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· S O N

elles produifent du moins d es

finges,

ou il fera

qu~f­

tion d'alimens fol1des

&

llquioes,

&

ou nous croi–

rofls (¡¡cisfaire

a

des befo ins qui rena!cront

a

noere re–

veil; une timple particule d'air qui le promenera dans

nocre corps produira diverfes forres d'ébranlemens

qui (ervirom de prínci pes

&

de

moclili~acion

a

nos

fongu:

cambien de fois une flux ion, une colique, ou

celle aucre affeélion incommode ne naifl enc-elles p1s

pendane nocre fommeil, jufqu'a ce que leur force le

dir!ipe enlin

1

Leur naiffance

&

leur progres tont pref–

que coujours accompagné; d'.!rats de l'ame o.u de

fongt

qui

y

répondent.

Le degré

pe

clareé auquel parviennent les aéles

a'imagination, qui conflicuem les

finges,

nous en pro–

cure la connoifliwce,; il y a un degré décerminé ao–

que! ils commencent

a

etre perceptibl es . comme

d ans les ob¡ ecs de la vue

&

de l'ou'ie, il y a un ter–

me lixe d'ou nous commenc;ons

~

voir

&

a encendre;

ce degré exitlant une fois, nous commen.ons

a

fon –

ger, c'efl.a.dire a appercevoir nos

finges;

&

il

rne–

fure que de nouveaux degrés de clareé i'urviennenc,

les

fi•I!;'U

font plus marqués;

&

comme ce-s flegrés

peuvent hauffer

&

ba.ifl er plutj eurs fois pendant le

cours d'un m!me

fl•!ge,

.de-la vienoent ces

in~gali­

tés, ces efpeces d'obfcurité qui éclipfent prefque une

parcie d' un

fi11ge,

caaJis que les' auere! confervenc

leur necceté; ces

nuanc~s

variel)t

a

f'infjni. L es

fl11-

gu

peuvent

~ere

décrqics da deux manieres, o u Jorf–

·que nous rencrans

d~ns

f'tfcac du profond [ommeil,

011

par nocre reveil; le reveil c'efl le recour des fen–

fations ; des que les

fe~(acions

claires

&

perceptibles

renaiffent, les

.fo11ge$

font obligés de preodre la fui ce:

ainfi couce nocre vie eíl parcagée entre deux étacs

effentiellemer¡t dilférens l'11n de l'aucre, done !'un efl

la véricé

&

la réalicé,

~andis

que l'aucre n'etl que

menfongo;

11¡.

illu(jon ; cependanc fi la durée des

fin–

ges

égaloi~

celle de la nuir,

&

qu'ils fuffent coujours

d 'une clareé fenfible, on puurroic

~ere

en douce la–

quelle de ces deux fenfaciuns efl la pi us eflencielfe

a

noere bonl¡cur,

&

mecere en qucflion qui feroit le

plus heurcux, ou le fu lean

plo~gé

cous le

jours

daos

les délices de fon ferra il,

&

rourmemé la nuic par

des reves alfreux, ou le pl11s 111iférable de

(es

ef'cla–

ves qui, accablé de

cr~vail

&

de coups pendan e la

journée, pafleroie des m¡ics raviflances en

.fongcs.

1\.

la rigueur, le' beau eitre de

ré~l

ne conviene g uere

mieux aux plaifir5 done cane de gens s'occupenc pen–

dant leurs veilles, qu'a ceux. que les

finges

peuvent

procurer ,

Cependane l'écat de la veille [e diflingue de celui

du (ommeil, paree que dans le premier, rien n'ar–

rive fans caufe ou raifon !'uffilance.

L es événemens font liés entre eux d'une maniere

naturelle

&

intelligible,

aq

lieu que dans les

.(ó11ge! ,

toue efl déc

0

ufu, fans

or~re,

far¡s vérité; pendanc la

veille un hoOJme ne fe rrouvera pas toue-d'un-coup

dans une .:hambre, s'il n'efl venu par <¡Uelql!'un des

chemins qui y conqt¡if'enc : je ne ferai

NS

ci'anfporcé

d e Londres

a

París, lije

11\!

fais le vonae; des per–

fonnes abfenres oq

m~me

morces ne s'offri ront poine

a

l'improvifle

a

ma vue

i

candis qu¡! ca

u

e cela,

~

m~rne

<les chafes t'cranges, concraires

~

couces les lo•s

de l'ordre

&

de 13 nacure, fe produifenc dans les

fin–

ges:

c'~ll

done lil le

criteri"m

Qlll!

