usu
fe pique"t
d'
éq.ui~'
condnue-t-il'
n•exígent "quf! le
quart a.u-dellus de l.eur a:'a.nce,
qui
jrtfl~f!imum
fi
p_ut11vertt,
~11tJrr11m
plrt.r
IIIJ.&tpt~t.
In
cap.
XVIJ.
Euth.
CeHe derniere c<;>ndition, qui étoic celle des fcrupu·
leux, faiíoit pourtant vi
0
gt-cinq pour cent peor lmit .
ou dix mo1s au plus:
u.filre
vraiment e-xcellive,
-& .,
réellement
exerc~e conrr~
le foible
&
l' indéfendu.
On le
voit
,
ces dignes paíl:eurs ne a•intérellent que
pour la veuve
&
l'orphelin; pour les pauvres la–
boureurs & autres indigens, fur le fort deíquels ils
gémil1ent,
&
qui par les
e~ces
de
l'u(ure
ancienne,
par la rigueur des pourfuites jadis en uíage, ne mé–
ritoient que trop toute leur commifération. ,\1áis
tant de beaux craits qui marquent
ti
bien la íenli bi–
li ré des peres fur le mal heur des pauvres, n'ont au–
c un rapport avec les prets de commerce ulitéi entre
les ricftes.
En
effet,
l'a~grandilfemenc
de
ceux~ci
ne
touchoit pas afTez nos (ames do tl:eúrs pqur qu'ils
ío1,1~
geallent
a
leur
áf.lurer la gratuité
de
l'emprunt.
C'el!
daos cet ef'prit que
S.
Jéróme écrivant
a
Pammaque
, c¡ui vouloit embraíler la pauvreté évangélique,
l'ex~
horre a doooer (oo bien aur indigens, & non
a
des
riches' déja trop enflés de leur opulence;
a
procu–
rer le néceflaire ame malhenreux, plutór qu'a au<J'–
menter le
bien-~rre
de ceux qui vivoient dans le
fa–
fte ,
Da
paup_eribtu,
11011
loc11pletibrt.r, 11on .Jitperbir
;
tl__a
9_110
nece/fitd.r Jitflentetur,
non
r¡uo t1Uge11ntur opu.
Epi]J.
SA-·
ad Pammaq.
Le íoafa<Tement 'des pauvre? érait done le grand
objet
des faiou peres, & non l'avantage temporel
des riches;
avanrag~
qni daos les vues de la piété, ·
leur étoit forr indilférent.
11
l'éroit en effet au poiot
qu'ils ne difcutenr pas mc!me les rrt!ts qu'on peut
faire
:tUlC
gens aifés; o
u
s'ils en difent un mot par
occafion , ce 'qui ell rare, ils donnenr tout lieu de
croire qu'ils font légitimes, quand ils fe fonc fans
fraude
&
a
u:~
conditions légales; en voici des cxem–
ples.
Saiot Grégoire de Nice ay-aot prl!ché vivement
concre la pratique de
l'rljtw',
roujours alors exceffi·
ve
&
fouvent accompagnee de barbarie, les gens pé–
cunieux dirent publ.iquemenr qu'ils ne pn! teroient
plos aux pauvres.
Minanttlr
(e
pa11peribtu non datu–
YO.t
mNtuum;
ce qui marque :tllez 'qu'ils
ne
renon•
~oj~nt
pas aux prc!ts q_u'ils
~a i(oient
ame perfonnes
a il ées; auffi he les leur JoterdJítm-on pas. Cependant
(¡
S.
Grégoire avoit
ét~
daos
le
fenriment de nos
ca~
fuifl: es' if n'auroit 'pas manqué d'expofer
a
fes aúdi–
teurs que
la
p-ro-hibi~ior1
de
l'tiftn•t
éroit égale pour
tous les cas d'aiíance ou de pauvreté; qu'en un mor,
les
pr~rs
de lucre étoient injuiles de leur na
tu
re,
tant
a
l,'égard ·du riche qu'a l'égard du néceliíteux;
mais
il
ne dit rien de femblab-le;
&
fans chicaner fes
OUailles fur les
pr~tl
a
faire
llUlC
gens aifés, iJ ne s'in•
téreíle que pour les malheureux.
11
d~clare
done
qu'il faut faire des aum6nes pures
&
km
pies; & qua1tt
aux pr@ts qui en font, , dit-il, une efpece,
il
a,fTure
de
'm
eme qu'on eíl tequ d'eo faíre; enforte, ajoute·
t~il,
qu'on fe
r~od égalemea~
coupable, foit qu'oil
pr~re ~
intérer, foit qu'oo refufe de pr@rer;
&
cet~é
derniere ahern-ative ne pouvoít t!rre vraie q\l'en La
rapparra.ntaux teuls pauvres, aueremenr fa propoti–
c·ioo étoit 6videmment iníoueeoable.
