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<56

CAN

vices, ces barb:ircs firent perir rnute J<!ur armee, en

i::orrompant Jes eaux.

T

anc q4e nous avans ece pof–

felfours d4

Cai1ada ,

ils one (u1vi un plan dt poliuquc

con!l:ant

&

invariable;

c'ecoi~

d'al14mcr

la dikorde

encrc Jes Franyois

&

Jes Anglois,

palf~r

alceroative–

p1en~

d'un parti

a

l'auire

cje

re~ablir

)'equibq: par

une diverlion

)orfqut la nation qu'ils avQitnc choj–

fie poµr al!iee ,

dev~noic

alftz

puilfan~e

pour )es aJfer–

vir. L,eur policique arcificu:ufo

e[OI~

de petfµire Jes Eu–

ropeens k s ·uns apres lq a\jtres. En general )a paf–

fion dominance dt taus ccs peuples, et1 !'amour de

la liberte, En peigoant )es Jroquois

~

les Hurons

1

j'ai pein; couc;;s les nations voil}nes ;

m~me i;ara~ere,

memes

vi~es,

memes talens: on difl:ingue

a

P!:ine t'n–

Jr'd(es que(ques n\lanCtS; Jeurs

ffi\J'!UfS

On~

]a meme

~nalogie.

On

voi~

regner Jes 111emes ufages 1=hez rou–

tes k s nations , depuis la baie A'f:ludfori, ju(qu'au

fleuv\! Miffiffipj ,

~

aux pords de· )'ocean. Vers

le:

lac

Huron, OI) rencontre Jes IVJ1pifI)riens , la nation de

Ja

~oucre,

les Oucaoµ aicks , Jes Iiurons , )es Cyna–

dos, les

~iskakous

, l\!S Manfova , l;s Kaeco4s , )e$

Sauceurs, les M iffilfakes, L e nord i:fl: coyverc de na–

Jiog~ ~oins

nombreufes

~

plus

tpa~fes_,

ce font les

Chnllmaux

1

Jes Monforis·,

)es Ch1ch1-qpµeks

1

Jes

O caulubis, )es OnaovieC)cagos , les Mica1=ondi pes,

le$

Affiribo4ecs.

Pre~

d4 lac Oucariou, foot le

Iroquois ,

divifes en plulieurs cancons,

Le;

fwl dj: lu1bite par

)es

Po.1teano~cmis,

Jes

Sakis .

lcs Ma!I}

•111nis, les

Onenebegous au P4ans, ks

Ou~agarrps

ou Renards ,

)ts MJ komeks, )cs l\lil\n1is, les K:k .bous , les Illi-

110is, les

/\.yoes , djvi(es eq

diff~rcqces

1nbus

qlli

font repand11es vers l'ouefl

:,

Taus ces fau.vages font

lege.rs

~

la 1=ourfo, ad roits

~

la cl}aJTc

l:>rav~s

Pans

lcs co

n1bats , patiens dans

Je~

crqypUX

II?

meme dl\nS ks fupplices. Ceux qtai

11'ont point embralfe

le:

Chrilti~nifme

ant mains de

!=Onfiance en P 1eq quc: dans

le

dif!ple;

on

vpic

dwz

eux p•

\.l

de cultt ,

a

moins qu'on ne vetJil!e decorer

Jeurs jonglt>urs du titre de precres ,

~

appeller relj,

gion

)t

refp

a

ltupide q4'1ls ont pour i;es charlatans'

qui precenqent lire dans

l';tvenir

&

meme dans )es

,::ceurs ; jls excrcent )a medecine: tOUtc )eur fcience

(e

porne

~

c'!]fcrrner le n1•lade daC)

un

ecuve '

&

a

luj

proc qrer

la

tranl'piracion la plus abon -1ante; ils accom–

pagnent cecce operation d'un vacarri1e alfreux , de pa–

roles myftericufes

1

dt contorlions

~

de gambades,

Nous avons perclu le droic de rire de ces t){travagan.

ces, p4ifque }es rnernes fc;indales

fe font

renouvdles

en France , daris un liecle eclaire par la philofophie.

