DE LA F Lo R 1 DE.
PART.
11.
L1Y.
II.
If9
reproche
fi
injurieux, a caufe qu'il retomberoit en partie für lui, ils ne de'!.9ient
point auffi penlcr a
q
titter la F!oride tandis qu'il vivroit, parce qu'il avo1t refolu
d'y perdre glorieu{ement
la
vi-.., ou de la conquerir toute entiere; qu'il ne
fal–
loít pas non plus que pedonne, fous pretexte de
fa
charge, s'imagmat devoir
s'cxempter de faire ce qui luí feroit ordonné; qu'autrement il féroit couper
la tete au premier qui n'obéúoit pas.
Ces paroles prononcées d'un ton fier
&
plein de reífentiment, firent rentrer dans leur devoir les mutins,
&
ceu.
que l'on avoit peine
a
faire
ob~fr
;
car i!s favoient que le Genéral étoit ex–
aét &
fevere,
&
qu'apres s'etre ouvertemcnt déclaré , fes menaces étoient
a
craindre.
C
H
A P
I T
R
E
XI.
Les troupes arrzventl
a
Colima, elles font du
fe!
&
pajfmt
a
lula.
L
E
s Efpagnols féjournérent
fix
jours
a
~iguate,
ils en panirent
le
feptié–
me,
&
a pres cinq journées de marche en defcendant
le
long du fleuve qui
paffc
a
Cafquin ,
ils arriverent a la Capitale de la Province de Colima. Le
Cacique re'ifit
S
to avec de grands témoignages d'.1ffeétion;
&
cet accueil
réjou"it nos gens, qui étoient extrémement touchez de ce qu'on leur avoir d it,
que
le
habitans de Colima empoifonnoient lcurs fléches.
lis de[efpcroient de
pouvoir leur reíiíl:er, parce que, fans fe fervir de fl .;ches empoifonnées, ces Bar–
bares avoient déJa trop de torce
~bns
les combars: mais on
aprit
avec joy
e
qu'ils
ne tiroicnt point de traits empo itonnez,
&
l'on en eíl:ima davantage leur amitie,
qui pourrant ne
dura
que tort
eu; car
dcux
jou1s aprcs l'arrívée des troupes,
ils fe mutinerent fans railon , .
& fe
retircrent dans les bois avec lcur Cacique.
Enfuite de cette retraire les Efpagnols dcmeurerent encore un jour daos
la villc
de Colima, ou lors qu'ils eurent
am~m.~
des \ ivres, ils continuerent leur che-
min a tra\·ers des campagnes fertiles,
~
es foréts agréab!es
&
faciles a paffer,
&
au
bout de quatre jours i\s
an
iverem
bord d'un fleuve ou l'armée
te
cam
a.
Apres cela il
y
eut des
fold.usqui all re1
t
e promener fur le bord de l'eau, ou
ils apercsurent du fabl
ede
cou
cur
d'azt r.
_/un d'eux
en
prit, en
goGta ·
&
fentit qu'il
étoit
falé.
J
l
en avertit fes compagnons,
&
dit, qu'il croyoit
qu'on en pourroit compoícr du falperrc, dont
il
{e féroit de
fon
bonne poudre.
Dans
cctte
penfée ils rnmaffcrcnt
ce
r
ble,
&
racherent de tirer feulemcnt celui
qui paroiffoit azuré.
Comme ils en eurcnt fuffifamment, i1s le j ette1ent dans
de l'c
u,
oü apres l'avoir
l.
vé,
il
le
pr
íf<
rcnt entre
Ieurs mains pour
la
fa ire
écoulcr; puts
i l
le firent cuirc
a
grand
fcu,
&
il
fe e n
1
ertit en un
fcl
un
peu
jau–
ne, mais tres- propre
p
ur faler.
Le E pagn ls réjouYs de cette nouvel!e in..
vention, fe rafraichirent huit jours a C olima,
,.
fü
nt
proviúon de fel: mais
il
y
en eut qui malgré les priercs qu' on leur
fa i
o it en mangeren
rnnr,
qu 'il
en
mourut neuf ou d1x d'hydropiíie. Ainfi les uns pr;rdirent la vie
p
r a oir cu du
fel en ab ndance,
&
les autres pour en a oi r m
1
qué dans lcur b
íoi .
pres