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CAN
vices, ces barb:ircs firent perir rnute J<!ur armee, en
i::orrompant Jes eaux.
T
anc q4e nous avans ece pof–
felfours d4
Cai1ada ,
ils one (u1vi un plan dt poliuquc
con!l:ant
&
invariable;
c'ecoi~
d'al14mcr
la dikorde
encrc Jes Franyois
&
Jes Anglois,
palf~r
alceroative–
p1en~
d'un parti
a
l'auire
cje
re~ablir
)'equibq: par
une diverlion
)orfqut la nation qu'ils avQitnc choj–
fie poµr al!iee ,
dev~noic
alftz
puilfan~e
pour )es aJfer–
vir. L,eur policique arcificu:ufo
e[OI~
de petfµire Jes Eu–
ropeens k s ·uns apres lq a\jtres. En general )a paf–
fion dominance dt taus ccs peuples, et1 !'amour de
la liberte, En peigoant )es Jroquois
~
les Hurons
1
j'ai pein; couc;;s les nations voil}nes ;
m~me i;ara~ere,
memes
vi~es,
memes talens: on difl:ingue
a
P!:ine t'n–
Jr'd(es que(ques n\lanCtS; Jeurs
ffi\J'!UfS
On~
]a meme
~nalogie.
On
voi~
regner Jes 111emes ufages 1=hez rou–
tes k s nations , depuis la baie A'f:ludfori, ju(qu'au
fleuv\! Miffiffipj ,
~
aux pords de· )'ocean. Vers
le:
lac
Huron, OI) rencontre Jes IVJ1pifI)riens , la nation de
Ja
~oucre,
les Oucaoµ aicks , Jes Iiurons , )es Cyna–
dos, les
~iskakous
, l\!S Manfova , l;s Kaeco4s , )e$
Sauceurs, les M iffilfakes, L e nord i:fl: coyverc de na–
Jiog~ ~oins
nombreufes
~
plus
tpa~fes_,
ce font les
Chnllmaux
1
Jes Monforis·,
)es Ch1ch1-qpµeks
1
Jes
O caulubis, )es OnaovieC)cagos , les Mica1=ondi pes,
le$
Affiribo4ecs.
Pre~
d4 lac Oucariou, foot le
Iroquois ,
divifes en plulieurs cancons,
Le;
fwl dj: lu1bite par
)es
Po.1teano~cmis,
Jes
Sakis .
lcs Ma!I}
•111nis, les
Onenebegous au P4ans, ks
Ou~agarrps
ou Renards ,
)ts MJ komeks, )cs l\lil\n1is, les K:k .bous , les Illi-
110is, les
/\.yoes , djvi(es eq
diff~rcqces
1nbus
qlli
font repand11es vers l'ouefl
:,Taus ces fau.vages font
lege.rs~
la 1=ourfo, ad roits
~
la cl}aJTc
l:>rav~s
Pans
lcs con1bats , patiens dans
Je~
crqypUX
II?
meme dl\nS ks fupplices. Ceux qtai
11'ont point embralfe
le:
Chrilti~nifme
ant mains de
!=Onfiance en P 1eq quc: dans
le
dif!ple;
on
vpic
dwz
eux p•
\.l
de cultt ,
a
moins qu'on ne vetJil!e decorer
Jeurs jonglt>urs du titre de precres ,
~
appeller relj,
gion
)t
refp
a
ltupide q4'1ls ont pour i;es charlatans'
qui precenqent lire dans
l';tvenir
&
meme dans )es
,::ceurs ; jls excrcent )a medecine: tOUtc )eur fcience
(e
porne
~
c'!]fcrrner le n1•lade daC)
un
ecuve '
&
a
luj
proc qrer
la
tranl'piracion la plus abon -1ante; ils accom–
pagnent cecce operation d'un vacarri1e alfreux , de pa–
roles myftericufes
1
dt contorlions
~
de gambades,
Nous avons perclu le droic de rire de ces t){travagan.
ces, p4ifque }es rnernes fc;indales
fe font
renouvdles
en France , daris un liecle eclaire par la philofophie.