Jlü¡út tJbno.xiru
'jl
p~n~
qM;
110n dat mutu11m,
&
qui
dat {ub condi
~
tiQne ttjttr4J . Contra
u.fiwt~rÍQ$.
Mai s écolltons
S.
Je.anChryfollome,
110l1S
ver·
roos que
te$
,in~ér~ts qu~on
tire des gens aifés, n'é•
toient pas
illici~~,
&
qu'il ne
~es
condamnoit pas
lui-mt!me . "
sr
vous avez, dit·il·, piacé une íomlfle
•• a
ch~rge
d'intérc!ts entre les ·mains d'an homme
,. íolvable, faós doote que vous aimC!riez mieux laif.
,., fer.
a
votr~
61s
une bono
e
rente a-inú bien atTurée
, que de lu.i laifTer l'argent daos un cotfre, ave
e
,., !'embarra-s de le placer par lui-mSme , .
Si
prgtn–
tum hab¡res
fob
:famort coJJocatutll
&
debitor probtt.r
tj[et ,
fTI4/Üu
Cf!t~fe
/Y?fgrapbqm
t]tttltlJ
aur11111 filio re·
linqucre
ut
i11dt pro.ventu.r
ip/i
c.(fi!t
ma~mu,
11ec co
•
grre&ttr aliot
q.t~<~rere
ubi poffit co,llocare .
J oan. Chry·
f
!L"";p
Mt~tf.
homil. lxvj.
&
/xvif p.
66o.
tit.
b.
toffl .
VIl.
édit.
D.
Bern. de Monlfaucon.
ll
s'a.gic,
cQmme l'oo voit, d'un
pr~t
de lucre
&
de
l'intéFe~
que, produit un .capital
ioa~iéné,
puifqu'on
fupp()ie que Je pere eílt
pu
le retirer pour le laifler
a
f!ls enf¡¡.ns'
&
que d'ailleurs les contrats de
co~lli
totioo n'.étoienc
[Jas
;¡.lors en ufage entre parciculiers.
Con[-:'({~
Pari.f , tom.
lJ.
l. /l. p .
31S.
Du reíle, no–
tre
·fa-iut év éqlile parle de cette maniere de placer fon
ar~cnc, co ~
•me.
el'
une pracique jouroaliere
&
li!lite
7
.)
'Iom1
XVJJ.
'
,
u su
il
ne
r~pand lui·m~me
aucun nuage fur cer
empl.oi&
il Q'improave aucunement l'attention
du
pere
a
pla~
eer fes fqnds
a
intér~ts
&
d'une f-a<;on fdre afin d'é–
par'gner cette fóllicitude aqx fiens . Ces d;ux palla-"
~-es
ne
Jont pas les feuls que j-e puffe rapporter, mais ·
1e
le~
crois. .fuffiJaRs pour mol)tter aux
~nnemis
de
l'ujitre
légale qu',ils n'entendent pas la doélrine des
peres
a
cet
~gard
•
Au relle,
fi
les doeteurs· de l'églife ont
approuv~
les prths de commerce entre perfonnes aifées • .
il
ell:
d'autres pr.l!ti abíolument inique5 eontre lefquels ils
fe íont jullement élevés avec les lois civiles; ce foot
ces
pr.~ts
fi
funelles a la jeu11eRe dont ils prolongent
les égaremeos' eu la conduiíant
a
la tnendicité -&
aux horreur& qui· en font la fui te .
S.
Ambroiíe nota
d~crit
les artífices inflmes de ces ennemis de ·la (o:.
ciété, qui ne s'occupent qu'a cendre leurs filets fous
les pas des jeunes gens, daos la vue de les furpreM..:
dre & de l-es dépo"riiller.
Adoleflmtulos divites explo–
rant'p'r (uo.r
·.· ..
aiu11t nobile
pr<~di'!"'
effi , ven_11te ..•
prtetendunt altmo.r fundos adole{centz ut ermt fuu
fPo-
lient, tn;dmtt re.tia,
&c.
·
Voila des myllere.s d'iniquité que les avocats de
l'intér~t
légal font bien éloignés d'autorifer; mais
a
ces procédés odieux, joignons les barbaries que
S.
Ambroife die aveir vues,
.&
que l'on croit a peine
fur fon témoignage.
L'tifilre
de íon tems étoi.t tou–
jours exceffive, roujours la ceotélirne qui s'exigeoir:·
to.usles mois,
&
qui non-payée accroilloit le ca
pi~
tal
ufor,e ttpplicantur ad firttm, ibid. c. fJij . nove'
u{uyarum auélio per menfis jingt1lo.r, cap. viij.
