Previous Page  169 / 426 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 169 / 426 Next Page
Page Background

DE L

FLOR 1 D E.

L1v.

IV.

smm~•~•••~--lm•-•aB-~~~•~•

C H

A

P

1 T

R

E

1 X.

De 'luelt¡ues parti&ul•ritez touchant 111 !Jataü/e.

L

Ors que les lndiens attaquerent

G

courageufement nos gens,

qu'ils

les chaf..

ferent de Mauvila, un Efpagnol de

fort

peu de conftderation prit la fuite,

&

commc

il

fe fut tiré de peril

il

t~mba

parterre,

&

fe releva auffi-tot. Cepen–

dant parcequ•;.1

ne

penfoit pas etre tout

a

fait

fauvé,

il

fe

remita fuir

&

tomba

encore, ce qui parut furprcnant. On le trouva mort fans apparence

e coup,

ni de bleífure,

&

l'on crut que la peur l'avoit fait mourir..

oila une des cho–

fes fingulieres qui arrivcrent pendant. la bataille,

&

voici ce qui avint immé–

diatement apres. Men Rodriguez Cavalier Portugais, qui avoit

fort

bien fervi

:en

A

frique,

&

fur

les frontieres de Portugal, combatit prefque tout le jour,

&

fi.t de tres-belles aétions; mais aprcs la bataille lors qu'il cut mis pied a

terre ,

il

demeura immobile fans pouvoir parler ni .manger,

&

mourut en cet

état au bout de trois jours, quoi qu'il n'cut

re~ii

ni coup ni ble1fure. On crut

que les efforts extraordinaires qu'il avoit faits contre les Barbares, lui avoient

.caufé cet accidcnt,

&

l'on difoit qu'il étoit mort de trop

de

ccrur.

Du

refie

aprcs la bataille

il

fe

trouva dans Mauvila un lndien qui av9it chargé

les

Efpa–

,gnols avec tant de furie, que durant la chaleur du combat

il

ne

s'éroit pas apen;íi

.au carnage que l'on avoit fait de

fes

compagnons; mais cGmme la rage avec

laquelle

il fe

battoit fut paífée,

&:

qu•il reconnut le peril ou il étoit, avec le

malhcur de

fon

parti, il gagna en diligence le rcmpart, pour tacher

de

fe

fau–

ver a la campagne. Tourefois voyant la Cavalerie

&

l'Infanterie Efpagnoles

rcpandues

c;a & la.; il

perdit toutc efpcrance d'échapcr.

11 8ta

la

corde de fon

are,

en attacha un bout

a

une branche d'arbrc, que l'on avoit lai1fée entre les

picces de bois

du

rempart'

&

l'autre

a

fon cou,

&

fe

laiffant tomber du haut

-du

rempart en

bas,

11

s'étrangla.

~elques

foldats coururent

a

fon fecours,

mais quand

ils

~rriverent

il étoit mort. Cette aaion fait voir

le

courage

&

Je

.<fefefpoir des Indiens, puifquc le feul qui s'étoit fauvé du combat, aima mieux

!fe faire perir lui-mcme, que de tomber au pouvoir

de

fes

ennemis.

~~~~":!11~:05~~~t;!,·::i1'~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

~~~~;;-~

.....

-;-~~~~~~-· ~~~~~~~~~~~~~~~~~~

C

H

A

P 1 T

R

E

X.

Etat des Efpagno/s aprés la hataille.

L

E jour de la bataille le Général

fit

rendrc aux morts les

er:'i~rs

devoirs

&

le

lendcmain il eut foin de faire panfer t0us les

blefTrz.

1a1s

11

y

en mourut

pluficurs aupara

a1

t;

e r on trouva dix-fepc cens foixa nc-dix

bleíTu1es

dang~-

R

2

r~uíes