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VOYAGE
cour de Kéoua. Toutes ces femmes appartiennenL
a
la
classe des cbef1' du second ordre. Leur costume uniforme
consistait en une blouse en tissu de coton
a
fleurs
peintes. Elles étaient coiffées en cbeveux,
a
l'américaine.
Deux d'entre elles, armées de cbasse-moucbes, les agi–
taient incessamment autour de Kéoua, pour en éloigner
les insectes incommodes et rafraicbir l' air qu' elle respi–
rait
a
grand bruit.
Koua-Keni présenta
a
M. Vaillant sa fille adoptive,
jeune enfant de quatorze ans, dont les formes greles
contrastaient avec
l'
excessif embonpoint de la famille.
Elle paraissait toute fiere de sa parure que composaient
une robe de soie noire avec
w1
ficbu et un cbapeau tout
pareils.
Au milieu de la case,
a
quelques pas du lit de Kéoua,
régnait un large sofa de fa<;:on américaine, sur lequel
Koua-Keni
fit
asseoir le commandant et s'assit lui-meme.
Une petite table placée tout
a
coté compl,é tait l'ameuble–
ment de la piece de réception, ou plusieurs serviteurs
entretenaient la circulation de l'air, au moyen de grands
éventails en plumes qu 'ils agitaient incessamment.
.
Quelque bizarre que put paraitre en détail l'accoutre–
ment du personnel réuni dans ce lieu , sans en excepter
.Koua-Keni lui-meme, avec son chapeau de paille, sa veste
et sa chemise en coton peint, son cou nu et son panta–
lon d'un gris sale, !'ensemble de cette petite cour demi–
sauvage n'était pas sans dignité.
On ne se perdit pas sn longs compliments . Koua-Keni