123 / 568
G
!
N
!
J.
A
t
E
n
E S
l N D E
$
5i
tourterellos,oifons,colJS, lieures , cerfs , & autres animauJC
'bons
a
manget,force pain de maiz,& du fruiét. Ces
~abi
tanS'fapprochoient des Efpagnols, aucuns leurs touchoiét
la barbe,autres leurs robbes, leurs efpees, tous chágeoient
de couleur
a
1'
entour d'eux
.Il
y
~moit
en ce lieu vne tour de
pierre carree, auec des degrez, au baut d'icelle
y
auoit vn
Ido
le,
qui
auoit
a
fes cofres deux
befies
crudles, pour–
traié\:es en telle fa5on comme
fi
elles
1'
eutfent voulu de–
uorer.lly auoit auffi vn graod ferpent long de quarante–
fept pieds,& gros commevn Bceuf,qui deuoroit vn Lyon,
le tout eftoit fait de
pi
erre.Ceft Idole eftoit tout barbouil–
lé
du fang des hommes, qu'on luy auoit facrifiez, felon
qu'efi: la coufiume de
e
out ce pays. De
U
Hernandez ren
alla
a
Ciampoton , qui eft vne grande ville , !e Seigneur
de
laquelle fappclloit Mociocoboc,
il
eftoit homme de
guerre, & courageux :
11
ne voulut permettre que nos
gena eulfent rien de luy en efchange, encor' moins leur
<lonna-il viures, ou feit prefens, ny mefmes voulut leur
l~iífer
puitfor de
r
eaue' únon en efcliangc de leur fang.
Hernandez pour ne fe monftrer couard
1
& pour
f~auoir
quelles armes, quel courage, & qudlc addretfe auoient
ces Indiens : feit faillir en terre fes foldats , les mieux
~rmez
qu'ils peurent, & commanda que les mariniers pui–
faffent de
1'
eau
e)
mettant fes gens en ordre prefts
a
com–
batre, ú ces Indiens les vouloient empefcher. Mocioco..
boc voulant faire reculer nos gens de lamer)
a
fin qu'ils
n'
euífentleur refuge
fi
pres d'eux, leur feit figne qu'ils
al–
laífent derrierfvne coline
oueftoitlafon~aine:
Nos gens
curent peur,voyans ces Indiens depeints de couleur, char.
gez de
flech~s,&
aians bonne contenance de vouloir com.
batre: ils fc:i,tent
mettrc~
le fcu
a
l'artillerie des vaitfeaux
pour les efpouente.l!.
Le~
Indiens fefmeruoillerent bien de
ce feu,& fumee,& Veíleurdiré
~uelque
peu pour le
bruiét,
&
tonnerre de
ces
bouches
a
feu, mais
ils
ne venfuirent
point pour cela,ains affronterent)
&
affailHrent nos gens
courageufement,& tous d'vne mefme promptitude, crians
borriblement , & iettans des pi
erres,
dards & fleches :les
11oftres
m
archerét paufémét
a
petit pas,& eftás pres d'eux,
d'
efhanderent leurs arbaleftres,defgainerét leurs efpees,
&:
en
tucrent
grand
nombre de coups
d'
eftocade,
~
mefmc:
G
iiij
J
.
(