nous .avons pour

dillinguer ces deux écacs ;

&

qe

1~

cerptude

m~me

de ce

frÍteri"n,

viene un doqble embarras, ou l'on

femble quelgyefois fe tt:q uver d'un C<'lcé pendant la

vejJle, s'il fe préfence a nqus qqelque chofe d'ex–

traordinaire,

&

qui, au premier coup d' ceil, fo•t

lOCOr)(:eVable;

00

fe

dema~cfe

a

fqi-meme, efl-C<¡! que

je rev.:' On fe eice, pour

s'

affur<¡!r qu' on e1l bie11

éveiilé; ' dc l'auere, quand pn

finge

efl bien nec, J>ien

lié

&

qu'il n'a raflerr¡blé que des chafes bien pofli–

.¡,¡~5

-de la na cure de celles qu'on éprouve

éc~~t

bie1¡

l!veiÍié: on efl quelquefois en fufpens, quand le

finge

elllini; fur la réalicé; on auroit. du penchanc

a

croi–

l"e que

le~

chafes fe font effeéhvemenc paflées amfi;

c'ell le ·fort de notre ame, eant qu'elle efl embaraf.'

fée <tes orgapes du corps ,. de ne pouvoir pas d.!mé–

ler exaélemen{ la fui ce de fes opéracions: mai> com–

me' te

dév~lopperpen~

ele nos

org~qe~

nous a fait

·paffer d'un

/Onge

p~rp~cuel

&

fqqver~•~<:!.ment.

con–

·l'us ,

¡¡

un écae 'mipª rti

~e

foHgu

&

de

v~més ,

1! (aut

efperer que notre

mor~ nq~s

éfevera

.a

qn

~cae

ou

1.~

-fu ite de nos idées continuell!lment cla1re

~ per~eptl:

ble ne lera plus encrecoupée d: aucun

fo~n;etl

',

nt

m eme d'auc:un

fi11ge :

ces rétlextons font ttrees d

Ul\

e.!Jai for les

fongu

,

par M . Formey •

S

O N

SoNGE véNÉRti!:N, (

Médec

)

maladie que Creli us

Auré~1an~s

appelle en g rec

;,.,,,,,.;~.

H irpocrace die

auffi

,.,,«,~"

,

a':'o1r

de.sjong~.s

':JéllérJe11s.

Ce n'etl

point

une malad•e.• d1t CreiJUs Aure(ianus, 111le fympcome

d:un~

malatfle, IT!ais l'eff" t d'es imprellions de l'ima–

gmac•on, qu• ,ag•flent duranc le fommeil. Cec écac

viene o u de beaucoup de tt;mpéramenc de l' ufa "e

des plaiiJrs de

l'am~ur'

ou au concraire 'd'tlne conci–

nence oucrée.

ll

demande di fférens craiternens feion

(es

caufes. Chez les uns il faut récou rner

)'imagina~

tion des plaifir de l'amour,

&

la lixer fur d'aucres

objecs. Les anciens failo ient coucher

les

perfonnec

fu¡.ctces

a

l'oneirogonie da,ns .un lit dur, lui prefCri–

VOJent des remedes rafra•ch•ffans ; des alimens in–

craffans, des boiffons froides

&

allringences , le bain

froid,

&

tui appliquoienc fur la région des Iombes

des éponges crempées dans de l'oxicrac . Quelqu cs–

un.s ordonnoienc au malade de !'e coucher avec la

veflie pleine, a

fin

qu'écanc de cems-en-cems évcillé

il ,rerdic les im preflions des yta ifirs de l'amour qut

ag•fl enc

d:~ns

le fommell; ma•s cecee méchoJe feroi t

plus nuilible qu' ucile , paree qu'une trop long ue ré–

cenrion d'urioe peut deveair la caufe d'une mala die,

pire que celle qu'il

s'a~ic

de guérir.

( D.

T

)

SON\lE,

(

Critiq~~e

focrée .

J

il efl parlé dans l'Ecri–

ture de

(o1zges

nacurels

&

furnacurels; mais M ciife

défend éga lernenc de confulter C"eux qui fe méloicnt

d'expliquer les

fi11ges

nacurels,

Lé;;it. xix.

t6.

&

les

furnacurels,

Dputer.

xiij.

r.

