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CAN .

CAN

159

qu'un avec le tien. Periffe le miferable qui fe fentiroit

tique pour Jes foulever contre les Frani;:ois: r eux-c1du:

eucore altere du fang de fon propre frere. Nous

fu-

pes

&

vill:imes de Jeur bonne-foi, !'Iroquois paifant d'un

moos tous dans le 4'11eme ,calumet ' un meme foleil

parti

a

l'autre' les frcondant.

&

Jes

crahifi~nt

tour

a

nous eclaire , une meme terre nous nourrit;

&

mon

tour ; enfin le

Canada

conqu1s dans la dern1ere guerre

pere , tu as applani fa

furface, ii n'y a plus de bar-

par nos enncmis , le brave

&

malheureux Mont-Calm

riere qui nous lepare; nous femmes taus ta famille.

mourant les armes

a

la main,

&

cem: immenfe con–

Mes freres ·Jes Oucaouacks ont

ere

perfuades que la

tree cedee

a

l'Angleterre par

le

traite de paix.

rnort de plufieurs de nos compagnons etoir l'effet de ·

M. di:. Voltaire ne femble pas regretter cette perte.

res fortileges: ils m'ont depute vers toi pour te fup-

Si la dixieme parcie, dit-il, de !'argent englouti dans

plier d'ecarter de toi, pendant leur retour, taus ks

cette colonic avoit ete employee

a

d€fricher nos ter–

fleaux qu'ils difent que tu tiens dans tes mains. Pour

res incultes en F rnnce, on auroit fait un gain ronfi–

moi, qui fuis chrerien, je fais qu'il n'e!\: qu'un !eul

derable. Cette reflexion el\: d'un citoyen philofophe.

maitre de la vie des hommes ,

&

ce maitre e!l D ieu.

On ne peut nier cependant que

Je

commerce des pel–

Je ne te demande done point la vie, elle ne depend

leceries , peu difpendieux

en

lui·nieme, ne fli t un_e

pas de toi: je ce dernande un don plus precieux, un

fource de richeifes. Les fauvages faifoient taus ks fra1s

9on

qui ell: en ta puilfance; c'ell: ton creur, ne me

de la cha!re,

&

vendoient

Jes

plus belles peaux pour

le refufe pas. Helas

!

man pere, ton fils te parlc pour

des inflrumens groffiers , trefors qui leur ecoient plus

la derniere fois. C'ell: en te venant ,vifiter ' que .i'ai

precicux que nos metaux

&

nos etoffcs de luxe ' qui

gagne

la maladie qui m'arretera fans dome en che-

ne

fan~

que des richefles d'opif! ion. ( M .

DE

S11cY.

)

min. M ais puifque je t'ai vu , je ne me plains pas.

CAN AL, f. m. (

(iiogr. )

c'e!l un intcrvalle de mer

J c parts, mes j am bes peuvenc

a

peine me porter. La

entre deux terres, dont Jes deulf extremites vonc re–

morc m'attend

a

quelques journees d'ici. Mes derniers

pondre

a

la grande mer'

OU

bien Jes eaux qu'ellc:

regards fe tourneront de ton cote :

ii

te chercheront,

pouffe dans les terres. On l'appelle auffi

ditroit

,

bras

&

ne te crouveront pas ;

tandis qu'ils ce contem-

de mer , mauche , pa;

ou

pajfe.

Le terme de

canaux

dt

p lrnc encore, embraffc ton fils,

&

fouviens-toi de Jui

plus affcel:e

a

qudques detroics particuliers, comme

q\1dquefois. Adiw, man pere ,,.

au detroit de Gibraltar, qui ell: entre

I'

Afrique

&

J'ai cru devoir rapporter ce difcours , pour donner

!'Europe ,

&

qui donne l'entree de !'Ocean dans

la

une idee de !'eloquence des fauvages : ks exprdllons

mer M editerranee : au detroic de Babd-Mandel , qui

Jes plus

tau hantes ,

&

rnujours ornees d'images,

eft entre I'A fie

&

l'Afrique,

&

qLii fai r communica–

Jeur font naturelles. !ls prodiguent les nom< de pere

tion de !'Ocean · avec la mer R ouge : au dctroit de

&

de frere avec autanc de

facilite que

les E uro-

Bahama , qui el\:

le

plus fameux des palf•ges du golfe

peens prodiguenc le noni d'a01i. Ononthicr e!l le ti-

du Mdique dans la mer du Nord.

ere

par lequd ils defigent lcs gouverneurs de Quebec. -

Les termes de

ca111d

&

de 111anche

font auffi plus af–

Ce mot, dans leur langue , fignifie

mo11

pere do1111e-11ous

feCl:es

a

certains decroits , aomme au dccroit qui e '1:

la paix.

Le chevalier de Callkre ne negligea rien pour

encre la France

&

l'Angleterre , q u'on appelle

canal ,

rendre plus durable la paix qu'il venoit de publier

111anche

ou

manche Britamiique ,

&

qui s'appelle

pas de Ca–

avec un pompeux appareil;

&

pour

ft:

conformer au

lais

ou

de Douvres ;

&

de Calais,

a

l'cndroicou

iJ

e!l plus

ftyle. figure de ces nations ,

il

leur avoit annonce ,

ecroic , c'eft-3 dire,

a

fan entree du cote de la mer d'A lle–

dans Jeur langage , qu'il avoic enfoui la hache , qae Jui

magne. Le bofphore de Thrace s'appelle auffi aujourd' hui

feul connoi(foic

le

lieu ou elle etoit cachee, que lui

canal de la mer Noire,

&

de1roit de Co11.Jla111i11ople. (

t

)

feul auroit deformai6 le droit de s'en fervir pour frap--

CAN

AL

du

due de Bridgewater, pres

de

Maneheft

er ,

per celui qui troubleroit la paix de fes voifins ,

&

m

Angleterre.