Si
a
la
tío du moís l'intérc!t
n'é~oic
pas payé, il groffilloit le
principal au point qu'il faiíoit au bout de l'an plus
que le dcnier huir, & qui en ·voudra faire le calcul
trm~vera
qu'un capital fe doubloit en moins de
Gx:
ans. Pour pe u
ddnc
qu•un emprunteur
me
malheú–
reux, poiir peu qu'il fUt négligent óu diffipateur, il
éroit bieor6t écraíé. Les fui res ordinaires d'une vi e
Iiceocieufe étoieat encore plus terribles qu'3 préfento
malheur
a
qui fe livroit
a
la mollefTe
&
aux mau–
vais confeils. On obíédoit les jeuiles gens qui poli..
voient faire de la dépenfe, & comme dii:
S. Attt–
broiíe,
l~s
marchands dé toute efpece, Les artifans
-...du luxe & des piJitirs, les paralices & les flatteurs
conípiroient
a
les jetter dans le précipice; je veux
dire, daos les emprunts & daos la prodigalité. Bien-
1
tOt ils elluyoienr les plus violentes pourfuites de la
part. de leurs ,créanciers,
txaflorttm circum latran-
tllffl h•rb11ram i,ylantiam,
dít Sidoine
lib.
JP.
epijl.
24.
On faiíoit vendre leurs meubles,
&
on -leur ar–
rachoit jufqu'a la vie
civile,
en les précipitanc daos
l'eíclavage .
Alior jlro/'Ct•iptiotiÍ addicit, 111/ior fervitu–
ti,
Ambr.
de Tob.
c.
xj.
Auffi voyoit-on plulieurs
de ces malheureux fe pendre ou
fe
noyer de déíef–
poir.
·IQ!!antift propter ftrnu.r jlrangtllafJerrmt! Jbid.
cap. viij.
f2!.t11111
mult'i ov u{t1ras lat¡fleo fefi inlere–
merunt ve/ prte&ipite.r it: fluvios ,dejecerHnt!
Greg.
Nifl.
cot¡trll t1fi1rario.r .
Qllelquefois les ufuriers mettoienr le 6Js
en
ve()te
pour acquitter la dette du pere-.
Yidi ego miflrabÍ/e
fpeélafult~m libn:o~
pro
P.'!~emo
dtbito
in
"·''élit~mJ:I
deduct.
Ambr.
tbid. c.
VIIJ .
Les peres vend01eot eux–
m~mes
leurs enfans pollr fe racheter de l'eí<;lavage.
S.
Ambroiíe l'atrelle encore comme un fait ordinai··
re; il ell difficile de tire cer endroit fans verfer des
1
!armes;
tJendit plerumque
&
pater /iberos
_tlutorit•t~
'
generationis,
{ed
rzon voce pietatis.
Arl
auélionem
,u ..
dibtmdo 'IJttltu mifero.r trahit
dic~ns
•.
.
: vejlro preiio
ri!dimitis patrm1, veflni flrvitute paternam emitü'
libertatem.
/bid.'
ettp. viij•
Apres cela peur-on trouver étrange que nos faints
doéleur1 aienr in·veélivé conrrc; le commerce ufurai·
re,
&
qu'ils y aient attaché une idée d' injullice
&:
' d'iofamie, que des circonlhnces routes ditférentes
n'ont encore pu efl'acer?
Ne
voit-on pas qu'ils n'ont:
' t!té portés a eondamo-er
l'ttjüre
qu'a caufe des cruau–
tés qui l'accompa<Trioieot
de
leur -rems? Auffi l'atta·
q\Íent·il~
fans\ ceffe, comme cootraire
a
la charité
chrétien~e'
&
¡¡ .._la commiíération que l'on doit a fes.
femblables daos l'inforrune.
lls
rparlen~
toujours du
pret gratuit comme d'\ln
devaír
que lti natl!re
&
la
religion nous impofenr;
&
par conféquent
~
¡e le ré- _
1
pet¡;, ils n'ont eu en vue que les pau•vres; car en–
core un coup, il ell·conílant que perfonne ntell
temi
de
pr~ter
gr4ti.l
aux gens aifés .. G::es fuin;s
do~eury
n'exigent done · pas qu'un· homme prete a (oh
dHa··
1
vantag~
pour
a~gm~n"ter l~aifance
de fon prochaiD.
t
Ifn un
mo·r, ils
n'enttj-am«is
trouvé
ht:dtre
que
Phe-m-.
Ooo2.
me
•
1
'·