/
VER
l:Ommen~a ~
tire auffi les pro_phetes en
ppb~ic
•
c:~(f~
a
vrailfemblablement la OlanJere
OOOC S
efi tntrodUJte
la difiínétí dn des
p, rfits
daos l'Ecrícure . Mais on ne
· mercoir pas alors les nombres a
ces
ve,·ftt s.
Ils
fo•-~t
· encare auiourd'hui difiingués daos les bíples hébraJ–
. q ues communes par les deux points l'un
fJ.Jrl'aurre,
q.u'oo appelle
.foph-pajitl{ ,
comme pn _
1~
di
_r plus haut.
ll efi fort vraí{lemblable que la d!llmétiO{I des
ver–
fits
daos les llvres .confacrés
a
l'ufJge d_es fyn_ago–
gues, fe f:tifoit par des lignes;
&
ce
qu• connrme
cette penfée, qu'aurrefois chaque
verfit
de la
f>1b~~
· hébrai"qae faifoit une ligne
a
P,arr; c'efi
qu~
parm1
les aun·es nario ns de ce cems-la, on appello1t
v ers,
les lig oe:; des ;¡uceurs en profe , auqi
~ ien qu~.
celles
des poetes. Ainfi pa r exemple
l'h!O:oJre remarque,
que les ou.vrages de Zoroa (lr_é
conrenoie~c
deux mil–
liaos de v ers
&
ceux d' Anfioce quacre cens qua–
rante-cinq miÍie deux cene foixanre & tiix, quoique
l'un
&
l'autre n' ai enr ríen écric q_u'en profe. Nous
voyons tour de
m~me
qu'on mefuroic les
ouvra~es
de Cicéron, d' O rigene, de Laétance,
&
d'aurres err–
core, par le nomb re de vers qu'ils conrenoient;
c'e~-
. a-d ire de lignes. Pourquoi done les
verjits
d~
la b•–
ble, n'auroient -ils pds été de mc!me efpece ,_ ¡e veux
' dire des liunes aíl ez grandes pour une pénode? ll
' efi vrai cepeodant qué la vile fe perdoit daos ces
Jongues lignes, que ce n'écoic qu'avec peine qu'on
recrouvoit le cómmeocemenc de la ligne fuivante,
&
qu'on s'y méprenoic fouv ent en revenant
a
la mc!me
· ou en faucanc
a
une crop éloignée; quoi qu'il en
foir, eetce incommudité ne dérruit point l'antiquité
· des
verflts,
que nous avons démoncrée.
La d1v i1ion de l'Ecriture en chapirres, telle que
- nous l'avons, eft de bien plus fraiche date.
11
n'y a
que les pfeaumes qui ont .été de tour tems divifés
éomme aujourd'hui; car S. Paul, daos fon fermon a
· Aorioche en Pifidie, cite le pfeaume fecond,
afl. xiij.
33 .
Mais
pour cout le refte cle l'Ecriture, la di vi'–
. fion aétuelle en cha-pirres eft inconnue
a
tduce l'anti–
quiré. Les bibles greques parmi les chrétiens avoient
Ieurs
.,.,,.Ao,
&
leurs
.:t'•"A""'·
Mais c'é'toient
plut~t
· des fommaires que des divitions,
&
quelque chofe
~
de fort différent de nos chapicres. Plulieurs de ces
efpeces de divifions ne concenoienc qu'uh forc petit
nombre de
verJets:
&
quelques-uns
n'en avoient
qu'un feo!. Les
lavans qui
l'at~ribuent
a
Ecienoe
·
~aogcon,
archevéque de Cancorb f} ry, fons le regne
· du roi Jean
&
fous celui d'Hení-i JII .
fon fils, fe
· trompent; le véricable auteur de cecee invention,
efi Hugues de Sanéto-Caro, ·qui de fimple domini–
. ca in devine cardina 1; & qui ayanr éce le premier de
. cet ordre qui
loic parvenu
a
cette dig nité, porte
· communémenr le nom de cardinal Hugues. Voici
l'occafion, Ph illoire
&
le progres de cette affaire.