Ce

canal

ell: fans concredit un des plus

qu'enfin s'il s'elevoit entr'eux quelques diflerend

, ils

beaux

&

des plus forprenans ouvrages en cc gen re ,

n'avoient d'autres juges que lui. E n effet , ii les termina

qui aient ete executes dans ce fiecle. Le due de Brid–

avcc 'tant d'equite , qu'il ne confulta que la droirnre

gewater l'a fait conlhuire pour le tranfport d u charbon

de fan creur. Ces peoples n'avoient poi nt de code , Jes

de terre de

(cs

mines

a

.Manchefler

&

aq tres places.

conleils qes vieillards

&

les anciennes coutumes leur

II a commence par creufer au pied d'une va!le mon –

cenoient lieu de loix. Voici q uelques·UnS de leurs llf.1-

tagne

a

Worlley-M ill' qui e'1:

a

environ fept milles

ges: fi un homme etoic bleffe dans une querelle, )'of-

de

M anche!ler un large baffin pour forvir de port

a

fenfeur en etoit quicte pour un prHent, s'il peri!foic

fes baceaux,

&

de refervoir pour l'eau neceffaire

a

la

de la

m~

de fan ennemi , l'alfaffin donnoic

a

fes he-

navigation;

&

afin de tirer com(Tlodemenc

le

charbon

ritiers cits prffens proportionnes

ii

l'eftime que le mart

de la mine qui s'etend fort avant dans la moncagne,

s'etoit acquile parmi les

fiens. Les femmes , furprifes•

ii a coupe un pa!fage fouterrain dans le roe , allez

en adultere, etoient mucilfos d'une maniere horrible,

large pour que des bateaux plats

&

longs puilfent al-

1

&

cecce

leverite , autorifee dans dc:s contrtes ou re-

ler jufqu'aux ouvrages. Le niveau el\: fi bien garde,

gnoit

I~

polygamie , fait a!rez voir qu'au nord, com-

que . l'eau 'qui fait aller un moulin

a

l'entree du paf–

me au midi , le fexe

le

plus fort abufe toCljours de fon

fage

y

coule,

&

refte

a

la profondeur de pres de cinq

pouvoir pou r opprimer

le

pl us foible.

pieds : ce palfage fouterrain fert encore

a

recevoir les

Ce cra1te cooclu par Calliere , foe l'•poqL1e la plus

eaux qu'on puife de la mine ,

&

q ui , fans cette de–

brillante de fan iidminill:ration :

el

le fuffifoic

ii

fa gloi-

charge, inonderoienr Jes travaux. On entre dans

le

paf–

re. M . de :Vaudreuil

fL1 iv1c

le meme plan. II et:illffa

fage . fouterrain .fur une petite fl ute',

OU

Ull ba.teau long

dans fa oa1!rance une guerre fanglante' qu1 veno1t de

de c1nquante p1eds , fur quatre pieds

&

demi de large

~'allumer

encre les Ouacaouais

&

les Iroquois. Cette

&

deux pieds trois pouces de profondeur, p ropre

a

tranf–

fage mediation otoit aux Ang\Ois

l'occaf10n

d~

foqncr

porter le charbon de: terre,

&

qui fe conduit

a

la ra–

une nouvelle lig"1e comre la France avec les c1nq can-

me. On fait environ trois quarts de mille au cravers

tons. Cependant ii voyoit avec douleur la culture Ian-

du rocher avec des .Jumieres. A cette di!lance de l'en –

goir

&

la population s'eceindrc:. II propofa

a

la cour

tree, on trouve !es travaux de Ia mine ,

&

le

canal

dt faire tranfporter au

Canada

cecte multitude de con-

fe divifc:

en deux branches , dont l' une

traverfa nt

trcbandiers condamnes aux galeres , done le chaciment

Jes ouvrages continue en forme de rue erroicc j ufq u'a

eft plus onereux

a

l'etat qui les punit • qu'ils ne lui

pres d'un quart de mille '

&

l'autre tourne. fur la

f?nt miles. Mais la mart l'enleva au milieu de l'execu-

gauche,

&

s"erend

ii -

peu- pres auffi loin ; ma1s . ellcs

t10n.Les cendrcs de la guerre fe rechaulferent fous

le

gou-

pourroient etre pouffees plus avant,

/5(.

par la fu 1te on

vernement de M. de Beauharnois,

&

bientot tout le

pourra couper d'autres branches femblables , fel?n 9ue

nord de

l'Am~rique

en fut embrafe.

Le

rell:e de cette

les veines de la

mi.ne

l'exige :rnt pour

l'explo1tat1nn.

hi!loire offre toujoms le meme tableau : les fauvages

Dans certains e

ndroir

s

ii

y a u•:s a'rches pou r foucenir

toujours divifes encr'eux, les Anglois epuifant Jeur poli-

ks cerres

1

lorfquc

le

roe

coa1mencc

a

man quer

a

era~