Si h: maladc echapp\:
a
la more , c'dt au faltymba11-
que qu'1!
ft croit redcvable de
)a vie ; s'il mcurc,
l'exc utC: d4 medecin
tfl: colijqurs prcte ;
ii ett bien
paye dan
l'un
l'au[re cas ,
&
tout
fr
paflC:
a
Ce[
egarcj comme chcz Jes peuples civilifes. <;:es jongkurs
font aunt ks depolitaires des frcrecs de la religion ,
&
c'ell a i;u)
{ qu'e t co1ifie le fain d'infl:ruire la jeu–
Jlelfe. L'eau,
ditC:nr.ih,~ll
le premier des clemtns
I ·
M cchapoux
s'
y promenoic (qr une efpece d'lle fiocan–
te , formee do; morceaux di! hois , groffieremenc af–
fernbles. Ce die4
cre<1
!es anirnaux pour lui cenir
compagnie ,
fOUt CtOit bien alforti , Car
i\1i-meme
n'etoic qu'u11 grancl
j1evre;
ii
alloit rno11rir de faim
iivcc
fts confreres; on cine conleil ,
'3c
l'on promit
un empire fupreme fur !es 11n11naux
a
celui qui iroic
chercher un peu de cerre au fond des cauic , fauf
neanmoi11s les droits de la djvinite du grand lievre ;
le 1=a£l:or prdfe par la faim , anime par ('ambition ,
fe jc:-tta dans l'eau,
&
revinc
a
vuide; !a l.uutre ne
fut - pas plus heurcufe;
le
rat mufque tenta l'aventure
;i
Ion
tour ,
&
rapporca quelques grams de fable ,
que M 1chapoux feconda
&
grofiic au point, qu'il
en
fit d'abord une montagne,
1'1-:
enfin ii en creil la ttrre
entiere. A .mefure que le: monde prenoit des accroif–
femens ,
le
dieµ s'eloigno:t de> animdux pour ti:
po~~er
coujours
a
l'extr~m1ce
de Ion ouvrage: alors la d1-
fcorde s'alJuma Cntr'tUX , le
fort ecraf;l Jc fotbJe
I
CAN
doni
ii
fit fa proie. Pans le premier tranfport de
fi,
co(ere ii crea l'homrne: ya , (lJi die ii , c:-xterminer
Ce$
;rnirnaux , je
~e
rHerve au bout du mondc un fejour
delicicux , apres ti! m9rc ; jl forma enfuic.: la frm–
pie, qui fut chargee pes fains domel\iques , candis que
fon epoux feroit pccupe
a
la .c:h.11fe : ;linli
le mondc:
fe peupla. IV;lais
bienco~
l'inJeret 111it la div1fion par–
rni Jes J10mmes, jls tournaent contre cux-memes leurs
;irmes qu'ils avoient
re~ues
pour detruire Jes beces fe.
roq:s. M ichapoux indigne fur rence de creer un C!re
p'pne croif!eme .efpeq: 'pour i:xcerrniner
le
genre hu.
main; OQ
)!!
di~
mainienanc occupe
a
groffir
&
fe–
i:;onder la cerre vers le fud; ii revient cependant quel–
.quefois verfer fes in.flµences for le nord. Les aurores
poreales
~
ious )es
me~fores
enflammes font autant
pe iraces de fan paff.age ; au(Ji-t6c qµe
l'efpace des
airs en eft
eclair~,
Jes tirnvages fortent de lc::urs caba.
nc::s
,
fument du taba1=, dont ils )ui c:nvoicnt la furnec
i.;omme une offrande prei:ieuf1:.
