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V :I
b
. barbarie; que ' ce
foit
S~turne,
cwmmeon
le
ti'Oil·Ífe
. daos
le fragment de Sanchoniarion; que ce· foit
Lycacm; comme Paufaoias (emble l'infinuer,
o
u quel- ,
qu'aucre enfi!l q.u'on voudra , il eíl coujours fílr que
cette horrible idée fic forcune .
''l'antru fllit .pertuba-
¡
Id! mn¡tis,
&
fidibtu .fuis
pulfo
furor,.
ut
jic dii:plh
carer;tur, quen111dmodtmJ IJe hommu
qutáem fovttmt,
die
a
rnerlieiUe
S.
Augurlin,
de
ci-.,•it.
Dei .
l•.
VL
e ;
x.
l''elle étoit l'extravag:ance de ces inlenles, qu'ils
penloi.en.t appaifer par. des aétes de
cruauc~
• .que
le-s
,homme~ m~me
ne fauroient faire dans leurs plu·s
gr.wds emporcemens.
l:,'ii,JlmolacioA
des
'fJÍflimu
bumai11ú
qúe quelques
.oraeles vin-re.n·t
a
preícrire. faifoit
d~ja
parti
e
des
abomioations que Mo'ife reproche aux Amorrhéens.
On lit awffi daos le Lévícique,
c. xx.
que les
,Moabi~
tes fa<:ritioient leurs enf¡ns
a
leur dieu Moloch.
On ue peut douter que
cette
courume fanguinaire
n~
fUe
ét!blie ehez les Tyriens
~
les Phéniciens.
Les Juifs
eux·m~mes
l'avoient emprunrée de
lcurs
voifins: c'eli _un reproche que leur font
le~
prophe'–
tes,
&
les livres hilloriques de
!'~ocien
Tell:ament
fourniflent plus d'un fair de ce genre. C'ell de
la
Phenicie que cet ufage palla dans la Grece,
&
de la
,.Grece les Pélages la ,porterent en ltalie.
On pratiquoic
a
Rume ces atfreu" f,¡critices dans
.des occa.{ions extraordinaires, cpmme il paroit par
_le
rémoign,age de Pline,
/.XXVI/l.
c.
ij. _E.ntre plu–
fieurs exemples que l'hilloire romaine en fournit, uo
des
plus frappans arriva dans le cours de la lecomfe
g_uerre punique. Rome confl:ernée par la défaite de
~annes,
regarcja ce revers comme un úgne ma-11ifelle
de la ..:olere des dieux,
&
ne crur pouvoir les appai–
fer que par un íacritke hu rnaio. Apre;; avoir conful–
té les
livre~
facrés , dir Tite·Live, /.
XX/l.
c.
lfli¡,
on immola les
viflimes
prefcrires en pareil cas.
Un
gaulois
&
une
~a
ulo• fe,
~n
..grt;c,
&
une greque fu.
rent enrerrés v1fs dans une des p-laees -publiques def–
tinée depuis long -tems
a
ce genr;e de facritices
fi
eonrraires
a
la religion de Numa. Voici l'explication
'de ce fa ir finglJiier.
. Les décemvi_rs ayanr
vu
dans les livres fibyllins
t.(Ue
les e;auloJs
&
les Grecs s'c•npareroienr de la
ville,
urbem
ocet~ptltflros,
un imagind que pour dé·
tourner l'etfet de cecee prédit1ion, il fJIIoir enrerrer
vifs dans la place publique un homme & une
femme
dt:
chacune de ces deult nations, & leur faire pren–
pre ainfi poll elijon de la vil le. Toure puérile qu'éroit
e
erre
imerpré~arion,
nn tres-grand nombre d'exem–
ples nous monrre que les principes de
l'ar~
divina–
toire admertoient ces lortes d'accommodemens avec
la dellinée,
·
Tite-Live nomme
ce
barbare facrifice
ftcrum mi–
piml!
romam1111 ;
c:e endanr
rl
fe répára
fouveor dans
!a fuire. P ime,
l . XXX.
e.
j.
