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1 X.
De 'luelt¡ues parti&ul•ritez touchant 111 !Jataü/e.
L
Ors que les lndiens attaquerent
G
courageufement nos gens,
qu'ils
les chaf..
ferent de Mauvila, un Efpagnol de
fort
peu de conftderation prit la fuite,
&
commc
il
fe fut tiré de peril
il
t~mba
parterre,
&
fe releva auffi-tot. Cepen–
dant parcequ•;.1
ne
penfoit pas etre tout
a
fait
fauvé,
il
fe
remita fuir
&
tomba
encore, ce qui parut furprcnant. On le trouva mort fans apparence
e coup,
ni de bleífure,
&
l'on crut que la peur l'avoit fait mourir..
oila une des cho–
fes fingulieres qui arrivcrent pendant. la bataille,
&
voici ce qui avint immé–
diatement apres. Men Rodriguez Cavalier Portugais, qui avoit
fort
bien fervi
:en
A
frique,
&
fur
les frontieres de Portugal, combatit prefque tout le jour,
&
fi.t de tres-belles aétions; mais aprcs la bataille lors qu'il cut mis pied a
terre ,
il
demeura immobile fans pouvoir parler ni .manger,
&
mourut en cet
état au bout de trois jours, quoi qu'il n'cut
re~ii
ni coup ni ble1fure. On crut
que les efforts extraordinaires qu'il avoit faits contre les Barbares, lui avoient
.caufé cet accidcnt,
&
l'on difoit qu'il étoit mort de trop
de
ccrur.
Du
refie
aprcs la bataille
il
fe
trouva dans Mauvila un lndien qui av9it chargé
les
Efpa–
,gnols avec tant de furie, que durant la chaleur du combat
il
ne
s'éroit pas apen;íi
.au carnage que l'on avoit fait de
fes
compagnons; mais cGmme la rage avec
laquelle
il fe
battoit fut paífée,
&:
qu•il reconnut le peril ou il étoit, avec le
malhcur de
fon
parti, il gagna en diligence le rcmpart, pour tacher
de
fe
fau–
ver a la campagne. Tourefois voyant la Cavalerie
&
l'Infanterie Efpagnoles
rcpandues
c;a & la.; il
perdit toutc efpcrance d'échapcr.
11 8ta
la
corde de fon
are,
en attacha un bout
a
une branche d'arbrc, que l'on avoit lai1fée entre les
picces de bois
du
rempart'
&
l'autre
a
fon cou,
&
fe
laiffant tomber du haut
-du
rempart en
bas,
11
s'étrangla.
~elques
foldats coururent
a
fon fecours,
mais quand
ils
~rriverent
il étoit mort. Cette aaion fait voir
le
courage
&
Je
.<fefefpoir des Indiens, puifquc le feul qui s'étoit fauvé du combat, aima mieux
!fe faire perir lui-mcme, que de tomber au pouvoir
de
fes
ennemis.
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X.
Etat des Efpagno/s aprés la hataille.
L
E jour de la bataille le Général
fit
rendrc aux morts les
er:'i~rs
devoirs
&
le
lendcmain il eut foin de faire panfer t0us les
blefTrz.
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11
y
en mourut
pluficurs aupara
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e r on trouva dix-fepc cens foixa nc-dix
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