Les i:eremonies religieufes de ces peuples fauvages
11e fonc pas fort multipliees; la religion
ne
fe
melc
point de· !'union i:onjugale; lorlqu'un jeune h mme,
;ipr2s avoir relifl:e )ong-rems aux amorces de l'amoµr ._
f.:
rend
le
temoignage que ce fencirnenr n'dt point
1me foi blelfe ·
ni
llll.._
vice d_u cceur, mais un ·befoin
;iuquel la· nacµre l'a alfujttti , 11 encre pendant la nuit
dans
la cabane de
fa
maitreffe , allume un morceau
de bois , s'approche du lit, pince par trois fois le nez
f:le la belle , l'evi:ille
&
Jui
cte
lare
fa
p•ffion, die ne
repond rien , mais fes )'CllX parlent pour el le:
ft
J'a-–
maot a furpris Un n:garJ favorable , ii n:vicnt tOll–
tes Jes nuics pendant
J
u~
mois' tolijours eloquent •
~
col'.1joµrs ce11dre
&
refpcdueux ; enfin , apres ce
11ovic1at conjug<1l , le percs de::
fami lle ant une en–
~revue
&
fo ment dan
la meme pipe : le manage
ell:
conclu,
&
fouvenc n'e{l: confomme qut pl ulieurs mois
iipres
14
celebration, La fucceffion de l'epoux appar–
~ienc
a
fa
belle-mere ; cclle-"i neanmoins n'a
pd~
le
droit
\le
s'oppofor
a
un fccond mariage ' qui diminue
fes ctroics d.: rnoicie; tn recevant une feconde femme
dan, fa cab<1ne , le fauva&e
y
incroduit la difcorde,
Les deux epoutes font divitees par l'interet
&
l'amour ,
~
l'on en ·vienc fouvent aux 111ains for la nacre nu–
pciale; pendant l<i melee' le mari tranquille fpectattu r
du combat, s'applaud it de voir difp\lter fa conq ucte;
ii fuo1e
Ca
pipe avec flegrrie ,
&
claigne fourire de
terns en rems au){ tranfporcs de deux forcenees qui fc
dechirenc pour polfeder fan cceur. · Cependanc
la po–
ligamie n'efl: pas commune chcz eux ;
la continence
y efl: meme honoree; ,
p~rce
que la volupte enerye- les
jarets, rend l'ho<nme rnoins leger
a
la courfe
&
rnoins
proprc
a
!JI challi:. !ls ne vivcnt que de gibier
&
de
poi(fon
:
lanr;er urie
n~che
avtc iidrrlfe' jetter une li–
gne
a
propos , ram r avcc v!telfe, nager avec grace, ·
gravir le long des rochers
&
des precipices ; tclle
cfl:
l'educatio11 qu'ils dopnent
a
leurs enfans. D
ans kstems fa vorables
a
la chalfc
>
la
jeunt:lfe d'un
ca11t.onfe raffrmble
&
pourfljit k g1bier
a
travcrs _Je
s bois ;fouven c dans leurs courli:s dcux
nation~
fe renconcrent
&
fe
di(putent la mernc proie; voila atdli-1oc une guer–
re ;illumee.
La
campllgne parole · hfri(fee de lleches ;
on porce au bouc des p19 ues
de::
longues chevelures
q4'on a enlevees aux ennrmis dans Jes guerres prcce-
1.Jentes. Chaque parci n1archc fous Its ordres d'un chef
qui efl:
le heros de
(on
canrnn : on
ti: chereht', on
fe ren,co11cre , on en vienc aux m;11ns;
lcs
vainqur:u rs
arrnchent les chevelures des mans
&
les portent en
iriomphe dans le\lrs habitations ,
trafoant apres
tUlC
leurs prifonniers; c'e{t alors un rpeCtacle qui fait
frc.
rnir l'humanice. LJn chl."f s'approche d<;
l'un de ces
infortunes: Tu vas perir, lu1 die-ii,
li
tu as du cou–
rage , chance l'hymne de
la mart. Le fauvage dt–
ployanc couce fa ferocite , chance, danfc , infulte
a
frs
bourreaux , exalce' fes exploits, s'approche du potcau
fatal , fe lailfe garolter ; voic de fang.froid
fa
chair de.
c!iiree avec
de~
peignes de fer , tomber en !ambeaux.