VIN
pour leur logemenc,
compeof~roit
ce qu' ils paye–
roient de moins pour leur confommarioa . Cetre aug–
menrarion de caxe fur les mai lon's qui feroient a la
décharge des terres , rellirueroit
la cond irion des
uns
&
des aueres dans le rapport ou elle doit
~tre .
AinG cecee objeélion, !'une des plus fpécieufes &.la
plus propre
a
léduire au premier afpeét' n'ell point
un oblhcle a l'établiffement de cet imp6t.
.
Celle qui dérive des privileges de certaios corps
le
~e
certaines provinces, qui prérendent avoir le
dro1t, ou de ne point cootribuer aux charges publi–
ques~
ou de _le faire d'un,e aurre man,iere ·que l_eurs
concrroyens, n'ell pas f11ieux fondé .
·
En parlan
e
de l'oblill!"atíon de les fupporrer, j'ai fait
voir que toutes exemptiQns de ces charges éroient
des infraélions
aux
lois fonda mentales de la fociéré;
qu'elles t
endenr a~o
produi're la ruine;
qu~elles
font
nulles
&
abuiiv.espar le droit ioaliénable
&
iodef–
rruétible qu'onr
tous les me.mbres· du corps poli–
tique~ d'~xiger
.de chacun,
&
chacun de cous
1
la
conrrrbutJOo récrproque de forces, qu'ils fe fonc · eo–
gagés de fournir pour la dépeofe
&
la
fure~é ~om~
mune.
Aucune puiílanc.e daos la république oe fauroit
difpenfer perfonne de Fette obligation; aucuoe oe
peue accorder de privileges, ·ni faire de· couceffions
au préjudice: de ce droic: la
focllfré
elle·m~me o~eo
a
pas le pouvoir , · paree qu'elle ola pas celui
~
faire '
ce qui feroit contraire
a
ra confervation;
a
plus forte
raifon le gouvernement qui la repréfente , & qui
n'ell établi que pour
y
vt•i'ller.
Ce n'ell poínt pour qu!il y ait u
0
e
partil= qui jouííle
&
l'autre qui louffre que Pétat ell inllirué. Par-tour
o
u les
c~arges ~
les avaotages ne loor p:1s communs,
il n'y
a
plus de foéiéré; ainfi le corps ou l'individu
qui refufe de participer aqx charges, re"noQce aux
avanrages de la fociété, décl.are qu'il o'en fait
plu~
partie ,
&
doit
~tre
traité comme un étranger,
a
qlfi
l'on ne doit ríen , puifqu'il (:roit
ne
~ien
<JeyOir
a
perfonne,
·
Quiconque lre veut les fupporter que dans une
moindre prQportion
&
daos une
forme différente
\ des aurres citoyens, rompe' également l'aílociation
civile e11 ce -qui le con cerne.
11
témoigne qu!il s'en·
fépare,
&
qu~il
ne lui IWnvient pas d'l!tre inis avec
ceux qui la ·cornpofenr;
il
fe mee daos ·le cas
d' ~tre
confidéré oomme rú!n · failant plus parcie. Ghacun
peuc l"ui
~efuler e~
qu'il refufe
a
rous;
&
ne pas fe
croire plus obligé
~liver~
ll!i
~u'il
ne veut
l'~c~e
en–
ver.s les aurres . ·
Ge
font-la les inconv.éniens du défaut dluniformi–
té daos l'adminitlration d'un ml!me état. Les corps
oq
'les ·provinces qui fe rég:i'ílenr par des pr·i!Jcipes &
des int_ér"ts ditférens de ceux du corps
eoti~r,
oe
peuvent pás
~ere
alfujettis aux
m~mes
obligarions,
()e
foot aurant de fociétés parriculieres au milieu de
la [ociérc gén6rale ; ce
nlefi
plus une
m~me
fociété,
n_}3ÍS
plufieurs,
liées feulement par une
conféde
r.a~tÍO
O,
d<1nS laquelle chacun troqve fon
Íotér~t
a
r.ef~ter; mais qu'elle préfere
&
qo'elle fait wu¡ours va–
loir'
a
u préjudice ·de celui de tous. Auffi
voir~on
ces
Corps & ces
prOVÍOC~S
chercher f<IOS .ce{le
a
s'affran•
chir des charges publiques aux dépeos des aocres,
& rejetrer 'fut eux fans fcrupole ce qu'ils fupporcent
de moins , en 11e conrribuant pas daos la ml!me pro.,.
por.tion que ra_us !es citoyens.