a (Jure que l'ufage d' im·
moler des
fiiflimes
h11m4ines
:~u
nom du public, fub–
filla jufqu'a l'an
9)
de
Jdu~-Chrill,
daos
lequel
il
fur .1boli par un fénacus-conrulre de l'an
6~7
de Ro–
me ; mais on a des preuve$ qu'il continua clan&
les
facr ifices particuliers de quelques dil'linirés, comme,
par e"emple, de Bellone. Les édirs renoovellés eo
ditféreus cems par les
emp~reurs,
ne purent mertrt'!
un frein
i\
cetce foreur fuperllirieufe;
&
a
l'égard de
cetre efpece de facrifice humain preterir en cortfé–
j;¡uence des vers fibyllins, Pline avoue qu ' il
fubfif–
·roir toujours,
&
;¡{jure q••''Jn en a,vuit vu de fon
tems . des elCempks,
etiam noj1r11
tetas
vidit.
Les facrifices humains furenc mo1ns comrnuns chez
les· Grecs; cependant on en trouve l'ufage établi
dans quelques cantons;
&
le facri6ce d'lphigénié prou–
ve qu'il s furent pratiqués dans les tems héroi';¡ues ,-ou
l'on fe perfilada que la tille d'
A~amemnon
déchar–
~eroir
par fa more
1
l'armée des Crees des fautes qu'
Jls
avoic:ot commifes .
1!-t
&a¡'/a ince{le, nubentii
tempor6 in ipfi,
fl•flil!
conúdeut mqf!atu
ni.lfla parentis .
Lucret.
J.
J.
~· ~9,
Jo¡:¡.
•• Cette challe princefle
tremblal)t~
au pié des au–
,
tels
y
fue cruj?llemenr immolée dans la fteur de
.,, fon l ,ge par
!
'ordre de Ion propre pere ,, .
· Les habirans <te
Pel!~
facrifioiem alors un homme
a
Pélee;
&
ceu" de Ténufe, fi l'on en croit Paufa–
nias, oifroient tou& le$ ans eq facritice uqe tille vier- ·
ge au génie d'un
d~s
compagnons d'Uiyí)e
qu'i!~
ªvojeq~ !~J?;dé~
VIC
.
.On peut allurer, fur la parole de · Théophr.1fte •
que les Arcadiens immoloient de fon rems des
'flifli–
mes humaintr.
daos les
fe
res nommées
lyc4-..
Les
viflimes
·
éroient prefque toujours des en fans ·. Parmi
·les inferiprions. rapporrées de la Grece
pa1'
M~
l'.abbé
Fourmo.nt,ell le dellein d'uo bas-relief trouvé en
Arcadie,&
qui
a
un rapport év1dcnt
a
ces facri-
fice.s.
-
.
Carchage, colonie phén icienne ,- .av9if adopré
Pu–
l:tgc
de
f~criñer d~s
vi{llme.r
humt~ine.r,
& elle 1·1e le
cont'erva que trop,
lon~·tem ~ .
Pi aron,
Sophocl<~
«
D10dor.e de Sicile le
<l~cl)lreot
en termes
formels .
N'a uroit-il pas mieux val u pour les Carrhaginois, dit
Plurarque,
ll,e foperjlitione,
avoir C!itias o u Uiago•
ras pour
l~g1slateurs,,
que de fa1re a
S~ rurne
les fa.
critices de leurs propres en fans, par lelqu els ils pr8·
tendenr l'honneur? La fuperll
ition, conrinuc-r- il,
ar-o
moit le pe re conrre fon tils,
l.uimetroit en mai11 le
coor~au
dont
il
devoir l'égor
ger. Ceux qui
étoien~
fans en fans, acheroient d'une mere pauvre la
.,¡o¡.
1111-
du facritice; la mere de l'eofant qu'on irnmoloir,
devoir fourenir la vue d'uo
Ji
atfreux fpeéhcle fans
verfer
de
l a rmes~
fi
la douleur luí en arrachoit, el·
les perdoit le
prix
done on éroir con ven u,
&
l'enfant
n'en éroic pas plus épargné. Pendant ce rems tout
rérentilloir du bruit des inllrumens
&
des rsmbonrs;
ils craiguoienr q ue les lamenrarions de c es
f~ces
ne
fullent enrendues.