Ce cardinal Hugues, qui vivoit
er~viron
l'an mi"l
1
deux cene cinquanre,
&
n10urut en mil deux cent
' foixante -deux, avoic beau-coup étudié l'Ecricure-fain–
. te. Il ávoic
m~me
faic un commentaire fur
cout~
la
bible. Cec ouvrilge l'avoit comme obligé d'en faire
·une concordance dont l'invenrion fui efi dile, car
celle qu'i 1 fit 1ur
la~
vulgace, ell la premiere qui ait
paro . ll corppric, qu'uo índice complec des mocs
&
: des · phrafes de I'Ecriture, feroit d'une cres-grapde
. milité pour aider
a
1~
faire mieux eotendre; & auíli–
-
t~t
_ayaflt
formé fon · plan, il e!fJploya qu"antité de
rr.omes de fon ordre,
a
rarilaíl'cr les mocs, &
a
les
raóger
d~~s
leur qrdre al phabérique:
&
avee -le fe–
. cours
d~
rant de ' perfonnes, fon ouvrage fm bien–
t~t achev~:
11 a éfé recouché
&
perfeétionné
~epuis
·
pa~ p~ufieurs
mains,
&
fur-couc · par Arlot Thufcus,
&
par Conrard Halberflade. Le premier éroic uo
:
fran~ifcain,
&
l'a~rre·
uri dóminicain, qu·i vivoient
tous deux 'vers la fin du meme fiecle.
.. .Mais' comme le prind'pal bur de la concordance
:
~toit
de' faire crouver le moc
~ifément
ou le paíl'age
- de
l'~·criture
done on a be fofo; le cardinal vi e bien
·
~u'i!_-~r~it né~effaire, pr~miere'ment
de parrager 'les·
hvres
~o _feétJO~~,
&
enfuite
ce~
íeétions en plus pe–
tttes
Pl\ftJ~s
·par des lubdivifions; afio de faire des
·
r_e~ yois d~ns
la
~ohcordance'~
qui indiquaíl'eÍlt
pr~ci-:
_Ji!n_!e!l~ re'1dr~it lll~!lle, fa~s
'qu'!l_f11r befoin de par–
.
~o'ünr ~~e p~~e e1wer~; co~me JUfqu~l~rs
chaque
hvre de
1'-EcrJ~llre
erOit tour
de
fuite daos les bibles
latines, fans·
~acune
divifion
¡
¡¡.'
auroit fallo ·
pa'rcou~
'rir i'_(Qelqtie.'foi's tour Un Iihe, avant . de trou'vt'r .ce
'gli'bn ·. 'VRuloit; fi
· ¡~índice
'n•eur '' ..cicé
q~
· le livre .• '
·Ma•s ,avec ces'.divifiohs'
&
lés
'fu~divifion~
, ón avoit
...,.iJUdrd l'brdrolt
qulpn
t1te,rl:boit .
· ~es
i'eéHbhs
qtiLil
'-
r
)
•
•
·
·
~
,
•
. ·• ...
~
•
•
,
-
·
•
, •
...
· ·1
,
, l
VER
tit,
tont
nos·
chapitr~s,
qu'on a
trouvé~
_
{j
co~mo
iles qu'ón les a tou¡burs confervés depu•s. Des que
fa
~Qncordance
parur ,
c;m
en vic fi bien
l'uciti~é,
que
rou~
le mc:>nde
voulu~
en avoir,
&
pour en fa1re ufa–
ge, il fallar
merc~e
fes
d~vili.ons ~
la
bib
~e q~'onavoit, aucrement les renvo1s h commodes n
aur01e.ntfervi de ríen. Yoila !'origine de nos chapicr
es , dont· l'ula(J'e ell univerfellement
re~u par-~:out o~
i.l
y
a
des bibles dans I'Occidenc.
·
·
JI faut rem3rquer que la
fubdivition en
"erfiu,
telle que nous l'avons aujourd'hui , n'écoit pas en•
core connue, car la f"ubdivifion de
H~.-~gues
écoic d'une
aurre efpece.
JI
parrageoic fa feétion
o~
fon
eh<~
pi•
tre en huir parries égales, quanq il écoit long;
&
quand il étoit courc, en moins
d~
p;J.rties;
&
.::ha
con~
de ces parcies éroic marquée par les premieres lec–
tres de l' alphaber en capitales
a
la marge;
A, B,
e,
D, E, F ,'
G, a di llanee égale, l'une de l'! lHre. En
un mor, la divifion de nos
'Pr1fits
efl: une qivit)on
plus moderne qui n'efl venue parmi nous !)\le
~~eJ
..
ques fiecles apres; !'origine en ell:
d~::
aux ¡o•fs.
Voici comment •
Vers l'an 143o, il y avoit plrmi les juifs de l'Oc:
ci,dent, nn fameux rabbío, que les uns nomment
rabbt
Jltl ardocbée Nathan;
d'aurres
m~
me 1ui donuenr l'un
&
Taucre Je ces noms . comme s'il avoir d'ahord
porté le premier,
&
ennlire l' a utre . Ce rabhin ayant
l:ieaucbup de commerce avec les chrétiens,
&
emrant
fouvenc en dilpu'te avec leurs favans fur la relig ion,
s'apper.~ut d~
grand fervice qu'ils tiroient de la con-
\cordance 13cme du cardinal Hugues,
&
avec quel_le
facilité, elle leur faifoit crouver les paílages done Jls
avoienc befoin.