. .
.
,
L'imp~t te~r.ttorral
exclut toutes
ces
drlltnétrons,
& ·
cous ce$ privileges, auffi
iojulles que
d~coura
J!eans pour ceux qui n'en jouiffent _point. Lo) o que
te foit
· 1~
un obllacle pour fon éubhlfement, c'ell un
av.arípge de
pll!~,
qui o'.en fait que mieux femir la
nécellité . La chofe p,ublique la meilleur.e, die Ana–
~harfis,
ell
cell~
ou ' tour étant égal d'ailleurs •entre
Tes habirañ$ , la préémine11ce fe mefure
a
la venu
&
le
rebut au v.ice .
Cecee prééminence ell la feulc dont
il
conllienne
i
la ·nobleffe
ct·~.rre
j,aloufe; c'ell en faifant
le
bien
&
par Ion utilicé qu'elle fe dillingue des aunes,
&
non
pas en
l~s f~rcharge.ant
des
belo~ns
qu'elle-mEme oc:
c:a.lionn~
fans youloír y concribuer..
11 •
faur, fuiv.aclt
le co\}lte de Boulainvilliers · qu'oo ne
foup~onnera
pas
d'avo¡r. voulu a'ff.,iblir fes droits, qu'elle les fun–
de fur d'autres principes que
la
viole.nce ,
la
fierté,
&
l'exemptioo des tailles.
A
Sparré., les rois
&
les magillrats fuppor.cojent les
charges publiques en co\}lmunnuté avec rous les ci–
t.Qyens,
&
n'en éroiént que plus refpeélés.
11
en ell:
de·
m~me
a
Venife,
o~
les no.bles
~
le. doge m!me -,:
.
7',,;,
x.v
1l.
VIN
753
fg~c
(u jers . Amelar de Id Houtlaye qu i a écri t l'hi–
A:orre du gouvernement de cette ville, obfer ve que
les
peuple~
en font plus affeélionnés
3
l'adm iniltra–
tion
&
a
la oobleRe ; ils ne refufent poi oc de fe fou–
metrre
a
ce qu'ordonoem les chefs' paree que ce
qulils orclonoent eft pour
eux-m~mes,
comme pour
!"es autres. l·ls ne vn.yent point, ajoute cet hillorien, –
leurs ryraos daos ceux _qui gouvernenr.
Quoique la liberté -& l'au-llérité des mmurs fulfent
pe_rCiu~s
i\
Rome
f~us
les empereurs, perfonne n'é·
tOit drfpenlé des rrrburs, les terres
m~me
du princc
y contribuoit:nt,
&
Oioclétien fe mqque d' un favuri
qui lui el) demaod@it l'exemption .
Du t
ems de la république, la répartition en éroi.t
e neo re
pl.osfévere. La pare des charges publ iques
étoir
fi x é~
i\proporcion de celle qu'oo avoit dans le
~ouvern.ement;
H
arrivoit de-Ja , dit Montefquieu.•
qu'oo fouffroit la grandeur du tribur
a
'caufe de
~
grancfeur du crédit,
&
qu'oq
[e
confoloit de la pe–
titetle du crédit par la petitet1e du cribur. Les pauvres
ne · pa'yo-ient rien, felon 'Fite-Live; on croyoit q11'ils
fournilfoient affez
a
l'état en élev"ant leurs familles.
Si l' on· calcule en effet ce qui doit leor en cofirer de
·peines
&
de tr-avaux pour ·amener leurs enfans j.uf–
qu'a l'age ou ils
~eúvent
pourvoir eu¡c-ml!mes
a
leut'
fnbiillaoce, on trouvera qu'ils ont fupporté une ter–
rible contributioo, lorfqu'ils foflt
p~rvenus
a.u point
·de donner
a
la lociéré des citoyens uciles qui
Ja ' peu~
plcnr & qui l'enrichiíleot par leurs tra,.aux. Dans le
rapporr de leurs fituacions, les plus rjches ont
bioo
•moins
f~urni ~
l'état,
qu~lques
forres qu'aieot
é~é
les charges qu'1ls ont acqurttées.
