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pourront prendre les amateurs de
l'
H iftoire
nat:urelle.
Je choifis un jour tres-calme, car
la
lame
brife ues-confidérablement fur l'Ifle de la
Magdeleine. En chemin, nows mames au vol
quelques oifeaux de mer qu'on nomme mou–
tons du Cap,
&
des manches de velours. Lorf–
que nous approchames de l'Iíle , un coup de
fu.Gllaché
a
un manche de velours '
fit
im-'–
preffion fur les loups marins qui
y
étoient
étendus au foleil. Ils fe mirent fur leur féant ,
teµt> •rii.
& pouíferent des cris qui, dans l'é1oigne-
.ment, reífembloient , par leur nombre
&
leur
confuíion , aux .belemens d 'un troupeau de
hrebis qui ont leurs petits'
&
a
qui ces
d~r-
niers répondent. _On difünguoit la grandeur
& l'age de ces animaux, foivar
t
la forcé ou
la
foibleífe du ton de' leurs voix. Nous ap–
prochames brufquement de re-re; cette mu-
fiq11e ceífa,
&
pluúeurs
fe
jeterent
a
l'eau. Ce
ne fut que long-temps apres
qU€~
ces animaux
refta
t
toujours le long des roches,
j ' e~-
t:endis les plus gros pouífer, par intervalles ,
des cris forts
&
rauques , fet.y;blables aux mu-
giífemens d'un jeune veau ; mais les petits
gardoi.ent le filence. Je penfai, d'apres quel-
ques autres remarques, que le cri étoit
che~
Tome IL
C