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-CAN

fition

&

par confequcnt de taconner ,

&

mille autros

circonfianc-cs qui rendroient lcs rffultats a la guerre

bien differens de ceux que des epreuvcs tranquilles

' a

l'abri cle toute efpece de difiraction , pcuvent donner.

Cc n'e!l: pas que ks partifans des anciens ufages

!If

conviennent avec !cs novateurs, que les pieces de

ca-

11011

font des etrcs infenlibles fu r lcfquels le beau

&

Je mauvais terns , la tranquillite de la paix ou les ha–

Zlrds de la guerre , n'ont aucune influence : cc n'e!l:

pas encore qu'on ne rende au corps royal de l'Artille–

rie, toute la ju!l:ice q ui d l due

a

fo n zele '

fo n aCl:i–

vite , ti::s calens

&

fa bpvoure : mais ii y aura sure–

ment plus cle defordre ¢ans une batterie de guerre que

clans une battcrie tranquillc d'ecole , ou les memes hom–

mes, coujours aux mcmes places, ne feront ni tues ni

blelfes, ou l'on chargera

&

pointera les pieces fans pre–

cipitation , ou cette ardeur fi naturelle a taus lcs mem–

bres du corps royal, ne les emportera pas , au les pieces

p oint blelfees , les affuts point brifes

&

au enfin cou–

tes les circon!l:ances reunies d'une bataille n'exi!l:ant

point, lailTcront

a

l'efprit toute la tranquilite done ii

c:!l: capable ; aux hommes, tous leurs ,membres pour

agir ; aux pieces

&

aux alfuts leur forme

&

leur po–

fition con!l:antes. C'e!l: par des epreuves de guerre au

m ilieu de toutes lc:s circon!l:ances que nous venons de

rapporter, que la folidite

d~s

pieces anciennes,

&

la

longueur

&

la jufiefle de )eur portee , Ont cte con!l:a–

tees ; c'e!l: la que leur fuperiorite fur les pieces cour–

tcs des etrangcrs

&

fur nos pieces

a

la fuedoife , a

ete con!l:amment reconnue; c'c!l: aux memes epreuves

&

aux mecnes circon!l:ances qu'il faut fournettre

les

pieces nouvelles avant de fe determiner

a

les fubO:i–

tocr aox anciennes.

·

Lorfque l'objet (

G)

qo'on veut battre fe trouve a

une telle di!l:ance de la piece, qu'i\ faille

I'

clever pollr

l'atteindre; c'e!l:-a.dire' lorfque l'objet a battre

e(\:

au.delil. des limites du but en blanc de la piece, qui ,

felon notre definition , e!l: la feconde interfeCl:ion de

la ligne de mire

&

de la trajeetoire , cet objet efi: alors

tellernent eloigne , qu'il efi: necelTaire • pour l'atcein–

drc ' d'elever la volee de la piece,

&

cette elevation

c:!l: plos ou moins grande , felon q ue le point qu'on

VCUt atteindre e!l: plus OU mains eloigne

&

que la

piece e!l: bien au mal proportionnee. L e rayon de mire

(F

fig.

2.)

fe perd alors en l'air

&

l'on a toujours ece clans

l'ulage de pointer d'abord

a

l'objet pour s'a!furer de

la direCl:ion , puis d'elever la pitice

&

de tirer quelques

coups pour crouver !'elevation convenable , relativement

a

la di!l:ance : cette elevation trouvee ' on faifoit une

marque au coin de mire q ui ft:rvoit a fixer la piece

dans fa pofition, tant q ue l'objet n'avoit pas change

de fituation par rapport

a

elle ; on a fub!l:itue a cet ufa–

ge une machine qu'on appelle haulfe (

H

fig.

3. ) (

Voy.

auffi

par le detail

A.

pl. 1.

11°.

1. )

c'efi: une petite

plaque de cuivre graduee , qui glilfe dans une cou–

liffe fixee par quatre vis au milieu

&

derriere la plate–

bande de culalfe : on eleve

a

volonte cette haulfe •

jufqu'a un certain point

&

jufqu'a ce que le rayon de

mire , (

1

fig.

3.) rafant

fa

fommite

&

celle du bour–

let, rencontre l'objet (

G

).

Les partifans de l'ancien fy!l:eme croient qu'il fera

c:lifficile de faire ufage de cette machine

ii

la guerre,

&

que la vivacitc d'exccucion d'une batterie ne le per–

mettra pas :

ii

faudra, difent-ils , dans les direCl:ions

horizontales e!l:imer a J'c:eil , \'e)oignement OU

la di–

,ftance de la piece de

canon

a

l'ennemi, pour fixe r I.a

haulTe

a

la divilion qui lui conviendra : nouvelle e!1:1-

me

a

faire lorfque \a piece fera plus OU mains eievee

que l'objet a battre'

&

clans tous les cas' cc feront

des tittonnemens commc avec le coin de mire de l'an-

ienne methode. L'ufage de cette machine plus jolie

que folide , ajoute-t-on , fera

toujours fort

incercain

par la difficulte de juger des di!l:ances qui changent

a

chaque in!l:ant clans les mouvemens prompts

&

reci–

proques de dcux armees: cette machine delicate refi–

ficra-t-clle aux fatigues des marches•

a

l'ebranlemcnt

/

C A. N

197

d es coups tires avec precipitation , aux ·fecoulfes que

lui donneront les cannonicrs

en

l'elevanc

&

l'abai!fant?