Si h: maladc echapp\:

a

la more , c'dt au faltymba11-

que qu'1!

ft croit redcvable de

)a vie ; s'il mcurc,

l'exc utC: d4 medecin

tfl: colijqurs prcte ;

ii ett bien

paye dan

l'un

l'au[re cas ,

&

tout

fr

paflC:

a

Ce[

egarcj comme chcz Jes peuples civilifes. <;:es jongkurs

font aunt ks depolitaires des frcrecs de la religion ,

&

c'ell a i;u)

{ qu'e t c

o1ifie le fain d'infl:ruire la jeu–

Jlelfe. L'eau,

ditC:nr.ih,

~ll

le premier des clemtns

I ·

M cchapoux

s'

y promeno

ic (qr une efpece d'lle fiocan–

te , formee do; morceaux di! hois , groffieremenc af–

fernbles. Ce die4

cre<1

!es anirnaux pour lui cenir

compagnie ,

fOUt CtOit bien alforti , Car

i\1i-meme

n'etoic qu'u11 grancl

j1evre;

ii

alloit rno11rir de faim

iivcc

fts confreres; on cine conleil ,

'3c

l'on promit

un empire fupreme fur !es 11n11naux

a

celui qui iroic

chercher un peu de cerre au fond des cauic , fauf

neanmoi11s les droits de la djvinite du grand lievre ;

le 1=a£l:or prdfe par la faim , anime par ('ambition ,

fe jc:-tta dans l'eau,

&

revinc

a

vuide; !a l.uutre ne

fut - pas plus heurcufe;

le

rat mufque tenta l'aventure

;i

Ion

tour ,

&

rapporca quelques grams de fable ,

que M 1chapoux feconda

&

grofiic au point, qu'il

en

fit d'abord une montagne,

1'1-:

enfin ii en creil la ttrre

entiere. A .mefure que le: monde prenoit des accroif–

femens ,

le

dieµ s'eloigno:t de> animdux pour ti:

po~~er

coujours

a

l'extr~m1ce

de Ion ouvrage: alors la d1-

fcorde s'alJuma Cntr'tUX , le

fort ecraf;l Jc fotbJe

I

CAN

doni

ii

fit fa proie. Pans le premier tranfport de

fi,

co(ere ii crea l'homrne: ya , (lJi die ii , c:-xterminer

Ce$

;rnirnaux , je

~e

rHerve au bout du mondc un fejour

delicicux , apres ti! m9rc ; jl forma enfuic.: la frm–

pie, qui fut chargee pes fains domel\iques , candis que

fon epoux feroit pccupe

a

la .c:h.11fe : ;linli

le mondc:

fe peupla. IV;lais

bienco~

l'inJeret 111it la div1fion par–

rni Jes J10mmes, jls tournaent contre cux-memes leurs

;irmes qu'ils avoient

re~ues

pour detruire Jes beces fe.

roq:s. M ichapoux indigne fur rence de creer un C!re

p'pne croif!eme .efpeq: 'pour i:xcerrniner

le

genre hu.

main; OQ

)!!

di~

mainienanc occupe

a

groffir

&

fe–

i:;onder la cerre vers le fud; ii revient cependant quel–

.quefois verfer fes in.flµences for le nord. Les aurores

poreales

~

ious )es

me~fores

enflammes font autant

pe iraces de fan paff.age ; au(Ji-t6c qµe

l'efpace des

airs en eft

eclair~,

Jes tirnvages fortent de lc::urs caba.

nc::s

,

fument du taba1=, dont ils )ui c:nvoicnt la furnec

i.;omme une offrande prei:ieuf1:.

