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DE LA FLOR ID E. L1v. IV.

12.)

bourg de Mavuila efl: dans une tres agréable plaine, ceint d'un rempart fort

haut, paliffadé de groffes p1eces de bois, fichees en terre avec des io11veaux

en

travers par dehors, attachez par dedans avec de forres cordes. Le haut des

pieces de bois étoit

enduir

de terre graífL: .; melée de longue

paille,

ce qui rem–

phffoit de telle forte

le

vuide qui

íe

trouvoit entre les pieces de bois, que cela

paroiffoit une muraille de maffonnerie.

Il

y avoit de cinquante pas

en

cin...

quante des tours capables de tenir huit hommes avec des crenau'{

a

quatre ou

cinq pieds de terre.

I1

n'y av01t que deux portes

a

ivlauvila, l'une au Le\

1

ant,

l'autre au Couchant,

&

une grande place au milieu du bourg entourée des

principales maifons. Soto arriva avec

le

Cacique daos cette place qui

eíl: au

milieu de la Ville. Tafcalu<5a auffi-tót mit pied

a

terre,

&

appella Ortis pour

luí momrer

le

logis du Général

&

de

fes Officiers.

Il

lui dit que les valets

&

les autres gens de fervice prendroient la maifon la plus proche du logis du Gé–

néral,

&

que les troupes camperoient dehors a la portée du trait , ou l'on

avoit fait de fort bonnes huttes. Le Général

fit

répondre qu'il falloit attendre

que fon Meíl:re de camp l'eut joint,

&

la

deífus le Cacique entra dans une mai–

fon, ou étoit fon confeil de guerre. Cependant les foldats qui s'étoient a–

vanccz avec le Généra] demeurerent

fur la

place,

&

envoyerent leurs chevaux

hors du bourg, jufqu'a ce qu'ils euffent vu

le

lieu qu'on leur deíl:inoit.

Sus ces entrefaites Quadrado qui étoit

ven

u reconnoitre Mauvila, vint

trou–

ver le Général.

11

lui dit gui'il fe falloit défier du Cacique,

&

qu'il craignoit

une trahifon; qu'il

y

avoit dans les maifons du bourg pres de dix mille hom–

mes de guerre, tous jeunes gens, leíl:es

&

bien armez ,

la

fleur des vaffaux

de

Tafcalu~a

&

des Seigneuis voifi

lS ;

que plufieurs logis étoienc pleines

d'armes; qu'íl n'y avoit dans f\.lauvila. que de jeunes femmes

qui

pouvoient

combattre,

&

nuls en fans, que les habttans étoient libres

&

fans

embarras;

qu'a un quart de lieue aux env1rons du bourg, ils avoient fait le dégaíl:; ee

qui faifoit connoitre qu'ils avo ient envíe de fe battre; que tous les mJtins ils

fortoicnt en campagne

&

fai (( ient l'exe rcice en tres-bon ordre; qu'a cela il

fal–

loit ajouílcr la mort

de

Vi1labos avec l'o1gueil des Barb,ues,

&

1u'ainfi il étoit

d'avis qu'on fe

rint

fur fes gardes. Le Général commanda auffi -tot, que fous

main on

~vertift

de la trahifm ceux de fes gens qui éto1ent dans

le

bourg,

pour

fe

tenir prets en cas d'alarme, avec ordre

a

~udrado

de

raco ~1tc1

au

Meíl:re

de

camp ce qu'il avoit

vu.

Carmona

d1t

que

le

Général fut re<5u a

l\

1

fauvila en grande réjouiífance,

&

gn'a fon

entréc les Indiens, pour micux couvrir leur mauvais de!fein, avoient

ordonné plufieurs dances

de

femmcs, ce qui étoit agréable

a

voir; car

les

In–

diennes font belles

&

bie :1 fa itcs .

En

efTct celle que ivlofcofo cmmcna

de

fau–

vila

au

l\lexi ue ,

fur

troun~ e

fi charmante, que

les

D.1mes Efp 1gnoles qui

étoient dans

ce

R.

yaume

le

prie.enr fou vent de

la

ieur envoier

p~ur

la voir_

~lant

au

Caciqui:!, lors

qu'il

fut entré dans la maifon ou l'att n 'l ir fon

confcíl, i.l dit a fes Capitaines qu'ii

u'y

ava ir point de temps a pe rdrc,

&

qu'il

falloit prompteme

1t

dererrniner

fi

l'on égorgeroit les Ef}agno ls qui éroicnt

dans le b urg, ou

fi

l'on attend ·oit qu'ilsie

fulfent

tous j oints; qu'il ne douto it

point du 1Uc ...cz de l'entre r ri

e'

quelgue refolution que l'on prií1; parce qu 'ils

Q ..,

-

n'avoient