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VOYAGE
du vice pour narguer les mépris des aulres ltommes, car
c'est encore pour lui se relever que de se placer par son
audace au-dessus de leurs jugemen ts.
Ceci me semble vrai surtout de ces caracteres forte–
ment accusés que la passion emporte, qu'exalte le be–
soin ou que l'amour-propre , blessé par la comparaison
de leur misere avec l'opulence d'autrui , a précipités
dans le crime.
Donnez
a
ces hommes une nouvelle patrie ou per–
sonne n'aura le droit de leur ríen reprocher, ou chacun :
chargé de ses propres remords, devrait craindre de jeter
a
son voisin la premi ere pierre; montrez-leur un avenir
heureux et honoré comme conséquence certaine des
efforts qu 'ils feront pour le construire de leurs propres
mains , rien qui les humilie ou les décourage, mais
au contraire tout ce qui peut les r éhabiliter
a
leurs
propres yeux et fortifier leur· espérance, vous les verrez
déployer une énergie , dont seuls peut-etre ils sont capa–
bles, pour supporter les rudes laheurs et surmonter les
difficultés qu 'entraine la fondation d'un établissement
nouveau.
Aux hommes qui jouissaient dans ,leur patrie d ' une
certaine aisance , il faut l'appat d 'une grande fortune
a
faire pour qu'ils se déterrninent
a
s'expatrier . Al'ouvrier
laborieux ou
a
l'honnete laboureur qui gagne sa vie par
son travail, il faut aussi l'espoir d'un plus grand bien–
etre moins péniblement acheté. Mais ni l'un ni l'autre ne
peuvent se promettre de tels avantages dans une coloni e