.L e feu , la fumee, la grande vivacite

&

l'arde,ur or–

dinaire , clans ces fortes d'occafions lailTeront-elles la

liberte d'en faire ufage ' puifqu'il e!l: meme alfez dif–

ficile de s'en ferv ir dans ks cxercices tranquilles

des

ecoles?

,, Les Clevations de la haulre relatives aux coups

a

" boulets , ne, font pas celles qu'exigrnt les coups

a

,, mitraille a u

a

petites

l;>alles

:

remarquons de plus

,, q ue lcs hau!Ies , foflenc: elles bonnes, ne pourroient,

,, fans devenir exceffivcs , avoir lieu clans pluf1eurs oc–

" calions , oi:1 les coups a boulets cauferoient encore

,, de terribles ravages dans les troupes ennemies pri–

"

fes en fianc , relferrees clans un defile;

&c.

s'il etoit

,, q

ue!l:ion , par exemple, de tirer fous

I'

angle de

6

,, degres , centre des troupes fenliblcment au niveau

,, de la batterie , ii faud roit aux pieces de

u

du nou–

" veau model.: , une haulfe d'environ

7

pouccs,

&

,, de

5

environ aux pieces de

4 ,

c'e!l:-a-dire , d'un

,. I

le. a-peu"pres , de la longueu r de chaque piece (i) ,

,, au lieu qu'elles n'ont tomes que 18 lignes cle hau–

,, teur pour les pieces des trois calibres indifferem–

" menc ,,. N ous nc nous arreceron!\ pas ·plus long–

tems fu r le parti q u'on peut tirer de cette inv.,ntion

rc:nouvellee ; le long oubli oli clle e!l: re!l:ee , e!l: unc

prc:uve fuffifante de !'opinion qu'on en avoit.

O n a fupprime les coins de mire aux nouvelles pie–

ces

&

on leur a fub!l:itue une vis (

~pl.

11.

)

qu'oa

nornme

vis de pointage

,

dont la tete e!l: enchaflee fous

la femellt: , fur laqudle s'appuie la culalfe (

E) ;

pal"

ce mdycn , le cannonicr en tournant la manivelle

(R)

eleve

&

bailfe la piece

a

fon gre , fans avoir befoin

du fecours des fervans

&

des kviers: cette methode

fimplifie

&

accelere

le

fen1ice : quelques puilfances

etrangeres en font ufage '

&

el

le feroi t trcs-bonne '

fi

la vis qui e!l: de fer , n'ecoit pas fujette

a

la ro1,1ille .

fi

la boue

&

les graviers clone elk fe charge

&

qui

entrent auffi dans l'ecrou

(P)

q ui

di:

de cuivre n'c:n

empechoient pas le jeu; mais les mcilleures chafes fon t

fujettes a des inconveniens •

&

le mal

e{\:

toujours

a

cote du bien.

.

On a fait, pendant le cours de l'ete

1764

a

Stras–

bourg , beaucoup d'experienccs· fur lc:s coups tires

a

canouchc: au

a

mi~raillt:,

&

l'on s'e!l: determine

11

pre–

ferer

a

tomes les autres , les boeces de fer blanc des

ecrangers, terminees par on culot de fer ' a !cur bafe

inferieure : on a renferme clans ccs boetes , au lieu

·de: ballt:s de plomb du calibre des fufils de munition,

..p

balles de fer· battu done

les diametres fo nt pl us

grancls pour les pieces de: 12, moindres pour ks pi('–

ces de

8,

&

plus petits encore pour les pieces de

4.

Nous ne repeterons

pas ici ce qu'on peut

lire au

mot

ARTILLERJE

de compagne ,

ou

de bataill1 ,

S11ppli–

me111

;

nous y ajomerons !implement qu'il n'a pas paru

aux panifans de l'ancienne Artillerie q u'on put

rien

conclure des epreuves qui ant etc faites

fur cette ma–

niere d'employer

le

canon

de campagne , finon q ue ,

clans des

cir~on!l:ances

a-peu-pres femblables, on aura

a-peu.pres les mernes rffultats. Mais quand ccs cir–

conllances fe crouveront-ellc:s ks mernes a la guerre

?

Suivant le tableau de ces epreuves, les pieces de

12

00[ porte

a

300

toiles ,

I

8 balles dans Un but de

planches de fapi n' epailfes d'un pouce' haut cle 8

pic:ds

&

long de

I

8 toifes ; \es pieces de 8 a la me–

me di!l:ance , ant pone au but 12 balles,

&

celles de

4 ,

I I

balles a

la

difiance de 250 toifes. Mais cc qu'i l

faut bien remarquer , c'ell: qu'il n'y a que quelq ues–

unes de: ces balles qui aient perce le but,

&

que le

plus grand nombre n'a fait quc: des contufions fur les

planches de fapi o.

.

On a de plus obfcrve que

l'eten~ue

ho.rizontale de

taus les coups. a ete de

14

a

18

toifes . lur unc: hau-

(

i

)

Rc.fkxions fur la prauquc du pointcment du

can1n

~

p.

f8.