Previous Page  195 / 596 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 195 / 596 Next Page
Page Background

DE

s

E

~PA

GNoLs, D

A

s

L.E

s'"

I

N

n E

s

1

18J

· 0

rdinaires

il

entremefioit

a

tout coup des pointes d'Efprit,& des

contes agreables,

~o~,t

ie

v~udrois

bieo

~e

fouuenir, pour Jes

rap

porter icy ;

z:v1~us

1

en

diray

m:a_ntmo1~s

qudques - vns des

meilleurs,

&

qut ne choqueront point la btenfeance par des pa-

roles

trop libres, qui

luy

efloient ordinaires.

,

S'eftant vn iour

rencontre~ucc

vn Soldat

de

fart petite

taille~'

mal faic

de

~orps,&

de

mine encore pi

re;

il

luy

deniada

f-on

no~

A

quoy

le So datayantrefpondu,qu'il s'appelloit

Hurt11do:S1

efJ·

ce,

luy

dit-il,

qtte vo'fts

n'

ejles

bor;

ny

pour

ejlre rencontrf,

ny

en~ore

moins/Oftrejl-re heurtf.

Vne aurre

fois

commeil s'en

alloita

la

Guerre,

il

trauua

eZ'l

fon

chemin vn

Fr~re Lay~

Et d'aucant

qa'il

n'y

en

auoit

point

alors

a

mon

Pa'is

(

&ie

ne

fs:ay

pas encore s'il

yen

a)

le

prenant

pourvn

Efpion, il

futtente

d~

l'enuoyer au Giber; Toure.sfois

pour

mieux s'affeurer de la cendition du perfoo age, il s'a<luifi

de Vinuiter

a

manger auec

luy :

puis pour efprouuer

s'it

ell:oit

1

I

Religieux,

OU

non,il cornmandaqu'on

luy

donnafi

a

hoire dans

vn vafe

plus

grand qu'a l'ordlnaire, afin de voir

s'il

le prendroit

a.

deux

mains, ou d'vne main feule:

Comme

il apperceut qu'il

Je3

y

employoic toutes

deux,

Beunezmon Pere,

luy

dit

ii,

be1111ef(

hardtment,

car

voila

qui votu

fauue

la vie.

D'

ou

il von! u r donner

a

cognoifi:re,

que

s'il

~'eut-

beu de cette forte,

il l'e

ut fo

rcili'

dans le

foub~on

qu'il

en auoit defia,

&

q

'ainfi il !'cut

fa.it

pen- ,

dre

a

rinfi:ant.

-

Ayan

t

pris

vn iour vn defes

plus

grands Ennemis>

ii

c·ommani:

da qu'on eut

a

le

pendre

:-Ee

al

ors ce

Malheureux

luy

demanda

pourquoy.

I

e vr;uo entends,

luy

refpondit Caruaial,

voiu voultz

rendre tUuj!re rvojlre

M

Ori

par

fa

C

au

ft

:J

&

J4

ta~fjer

a

J.HJS

Deftendans,

tomme

vne Marque

d'

Honneur

:fptchez done

q11e

ie vofM'

fai4

pendre,

pource

que

'VOU:f

e(ies

bon

flrttiteur

du

Roy

:

AUez

a

la

6onYJe

heure.

1

!:

~d11s

recompe ,

fira bien de

vos

feruices;

Et ce difant

il

le

fit

depef..:

<:he~.

Comme

ii

s'en

alloit

en la Prouince de

Colla,

ii

renconrra

fertuicement

vn

Marchand, ayant pour feize

ou dix

fept millo

Ducats de Marchand1fes d'Efpagne, dontilauoit.

faic

ampler~ .

ea Panama:

Ee

alors

s,addre

!f.an

a

luy

~Mon.

Pren,

luy

d1c-il,

'VOU4fiaue7'.t/He tout

ce

q11e vow

au.rz-

la

m'appartrent

pa ,

le drottd'4

la

Gue

re.

Le Marchand, qui ef

roita

droit

&

ha bite

dan~

Jes dan ..

. ers,

a

_parer le.s

coups de

la

n1auuaife

Fortune, luy

refpondit

a>

A

a

.

.

/

,

/