Gélon, roi de Syracufe, apres la défaire des Car..
tagino is c-n S icile , ne Jeur accorda la paix qu'a con–
dirion qu'ils renonceroienr
a
ces facrifices odieu"
de
leurs en fans.
f?o,y .
le tecueil
de M.
Barbeyrac,
11rt,
1
u.
C'ell-h\
f.:~us
do ute le pl us beau
rrair~
de paix
done l'hilloirc ait parlé. Chofe admirable! di t
M. de
Mon tefquieu. Apres avoir défaic rrois cens
mi
lle
c:~r
rha~inois,
il
ex igeoir une condirion qui n'étoír
urile
qu'a eux, uu plucOt
ri
llipuloit pour le ge nre hnmain.
Remarquons cependant que cet arride du
rr11it~
oe pouvoit regarder que les carthagioois érablis dan!
l'tle,
&
mat cres de la partie occidenrale du pays;
car les lacrdit·es
hum~ins
fublilloieor roujours
a
c~r
thage. Comme ils failoient parrie de la religion phé–
nicienne, les lois romaines qui les profcrivirenr
long~
cems apres, ne purear
les abolir enrieremenr.
Ert
vain Tibere fit périr dans les fopplices les minillre'
inhumains de ces barbJres cérémooies , Sarurne con•
rinua
d';~voir
des
adora~eurs
en Afrique;
&
taot qu'il
en eut, le fang des hommes coula fecrettemenc fur
fes aurels .
En fin les témoigna¡;!es· polirifs de Céfar, de Pline,
de Tacire
&
de
pi
ulieurs aurres
~crivains
exath ne
permettenr pas de dou rer que les
G
rmains
&
les ·
Gauloís n'aieAt immolé Jes
11iflimes
humaines,
non•
feulement dans des facrifices pub Jcs, mai.s
enC'
dans c euK 4ui s'otfroieor pour la guerifon des
p11
culiers. C'ell inurilement que nous vouJrioos lavét
nos ancl!rres d'un crime, donr trop de monumen!l
s'accordent
a
les charger . La nécéffiré
de
ce~
facri•
tices éroir un des dogmes
~rablís
par les D n•i'
les,
fon ,Jes fur ce principe, qu'on ne pouvoit fatJSfaire
les dieu" que par un échange,
&
que la vie d'un
bomme
~roir
le fcul prix c.¡pable de racheter celle
d'un aurre. Daos les facrifices publics,
a
u défaut des
malfaiteurs, on immoloit des innocens, daos
les
la–
crifices parriculiers on égorgeoir fouvent de hommes
qui s'éroient dévoués volonrairement
a
ce gellre de
more.
.
ll
ell vrai que les payens ouvrirent enñn le.s yeux
fur l'inhumanire des p:treils Jacrmces _ Un oraele, dl1
Plut'.trque, ayant ordonné aux Lacédémooiens d'im–
moler une vierge, & le forr éranr combé fur une jeu•
ne tille oommée
Hélefle,
un aigle en leva le couteau
fa eré,
&
le pofa fur la ::!!re d'une génifle qui fut fa..
critiée
a
fa place.
1
Le n11!me Plurarque rapporte que Pélopidas.
chef
des Thébams, ayant
~té
averri en fooge, la veille
d'une baraille contre les
S
arria~s ,
d'immoler une
vierge blonde aux manes des tilles de Scedafus \
qoi
avoienr éré violées &"mallacrées dans
ce
m~me
heu
1
ce cumm3ndemenr luí parur cruel
&
barbare; la plu·
part des offi.:: iers de l'armée en jugerent de -mlme,
&
{ourinrenc qu'uoe pareille oblacioo ne pouvoir hre
agréa"blc
a
u pere des dieux
&
des hommes •
&
que
s'il y avoit des
inrelli~ences
qui priífent plailir
a
l'ef·
fofion du fang humam, c'éroient des efprits malins
qui ne
m~r~roient
aucun égard. Une jeuoe cavale
roulle s'étant alors utferre a eux, lc:t devin
Théo.~ri.
t¡:
décida que
c'~r"a-la
l'hQI\ie que les dieux
dema~
.
- ~o-