U
got1ra ti fort cetre invenrion, qu'il
fe mit auffi-r6t a en faire une hébrai'que, pOlll" l'll•
fage des juifs. 11 commen<;a cet óuvrage )'an
~43S.
&
il fue achevé l'an
144),
de forre qu'il
y
mit ¡ufie–
ment fept ans. Cet ouvrage ayant paru a-peu-pres
lorlqile l'arc <f'imprimer fue tr'ouvé, il s'en efl fait
depuis plulieurs impreffions .
L' éditioo j:¡ul,en a d'onp é Buxtorf le fils
a
M
le, l'an
1632,
eft la meil-leure, car foo pere avoic beaucoup
travaillé
~
lá corriger & l;t rendre completre;
&
le
fils y ayahc encqre ajouré fes foins pour la
p~rfeét ion
ner, il la publia alórs avec touc ce que fon
p~re ~
luí y avoient fait; de forre que c'etl
~
bon droit
qu'elle paíle póur le meilleur ouvr.age de cerre efpe–
ce. En effet' c'efl Ull livre fi uti le
a
ceux qui veu–
lent bien encendre le vieux Tellameuc daos !'origi–
nal, qu'on ne· fauroir s'en paíl'er; ontre qlle c'efi la
meilleure concordancej c'efl auffi le meilleur
di~tion
naire qu'on ait pour ceere larigue .
Rabbi Nathan, en compolanr ce livre, rrouva qu'il
étoir néceílaí re de fuivrc la divi(¡on des cpapirres
qu<! le cJrdinal avoic incroduite;
&
cela produlfir le
meme
~ffcc
dans
les bibles hébra'jques
qu~
l'autre
avoic produit dans _les latiQes;
c~eft- a-dire
·que rous
les exemplaires écrirs ou
jmprim~~
·ROUr les
p~ r~icu
liers, l'onc
~dopré. ~ar f~
concqrda{lce
ayan~ ~~é
trouvée cres-urlle par ceux a
l~ufage
de qui il 13 def–
tinoit, il falloir bien qu'ils accommodaílent J¡ipr bi–
ble a 'fa divifion' ppur pouvoir eq rirer cette urilité;
puif"que
c'~toir
filr cene divifion ·
qu'~c
0
ie'pc
fairs' les
renv 0 is de fa concordance ; aintí, les bibles hébra·i–
ques prirenc
~uffi 1~
di
y
ilion en chapirres. Mais Na–
than qui avoic jufque-la . fui vi
la méchode cl'u "cardí..:
na(; ne jdgea pas
~ - pro
pos de )a fuivre pOUF
~~ fub~
divifion par
e~~ letrre~
A, B,
e,
&c.
a
la marge .
~~
c:nchérit
f~r l~i_nvente~r,
&
en · imagina une .(ji
e~
merlleure qu'll a Jntroqu•te,
~c'ell:
celle des
verfits.
Qt~oiq~e·
nous, ayons jull:ifié que la diftinétion' des
'verfots:
{oir fort an'cienn·e, on ne s'étoit pas avifé juf–
-(¡u'a
Nat~an
, de mettre des nombres
a
ces
verfets.
(.:e fut
ce
favanc rabQÍfl qui le pratiqua le premiér
pour fa concqrd,mce . En effet, comme fes renvois
~ouloie.nt~ous
fur le
livr~,
le chapirre,
&
le
verflt,
J
I . fallo•r~•en ~LJe
les
ve.r.fits.
futlen·t marqoés par ces
u?m~res
, ,a_u(J! qien qué le\
eh~
pirres; puifque l:e
n éto}t
qu'~
l'a1de de ces nombres, qu'oo rrouvoit le
paíl'ag~
qu'il
f~lloit;
comme on le yoic daos des con–
corda n<."e~ angloife~,
&
parriculien~menc '
daos celle
de Newman; qui
efl:
je'
crpis la meiqeure de routes •
C•efi done Narhari qui e\1
l~inventeur
de la n_¡é•
-rhode g'enér'álement
re-csu~
a_
préfen~, ' ~~
¡;nettre des
110mbre~
<!UX
'l!e.rfits.
<te diapmes;
~
de cifer par
ver~
j"ets;
a-q lieu qu'avanc lu¡, on q'ipdiquoir l'endroic du
·éha¡:iicr~ 9U~ p~~
_les
le~tr_es_ mif~s ~ égal~ dill:aoc~:
a
la
marge. En cela 11 efl
or~gmal:
daos tQUt le reO:e il
~·a t~i~ qú~ fui~-r~
le
ca~·~inal ~ugu~s: ~1
faQt feule•
·
·
·
me~