Les i:eremonies religieufes de ces peuples fauvages

11e fonc pas fort multipliees; la religion

ne

fe

melc

point de· !'union i:onjugale; lorlqu'un jeune h mme,

;ipr2s avoir relifl:e )ong-rems aux amorces de l'amoµr ._

f.:

rend

le

temoignage que ce fencirnenr n'dt point

1me foi blelfe ·

ni

llll.._

vice d_u cceur, mais un ·befoin

;iuquel la· nacµre l'a alfujttti , 11 encre pendant la nuit

dans

la cabane de

fa

maitreffe , allume un morceau

de bois , s'approche du lit, pince par trois fois le nez

f:le la belle , l'evi:ille

&

Jui

cte

lare

fa

p•ffion, die ne

repond rien , mais fes )'CllX parlent pour el le:

ft

J'a-–

maot a furpris Un n:garJ favorable , ii n:vicnt tOll–

tes Jes nuics pendant

J

u~

mois' tolijours eloquent •

~

col'.1joµrs ce11dre

&

refpcdueux ; enfin , apres ce

11ovic1at conjug<1l , le percs de::

fami lle ant une en–

~revue

&

fo ment dan

la meme pipe : le manage

ell:

conclu,

&

fouvenc n'e{l: confomme qut pl ulieurs mois

iipres

14

celebration, La fucceffion de l'epoux appar–

~ienc

a

fa

belle-mere ; cclle-"i neanmoins n'a

pd~

le

droit

\le

s'oppofor

a

un fccond mariage ' qui diminue

fes ctroics d.: rnoicie; tn recevant une feconde femme

dan, fa cab<1ne , le fauva&e

y

incroduit la difcorde,

Les deux epoutes font divitees par l'interet

&

l'amour ,

~

l'on en ·vienc fouvent aux 111ains for la nacre nu–

pciale; pendant l<i melee' le mari tranquille fpectattu r

du combat, s'applaud it de voir difp\lter fa conq ucte;

ii fuo1e

Ca

pipe avec flegrrie ,

&

claigne fourire de

terns en rems au){ tranfporcs de deux forcenees qui fc

dechirenc pour polfeder fan cceur. · Cependanc

la po–

ligamie n'efl: pas commune chcz eux ;

la continence

y efl: meme honoree; ,

p~rce

que la volupte enerye- les

jarets, rend l'ho<nme rnoins leger

a

la courfe

&

rnoins

proprc

a

!JI challi:. !ls ne vivcnt que de gibier

&

de

poi(fon

:

lanr;er urie

n~che

avtc iidrrlfe' jetter une li–

gne

a

propos , ram r avcc v!telfe, nager avec grace, ·

gravir le long des rochers

&

des precipices ; tclle

cfl:

l'educatio11 qu'ils dopnent

a

leurs enfans. D

ans ks

tems fa vorables

a

la chalfc

>

la

jeunt:lfe d'un

ca11t.on

fe raffrmble

&

pourfljit k g1bier

a

travcrs _Je

s bois ;

fouven c dans leurs courli:s dcux

nation~

fe renconcrent

&

fe

di(putent la mernc proie; voila atdli-1oc une guer–

re ;illumee.

La

campllgne parole · hfri(fee de lleches ;

on porce au bouc des p19 ues

de::

longues chevelures

q4'on a enlevees aux ennrmis dans Jes guerres prcce-

1.Jentes. Chaque parci n1archc fous Its ordres d'un chef

qui efl:

le heros de

(on

canrnn : on

ti: chereht', on

fe ren,co11cre , on en vienc aux m;11ns;

lcs

vainqur:u rs

arrnchent les chevelures des mans

&

les portent en

iriomphe dans le\lrs habitations ,

trafoant apres

tUlC

leurs prifonniers; c'e{t alors un rpeCtacle qui fait

frc.

rnir l'humanice. LJn chl."f s'approche d<;

l'un de ces

infortunes: Tu vas perir, lu1 die-ii,

li

tu as du cou–

rage , chance l'hymne de

la mart. Le fauvage dt–

ployanc couce fa ferocite , chance, danfc , infulte

a

frs

bourreaux , exalce' fes exploits, s'approche du potcau

fatal , fe lailfe garolter ; voic de fang.froid

fa

chair de.

c!iiree avec

de~

peignes de fer , tomber en !ambeaux.