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C A
N
debarquement,
&
a
precipiter le
rembarq~~ment. L~
C4;
non
eO: encore tres-necenaire pour favoriler Jes d1fpo–
fitions d'une armee qu'on forme pour donner une ba–
t aille , & pour n'uirc
ii
cellcs que
~ai~
l'ennemi pour
la
recevoir ou la livrer,
&c.
II ell: evident que, dans
ces circonfl:ances
&
beaucoup d'autres, done le derai[
feroit trop long, la piece de
cano11
qui aura la plus Ion,.
gue portee , fous le moii:idre angle d'.elevatioi:i,
~
done
la direCl:ion fera la plus JUfl:e , produ1ra phis rnfa1ll1bk–
rnent fon effet, qu'une piece done la portee ftra plus
courte,
&
la direCl:ion moins su re.
Il n'ell quefi:ion ici que des pieces de
canon ,
des
calibres de
12 ,
8
&
4 livres de balles, qu'on appel–
le
comnrnnement
pieces de campagne
ou
de bataille ,
dont
o n a toralen:ient change Jes dirnenlions depuis la paix
de
1762 •
a
l'exemple des pui!fances etrangeres . qui
ont fenliblement diminue la longueur
&
l'epailleur de
leurs bouches
a
feu.
&
qui en one prodigieufement
augmente le nombre. La Ruffie a eu jufqu'a fix cens
pieces de
ca11011
ainli allegees
a
la fuite de fes armees,
pendant la dern iere guerre.
Sont-ce, comme le difent Jes partifans de la nou–
velle artillerie , Jes changemens avantageux faits dans
la taCl:ique, qui ont neceffite ceux qu'on a fa its dans
l'artil!erie ;
&
ce nouveau fy(lcme ef1:-il lui.meme auffi
avantageux que le precendent Jes novateurs? N'efi:-ce
pas plutcit !'extreme confiance qu'on met aujourd'hui
'clans le feu, qui a fait abandonner !es vrais princi.
'pes de la taCl:ique? Ces quellions partagent eCl:uelle–
ment !es. militaires, parmi lefquels un grand nombre
loin de reconnoitre que Jes changemens dont ii efi: que–
,fiion, foient avantageux , pretendent au contraire, que
c'ef1: cet exces de confiance dans le feu,
&
cette mul–
tiplication demefuree de pieces de
canon
dans !es ar–
mecs qui ont fait abandonner l'oraonnance profonde
l a feule favorable
a
l'infanterie pour le choc,
&
qui
ont determine
a
renoncer
a
fa
confl:itution nacurelle
pour la former fur trois de hauteur, qui eil l'ordre qui
a paru
le
plus proprc a faire ufage de tout fon feu.
Ce nouveau fyfl:eme de taCl:ique n'indique autre cha–
fe que le delfein ou font toutes ks puilfances d'en–
gager,
a
l'avenir . de fouten ir
&
de terminer !es af–
faires de pied ferme
&
de loin ,,
a·
coups de
canon
&
de
fufil,
&
de fuppleer ain!i. par du bruit.
a
ce que
le courage infpiroit
&
faifoit faire autrefois , aux dif–
'politions favantcs , aux
marc~es
legeres , aux manceu–
~res
hardies;
&
enfin au choc impetueux ou
le
Fran–
~ois
• meprifant !es armes de jet. fuivoit l'impullion
de fon ardeur naturelle ,
&
fe precrpitoit fur l'enne–
ini avec l'arme· de main. Ces difpolitions aCl:uelles con–
viennent-elles egalement
a
toutes !es nations
?.
Faifons:
CAN
nous bien de devenir copifl:es , de niodeles qlle nous
ecions? Ce n'efi: pas ici le lieu c!e traiter cette im:
portante matiere que nous abanrJonnons
a
nos maitres
clans !'art de la guerre: renfrrmons-nous dans Jes bor–
nes que nous nous fommes pretcrites ,
&
fuivoos
no~
tre objet.
Ou trouve clans le
Difl. raif des Science!,
&c. !es def–
fcins
&
!es coupes de nos pieces de campagne , tel–
les qu'elles avoient ete determinees par trne ordonnan–
ce du Roi, en
1732:
ii s'ag1t ici de faire connoltre
lev pieccs de
12 ,
8 & 4 , -relies qu'elles exitlent au-–
jourd'hui ,
&
telles qu'on
fe
propofe de !es employer
a
la
guerrc~.
L a longueur de l'ame de ces pieces ell , pour
Jes trois calibres , de dix - frpt fois
le
diametre de
leurs boulets ;
&
leur longueur , prife extfrieurement
depuis la plate-bande de cula!fe jufqu'a la bouche, ell:
de dix-huic fois le diametre de leurs boulets , parce
qu'on donne un diametre du boulec d'epai!feur au fond
de l'ame.
La piece de douze ancienne a
24
diametres de fon
boulet de longueur d'ame ; la piece de huit en a 25;
&
celle de quatre en a
26.
M ais pour eviter au
lc:–
Cl:eur la peine de:: recourir au volume
du Ditl. raif.
de.s Sciences ,
&c. ou l'on a rapporte l'ordonnance de -
I
7
32 ,
nous memons fous fes yeux une table des <li–
menfions des anciennes pieces
&
des nouvelles, ou l'on
verra en quoi celles-ci different des autres.
ous obferverons d'abord quelle influence
la.
lon–
gueur de l'ame d'une piece de
ca11011
peut avoir fur
fa
portee, ou !'amplitude de la courbe decrite par le bou- -
let: nous verrons que la piece courte a le dffavan–
tage de porter moins loin qu'une piece plus longu
e
du meme calibre,
&
que !'experience,
a
cet egard,
efl: parfaitement d'accord avec la t heorie : nous ferons
voir enfuite qu'une piece cource ne peut etre dirigee
avec autant de jnO:e!fe qu'nne piece plus longue; d'oll
ii
paroic q ue l'artillerie
Fran~oife
a du la fuperiorite
qu'elle
a
eue alfez confl:am:nent fur celle de fes en–
nemis , autant
a
fa
forme avantageufe , qu'a la bra–
voure
&
a
!'intelligence du corps qui ell: charge de
fon execution.
Nous avons fupprime Jes fractions de point d2ns
les dimen!ions des pieces anciennes
&
nouvelles , parce
qu'il nous a paru qu'il ecoit impoffible d'y affujettir
la pratique.
~el
ell: le fondeur en effet qui pourroit
s'afl:reindre
a
des fraCl:ions de point fur la 1011g11eur
&
Jes epailfeurs d'une piece de
canon
? II ell: vrai qu'il
auroit la reffource de reclamer contse Jes inllrumens
qn'on emploieroit a la
ve~ification
de fon ouvrage ,
&
nous doutons qu'il
y
en eClt effeCl:ivement d'aifez
pr~~
cis pour le
~onvaincre d'errcur~
·