GENERAL}; DES INDES
IO..f,
q_u'elte~ r~rrachent
auec vn certain art. Ils coúchent en
leurs
Hamac~ues(ainíi
appcllent-ils lcurs liéts)cinq a_cinq,
&
mefme dix a dix auec leurs femm
es~
ce qu'ils fon
e,
tan
e
par leur couftume anciéne,que pour entretenir leur frater–
nelle amitié:ils ont accouftumé
de
védre leurs fils.les fem·
mes fuiuent leurs maris charo-ees de pain, &: de fleches,
&
les enfans portent les rets,&:6hets.A la fin de Mars,nos-gés
arriuercnt a vne plage qui eft
a
40.degrez 'o
u
ils
hyuernc–
teot les cinq mois enfuiuans iufques en Aouft, par-ce que
le Soleil
ne
faifant pour lors fon couis par la,le froid,lá gla–
ce,&
les
neiges regrient en
ce
quartier durant ce temps . Ce
pe.ndant aucuns Efpagnols allerent .voir quel pays c'elloir.
&
porterent des mirouers,fonnetces, & autres ehofes pour
changer.Les Indiens vind.rent fur
la
marine efmerueillezde
veo
ir des vaiífeaux
íi
grands,&: des hómes
li
petits: ils
m~t
tcricnc, & ofroient par dedans leur golier vt1e
fl~fche
pou_r.
dl:onner nos gens ainíi qu'ils demonftroient: Ancuns di–
fent qu'ils ont accouftumé de faire aioíi voulans vomir
quandils fonr trop [ouls. Ils auoient Jeurs cheueux caillez
en coronoe comme ceux des Prcftres, & entorcillez auec
vn cord·on de
lil,
auqu
el
rnefme ils atcachent leurs fleches
quand ils vorlt
a
la cha!fc' ou
a
la guerre •
lls
auoienr des
fouliers de pafteurs,&efi:oiétveftus de peaux d
'animaux.Sivous
confi~erez
tels accouftrumés en la perfonne de qud–
que geant,tds comme font ceux-cy,vous direz qu'ils la ré–
dent
flUS
formidable,& admirablc,comme auffi
a
la verité
ils rendoienc
ces
habitans.Ils cómencerent auec íignes(car
le parler ne feruoit de ríen)de foaccofrerl'vn l'autre :
N
os
gens les inuiroient de vc.-nir veoir leurs nauires,& eux inui–
toiét nos gens
a
leurs
maifons.Enfin fept arcbouziers al!e..
rene iufques
'él
íix
mil dedás
lepays en·vne maifon couuer–
te
de pcaux
¡
& qui eftoit au millieu d'vn boisfort efpaiz.
Cefte rnaifon efl:oit panie en deux,l'vne pour les-bómes,
&
l'autre pour les femmcs,& enfans.Ils vindrét
en
icelle
cinq
gearrs, & treize femh1es, & enfans tous plus noirs que
ne
regucroit
la
frigidité du pays.1ls donncrenc pour foupper
a
,nos gens vneAnca mal rollie,ou bien vn afi1e fauuage fans
leur dóne.r
a
boirc: vne gouttC',& puis leur dóncréc
a
chafcú
~ne
pliífe pour coucher,& fe rangerét
a
l'étour du fcu fans
dormirtoutefois,aiáspeu¡z
lesy
ns desautres.A-u matínos gés