C'écoi c

!J

Dieu

&

auJC

propheces que devoienc s'adreffer ecux qui faifoient

des

finges

pour en recevoir l'incerprécacion. Le g rand

prEcre revéru de l'éphod , avoie aufli ce beau pri–

vilege.

o~

lit plu(jeurs exempl es

defonges

(urnarurels dans

l'Ecncure; le commencemenc de l'évan.,.ile

de

faint

M nchieu

en

fournit feul deux

exern¡:¡l~s:

l'•n"e du

Seigncur qui apparuc. a J o!'eph en

fi11ge ,

&

" l'avis

donné

au~

mages en

,{o1zge ,

de ne pas recourner vers

H érode.

Les O riencaux faifoient

be~u cnup

d'attencion auJC

fonges;

&

íls avoienc des ph ilo(ophes qui le

van~

c01ent de les expliquer; c'étoJt un are nomrné de•

Grecs

onéiro,·ritiqlle.

Ces philofophes d'Orienc ne

préc~ndoienc

poinc deviner la fig niñcacion des

{o~<ges

par yuclque infpira cion , comme on le voic '<Jans

l'ljifloire de Daniel , Nabuchodonolor prellanc les ma–

ges des Cha ldéens d!! tul dire le

finge

qu'il avoic eu.,

~

qu•il

fei~noic

avoir oublié

1

lis lut répondirenc qu'il

n'y a qu e les dieux qui le favem,

&

qu'aucun hom–

n¡e ne pourroit le dire;

pare~

que les dieux

ntl

fe

coll)mtmiqucnt pas aux hommes, Daniel,

ij.

u .

Les

mages 11e précendoienc done poinc í!cre infpirés . Leur

fcience n'éroic <¡u'un are qu'ils écudioiene,

&

par le–

que! ils fe perfuadoienc pouvoir cxpliquer les

jo11ger.

Mais Daniel expliqua le

fo11ge

de NabuchoC:lonolor

par

inf'pira~ion ;

ce

qui lit aire au princ:e'

ue l'efprit

des faims dieux

~toic

en lui ,

· 11

ne

fa~c

poqrcanc pas <léguifer au fujer du

finge

de

Nabuc~odonolor

,. qu'(l y ,a une ooncradié}ion ap–

parence dans

1 ~

fh.

iv.

v.

&

S.

&

le cb.

ij,

v.

\'·

f:f

11..

du livre qqi porte le

~om

de

Da11iet.

Qn rap–

porce au

cb.

ip.

l'édic de Nabucho,:onolor, par le<¡ uel .

il défend de bll fphén¡er le Dieu des jqifs.

11

y

fa1t le

récic de ce <¡ui s'é¡oic

pa(l~ ~

l'occaijon

dufonge

qu'il

avoic eu .

11

Melare qu'ayanc récicé ce

(o11ge

aux phi–

lofophes ou mages de ChaJjée, aucur¡

d'eu~

n'avoit

pu le tui expliquer'

&

que l'ayanc enfuice récicé

a

J:?anie!,

e~

prophete lui en avoit \lOIJné l'cxplica–

r•on.

· Le faic efl rapporté bien différemment dans le fe–

cond C"hapicre , Ici Nabn chocjonofor ne VO\IIQt jamais ·

déclarer aux

m~ges

le

finge

qu'il avoíc eq .

n

précen–

dic qu'ils le devinaffenc, parc;e qu'il ne pouvoiq'af–

furer fans

cel~

que leur

expli~~ciou

fílc vraie , {ls cu–

rene beau proce(ler que leur f'cience ne s'étendoir pas

fi loin ; il ordonua <¡u'or¡ les fic mourir cornrne des

impofleqrs . D .111iel vint

~q[uice,

a

qui le roi ne dit

puint le

fot¡g~

en quellio'l ; au concraire

il

lui

p~rla

en

ces termes:

rnt

pourrieZ,-VOIIS déc/aret'

le

fon,;.re

q11~

j'ai

eu,

&

fin ir¡ter

{J.rt

tatiolz>

D.tn.

¡j.

1.6.

Lii-Jeffus

Daniel lui faic le récic du

/011ge

li

l 'e~. liqu~.

Un favant cri{ique moaerne trouve la conrradic–

tion de ces

d~~x

récics fi pa lpable,

&

leur coqcilia–

eion fi difficile, qu'il penfe qu'o'1 <toit couper le nceud,

&

reconno(cre' que les fix

pr~;mier~ chapicr~s

de Da–

niel ne fooe (las de lui; que

~e

fqnc des adJ•c,ons fai ces

par des juifs poflérieurs

a

fon 0<1Vrage,

&

<)lle CC

n'efl qu'au chapicre fept que commence le !Jvre de

ce

prophet~ .

( D . ].

¡

SoN•