·
.
L'équité étoit dJns la républiqoe ,romaioe, le con–
traire ell daos les
~ouvernemens
mqderoes, ou les
charges font fupportées
cm
raifon' inYerfe de la part
qulooy
~.
du ' crédit
4>
des ricneCles
qu
1
on y pol'–
fe.de. MJis le priviiege d'exemption des triburs gu'avoit
autrefóis la neHietJe daos ces gouvernemens, oe fub–
li~e
plus, paree que la caufe en ell dérruite,
& .
qu'il
n'y relle aucun prérexe
~
,
·cette exemption, qui
m~
me n'en
éroi~
pas une •
n'avoi~
lieu
~ue
paree ·que les
noble~
étoient charg!Ss
· d~
cout' le fervice de l'état; iJs le défeodoient, le gou..
vernoient,
&
admioillroienr la
jullic~
1
a
Ieurs frais•,
11
étoit
jull<e
alors qu
1
ils fulfeot difpenfés des tribut¡¡
que fupportoient e·Q
échar~ge
ceu¡ qui
l'étoient de
;outes ces charges :
.
11 ne le feroit plus aujourd'hui que la oobleíle
n'ell:
tenue
~ · aucuoe
de ces óbligarioos; qn'au.l"ieu de me–
ner. des rroupes
a
la g>uerre, de les nourrir, de les
entretenir
a
les
dé~ens'
elle ell payée fort
1
cher~f11ent pour
y
aller leule;
qu~
mc!me·les récompen..
fes exceffives ' qu',elle exige du
gouv.el'n~ment
pour les
chafes
le
moios otiles, lOIJVC!nt
le•plus contr.aires
au bien · p.ublj9,
caufen~
la .
furcharg~
des pettples.
-Ce feroit non•feulement vouloir jouir de rou-s
les
~vanrage~
d'un traité fans en remplir lei conditions •
J.llais encare f.aire tourner
a
fon profit tOUtt'S·les char.-
li!"es qu'il nous
1
impofoit.
·
·
On voit par-la • que daos le dr.oit
la oéct:ffité de
conÍ:ribuer aux charges publiques cómme les aurre$
citoyens , qui réfulcer.oic de
l'ér~blilfemeoc
de l'int–
p&r territorial, ne bleíle en ríen les privileges de la
nobleCle • •
Elle les blelfe eneore moins daos le fait. Ell-ce
qu'cll
e ne_ fupporre pas tous les imp!}ts
&
cous ·le.s
droits
aélue.ls?
L'exemprión des tailles pour 4ue1.. ·
ques-uns des biens qu'elle
po~ede
n'ell qu'une
tic–
cían. Si elle
o~ell
pas impofée nommément pour rai–
fon de ces bieos, les fermiers le fonc pour elle,
4c
les affermeot d'anrant moios •
Ll
feule
diff~renc.e
qu'il
y
ait
encr:~
elle
&
les aurres coorribuabfes, c'eft
qu'au-lieu .de payer
3UX<
receveurs elfe paye a fes
fermiers; fi elle oppofuit
les
prérogarives
a
l'impt\t
territorial qui n'atfeéle que les fonds
&
affranchit
les perfo.nnes , en
fupprimant
le.s
taxes capitales
auxquelles
elle
s'ell
foumife fans difficulré , o'eh
pour.r'oit-on
pas
conclure qn'elle faic plus de c,¡s
de fes
bieos que
d~elle·m~me,
&
qu'elle craint
moi
ns lesmarques de fervitude pour fa . per[onne
que
po.ureux?
Mais cerre oppolicion feroit auffi contraire
a
fes
véritables
iarér~ts
qu'a fa digairé. ii wus les imp6ts
éroieat ré.unis en un feul
fur la rerre, elle auroit
comme les, lUtreS , de moins
a
fur.porter [OUt ce
qui re leve au-dela pour les frais de leur perceprioo
~
pour
e~richir ceu~
qu.i
la
font-. Ses
fermi~rs
étaDI:
Ce e ce
moins
·
•
1