufement

augmente le nombre. La Ruffie a eu jufqu'a fix cens

pieces de

ca11011

ainli allegees

a

la fuite de fes armees,

pendant la dern iere guerre.

Sont-ce, comme le difent Jes partifans de la nou–

velle artillerie , Jes changemens avantageux faits dans

la taCl:ique, qui ont neceffite ceux qu'on a fa its dans

l'artil!erie ;

&

ce nouveau fy(lcme ef1:-il lui.meme auffi

avantageux que le precendent Jes novateurs? N'efi:-ce

pas plutcit !'extreme confiance qu'on met aujourd'hui

'clans le feu, qui a fait abandonner !es vrais princi.

'pes de la taCl:ique? Ces quellions partagent eCl:uelle–

ment !es. militaires, parmi lefquels un grand nombre

loin de reconnoitre que Jes changemens dont ii efi: que–

,fiion, foient avantageux , pretendent au contraire, que

c'ef1: cet exces de confiance dans le feu,

&

cette mul–

tiplication demefuree de pieces de

canon

dans !es ar–

mecs qui ont fait abandonner l'oraonnance profonde

l a feule favorable

a

l'infanterie pour le choc,

&

qui

ont determine

a

renoncer

a

fa

confl:itution nacurelle

pour la former fur trois de hauteur, qui eil l'ordre qui

a paru

le

plus proprc a faire ufage de tout fon feu.

Ce nouveau fyfl:eme de taCl:ique n'indique autre cha–

fe que le delfein ou font toutes ks puilfances d'en–

gager,

a

l'avenir . de fouten ir

&

de terminer !es af–

faires de pied ferme

&

de loin ,,

coups de

canon

&

de

fufil,

&

de fuppleer ain!i. par du bruit.

a

ce que

le courage infpiroit

&

faifoit faire autrefois , aux dif–

'politions favantcs , aux

marc~es

legeres , aux manceu–

~res

hardies;

&

enfin au choc impetueux ou

le

Fran–

~ois

• meprifant !es armes de jet. fuivoit l'impullion

de fon ardeur naturelle ,

&

fe precrpitoit fur l'enne–

ini avec l'arme· de main. Ces difpolitions aCl:uelles con–

viennent-elles egalement

a

toutes !es nations

?.

Faifons:

CAN

nous bien de devenir copifl:es , de niodeles qlle nous

ecions? Ce n'efi: pas ici le lieu c!e traiter cette im:

portante matiere que nous abanrJonnons

a

nos maitres

clans !'art de la guerre: renfrrmons-nous dans Jes bor–

nes que nous nous fommes pretcrites ,

&

fuivoos

no~

tre objet.

Ou trouve clans le

Difl. raif des Science!,

&c. !es def–

fcins

&

!es coupes de nos pieces de campagne , tel–

les qu'elles avoient ete determinees par trne ordonnan–

ce du Roi, en

1732:

ii s'ag1t ici de faire connoltre

lev pieccs de

12 ,

8 & 4 , -relies qu'elles exitlent au-–

jourd'hui ,

&

telles qu'on

fe

propofe de !es employer

a

la

guerrc~.

L a longueur de l'ame de ces pieces ell , pour

Jes trois calibres , de dix - frpt fois

le

diametre de

leurs boulets ;

&

leur longueur , prife extfrieurement

depuis la plate-bande de cula!fe jufqu'a la bouche, ell:

de dix-huic fois le diametre de leurs boulets , parce

qu'on donne un diametre du boulec d'epai!feur au fond

de l'ame.

La piece de douze ancienne a

24

diametres de fon

boulet de longueur d'ame ; la piece de huit en a 25;

&

celle de quatre en a

26.

M ais pour eviter au

lc:–

Cl:eur la peine de:: recourir au volume

du Ditl. raif.

de.s Sciences ,

&c. ou l'on a rapporte l'ordonnance de -

I

7

32 ,

nous memons fous fes yeux une table des <li–

menfions des anciennes pieces

&

des nouvelles, ou l'on

verra en quoi celles-ci different des autres.

ous obferverons d'abord quelle influence

la.

lon–

gueur de l'ame d'une piece de

ca11011

peut avoir fur

fa

portee, ou !'amplitude de la courbe decrite par le bou- -

let: nous verrons que la piece courte a le dffavan–

tage de porter moins loin qu'une piece plus longu

e

du meme calibre,

&

que !'experience,

a

cet egard,

efl: parfaitement d'accord avec la t heorie : nous ferons

voir enfuite qu'une piece cource ne peut etre dirigee

avec autant de jnO:e!fe qu'nne piece plus longue; d'oll

ii

paroic q ue l'artillerie

Fran~oife

a du la fuperiorite

qu'elle

a

eue alfez confl:am:nent fur celle de fes en–

nemis , autant

a

fa

forme avantageufe , qu'a la bra–

voure

&

a

!'intelligence du corps qui ell: charge de

fon execution.

Nous avons fupprime Jes fractions de point d2ns

les dimen!ions des pieces anciennes

&

nouvelles , parce

qu'il nous a paru qu'il ecoit impoffible d'y affujettir

la pratique.

~el

ell: le fondeur en effet qui pourroit

s'afl:reindre

a

des fraCl:ions de point fur la 1011g11eur

&

Jes epailfeurs d'une piece de

canon

? II ell: vrai qu'il

auroit la reffource de reclamer contse Jes inllrumens

qn'on emploieroit a la

ve~ification

de fon ouvrage ,

&

nous doutons qu'il

y

en eClt effeCl:ivement d'aifez

pr~~

cis pour le

~onvaincre d'errcur~

·